PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES DECHETS AU NIVEAU DES PARCELLES ASSAINIES

LES CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES

   Le type de climat qui prédomine dans les Parcelles Assainies est appelé climat tropical subcanarien. Il est marqué par une alternance d’une saison sèche de huit mois (début novembre à mi juillet) et d’une saison des pluies de trois mois (mi juillet aout, septembre, octobre). Le climat est dans l’ensemble adouci par l’influence des alizés maritimes issus de l’anticyclone des Açores. La vitesse des vents qui soufflent dans les P.A ne dépasse pas 6 m/s toute l’année. De novembre à mai les vents d’alizés du nord prédominent. Mais à partir de mars l’harmattan nord, Nord-Ouest souffle par intermittence. La saison des pluies est marquée par la prédominance des vents de mousson de secteur Ouest à Sud-ouest. Les températures varient en fonction des périodes de l’année. C’est ainsi que durant la période dite fraiche (de mi décembre à f évrier) elles se s ituent entre 17°C et 25°C tandis qu’elles oscillent entre 25°C et 35°C durant les périodes dites chaudes (d’avril à novembre).

Un manque d’éducation environnementale

   La loi 2002-01 du 15 janvier 2001 portant code de l’environnement en son article 1er Alinéa 1 déclare : « l’Etat garantit à l’ensemble des citoyens le droit à une éducation environnementale ». Malheureusement cet article ne semble pas être appliqué si nous nous fions aux résultats de notre enquête. Pire encore plus de 43 % de la population enquêtée ne connaissent pas ce que c’est l’environnement encore moins l’existence du code. Le code de l’environnement définit la notion d’environnement comme : « l’ensemble des éléments naturels, artificiels ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le développement du milieu des organismes vivants et des activités humaines ». Une partie importante de la population connaissent l’existence du c ode de l’environnement d’après les résultats de notre enquête qu’à travers leurs lectures . Ce n’est pas avec la mairie ni à l’école, ce qui confirme une fois de plus le rôle non joué par l’Etat quant à assurer une éducation environnementale aux citoyens.

Itinéraires et horaires de collecte inadéquats

   Si d’aucuns soutiennent que les heures de collecte ne sont pas du tout fixes, d’autres disent que les heures de passages ne font pas leurs affaires. Sept heures du matin, coïncide avec l’heure où les parents s’attèlent à préparer leurs enfants pour qu’ils aillent à l’école. Parfois, les camions arrivent vers quatorze heures, au moment où la majeure partie des habitants prennent leurs déjeuners. Ces heures de passage inadéquates font que beaucoup d’usagers ne sortent pas leurs déchets à leurs arrivées. Les usagers se plaignent incessamment de cette situation auprès des collecteurs alors que ces derniers disent qu’ils n’ont pas suffisamment de camions pour une bonne couverture de la zone et qu’ils sont obligés de passer à ces heures.

Le recours aux charretiers

   Les grèves répétées des concessionnaires ou des agents collecteurs poussent certains ménages à travailler avec des charretiers pour l’évacuation de leurs déchets. En d’autres termes ce n’est pas un f ait quotidien car étant conditionner par des situations de grèves. Les charretiers y trouvent leurs comptes, car ils accomplissent cette tâche moyennant une somme d’argent. Mais après avoir effectué la collecte, ils peinent à trouver un dépotoir légal. Certains d’entre eux se rendent au niveau de la benne à ordures posée sous le pont Patte d’Oie pour vider leurs chargements, alors que d’autres attendent nuitamment pour aller les déposer sur la plage ou dans les rues. Le stockage prolongé des déchets dans les maisons cause beaucoup de désagréments aux ménages : les mauvaises odeurs, les mouches etc. Ainsi les ménages font tout pour évacuer au jour le jour leurs déchets de la maison. 57% d’entre eux avancent en effet la durée de stockage d’un jour. Par contre 56% des ménages soutient que la collecte est irrégulière, alors les déchets non pris par les camions justifient l’existence des dépôts sauvages observés dans les Parcelles Assainies. Les ménages ne trouvent pas d’autres solutions que de verser les déchets dans les rues, les maisons inhabitées ou encore dans des terrains non encore construits, suite à l’irrégularité des camions, la grève des agents collecteurs ou du concessionnaire. Ainsi les dépôts sauvages se multiplient à un r ythme inquiétant aux PA. Ces dépôts sont observés au niveau de l’unité 3(près du cinéma Unité 3), près de la police des Parcelles Assainies à l’unité 22, le long des Allées Seydina Limamoulaye, sur le terrain faisant face au marché de l’unité 17 et enfin sur la plage de l’unité 15

