Production laitiere et croissance du zebu azawak en milieu reel

Au Niger, l’élevage occupe une place de choix dans l’économie des ménages, des collectivités et de la nation. Mais, ce rôle se trouve confronté à une faible productivité du cheptel du fait que les productions animales demeurent très traditionnelles dans leur mode de conduite et très extensives dans leurs systèmes d’exploitation.

Ainsi, dans le souci d’augmenter les productions animales en milieu rural par l’amélioration de la productivité des animaux notamment par les aspects génétiques et augmenter les revenus de la population rurale, le secteur de l’élevage figure aujourd’hui parmi les priorités inscrites dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (D.S.R.P.), document élaboré sur la base d’un consensus avec l’ensemble des composantes de la société, qui est devenu le seul cadre d’intervention et le seul document de référence de la politique économique et sociale du pays dans les prochaines années. Longtemps auparavant, le Gouvernement nigérien finançait avec les partenaires extérieurs un vaste programme de développement de l’élevage. C’est dans ce cadre que naissait la Coopération Nigéro-Belge chargée de promouvoir l’élevage des bovins de race Azawak au Niger dont l’intervention a débuté en 1998. Cette race bovine est caractérisée par sa rusticité associée à un excellent potentiel de production qu’une sélection bien menée a rendu très performant. La démarche adoptée par le projet, intègre les différents acteurs, qui au niveau national et régional en pratiquent la sélection, l’élevage et la diffusion. Ils constituent en quelque sorte, les maillons « d’une filière bétail Azawak » dans laquelle se distinguent :

● en amont, la station de Toukounous qui sélectionne la race ;
● en aval :
➤ différents types d’élevage d’intensification croissante si on considère respectivement les éleveurs de la zone pastorale, les agroéleveurs ruraux et les élevages péri-urbains (niveau national) ;
➤ les pays limitrophes, en particulier le Burkina-Faso et le Mali qui veulent également promouvoir leur race Azawak et espèrent pouvoir continuer à trouver au Niger des reproducteurs sélectionnés de qualité pour leurs propres besoins de sélection et de diffusion (niveau régional). Les activités menées sont regroupées en trois volets principaux :
➤ le premier est axé sur la station de Toukounous pour laquelle des actions de consolidation et de pérennisation sont menées (groupe-cible : station de Toukounous) ;
➤ le deuxième a consisté à la mise en place d’une cellule de suivi de troupeaux bovins Azawak en milieu villageois (groupe-cible : les agroéleveurs) ;
➤ le troisième volet d’activité intitulé « volet diffusion » comprend des actions devant permettre une diffusion la plus large possible de la race Azawak au Niger (groupe cible : organisations d’éleveurs de bétail Azawak et opérateurs privés) et dans les pays limitrophes qui en font la demande.

Pour amorcer ce processus, la Coopération Technique Belge à travers le projet Azawak (projet d’appui à l’élevage des bovins de race Azawak au Niger) a mis en place un protocole de contrôle de performances de sélection de mâle Azawak « type Toukounous » au sein de la population bovine de la station de Toukounous et diffusion dans les différents villages retenus. Les objectifs sont les suivants : faire le croisement d’absorption et mettre au point des méthodes de son amélioration et l’évolution des aptitudes paternelles et maternelles de la race, étudier l’impact d’un programme de sélection à noyau ouvert sur les paramètres de productivité des troupeaux encadrés. C’est ainsi que, dans un premier temps, le projet s’est surtout attaché à mettre en œuvre des mécanismes corrects de gestions zootechniques et comptables au niveau de la station de Toukounous (avec l’appui de l’Université de Liège) et dans un deuxième temps, il a entamé un programme d’encadrement dense de quatre villages situés à proximité de la station (Takoussa, Tidiba, Toukounous I et Toukounous II). Actuellement , les actions sont élargies dans les zones agropastorale et pastorale du pays couvrant une superficie de 392 000 km², soit 31% du territoire national.

ETHNOLOGIE

AIRE GEOGRAPHIQUE

HABITAT

Le zébu Azawak tire son nom de son aire géographique d’expansion qui est constituée par une vaste dépression située entre les 3° et 7° degrés de longitude Est, les 15° et 20° degrés de latitude Nord (Carte 1). C’est en effet dans cette zone, que les touareg appellent « Azawagh » prononcé « Azawak, Azawag » par les haoussas que vit la grande majorité de ces animaux (18, 39). Dans cette région en bordure du Sahara, prolongée au Sud par la région de Filingué et le Dallol Bosso, à l’Ouest par la vallée de l’Azar, le climat est sec, caractérisé par une seule saison pluvieuse de trois à quatre mois au cours de laquelle, il tombe 300 à 500 mm de pluie ; pendant les autres huit à neuf mois de l’année, c’est la sécheresse avec des températures pouvant atteindre 45° C (humidité relative de 8 à 30%). Le sol est sablonneux, pauvre en substances organiques et plutôt acide. La flore herbacée est composée pour près de 90% de graminées, complétée par une population arbustive où les espèces de la famille des Acaciae occupent une place prépondérante .

