PROCESSUS DE CRÉATION, De la photographie ancienne jusqu’à l’union des disciplines

PROCESSUS DE CRÉATION, De la photographie ancienne jusqu’à l’union des disciplines

PROCESSUS DE CRÉATION

De la photographie ancienne jusqu’à l’union des disciplines

Ce chapitre porte sur ma méthode de travail. Je prends tout d’abord en considération le sujet pour qu’il puisse intéresser les spectateurs. Je démontre comment la photographie des amateurs de l’époque peut déclencher tout le processus de création. Par la suite, j’explique l’étape du transfert d’image qui devient la base de ma peinture. Puis, j’analyse le rôle de l’accumulation, de l’incident et de la monochromie comme intervenants plastiques. Ensuite, je démontre comment l’élaboration d’une sculpture s’apparente au mobilier. Finalement, j’illustre comment ces deux disciplines se côtoient dans l’espace et je révèle ce qui les unifie.

Interpeller le spectateur

Mon sujet de recherche est proche de l’individu, car c’est un portrait romancé de la vie de mes grands-parents. On n’y retrouve rien de surhumain. Il est donc facile, pour le spectateur, de se sentir familier, car je propose des références de la vie quotidienne de la société québécoise d’une époque. Afin de faire ressortir le coté narratif et personnel de mes œuvres, j’ai écrit pour ce mémoire quelques textes romancés de la vie de mes grands-parents. Ces textes rédigés à la manière d’un roman seront identifiés par une note de bas de page. Nous partageons presque tous les mêmes petites histoires d’une grand-mère discrète au foyer et d’un grand-père travaillant et révolutionnaire. Ainsi, je suppose que ma sensibilité et que ma vision de ces souvenirs vont sûrement être partagées avec les autres. Je passe par moi pour tenter de toucher l’autre. Ce qui m’atteint peut, sans doute, atteindre quelqu’un d’autre émotionnellement. Annie Molin Vasseur écrit qu’il faut se rebrancher sur soi-même pour rejoindre l’autre. Les thématiques que j’utilise consistent
à m’approprier l’histoire de mes proches au quotidien et à m’emparer des paysages et des objets qui me sont familiers. Cette recherche est intime, car c’est ma vision propre du monde dans lequel j’ai grandi, je vis et dans lequel la lignée de ma famille a traversé les années. Je raconte l’interprétation que je me suis faite à partir de photographies et de certains récits familiaux. C’est ma manière de réinventer ce monde par l’art pour infiltrer la nature de l’être.
Rien n’est vrai d’emblée, cela le devient selon la fable pirandellienne que chacun saura se raconter sur soi-même et les autres. Quand le monde devient un théâtre du moi (que ce soit celui de Goethe, de Pirandello ou de Beuys), ce théâtre ainsi matérialisé ouvre un rapport à soi qui nous interpelle tous. Les artistes et les auteurs auront inventé des façons de se vivre, leur description d’une expérience de l’intime (tourments, conflits, désirs) dont la projection dans un monde extrahumain aura pour effet de forger la réalité de l’humain (Michaël La Chance, 2001, p.49). Le schéma suivant exprime bien mon discours lorsque je pense que les histoires familiales d’autrefois peuvent rejoindre la majorité des spectateurs. Les objets et photographies nous ramènent aux souvenirs, au temps et aux individus. Ainsi, comme spectateur, nous sommes habituellement interpellés devant ces objets qui nous rappellent une autre époque ou un souvenir vécu. À moins d’être totalement insensible à notre entourage, je pense que ce que l’on perçoit peut évoquer en nous un souvenir, une personne.

