Processus de résilience

Processus de résilience

Parents de substitution

Le placement familial est un élargissement de la parentalité. Ce processus passe par le fait de « reconnaître la spécificité de la parentalité domestique de la famille d’accueil » et par le fait de « réassurer l’identité de l’enfant en préservant son histoire et les liens avec ses parents d’origine ». (Chapon, 2014, p.48) Selon Cyrulnik, les relations entre un enfant et un adulte n’étant pas son parent sont « un sentiment de filiation ». (Chapon, 2014, p.43) Quant à la recherche de Cadoret17, elle explique le fait que le rapport de filiation se construit petit à petit une fois que l’enfant est installé dans la famille d’accueil, car l’enfant et la famille s’habituent au fait de vivre ensemble. (Chapon, 2014) De plus, selon Cadoret, la parentalité de substitution peut être représentée comme une « parenté en pointillé », à savoir « sans lien de filiation, ni d’alliance, fondée sur l’affectif et le quotidien ». (Chapon, 2014, p.53) Aussi, Cadoret parle de la « parenté plurielle » comme le processus se mettant en place au quotidien, car l’enfant accueilli crée des liens d’affections similaires aux « liens parents-enfants ». (Chapon, 2014, p.53)

Par ailleurs, selon Paul D. Steinhauer18, la parentalité d’accueil est susceptible de devenir une « parentalité partagée », car les parents de l’enfant accueilli demeurent les parents, malgré les évènements ayant causé le placement. Il pense donc le placement « sous l’angle du partage, de l’intégration de l’enfant dans la structure d’accueil et de la persistance des liens d’attachement avec ses parents d’origine ». (Chapon, 2014, p.54) De plus, et spécifiquement lors des placements de longue durée, Paul D. Steinhauer parle de « parentalité partagée » (Chapon, 2014, p.54), en expliquant le fait que l’enfant placé a plusieurs figures d’attachement. Quant à un placement de courte durée, les recherches des Robertson19 ont montré que la présence d’un substitut maternel aide à diminuer et à écourter le stress chez l’enfant au moment de la séparation et des retrouvailles. Aussi, pendant le placement, les liens qui se créent entre l’enfant et sa mère d’accueil l’aident à oublier le sentiment de perte qu’il peut avoir vécu. (David, 1989)

Finalement, si l’enfant placé parvient à construire des liens sécurisants dans la famille d’accueil, son développement pourra se poursuivre, car « plus la relation de l’enfant avec ses parents d’accueil est solide et positive, plus l’enfant sera en mesure d’intérioriser de nouvelles images de lui-même fondées sur celles que lui renvoie son entourage » (Steinhauer, 1996, p.82). La solidité et la durée du lien créé entre l’enfant placé et sa famille d’accueil ont donc un impact sur la qualité de ces images. L’enfant placé a souvent intériorisé deux images opposées de lui-même, à savoir une négative et une positive. La première s’est construite suite aux expériences vécues dans sa famille d’origine et à la séparation qui a suivi. Quant à l’image positive, elle s’est développée petit à petit en fonction de sa capacité à intérioriser ce que ses parents d’accueil lui renvoient. (Steinhauer, 1996)

Cadre juridique

En Valais, le placement en famille d’accueil peut être fait avec l’accord des parents détenant la garde de l’enfant ou suite à la prise de la mesure de l’article 310 du Code Civil Suisse. Cette mesure retire aux parents le droit de déterminer le lieu de résidence de leur enfant. Le Code Civil Suisse (CCS, 2018, art.310, al.1-2-3) explique que : « Lorsqu’elle ne peut éviter autrement que le développement de l’enfant ne soit compromis, l’autorité de protection de l’enfant retire l’enfant aux père et mère ou aux tiers chez qui il se trouve et le place de façon appropriée. A la demande des père et mère ou de l’enfant, l’autorité de protection de l’enfant prend les mêmes mesures lorsque les rapports entre eux sont si gravement atteints que le maintien de l’enfant dans la communauté familiale est devenu insupportable et que, selon toute prévision, d’autres moyens seraient inefficaces. Lorsqu’un enfant a vécu longtemps chez des parents nourriciers, l’autorité de protection de l’enfant peut interdire aux père et mère de le reprendre s’il existe une menace sérieuse que son développement soit ainsi compromis. »

