Evolution du concept de handicap

Processus de production du handicap (PPH) 

Mise au point dans les années 80 par Wood [8], sous l’égide du système des Nations Unies, de nombreux éléments reliés entre eux composent le processus d’apparition des handicaps : d’une part les maladies ou traumatismes, et d’autre part, les déficiences, les incapacités et les handicaps.

La notion de handicap peut alors être éclaircie en distinguant trois dimensions :

– La déficience qui désigne toute perte de substance ou altération d’une structure ou d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomique (aspect lésionnel ou biomédical);

– L’incapacité résultant de la déficience, renvoie à la notion de réduction partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon ou dans les limites considérées comme normales pour un être humain (aspect fonctionnel);

– Le désavantage consécutif à une déficience ou à une incapacité, limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal pour le sujet en rapport avec son âge, son sexe et/ou les facteurs sociaux.

Evolution du concept de handicap

Le mot handicap emprunté en 1827, vient de l’expression anglaise hand in cap, signifiant « main dans le chapeau ». Dans le cadre d’un troc de biens entre deux personnes, il fallait rétablir une égalité de valeur entre ce qui était donné et ce qui était reçu. Ainsi, celui qui recevait un objet d’une valeur supérieure devait mettre dans un chapeau une somme d’argent pour rétablir l’équité. L’expression s’est progressivement transformée en mot puis appliquée au domaine sportif (courses de chevaux notamment) au XVI siècle où on imposait aux chevaux les plus forts des contraintes (port de poids par exemple) pour rendre sa puissance équivalente à celle d’un cheval moins puissant , dans le but de garder une équité des chances d’où la naissance du verbe « handicaper un cheval » et de l’adjectif « handicapé » [8]. Les définitions du handicap sont multiples et ont évolué au fil du temps. A la classification par pathologie s’est substituée une approche plus globale, prenant en compte le contexte dans lequel l’individu évolue. Du fait du caractère péjoratif des termes utilisés dans la classification Internationale du Handicap (CIH) proposée par Wood en 1980 (incapacité, handicap, désavantage), son utilisation a été largement critiquée d’où l’adoption d’une nouvelle classification par l’OMS en Mai 2001. Cette dernière se focalise sur les terminologies à connotation positive et apporte une approche plus globale des situations relatives au handicap [7,8]. En effet, dans la classification internationale du fonctionnement du handicap et de la santé (CIF), au lieu de :

– « l’incapacité »on parle plutôt « d’activité », voire de « limitation d’activité »
– « handicap », on cite « la participation » voire « la restriction de participation ».

Elle prend également en considération les facteurs personnels ou extérieurs à l’individu qui peuvent influencer le degré de son activité et la qualité de sa participation dans la société.

Epidémiologie 

En 2010, on estimait que plus d’un milliard de personnes vivaient avec un handicap sous une forme ou une autre, soit environ 15 % de la population mondiale. Parmi cette population en situation de handicap, 110 millions de personnes (2,2 %) ont de très grandes difficultés fonctionnelles. Les enfants, couche vulnérable de la société sont aussi concernés par le handicap. En effet, 95 millions d’enfants (5,1 %), dont 13 millions (0,7%) vivent avec un « handicap sévère ». Les caractéristiques du handicap dans un pays donné dépendent des tendances observées pour les problèmes de santé et de certains facteurs, entre autres environnementaux, comme les accidents de la circulation, les catastrophes naturelles, les conflits, l’alimentation ou les toxicomanies [1].

En France, 1,5% de la population adulte est atteinte de troubles moteurs isolés, soit environ 850 000 personnes. Si l’on considère le trouble moteur associé à d’autres déficiences, cette estimation atteint 4% de la population. De cette population, environ 45% se déplacent en fauteuil roulant, et 50% sont dépendantes pour les actes essentiels de l’existence [9]. En 2010, aux Etats Unis d’Amérique, sur une population de 304 millions d’habitants, les autorités recensaient 57 millions de personnes en situation de handicap, soit près de 19 % de la population [10]. Selon les statistiques officielles, en 2013, le Royaume-Uni compterait une population totale de près de 64 millions habitants, dont 12 millions de personnes en situation de handicap [10]. En Afrique, la prévalence du handicap au Maroc est de 5,12% en 2014. Cette prévalence concerne essentiellement une population jeune et active [11]. En Afrique du Sud, on estime que plus de 5% de population est en situation de handicap. La République du Togo, dans la sous-région ouest africaine compte 6.00.000 habitants dont 599.800 personnes handicapées soit 9.99 % de la population totale [12]. Au Burkina Fao, plus de 15% de la population vit avec un handicap. Les jeunes sont les plus concernés. Pour ces personnes, l’assimilation, l’inclusion sociale, les opportunités et l’égalité sont difficiles dans tous les aspects de la vie : de l’éducation et l’emploi, à la santé et la vie familiale. De l’ensemble des personnes vivant avec un handicap au Burkina Faso, moins de 1% serait alphabétisé comparativement à 43% pour la population générale [2, 13].