ORIGINES

L’unanimité n’est pas encore faite quant à l’origine du zébu Azawak : pour certains, ces animaux seraient les survivants d’une race bovine vivant sur les bords du fleuve Niger entre Gao et Tombouctou et conduits dans leur habitat actuel après les ravages d’une grande épizootie ; pour d’autres par contre, ces animaux seraient venus de l’Est de la région du Soudan AngloEgyptien où l’on rencontre des animaux qui leur ressemblent beaucoup (zébu arabe du type Butana). Comme beaucoup d’autres zébus, l’Azawak a une grande ressemblance avec le zébu indo-pakistanais dont il serait le produit de croisement avec une variété du Bos taurus européen (34). Au Niger, le berceau de l’Azawak serait la région de Filingué (Nord-Ouest du Niger) où elle a fait l’objet de sélection à la Station Sahélienne Expérimentale de Toukounous (SSET) de laquelle elle fût largement diffusée dans tout le pays (38). Selon PAGOT (37) et ZANGUI (51), c’est l’une des races la plus représentée au Niger. Elle constitue 65 à 70% du cheptel bovin nigérien .

AIRE DE DISPERSION ACTUELLE 

Aujourd’hui, la race Azawak se retrouve dans une grande partie du Niger (5, 18, 47, 51), bien que ses effectifs semblent avoir plus fortement diminués par rapport aux autres races (surtout la race Bororo) au cours des 25 dernières années (47). Dans l’ensemble, les effectifs de la race Azawak dominent dans les arrondissements de Filingué (département de Tillabéri), Tahoua et Tchintabaradene (département de Tahoua). Ailleurs, on la rencontre fréquemment, mais le plus souvent métissée et dominée numériquement par la race Bororo (47). En dehors du Niger, la race Azawak est présente à l’Est du Mali (région de Ménéka), au Burkina-Faso et au Nord du Nigeria .

IMPORTANCE DES EFFECTIFS 

Il est très difficile d’estimer l’importance numérique de la race Azawak dans le cheptel bovin du Niger, car aucune statistique récente d’élevage ne considère les races bovines dans la comptabilisation des effectifs. Il faut remonter à une étude de 1972 (CEDES-IEMVT) dans laquelle, suite à d’importantes enquêtes menées sur des marchés à bétail dans tout le Niger, les proportions suivantes des races bovines sont estimées (47):
– au niveau national : 60% Azawak, 23% Bororo, 17% autres ;
– au niveau départemental, le pourcentage d’Azawak était le suivant : Agadez (87%) , Tahoua (80%) , Tillabéri (62%), Maradi (59%), Zinder (53%), Dosso (27%) et Diffa (< 10%).

