Propagation par induction du drageonnage

Propagation par induction du drageonnage

Description du district de Bushenvi « Bushenyi district » est l’un des 56 districts ougandais.

Il compte plus de 700 000 habitants. La principale ressource est l’agriculture, qui joue un rôle majeur (87% de la population) dans le mode de vie de ses occupants (Omulen et al., 1997). Les opportunités commerciales à grande échelle étant limitées, la majeure partie des habitants du district sont impliqués dans une agriculture de subsistance, avec la culture de banane, café, thé et l’élevage de bovins et de caprins. Avec un taux d’accroissement annuel de 2,36% en 1997 (Omulen et al.), et des plannings familiaux peu suivis, la population du district croît rapidement. Aussi, les pressions anthropiques sur l’environnement sont fortes, par la recherche permanente de nouveaux espaces pour la culture et la pâture du bétail.

De plus, 99,6% de la population utilisent le bois comme source d’énergie (bois de chauffe et charbon de bois), ce qui a entraîné la raréfaction des ligneux au sein des systèmes agricoles, mais qui a également contribué aux prélèvements illégaux dans les réserves floristiques et faunistiques du district (et plus largement de la région). Enfin, 70 % de la population vivent dans des logements précaires, construits de bois et torchis, ce qui engendre à nouveau la consommation du bois, cette fois de construction. D’un point de vue de la santé et des dispositifs de soins dans le district, un réseau d’hôpitaux, de cliniques et de dispensaires est en place dans les milieux urbains et périurbains, mais sont souvent mis à mal par le manque de personnel qualifié et de matériel. Le milieu rural est quant à lui bien moins servi. Ainsi, la médecine traditionnelle joue un rôle prédominant dans le maintien de conditions sanitaires satisfaisantes pour la population. Cependant, la raréfaction des essences médicinales entraîne une décroissance d’efficacité des tradipraticiens (ou guérisseurs) tant au point vue de la diversité des pathologies curables.

Végétation et topographie. Rukararwe est un centre de soin implanté, il y a 15 ans, sur un terrain de pente moyenne constitué dans son intégralité par une strate herbacée pérenne. Est alors organisé autour de la clinique et des différents ateliers de transformation des plantes un vaste jardin ornemental constitué d’une pelouse entretenue et d’une trentaine d’arbres dont majoritairement les genres Pinus, Psidium, Mangifera, Grevillea (environ 6 ha). Autour de cette structure aménagée ont été plantées des essences médicinales formant aujourd’hui une forêt à régénération naturelle dans la partie basse du site (environ 2 ha), et une prairie naturelle parsemée d’arbres dans la partie haute (environ 2 ha). La partie boisée, sur laquelle une plus grande attention sera portée, est jeune (15 ans), mais densément peuplée. Nous distinguons nettement deux strates (arborée et arbustive). La strate arborée est principalement représentée par les espèces Eucalyptus grandis (partiellement plantée), Persea americana (partiellement plantée), Vit ex sp. (partiellement plantée), Maesopsis eminii et Zanthoxylum gilletii (plantées).

La strate arbustive (à semi arborée) est représentée principalement par les espèces Calliandra callothyrsus (partiellement plantée) Erihotrya japonica (plantée), Leuceana leucocephala (plantée) et Solanecio mannii (partiellement plantée). Dans la partie haute du site, les quelques essences qui parsèment cet espace dominé par des herbacées pérennes sont : Acacia abyssinica (plantée), Croton megalocarpus (plantée) et Eucalyptus grandis (partiellement plantée). La figure 5 ci-contre présente l’organisation spatiale de la végétation. Comme précisé plus haut, Rukararwe est implanté sur le versant d’une colline. La végétation change le long d’un gradient topographique, suivant l’orientation indiqué par les lettres A et B sur la figure 5, et représenté en coupe sur la figure 6 ci-contre. Afin de mieux comprendre cette répartition végétale, et de répondre aux questions des tradipraticiens quant à l’inégalité de densité de peuplement, une étude pédologique le long du gradient topographique est entreprise. Cette initiative a pour but de caractériser le sous sol, afin d’apporter des solutions pour une meilleure gestion de la partie haute du site. Elle entre également dans le cadre d’une sensibilisation de la population locale sur l’importance et les conséquences de la nature d’un sol.

Bouturage : boutures et segmentures

Les résultats obtenus pour le bouturage sont faibles (entre 5 et 10% de réussite pour l’ensemble des espèces). Bien que deux d’entre elles (Acacia mearnsii et Bersama abyssinica) soit connues pour être difficiles à propager par cette voie (savoir traditionnel), cela reste des valeurs « anormales » pour la méthodologie suivie (propagateur avec humidité assez constante, terre fertile, arrosage). L’évolution des boutures de tige, suivies de fin mai à fin août (Fig. 16) montre que certains fragments ont péri après avoir produit les organes nécessaires à leur survie (feuilles et racines). Nous observons également un haut taux de mortalité pour les segmentures. Les causes n’ont pu être exactement définies, mais plusieurs hypothèses, concernant les conditions expérimentales, ont été avancées pour expliquer cette forte mortalité. D’un point de vue physique, plusieurs composantes peuvent être évoquées comme facteur limitant la croissance :

– manque de lumière (boutures de tige). Les propagateurs ont été construits avec du polyéthylène de couleur transparente, mais d’une épaisseur importante, ce qui augmente l’opacité du matériau. De plus, ces derniers sont installés dans la pépinière, sous un filet d’ombre (« shadenet » 70% d’ombre). Ainsi, les boutures ayant produit de nouvelles feuilles n’auraient pu trouver suffisamment de lumière pour leurs activités photosynthétiques et par conséquent pour leur maintien en vie.