La réadaptation fonctionnelle au Burkina Faso

La réadaptation désigne le processus qui vise à mettre une personne atteinte d’une déficience dans la situation de parvenir à un niveau fonctionnel optimal du point de vue mental, physique ou social, donc à lui fournir les moyens de changer sa vie. Ainsi, elle cherche à compenser la perte d’une fonction ou d’une insuffisance fonctionnelle dans le but de faciliter l’adaptation ou la réadaptation sociale.

Les centres de rééducation et d’appareillage orthopédique

Il existe 42 centres d’appareillage et de rééducation fonctionnelle au Burkina Faso. Il faut noter le caractère très fluctuant de ce nombre au gré des ouvertures et surtout des fermetures qui sont légions ces derniers temps à cause de difficultés de fonctionnement. La création de ces structures s’est faite au hasard des opportunités locales, sans une politique d’orientation nationale de couverture de l’ensemble du territoire. Ainsi, on note la concentration de ces centres au niveau de certaines régions telles que les régions du Centre et du Centre-Est tandis que d’autres comme celles du Nord et du Centre- Sud en sont complètement dépourvues .

Statut juridique des centres

Au plan juridique, on peut distinguer principalement deux types de centres :
– les centres privés : ils représentent 90 % de l’ensemble des structures. Ces centres sont d’obédience confessionnelle ou associative.
– Les centres publiques : au nombre de 4 soit 10% de l’ensemble, ils se regroupent exclusivement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. A l’exception du CNAOB qui est une structure indépendante, les trois autres sont de petites unités de kinésithérapie rattachées aux centres hospitaliers universitaires.

Activités des centres

On estime actuellement à environ 5500 le nombre de nouveaux patients qui bénéficient chaque année de l’action des centres de réadaptation. La kinésithérapie et l’appareillage orthopédique restent les deux champs de compétence de l’ensemble des centres. 80% d’entre eux délivrent uniquement des soins de kinésithérapie et 20% abritent en plus de la kinésithérapie des unités d’appareillage. Grâce à l’appui technique et financier de certaines associations de solidarité internationale, il a été initié des programmes de Réadaptation à Base Communautaire à Zabré, Garango, Ouargaye et Diébougou. Ces différents programmes qui impliquent les communautés dans la prise en charge des patients, assurent en plus de la réadaptation médicale des actions de formation professionnelle et d’insertion sociale.

Equipement des centres 

Les équipements et les infrastructures sont en général sommaires à l’exception de quelques centres qui ont pu bénéficier d’un apport extérieur en capitaux. En kinésithérapie, le matériel se résume le plus souvent à des tables de rééducation pour les massages et les postures, à des vélos d’appartement, des barres parallèles et quelques ballons. Plus rarement on retrouve des tapis et des cages de pouliethérapie. L’électrothérapie reste un luxe dans la majorité des centres et la balnéothérapie y est totalement absente. Les ateliers d’appareillage ne sont guère plus nantis. Leur équipement se décline pour l’essentiel en établi avec du petit outillage et des machines à coudre. L’équipement lourd tels que les fours électriques, les pompes à vide, les tables d’alignement reste encore rare.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Définition
I.2. Processus de production du handicap (PPH)
I.3. Evolution du concept de handicap
I.4. Epidémiologie
I.5. La réadaptation fonctionnelle au Burkina Faso
II. REVUE DE LITTERATURE
III. OBJECTIFS
III.1 Objectif général
III.2 Objectifs spécifiques
IV CADRE ET CHAMP D’ETUDE
IV.1. Cadre de l’étude
IV.2 Champ de l’étude
V. METHODOLOGIE
V.1 Type et période d’étude
V.2 Population d’étude
V.3 Echantillonnage
V.4 Description des variables étudiées
V.5. Bases de données et analyse des données
VI CONSIDERATIONS ETHIQUES
VII. RESULTATS
VII.1. Caractéristiques épidémiologiques
VII.2. Caractéristiques cliniques
VIII. DISCUSSION
VIII.1. Approche méthodologique
VIII.2. Limites de l’étude
VIII.3. Caractéristiques épidémiologiques
VIII.4. Caractéristiques cliniques
CONCLUSION

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