En 1972, l’importance des effectifs (Azawak + zébus métis) pouvait être située au niveau de 2 millions de têtes. Cependant, cette enquête s’intéressait spécifiquement au bétail destiné à la vente et ne tenait pas systématiquement compte de l’importance des zébus métis. Depuis 1972, les épisodes de sécheresse ont bouleversé les données et la forte réduction des effectifs bovins qu’ils ont entraînée s’est davantage répercutée sur la race Azawak que sur la race Bororo, cette dernière étant mieux adaptée aux grandes transhumances des pasteurs peulhs wodaabe qui la possèdent. En effet, ce sont les pasteurs nomades (en particulier les touareg) détenant avant 1973 de grands troupeaux Azawak, qui ont payé le plus lourd tribut en bétail aux sécheresses et ont privilégié par la suite les camelins et les petits ruminants par rapport aux bovins (18). En 1985, la race Azawak constitue 65% du cheptel bovin nigérien (18). Actuellement, seule une estimation grossière des effectifs peut être faite. Ils se situeraient entre 150 000 et 250 000 têtes en race pure (« et type Azawak » très dominant) et de 300 000 à 400 000 métis, avec une majorité de métis Azawak x Bororo .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES GENERALES SUR LE ZEBU AZAWAK
CHAPITRE I : ETHNOLOGIE
I-1 AIRE GEOGRAPHIQUE
I-1-1 HABITAT
I-1-3 AIRE DE DISPERSION ACTUELLE
I-1-4 IMPORTANCE DES EFFECTIFS
I-2 CARACTERE ETHNIQUE
I-2-1 MORPHOLOGIE
I-2-2 ROBES
I-2-3 MENSURATIONS
I-3 APTITUDES
I-3-1 APTITUDES LAITIERES
I-3-2 APTITUDES BOUCHERES
I-3-3 TRAVAIL
CHAPITRE II : PARAMETRES ZOOTECHNIQUES
II-1 PARAMETRES DE REPRODUCTION
II-1-1 POIDS ET AGE DE LA MISE EN REPRODUCTION (PRECOCITE)
II-1-2 FERTILITE ET PROLIFICITE
II-1-3 FECONDITE
II-1-4 AGE AU PREMIER VELAGE ( AV1 )
II-1-5 INTERVALLE ENTRE VELAGES (IVV)
II-2 PRODUCTION LAITIERE
II-3 CROISSANCE DES VEAUX
II-3-1 POIDS A LA NAISSANCE
II-3-2 EVOLUTION PONDERALEDES VEAUX
II-3-2-1 CROISSANCE JUSQU’A L’AGE ADULTE (≥ 3 ANS)
II-3-2-2 GAINS MOYENS QUOTIDIENS (GMQ) DES VEAUX
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROSPECTIVE
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
I-1 CADRE D’ETUDE
I-1-1 PRESENTATION
I-1-1-1 CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DE LA ZONE AGROPASTORALE
I-1-1-2 LA STATION SAHELIENNE EXPERIMENTALE DE TOUKOUNOUS (SSET)
I-1-2 SITUATION SANS PROJET
I-1-2-1 AU NIVEAU DES (AGRO) ELEVEURS
I-1-2-2 AU NIVEAU DE LA SSET
I-1-3 SITUATION AVEC PROJET
I-13-1 AU NIVEAU DES (AGRO) ELEVEURS
I-1-3-2 AU NIVEAU DE LA SSET
I-2 METHODES
I-2-1 OBJECTIFS DU PROJET D’APPUI A L’ELEVAGE DES BOVINS DE RACE AZAWAK AU NIGER
I-2-2 METHODOLOGIE
I-2-2-1 LES BASES DE L’ENQUETE
I-2-2-1-1 LES OBJECTIFS DE SELECTION
I-2-2-1-2 CRITERES D’AFFILIATION A LA SELECTION
I-2-2-1-3 POPULATION ANIMALE DE LA BASE DE SELECTION
I-2-2-2 LA PHASE D’ENQUETE
I-2-2-2-1 A LA SSET
I-2-2-2-2 CHEZ LES (AGRO) ELEVEURS
I-2-2-3 ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
CHAPITRE II : RESULTATS – DISCUSSIONS – RECOMMANDATIONS
II-1 RESULTATS
II-1-1 PRODUCTION LAITIERE
II-1-1-1 PRODUCTIONS JOURNALIERES DE LAIT
II-1-1-2 PRODUCTIONS TOTALES DE LAIT
II-1-1-3 COURBES DE LACTATION
II-1-1-4 PRODUCTIONS DE LAIT EN FONCTION DU RANG DE LACTATION
II-1-1-5 PRODUCTIONS DE LAIT EN FONCTION DE L’ANNEE DE LACTATION
II-1-1-6 DUREE DE LACTATION
II-1-2 CROISSANCE DES VEAUX
II-1-2-1 POIDS A LA NAISSANCE
II-1-2-1-1 POIDS A LA NAISSANCE SELON LE SEXE
II-1-2-1-2 POIDS A LA NAISSANCE SELON L’ANNEE ET LA SAISON
II-1-2-1-3 POIDS A LA NAISSANCE SELON LE RANG DE VELAGE
II-1-2-2 EVOLUTION PONDERALE DES VEAUX
II-1-2-2-1 CROISSANCE JUSQU’AU SEVRAGE
II-1-2-2-2 GAINS MOYENS QUOTIDIENS (GMQ)
II-2 DISCUSSIONS
II-2-1 PRODUCTION LAITIERE
II-2-1-1 PRODUCTIONS DE LAIT
II-2-1-2 COURBES DE LACTATION
II-2-1-3 FACTEURS DE VARIATION DE LA PRODUCTION LAITIERE
II-2-1-3-1 LE RANG DE LACTATION
II-2-1-3-2 L’ANNEE DE LACTATION
II-2-1-3-3 LA DUREE DE LACTATION
II-2-1-3-4 L’ALIMENTATION
II-2-1-3-5 LA TRAITE
II-2-2 CROISSANCE DES VEAUX
II-2-2-1 POIDS A LA NAISSANCE ET PAT
II-2-2-2 EVOLUTION PONDERALE DE LA NAISSANCE AU SEVRAGE
II-2-2-2-1 EFFET DU SEXE
II-2-2-2-2 EFFET DE L’ANNEE ET DE LA SAISON
II-2-2-2-3 EFFET DU RANG DE VELAGE
II-2-2-2-4 GAINS MOYENS QUOTIDIENS (GMQ)
II-3 RECOMMANDATIONS
II-3-1 MAITRISE DES FACTEURS D’ORDRE TECHNIQUE ET HUMAIN
II-3-2 MAITRISE DES FACTEURS D’ORDRE ALIMENTAIRE
II-3-4 MAITRISE DES FACTEURS D’ORDRE SANITAIRE
II-3-5 PRATIQUES DE LA TRAITE
II-3-6 MAITRISE DES FACTEURS D’ORDRE ECONOMIQUE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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