– compacité du substrat. L’extension racinaire dépend beaucoup des conditions environnementales. Elle est favorisée dans les régions bien aérées du sol (Roland, 1997). Dans notre cas, le substrat est un mélange de terre (sol forestier) et de sable. La terre a été tamisée afin de réduire au maximum l’apport de débris dans les bassines. Cette opération est réalisée avec un tamis à maille fine. Aussi, le substrat dans les bassines est de structure fine, ce qui a réduit au cours du temps la porosité et a augmenté la compacité, peu favorable au développement racinaire ;

– drainage insuffisant. Des trous sont pratiqués dans le fond des bassines afin de faciliter le drainage. Cependant, lors de la dernière vérification (fin août), les bassines sont vidées. Nous constatons alors que la moitié inférieure (5 à 7cm) est chargée, voire saturée en eau. Cet état peut induire un pourrissement des racines néoformées, et ainsi la mort des boutures. Un élargissement des trous de drainage est donc fortement conseillé dans ce cas d’expérimentation.

prélèvements ont été extrêmement réduites. Ces derniers ont donc été réalisés sur des arbres âgés de grande taille. Les fragments sont pris sur des branches hautes, donc à des emplacements pauvres en éléments constitutifs en cette période de transition climatique. Les boutures (segmentures) ainsi « dévitalisées » sont alors moins efficaces pour la néoformation d’organes (feuilles et racines). Il est primordial d’affiner nos connaissances sur les cycles biologiques en région équatoriale, de tenter d’établir des calendriers des époques favorables aux prélèvement des boutures pour chaque espèce, et ce afin de mieux comprendre certaines réactions expérimentales. Une meilleure connaissance du « comportement » des plantes nous permettra d’adapter des dispositifs de multiplication par bouturage à des périodes clés, avec du matériel végétal mieux défini. De plus, nous voulions mettre en évidence un substrat privilégié pour la multiplication par bouturage (segmenturage) sur le site de notre étude.

Le principal but était de comparer les milieux avec ajout d’hormone chimique (onéreux) et les milieux avec ajout de cendres (méthode traditionnelle peu coûteuse) avec en comparaison un lot témoin. Nous constatons après 100 jours d’expérience que la quasi-totalité des boutures et segmentures plantées dans un milieu avec cendres ont péri. Nous n’avons pas contrôlé la provenance des cendres utilisées pour nos expériences, donc nous ne connaissons pas la nature du bois utilisé. Aussi, ce dernier a pu être à l’origine des échecs enregistrés pour ce milieu de culture. Deux hypothèses peuvent être avancées. La présence dans ce substrat d’un tiers de cendres aurait pu rendre la granulométrie plus fine et ainsi diminuer l’aération et la porosité du substrat (néfastes pour les boutures). D’autre part, les cendres pourraient être à l’origine d’une élévation de l’acidité du milieu, brûlant rapidement les extrémités coupées des boutures (segmentures).

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Table des matières

I – Introduction
II- Synthèse bibliographique
III – Matériel et méthodes
III-1) Présentation du site
III-1 -1 ) Afrique de l’Est, Ouganda III-1 -2) Description du district de Bushenyi III-1-3) Description du site d’étude : Rukararwe III-2) Sélection des espèces médicinales à propager
III-2-1) Inventaire spécifique de la forêt médicinale de Rukararwe III-2-2) Elaboration d’enquêtes pour la sélection d’espèces médicinales prioritaires.
III-3) Mise en place des boutures en pépinière
III-3-1) Prélèvement des boutures et segmentures III-3-2) Les différents milieux de culture.
III-3-3) Choix de l’environnement de croissance II1-3-4) Suivi et contrôle de la croissance des boutures et segmentures III-4) Multiplication végétative induite en milieu naturel
III-4-1) Propagation par induction du drageonnage II1-4-2) Multiplication par marcottage aérien III-4-3) Propagation par marcottage terrestre
IV – Résultats
IV-1) Inventaire spécifique de la forêt de Rukararwe IV-2) Multiplication par bouturage IV-2-1) Bouturage classique IV-2-2) Segmentures
IV-3) Propagation par induction du drageonnage
IV-3-1) Vue d’ensemble ; les 16 espèces testées
IV-3-2) Diverses réponses physiologiques en fonction de la blessure infligée IV-4) Multiplication par marcottage aérien
IV-4-1) Vue d’ensemble ; les 16 espèces testées
IV-4-2) Diverses réponses observées en fonction des substrats employés IV-5) Propagation par marcottage terrestre

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