LES CONTRAINTES POLITIQUES

   Dans la capitale sénégalaise un manque de synergie et quelques fois de cohérence entre les différents exercices de planifications existantes et l’insuffisance de leur traduction en programme opérationnel pouvant garantir une saine gestion des déchets. C’est ce qui explique en parti les nombreuses grèves constatées dans ce se cteur. La société concessionnaire va souvent en mouvement pour des obligations non tenues par l’entente CADAK-CAR, des fois ce sont agents collecteurs dans le souci d’avoir de meilleures conditions de travail (salaire, tenu de travail, matériels de collecte, prise en charge en cas de maladie…)

L’urbanisation rapide

   Les Parcelles assainies sont nées des suites d’une urbanisation rapide de la capitale sénégalaise et d’une série de sécheresses enregistrée dans le monde rural. Selon le rapport de la situation économique et sociale de la région de Dakar, le taux d’urbanisation de la région de Dakar est passé de 88,4 % en 1976 à 97,2 % en 2007. Avec ce taux la région de Dakar demeure la plus urbanisée du pays. Selon toujours le même rapport la population dakaroise pouvait être estimée en 2007 à 2 360 584 hbts, répartie dans quatre villes (Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque) et trois communes (Bargny, Diamniadio et Sébikhotane). Cet état de fait renforce la demande de terrains constructibles, et pose le problème d’une urbanisation non maitrisée. Aux Parcelles Assainies la demande de logement ne cesse d’augmenter. En dehors des 26 UV réalisées dans le cadre du « projet des Parcelles Assainies », de nombreux terrains qui étaient destinés à accueillir des jardins publics, des espaces verts ou encore des terrains de sports sont construits. C’est le cas des trois immeubles réalisés par la SN HLM à la Case de Cambérène. A l’unité 22 de nombreux maisons faisant face à G rand Médine ne portent pas de numéro et leurs propriétaires soutiennent être des habitants de Grand Médine. L’accroissement rapide et continu de la population urbaine pose inéluctablement un problème d’accès aux services sociaux de bases. C’est ainsi que des problèmes de collecte et d’évacuation des déchets ménagers urbains se posent du fait de l’importance des déchets produits.

La faiblesse du budget alloué au nettoiement

   Même si on parle de 10 milliards de FCFA pour la gestion des déchets à Dakar, la réalité semble être tout autre. La capitale sénégalaise peine à bénéficier d’une gestion saine. En effet les dépots sauvages ne sont plus à compter, ils font partis du paysage dakarois. On note des grèves répétées des sociétés concessionnaires et des agents collecteurs. L’Etat (MEPN) manque d’honorer ses engagements vis-à-vis de ces derniers. Le travail qu’effectuent les agents collecteurs est très pénibles et pourtant ils ne reçoivent guère de bons salaires et ne bénéficient pas d’une bonne couverture sanitaire. Ils ont 125 euros de salaire soit 87 500 FCFA dans lesquels ils versent 2500 FCFA pour bénéficier d’une couverture sanitaire. Cette couverture sanitaire ne leur sert pas à grand-chose, la prise en charge dure très longtemps avant de sortir. Et dans la plupart des cas ils finissent par se soigner avec leurs propres moyens. Le chef de département reçoit lui 250 euro par mois, soit 175 000 FCFA. Selon le chef de département leurs salaires doivent connaitre une augmentation au vue de l’importance du travail de titan qu’ils achèvent avec le peu de moyen qu’ils disposent.

