Progrès génétique réalisé par les programmes PPB

Progrès génétique réalisé par les programmes PPB

La sélection participative Historique et concepts

Dans un grand nombre de contextes de la production agricole des pays du Sud, en particulier dans les zones dites « marginales » et pour les systèmes de production à faibles intrants, l’expérience des 30 dernières années montre que la sélection moderne conventionnelle a trop rarement réussi à produire des variétés répondant aux attentes des petits agriculteurs. Ces environnements agricoles marginaux, qui n’ont pas ou peu été touchés par la révolution verte, sont prédominants en Afrique sub saharienne, en Amérique centrale et zone andine et certaines parties de l’Asie. Les agro-écosystèmes de ces régions se caractérisent par une grande variabilité spatiale et/ou temporelle des conditions de production (sols, climat, contraintes biotiques, systèmes de culture…). De plus, dans le cas des cultures alimentaires traditionnelles, il existe une grande diversité dans les usages des produits de la culture et dans les critères de qualité des plats élaborés, en relation avec les diversités culturelle et sociale des communautés paysannes. Les programmes de sélection mis en œuvre selon les objectifs de la révolution verte ont trop souvent ignoré cette diversité des conditions de production et usages, en cherchant surtout à développer des variétés répondant à des scénarios d’intensification qui n’ont pas été réalisés. En conséquence, dans ces situations agricoles, les variétés modernes ont été très peu adoptées par les agriculteurs et ont eu un impact très limité sur la production agricole. Face à ce constat d’échec, il est apparu nécessaire de redéfinir les objectifs et les approches de la sélection variétale, surtout lorsqu’elle était destinée aux agricultures familiales dans des agro-systèmes non intensifiés et à fortes contraintes pédo-climatiques.L’idée d’associer les agriculteurs dans le développement des nouvelles variétés de cultures vivrières en Afrique a été évoquée très tôt par les agronomes, par exemple par P. Viguier dès 1939. Mais le terme de sélection participative ou sa traduction en anglais (participatory plant breeding ou participatory crop improvement) et sa conceptualisation ne sont apparus dans la littérature scientifique qu’à la fin des années 80 et début des années 90. La remise en cause des objectifs et approches de la sélection variétale dans les pays du Sud est d’abord venue des chercheurs en sciences sociales et des agronomes. En Inde, Maurya et al. (1988) avaient constaté que les programmes d’amélioration variétale du riz pluvial étaient très fortement centralisés et produisaient un nombre limité de nouvelles variétés par rapport à la diversité des conditions de production. Les auteurs jugent alors que cette organisation est inappropriée pour répondre aux besoins d’une large proportion d’agriculteurs indiens situés dans des environnements agricoles hautement diversifiés. Ils proposent ainsi de suivre une stratégie de sélection alternative, plus participative et décentralisée, qui inclut le diagnostic des critères de sélection clé des agriculteurs pour l’adaptation des variétés à leurs systèmes de culture et aux contraintes de leur environnement, l’étude par les chercheurs des caractères adaptatifs des variétés de riz traditionnelles et la participation des producteurs à l’évaluation finale des variétés proposées. En 1993, Sperling et al., proposent de redéfinir le rôle des agriculteurs, et surtout des femmes agricultrices, dans la conduite des programmes d’amélioration variétale du haricot au Rwanda. Des femmes experts provenant de différentes régions sont invitées à évaluer en station les nouvelles lignées de haricot développées par les chercheurs dans le but de 1) mieux connaitre les caractéristiques de la plante et les attributs de qualité du grain recherchés et 2) leur permettre de sélectionner les lignées répondant le mieux à ces critères. Dans les tests qui sont réalisés in situ dans le village d’origine des agricultrices expertes, ces lignées s’avèrent souvent plus productives et mieux acceptées que les nouvelles lignées choisies par les chercheurs. Ayant également observé que cette stratégie de sélection, qualifié de client-driven breeding program, conduisait à augmenter la diversité génétique des variétés adoptables et à réduire les coûts de recherche, les auteurs recommandent son application au Rwanda. A partir du milieu des années 90, Witcombe et al. (1996) proposent de distinguer deux approches pour la sélection participative : la sélection variétale participative (Participatory Variety Selection, PVS), qui implique les agriculteurs dans l’étape d’évaluation et sélection du matériel végétal fixé, variétés ou lignées avancées, et la création variétale participative (Participatory Plant Breeding au sens strict, PPB), dans laquelle les agriculteurs interviennent dans l’étape de sélection dans les populations en ségrégation mais aussi les autres étapes amont et aval. Cette distinction, bien qu’assez artificielle et pas toujours pertinente selon les espèces considérées, reste très utilisée. Au sein du système international de la recherche agricole, l’atelier « Participatory Plant Breeding » organisé à Wageningen, Pays-Bas, en 1995 a constitué un acte fondateur pour faire connaître les approches de sélection participative développées par certaines équipes de chercheurs « pionniers » dans ce domaine et promouvoir l’utilisation de cette stratégie de sélection (Eyzaguirre and Iwanaga, 1996). Dans la continuité de cet atelier, de grandes conférences régionales ont été organisées en Asie (Pokhara, 2000), Amérique Latine (Quito, 1999) et Afrique (Bouaké, 2001) à l’initiative du Programme Participatory Research and Gender Analysis (PRGA) du CGIAR. Ces conférences ont ainsi permis des échanges importants entre les chercheurs du système international et des SNRA3 et les techniciens de développement et vulgarisation sur les objectifs et les méthodes de la sélection participative, sur la base de l’expérience des projets conduits sur différents terrains et espèces. Au Cirad, au sein d’un groupe de réflexion et animation sur la sélection participative mis en place en 2001, Lançon (2002) a proposé l’utilisation du terme d’Amélioration Génétique Participative (AGP) à la place de celui de sélection participative, car ce dernier pouvait être jugé restrictif à la seule étape du choix des génotypes. L’AGP est alors définie comme l’implication de tous les acteurs économiques et institutionnels d’une filière agricole, parmi lesquels se trouvent les agriculteurs, dans les différentes étapes du processus de développement des variétés. Dans un article plus récent, Witcombe et al. (2005) considèrent que la stratégie de sélection participative devrait plutôt être désignée par sa finalité que par la façon dont elle est conduite et proposent ainsi d’utiliser le terme de client-oriented breeding. Les auteurs reconnaissent que tous les programmes de sélection sont implicitement orientés vers une demande des clients mais peu, surtout parmi les programmes publics dans les pays du Sud, utilisent explicitement les méthodes et techniques qui permettent de répondre effectivement aux besoins de ces clients. Depuis le début des années 2000, les programmes d’amélioration variétale conduits selon des approches participatives sont en augmentation dans les pays du Sud. Dans un contexte de réduction des programmes publics de création variétale, ils surtout mis en œuvre par descollectifs associant des chercheurs des SNRA et des ONG4 et/ou des OP5 locales, qui très souvent en ont eu l’initiative et en financent les actions.On constate cependant que la communauté des sélectionneurs-généticiens du domaine public est peu impliquée dans le développement de méthodes ou outils de sélection spécifiques à cette approche et/ou dans leur mise en œuvre sur le terrain. C’est d’autant plus regrettable que les progrès de la génétique moléculaire ont mis à la disposition des sélectionneurs de nouveaux outils qui mériteraient d’être repensés en fonction des objectifs et contraintes de la sélection participative.