En ce qui concerne les conditions de placement, l’intervenant en protection de l’enfant doit respecter l’Ordonnance sur les différentes structures en faveur de la jeunesse du canton du Valais (OJe, 2016, art.46, al.1-2-3) qui stipule : « Lorsque le développement d’un enfant est entravé ou en danger de l’être et qu’il n’est pas possible de le protéger et de lui venir en aide par d’autres mesures, notamment par des mesures ambulatoires, il peut être placé dans une famille d’accueil ou dans une famille d’accueil professionnelle. Le service peut procurer à ces familles un soutien notamment sous la forme d’une formation de vase et d’un perfectionnement. Pour les placements non décidés par une autorité judiciaire ou tutélaire, une garantie financière préalable commune de domicile de l’enfant doit être requise. Demeurent réservés les cas d’urgence. » Quant aux conditions générales à respecter pour autoriser une famille à devenir une famille d’accueil, les OPE valaisans suivent l’Ordonnance sur le placement d’enfants (OPE, 2017, art.5, al.1) qui explique que : « L’autorisation ne peut être délivrée que si les qualités personnelles, les aptitudes éducatives, l’état de santé des parents nourriciers et des autres personnes vivant dans leur ménage, et les conditions de logement offrent toute garantie que l’enfant placé bénéficiera de soins, d’une éducation et d’une formation adéquats et que le bien-être des autres enfants vivant dans la famille sera sauvegardé. »

Droits de l’enfant

L’ensemble des droits de l’enfant pourrait être résumé par la phrase : « Tous les enfants ont le droit de vivre dans des conditions où leurs besoins puissent être satisfaits et leurs droits respectés. » (Barudy et Dantagnan, 2007, p.65). Les adultes d’une communauté ont la responsabilité d’agir collectivement dans le but de garantir le droit à la vie et au développement des enfants. Le fait d’être parent n’est possible qu’avec les apports et le soutien social de toute la communauté. De plus, ceux qui ont des difficultés ou qui manquent de ressources et de compétences au point de maltraiter leurs enfants nécessitent d’une aide particulière apportée par des professionnels de l’enfance. La fonction de parent est complexe, car ils doivent répondre à de nombreux besoins de leurs enfants qui évoluent avec le temps. (Barudy et Dantagnan, 2007) Les droits de l’enfant suisse sont explicités dans la Convention relative aux droits de l’enfant, conclue à New York en 1989 et entrée en vigueur pour la Suisse le 26 mars 1997. Pour commencer, la séparation entre un enfant et ses parents, comme un placement en famille d’accueil, peut se faire uniquement s’il est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Dans la Convention relative aux droits de l’enfant (2016, art.9, al.1), il est expliqué : « Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Une décision en ce sens peut être nécessaire dans certains cas particuliers, par exemple lorsque les parents maltraitent ou négligent l’enfant, ou lorsqu’ils vivent séparément et qu’une décision doit être prise au sujet du lieu de résidence de l’enfant. » De plus, la Convention relative aux droits de l’enfant (2016, art.19, al.1) explique : « Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. » Une des mesures sociales décrite dans l’article de loi précité peut être le placement familial. C’est un moyen souvent utilisé pour protéger les enfants, comme expliqué dans la Convention relative aux droits de l’enfant (2016, art.20, al.3) : « Cette protection de remplacement peut notamment avoir la forme du placement dans une famille, de la kafalah de droit islamique, de l’adoption ou, en cas de nécessité, du placement dans un établissement pour enfants approprié. Dans le choix entre ces solutions, il est dûment tenu compte de la nécessité d’une certaine continuité dans l’éducation de l’enfant, ainsi que de son origine ethnique, religieuse, culturelle et linguistique. » Les droits et les besoins de l’enfant sont fortement liés. Lorsque les droits de l’enfant sont respectés, les besoins de ce dernier sont généralement satisfaits.