LES STRATEGIES DEVELOPPEES PAR LA MAIRIE DES PARCELLES ASSAINIES

   La loi 2001-01 du 15 janvier 2001 portant le code de l’environnement précise dans son article 32 que les collectivités locales et les regroupements constitués assurent l’élimination des déchets des ménages éventuellement en liaison avec les services régionaux et les services nationaux de l’Etat, conformément à la réglementation en vigueur. L’article 33 du même code stipule que l’élimination des déchets comporte des opérations de collecte, de stockage et de traitement nécessaire à la récupération des matériaux utiles ou de l’énergie, ou tout dépôt ou r ejet sur des endroits appropriés, de tout autre dépôt dans les conditions propres à en éviter les nuisances mentionnées dans la présente loi. Contrairement à ces a rticles les communes de la région de Dakar jouent un simple rôle de contrôle. La gestion des déchets c’est-à-dire la collecte, le transport et l’évacuation est du ressort de l’entente CADAK-CAR qui travaille avec des sociétés concessionnaires. C’est ainsi que la zone des Parcelles Assainies est confiée à la société ENTRACOM. Le système de gestion des déchets développé aux PA est conditionné par les routes bitumées existantes. Ces dernières n’existent qu’à l’intérieur des unités de voisinages et la collecte de proximité ne se fait que dans quatre UV (17, 18, 22 et 23) à la faveur des gravas déposés sur les voies de passage des camions. Cette situation pose le problème de l’accessibilité de certains endroits et perturbe l’organisation spatiale de la collecte. En sus de cela, l’irrégularité du service de collecte et les grèves répétées constituent des facteurs explicatifs de cette contre performance. Des dépôts sauvages se créent un peu partout aux PA et la mairie de la Commune d’Arrondissement des PA cherche des solutions pour leur éradication. C’est ainsi que depuis Avril 2010 des réunions sont organisées au niveau de la mairie de la Commune d’Arrondissement des PA entre l’agent voyer et les chefs de quartier. Ces réunions sont organisées dans le but de faire connaitre aux chefs de quartier le code de l’environnement et le danger que représentent les dépôts sauvages sur la santé des populations. De retour dans leurs quartiers respectifs les chefs de quartier doivent relayer l’information en sensibilisant les populations. Des comités sont ainsi créés dans chaque quartier dans le but d’identifier les auteurs des mauvaises pratiques. Mais ces initiatives tardent à porter leurs fruits car le constat est toujours le même, les dépôts sauvages continuent de proliférer. La mairie travaille également avec l’ADK ou encore avec des entrepreneurs privés pour venir à bout des dépôts sauvages. Des camions à bennes sont mis à leur disposition à cet effet, Les « Bayes pelles » sont alors payés pour mettre les ordures dans les camions. Ce travail de partenariat constitue une bonne chose car permettant à la fois à la mairie de s’impliquer dans la gestion des déchets et de réduire les effets nocifs des déchets sur la santé des populations.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES PARCELLES ASSAINIES UN ESPACE FORTEMENT URBANISE
CHAPITRE I : LA SITUATION SPATIO-DEMOGRAPHIQUE
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE DES PARCELLES ASSAINIES
2. LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
3. LES CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
4. L’EVOLUTION SPATIALE
4.1 Le contexte historique
4.2 Les étapes de l‘occupation
5. L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
5.1 L’évolution démographique de la région de Dakar
5.2 L’évolution démographique des Parcelles Assainies
CHAPITRE II : LE NIVEAU SOCIOECONOMIQUE
1. LA SITUATION SOCIALE
1.1 La situation dans les ménages
1.2 Des conditions de vie précaires
1.2.1 Les services de santé
1.2.2 Un réseau d’assainissement collectif insuffisant
2. LA SITUATION ECONOMIQUE
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : GESTION DES DECHETS AUX PARCELLES ASSAINIES
CHAPITRE I : LE CADRE INTITUTIONNEL ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS
1. LE CADRE INSTITUTIONNE
1.1 Le ministère chargé de l’environnement
1.2 La Direction Nationale de l’Hygiène
1.3 L’Entente Intracommunautaire
2. ORGANISATION ET GESTION DES DECHETS
2.1 Une faible connaissance des lois et règlements
2.1.1 Des populations peu sensibilisées
2.1.2 Un manque d’éducation environnementale
2.1.3 Ignorance du code de l’hygiène
2.1.4 Itinéraires et horaires de collecte inadéquats
CHAPITRE II : LE ROLE DES ACTEURS DE LA GESTION DES DECHETS
1. LA GESTION DES DECHETS PAR LES MENAGES
1.1 Le stockage des déchets
1.2 Les modes alternatifs d’évacuation des ordures par les ménages
1.2.1 Le recours aux charretiers
1.2.2 L’enfouissement
2. LE SERVICE DE COLLECTE AUX PARCELLES ASSAINIES
2.1 Organisation spatiale de la gestion
2.2 La quantité de déchets collectée
2.3 Le tri
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : LES CONTRAINTES LIES A LA COLLECTE ET LES INITIATIVES DES ACTEURS
CHAPITRE I : LES CONTRAINTES
1. LES CONTRAINTES POLITIQUES
2. LES CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES
3. LES CONTRAINTES LEGISLATIVES
4. LES CONTRAINTES TECHNIQUES
4.1 L’urbanisation rapide
4.2 L’accroissement de la production et la complexité de leur composition
4.3 La couverture incomplète du territoire par les services de collecte
4.4 L’insuffisance et le manque de renouvellement des matériels de nettoiement
4.5 La faiblesse du budget alloué au nettoiement
4.6 La fermeture tardive des marchés
a. L’indiscipline des usagers
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DEVELOPPEES PAR LES ACTEURS
1. LES STRATEGIES DEVELOPPES PAR LA MAIRIE PARCELLES ASSAINIES
2. LES STRATEGIES DES ASSOCIATIONS DE QUARTIER
2.1 Les campagnes de Set-sétal
2.1.1 La plage de l’Unité 15
2.1.2 Le quartier de l’Unité 25
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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