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Table des matières

 
INTRODUCTION 1
1. Contexte de l’étude 
2. Présentation du cadre d’étude 
2.1 Géographie et population du Nicaragua 
2.2 L’agriculture du Nicaragua 
3. La production du sorgho au Nicaragua 
3.1 Systèmes de production et usages 
3.2 Dynamique de la culture du sorgho dans la région Nord du Nicaragua 
CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE 
A. La sélection participative 
1. Historique et concepts 
2. Objectifs 3. Modes de participation 
4. Stade et degré d’implication des agriculteurs dans le processus de développement des variétés 
4.1. Sélection variétale participative (PVS) 
4.2. Création variétale participative (PPB) 
5. Principales questions de recherche concernant la sélection participative 
5.1. Préservation de la diversité génétique 
5.2. Contrôle des effets d’interaction GxE 
5.3. Progrès génétique réalisé par les programmes PPB par rapport à la création variétale
conventionnelle
5.4. Apprentissage et renforcement de capacités 
6. Conclusion 
B. Le sorgho 
1. Origine 
2. Production mondiale 
3. Taxonomie et organisation génétique 4. Morphologie et physiologie 
5. Amélioration du sorgho et sélection participative 
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES 
1. Partenariat et dispositif de recherche 
1.1. Partenaires impliqués 
1.2. Sélection des sites d’intervention 
1.3. Mise en œuvre du projet 
1.4. Rôle des différents participants 
1.5. Dispositifs de concertation 
1.6. Évolution du processus et des dispositifs 
2. Stratégies et méthodes de sélection 
2.1 Sélection variétale participative 
2.2 Création variétale participative 
2.3 Evaluation des lignées produites par la création variétale participative 
CHAPITRE III : RESULTATS 
1.Articulation des résultats présentés dans la thèse 
2.Dynamiques paysannes et sélection participative : le cas des sorghos à grain blanc
dans la région Nord du Nicaragua. 
Conclusion 
3. Fournir de nouvelles variétés de sorgho aux producteurs nicaraguayens de faibles 
ressources grâce à la sélection variétale participative. 
Conclusion 
4.Comparaison de la création variétale participative décentralisée avec la création conventionnelle en
station : I. Performance agronomique. Conclusion 
5.Comparaison de la création variétale participative décentralisée avec la création conventionnelle en
station : II. Acceptation par les agriculteurs et index de valeur globale. 
Conclusion 
6.Bilan des deux stratégies de création variétale participative décentralisée testées 
6.1.Analyse comparative des résultats obtenus par les deux stratégies de création variétale
participative 
6.2. Performances des lignées produites par la stratégie PPBb 
Conclusion 
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSION GENERALE 
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES

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