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Table des matières

1. Choix de la thématique de la recherche
1.1. Origine du thème retenu
1.2. Motivations personnelles
1.3. Motivations professionnelles
1.4. Lien avec le Travail social
2. Problématique de la recherche
2.1. Question de recherche
2.2. Objectifs de la recherche
2.3. Plan de la recherche
3. Placement en famille d’accueil
3.1. Famille
3.2. Famille d’accueil
3.2.1. Définitions
3.2.2. Double appartenance familiale
3.2.3. Buts et effets du placement en famille d’accueil
3.2.4. Types de familles d’accueil
3.3. Parentalité
3.3.1. Définition
3.3.2. Axes d’une parentalité saine
3.3.3. Composantes sociologiques de la parentalité
3.4. Parents de substitution
3.5. Placement familial en Valais
3.5.1. Généralités
3.5.2. Cadre juridique
3.5.3. Procédures et démarches
3.5.4. Rôles
3.5.5. Droits et devoirs
4. Enfant
4.1. Droits de l’enfant
4.2. Besoins de l’enfant
4.3. Résilience chez l’enfant
4.3.1. Bientraitance
4.3.2. Notion de résilience
4.3.3. Processus de résilience
4.3.4. Facteurs de résilience
4.3.5. Tuteurs de résilience
5. Synthèse des concepts théoriques
6. Hypothèses de la recherche
7. Démarche méthodologique
7.1. Terrain d’enquête
7.2. Echantillon de la recherche
7.3. Technique de récolte de données
7.4. Limites et risques spécifiques à la démarche
7.5. Aspects éthiques de la recherche
8. Présentation des personnes interrogées
9. Analyse concernant la première hypothèse
9.1. Relation entre les parents d’accueil et l’enfant placé
9.2. Evolution de la relation entre les parents d’accueil et l’enfant placé
9.3. Liens affectifs entre les parents d’accueil et l’enfant placé
9.4. Sentiment d’appartenance chez l’enfant placé
9.5. Impact de la relation avec les parents d’accueil sur l’enfant placé
9.6. Possibilité pour l’enfant placé d’évoluer dans sa vie
10. Synthèse de l’analyse concernant la première hypothèse
11. Analyse concernant la deuxième hypothèse
11.1. Soutien apporté par les parents d’accueil à l’enfant placé
11.2. Sécurité et protection apportées par les parents d’accueil à l’enfant placé
11.3. Cadre et structure apportés par les parents d’accueil à l’enfant placé
11.4. Communication entre les parents d’accueil et l’enfant placé
11.5. Aide apportée par les parents d’accueil à l’enfant placé
11.6. Sentiment de compétence chez l’enfant placé
11.7. Impact du soutien apporté par les parents d’accueil sur l’enfant placé
11.8. Possibilité pour l’enfant placé d’évoluer dans sa vie
12. Synthèse de l’analyse concernant la deuxième hypothèse
13. Conclusion
13.1. Synthèse de la recherche
13.2. Limites de la recherche
13.3. Pistes d’intervention de la recherche
13.4. Réflexions personnelles
14. Bibliographie
14.1. Livres de référence
14.2. Livres consultés
14.3. Article
14.4. Brochure
14.5. Sites internet
15. Annexes : table des matières
Annexe A : Lettre d’envoi par l’intervenant en protection de l’enfant
Annexe B : Formulaire d’inscription pour une famille d’accueil standard
Annexe C : Protocole d’évaluation pour une famille d’accueil standard
Annexe D : Formulaire de vérification SCJ
Annexe E : Formulaire check police
Annexe F : Agrément pour une famille d’accueil standard
Annexe G : Rapport de renouvellement d’agrément
Annexe H : Lettre aux familles agréées
Annexe I : Convention de collaboration
Annexe J : Guide et déroulement des entretiens
Annexe K : Grille d’entretiens
Annexe L : Fiche de profil
Annexe M : Exemple de retranscription
Annexe N : Formulaire de consentement

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