Prise en charge du trouble de l’usage de l’alcool

Le trouble de l’usage de l’alcool (TUA), au niveau mondial, entraîne environ 3,3 millions de décès, soit 5,9% des décès toutes causes confondues. Le trouble de l’usage de l’alcool est le facteur étiologique de plus de 200 maladies ou traumatismes. Seul 10% des patients sont pris en charge. Sur le plan national, les données de 2009 ont été actualisées. On estime que l’alcool est le 3ème facteur de risque de décès prématuré, devant l’hypercholestérolémie et le surpoids. C’est la 2e cause de mortalité évitable derrière le tabagisme et l’une des premières causes d’hospitalisation, avec un coût social important. Nous assistons depuis plusieurs années à une multiplication des politiques gouvernementales de réduction desrisques quise matérialisent par la « Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives » et la mise en place du « Plan de Mobilisation contre les Addictions 2018‐2022 » ainsi qu’à une médiatisation de plus en plus importante du danger de l’alcool et de ses conséquences néfastes (spots publicitaires en 2021 avec orientation vers l’outil alcoomètre). Santé publique France rapportait cependant en 2020, une tendance à la diminution des consommations depuis l’émergence de la maladie à COVID‐19 et de ses conséquences (en particulier les mesures de couvre‐feu et de confinement). Notre travails’appuiera donc sur les données antérieures à la pandémie. Les médecins généralistes, de par leurs rôles de « Gate‐Keeper » sont les principaux interlocuteurs des patients souffrant de trouble de l’usage de l’alcool. Les dernières recommandations de L’ANPAA en 2015 concernant les objectifs de la prise en charge du trouble de l’usage de l’alcool sont « d’éviter l’évolution vers des complications et de réduire les dommages consécutifs à ce comportement, diminuant ainsi la mortalité due à ces troubles, leur importante morbidité (…) somatique, psychologique ou sociale et d’améliorer la qualité de vie des patients ». Le praticien le plus à même de remplir cette fonction est le médecin généraliste, mais se doit d’interagir avec le réseau spécialisé pour aiguiller son patient dans le parcours de soin adapté.

La consommation d’alcool

Dans le monde

La consommation d’alcool mondiale est difficile à estimer, en raison des fabrications artisanales (non commercialisées officiellement) qui échappent donc aux statistiques. Les consommations d’alcool pur chez les plus de 15 ans  en moyenne entre 2000 (5,49L) et 2010 (6,29 L) ont augmenté, avant une stagnation globale jusqu’ en 2018 (6,18 L) (1). On note également une grande hétérogénéité entre les pays (consommations hautes en Europe et Russie, basses en Afrique et Asie notamment). On estime qu’environ 3 millions de décès par an dans le monde sont en lien avec l’alcool, soit un décès sur vingt. Le trouble de l’usage de l’alcool représente 5% de la charge de morbidité internationale. Il y aurait 237 millions d’hommes et 46 millions de femmessouffrant de trouble de l’usage de l’alcool.

En Europe

On estime que le montant total des dépenses liées à l’alcool pour l’Union Européenne était de 125 milliards d’euros en 2003, soit 1,3% du PIB de l’UE (2). L’alcool représenterait 7% des décès prématurés dans l’Union. La consommation en 2016 sur le continent européen est en moyenne de 10,3 litres d ’alcool pur, consommation répartie de façon hétérogène (Lituanie 18,2 L ; Roumanie 13,7 ; Italie 7,6L) (3). Lors des 40 dernières années, sur le plan européen, on assiste à une diminution globale des consommations, avec une hétérogénéité décroissante entre les pays, que ce soit sur les quantités consommées ou le type d’alcool (diminution du vin et des alcools forts, augmentation de la bière). Cependant les pays Est‐européens, à l’inverse, ont vu leurs consommations augmenter (3).

En France

La consommation d’alcool en France la place au 6ème rang des pays les plus consommateurs de l’OCDE. D’après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de 2017 (4), on estime que 23,6% des français de 18 à 75 ans dépassent les repères de consommations en 2017, la moyenne nationale s’établissant à 11,7 L par français par an. Cette consommation est restée stable depuis 2013. Chez les moins de 25 ans, les tendances récentes montrent une stabilité des alcoolisations excessives, ceci faisantsuite à une décennie d’augmentation, notamment des ivresses régulières.

La consommation documentée était de 26 litres en moyenne par habitant de plus de 15 ans en 1961. Cette diminution est directement corrélée à la diminution des consommations de vin à table. Il existe une très grande variété de consommation au sein de la population française  : Les consommations quotidiennes concernent 26% des 65‐75 ans (2,3% des 18‐24 ans). Les hommes consomment trois fois plus que les femmes. L’ivresse régulière (10 ivresses au cours des 12 derniers mois) concernent 19,4% des 18‐24 ans (moins de 1% des plus de 55 ans). Il est à noter que 10 % des 18‐75 ansreprésentent 58% de la consommation annuelle nationale .