La photographie d’époque : un déclencheur du processus de création

C’est principalement avec la photographie que je transforme mes récits en images. C’est le sujet, la matière première de ma production. Pour chaque sujet, je prends plaisir à me mettre dans un état d’introspection, processus dans lequel on se met dans l’état d’être du sujet. Par exemple, lorsqu’est venu le temps de choisir une photographie pour représenter mes grands-parents pour l’œuvre, Le portrait et le meuble des amants (Figure 9), je me suis questionnée sur l’image que je voulais projeter d’eux. Dans ce cas, je voulais que l’on perçoive la présence d’un jeune couple qui se prépare au mariage. Donc je devais sentir la fébrilité et l’attente dans la photographie. Puis, j’ai scruté mon répertoire photographique familial pour trouver la photographie qui exprimait l’état que je voulais transmettre.
Dans mon processus de création, lorsque je sens que j’ai effectué le bon choix de la photo, je la photocopie et je commence à faire des esquisses que je rassemble dans un cahier à dessin. C’est dans ce cahier que j’accumule mes références et mes collages photographiques. Je crayonne autour de ces collages pour les positionner dans l’espace et ensuite, je me permets d’imaginer des formes sculpturales qui s’agencent avec certaines images. Pour concevoir un mobilier-sculptural, je peux dessiner plusieurs formes avant de fixer mon idée. Comme je suis plutôt rationnelle, j’aime que tout soit justifié et que la sculpture-mobilier donne un sens à l’image. Par exemple, dans l’œuvre Quête d’âme (Figure 1), la partie picturale côtoie une sculpture-chiffonnier qui met l’accent sur ses tiroirs. Pourquoi ce mobilier était-il le reflet du personnage en mobilier? Parce que, pour moi, l’image de ma grand-mère, c’était le chiffonnier. Le mobiliersculptural s’apparente réellement à la personnalité de ma grand-mère paternelle. On se sent en relation avec le mobilier allongé, à la fois mince et imposant. Pour chaque œuvre, je tente de créer ce lien que je décrirai dans chacun des projets au troisième chapitre.

Peinture

Le rôle de la peinture, dans ma recherche, est dominant. Comme dans le rôle de mon grand-père Arthur, c’est le tableau qui dirige l’œuvre. Les tableaux prennent la majorité de l’espace. Dans l’exposition, ils sont beaucoup plus présents et nombreux que les sculptures et ils racontent beaucoup plus. Ils expriment les personnages et ils racontent un vécu.

Transfert d’Image

Lorsque mes croquis deviennent concrets, je commence le projet. La photographie choisie a été soigneusement numérisée et devient la base de ma peinture. Soit elle devient tangible par le procédé du transfert d’image, soit elle est reproduite au moyen du dessin. En ce qui concerne le transfert d’image, la technique consiste à imprimer l’image voulue sur une feuille d’acétate. On applique une couche mince de mat moyen sur le support à l’aide d’un rouleau. Puis, on pose, sur la surface humectée, la feuille d’acétate du côté d’impression. On balaie délicatement la feuille afin que le mat moyen absorbe l’encre déposée sur la feuille d’acétate. Par la suite, on enlève la feuille pour laisser sécher l’image transférée. Cette méthode permet de réaliser des transferts de couleurs. Cependant, le résultat est rarement net. Souvent, il reste de l’encre non transférée sur la feuille d’acétate. Mais, le résultat est, pour moi, très satisfaisant, car il traduit bien mon sujet concernant le quotidien des amants d’une autre ère. Il crée une trame et suggère le souvenir qu’il donne. Je prends plaisir à être surprise par le résultat, car le sujet s’est effacé par lui-même par accident. C’est comme si on ne pouvait pas contrôler l’effet de passage du temps.

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Table des matières

RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIER CHAPITRE CONTEXTE THÉORIQUE, Parenté des sujets
1.1 Genèse
î. 1.1. Parcours universitaire
1.1.2. Projet de fin de baccalauréat interdisciplinaire en art
1.2 Démarche
1.2.1. Influence génétique
1.2.2. Relation entre Arthur et Yolande
1.2.3. Analogie homme/femme et analogie peinture/sculpture
1.3 Gerhard Richter : paysages et photos-souvenirs
1.4 Le design à l’art minimal
1.4.1. Influence de l’art minimal
1.4.2. Influence des Shakers
1.5 Jocelyne Alloucherie : cohabitation
DEUXIEME CHAPITRE  PROCESSUS DE CRÉATION, De la photographie ancienne jusqu’à l’union des disciplines
2.1 Interpeller le spectateur
2.2 La photographie d’époque : un déclencheur du processus de création
2.3 Peinture
2.3.1. Transfert d’image
2.3.2. Image voilée
2.3.3 L’accident en peinture
2.4 Monochromie
2.5 Sculpture-mobilier
2.6 Cohabitation
2.6.1. Format et espace
2.6.2 Laque et vernis
TROISIÈME CHAPITRE  PROJET D’EXPOSITION, Le quotidien des amants
3.1 Le quotidien des amants
3.2 Les portraits et le mobilier des amants
3.3 Les professions divergentes.
3.3.1. Portrait et cases murales : Les bureaux de poste d’Arthur
3.3.2. Peinture et forme miroir : Les ménagères
3.4 Ambiguïté peinture/sculpture : paysage des ergeronnes
CONCLUSION.
RÉFÉRENCES

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