PRISE EN CHARGE D’UN ADÉNOME PLÉOMORPHE

Acinus muqueux

     Il est constitué́ de cellules muqueuses acidophiles d’aspect tubulaire avec une lumière plus large bordée de cellules muqueuses prismatiques basses reposant sur la basale et sur les cellules myoépithéliales (figure 2). Les cellules myoépithéliales possèdent un noyau aplati dans un cytoplasme contenant du mucus. Les cellules muqueuses sont des cellules fermées. Elles produisent des glycoprotéines constituant la mucine salivaire [30]. Les acini muqueux représentent l’essentiel des glandes salivaires accessoires et sont responsables de la production de salive visqueuse.

Examen Clinique

   La symptomatologie clinique dépend de la taille et de la localisation tumorale. Il s’agit d’une tuméfaction à croissance lente, indolore et recouverte d’une muqueuse saine. Des troubles fonctionnels peuvent exister, à savoir une dysphagie, une dyspnée, une apnée nocturne obstructive en rapport avec un volume tumoral important [12]. La région du palais est la localisation préférentielle [39]. A l’examen physique de la tumeur, la consistance est ferme à élastique, ne saigne pas au contact et la muqueuse de recouvrement est saine. Cependant, des ulcérations, souvent dues à des microtraumatismes, peuvent être notées entrainant des douleurs et des saignements [35]. L’adénome pléomorphe du palais est souvent de siège postérolatéral, bridé entre la voûte osseuse et la fibromuqueuse épaisse et saine avec un aspect de ‘’verre de montre’’, la tumeur maligne déforme la région en « verre de montre ». Dans la plupart des cas, la symptomatologie clinique est pauvre car ces tumeurs bénignes sont de croissance lente et ne sont découvertes que lorsqu’elles deviennent volumineuses. Un adénome pléomorphe est évoqué devant toute tuméfaction de la cavité buccale recouverte d’une muqueuse saine.

Anatomopathologie

    Macroscopiquement, l’adénome pléomorphe est très ferme, arrondi, lobulé et blanchâtre. Suivant les contingents tissulaires qui le constituent, il peut être très ferme et caractéristique ou mou et gélatineux permettant plus difficilement un diagnostic macroscopique. C’est une tumeur caractérisée par un double contingent tissulaire :
– une composante cellulaire « épithéliale et myoépithéliale » qui associe des structures épithéliales canalaires et des nappes de cellules myoépithéliales fusiformes ou plasmocytoïdes. On n’y observe que de rares mitoses et de très rares anomalies cyto-nucléaires.
– une composante conjonctive, ou stroma, sécrétée par les cellules myoépithéliales et englobant souvent de très petites cellules myoépithéliales y compris à l’échelon cytologique (c’est un critère diagnostique). D’abondance variable, ce stroma peut être lâche et myxoïde ou bien beaucoup plus dense, hyalin et parfois chondroïde,
Cette proportion relative du contingent cellulaire et du stroma, ont déterminé les formes histologiques décrites et classifiées par Seifert en 1990 : forme hypercellulaire, hypocellulaire ou intermédiaire. Ces notions sont importantes à préciser dans l’examen anatomopathologique car elles déterminent la fragilité de la tumeur et son risque relatif de rupture. Le risque de récidive est majoré en cas de tumeurs hypo-cellulaires, plus fragiles, présentant plus volontiers une capsule fine [41].

CONCLUSION

     L’adénome pléomorphe des glandes salivaires accessoires représente 60% des tumeurs salivaires buccales. Cette tumeur proviendrait d’ébauches malpighiennes qui par la suite vont subir une double différenciation en cellules épithéliales et en cellules myoépithéliales, d’où l’appellation tumeur mixte. Cliniquement il se présente généralement comme une tuméfaction à croissance lente, indolore et recouverte d’une muqueuse saine. Sa localisation préférentielle au niveau des glandes salivaires accessoires est la région du palais. Nous rapportons le cas d’une patiente mélanoderme, âgée de 61 ans qui a été référée depuis l’hôpital militaire de Ouakam et suivi à l’HOGIP, pour une volumineuse tumeur du palais osseux (voûte palatine) avec extension au niveau du palais mou, d’aspect induré évoluant depuis plus de 20 ans. L’état général était bon. L’examen exo-buccal était sans particularité. L’interrogatoire a révélé une dysphonie et une gêne à l’alimentation. A l’examen endobuccal, l’hygiène bucco-dentaire était défectueuse avec la présence de polycaries et des délabrements coronaires importants, au niveau du palais on observait une volumineuse tumeur, dépassant le raphé médian, avec extension au niveau du voile du palais. La tuméfaction mesurait environ 40mm de grand axe, elle était de consistance ferme à élastique, indolore, ne saignant pas au contact et recouverte d’une muqueuse saine. Le bilan radiographique avait rapporté, au niveau de la voûte palatine, un processus tissulaire isodense, homogène, bien limité et conclue à une tumeur palatine de 47x35x24mm aux caractères plutôt bénins. L’exérèse de la tumeur a été réalisée sous anesthésie générale. Les suites opératoires étaient simples. Le diagnostic de certitude était posé par l’examen histologique. Nous n’avons observé aucune récidive après 20 mois. La surveillance post opératoire de ces tumeurs est importante du fait du risque de récidive et de surtout recommander une réhabilitation prothétique afin retrouver les fonctions de la manducation et d’élocution.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LES GLANDES SALIVAIRES ACCESSOIRES ET L’ADENOME PLEOMORPHE
I. GLANDES SALIVAIRES ACCESSOIRES
I.1. Embryologie
I.2. Histologie
I.2.1. Acinus muqueux
I.2.2. Acinus séreux
I.2.3. Acinus mixte
I.3. Anatomie
II. ADÉNOME PLÉOMORPHE DES GLANDES SALIVAIRES ACCESSOIRES
II.1. Classification des tumeurs bénignes des glandes salivaires accessoires
II.2. Épidémiologie
II.3. Diagnostic
II.3.1. Diagnostic positif
II.3.1.1. Examen Clinique
II.3.1.2. Examens paracliniques
II.3.1.2.1. Imagerie
II.3.1.2.2. Anatomopathologie
II.3.2. Diagnostic différentiel
II.3.2.1. Abcès sous-périosté d’origine dentaire ou parodontale
2.3.2.2. Carcinome adénoïde kystique
II.3.2.3. Carcinome muco-épidermoïde
II.4. Traitement
DEUXIEME PARTIE : NOTRE OBSERVATION CLINIQUE
I. INTRODUCTION
II. CAS CLINIQUE
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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