En Région PACA et Départements du Var et des Bouches du Rhône

Les données disponibles sont avant tout d’ordre régional, celles‐ci étant recueillies et
analysées par les Agences Régionales de Santé. Selon le baromètre de santé publique 2017 (4), la prévalence de la consommation quotidienne en PACA est de 11,4%, ne différant pas de la moyenne nationale. Cette dernière est plus élevée chez les hommes (16,4%) que chez les femmes (6,6%). La prévalence des consommations hebdomadaires de bière, de vin et l’alcool fort ne diffère pas des autres régions métropolitaines. La consommation quotidienne est plus élevée chez les plus de 61‐75 ans (25,6%) que chez les 18‐30 ans (3,6%) et les 31‐45% (8%). Il n’existe pas de lien en PACA entre niveaux de revenus et de diplôme et  consommation d’alcool. En région PACA, la prévalence de la consommation d’alcool dans l’année a légèrement baissé entre 2000 (90%) et 2005 (86%), stable depuis. Enfin, le nombre de verres moyen hebdomadaire par habitant est de cinq verres par semaine. Sur le plan de la morbidité liées à l’alcool en Provence, en 2017, 17 580 passages aux urgences en lien direct avec l’alcool ont fait l’objet de résumés de passages aux urgences au sein des 50 services de la région PACA participant au réseau Oscour (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences), soit 48 passages quotidiens par jour en région. Ces passages se font majoritairement entre 20h et 4h du matin. Ce taux de passages aux urgences est plus élevé chez les hommes que chez les femmes en moyenne, avec une franche disparité départementale.

Sur le plan départemental, chez les femmes, les taux standardisés de mortalité par les principales pathologies directement liées à l’alcool étaient de 9,9 pour 100 000 habitants dans les Bouches du Rhône et de 13,3 pour le Var. Chez les hommes, les taux standardisés de mortalité par les principales pathologies directement liées à l’alcool étaient de 37,5 pour 100 000 habitants dansles Bouches‐du‐Rhône et 40,3 pourle Var. Aucun département ne présente un taux significativement différent de la moyenne nationale que ce soit pour les hommes ou les femmes .

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Table des matières

INTRODUCTION
PRÉ‐REQUIS SUR LE TROUBLE DE L’USAGE DE L’ALCOOL
I. La consommation d’alcool
A. Dans le monde
B. En Europe
C. En France
D. En Région PACA et Départements du Var et des Bouches du Rhône
II. Définition des troubles liés à l’alcool
A. Par l’OMS
B. Par le DSM‐V
C. Par la Société Française d’Alcoologie
III. Conséquences sanitaires et sociales du TUA
A. Pathologies liées à l’alcool
B. Un impact social et économique important
1. Sur le plan légal
2. Consommation d’alcool et travail
3. Répercussions socio‐économiques
IV. Rôle du médecin généraliste
A. Place du médecin généraliste dans les problématiques d’alcool
B. Le repérage des troubles de l’usage de l’alcool
1. Le repérage clinico‐ biologique
2. Les outils de repérage
C. Le MG et la réduction des risques et des dommages (RdRD)
V. Les principales thérapeutiques médicamenteuses du TUA
A. Les benzodiazépines et le syndrome de sevrage
B. La vitaminothérapie, traitement des carences alcoolo‐induites
C. L’Acamprosate dans le maintien de l’abstinence
D. Le Nalmefène, pour réduire sa consommation
E. Le Baclofène, une AMM récente
VI. Réseau addictologique national et local
A. Définition de réseau de santé
B. Le réseau médico‐social spécialisé en addictologie
1. Les CSAPA : Les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie
2. Les CAARUD : Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogue
3. Les consultations jeunes consommateurs
C. Le secteur hospitalier
D. Le secteur libéral
E. Les associations
F. Cartographie addictologique du Var et des Bouches du Rhône
1. Le Var
2. Les Bouches du Rhône
VII. Justification de la réalisation de cette étude
MATÉRIELS ET MÉTHODES
A. Type d’étude et durée du recueil de données
B. Population et zone étudiée, modalités de diffusion
C. Analyses des résultats
RÉSULTATS
I. Le profil des médecins interrogés
A. Population étudiée
B. La formation
C. Les difficultés rencontrées
II. La Prise en charge globale du patient
A. La prévention et le dépistage
B. L’usage des thérapeutiques spécialisées
C. Les mesures complémentaires
III. Le généraliste au sein du réseau de soin
A. Place du réseau de soin pour le médecin généraliste
B. Connaissance du réseau local et pertinence de l’adressage
IV. Axes d’améliorations des pratiques
DISCUSSION
I. Limites et forces de l’étude
A. Limites de l’étude
B. Forces de l’étude
II. Analyses et confrontation des résultats à la littérature
1. La formation, principal obstacle à une pratique efficiente
2. Le médecin généraliste dans son exercice quotidien : Difficultés modifiables et non
modifiables
3. La prévention et le repérage du TUA au cœur d’une consultation de médecine générale
4. La prise en charge thérapeutique : une diversité des pratiques dans l’approche globale
5. Travail en réseau de santé : un maillage à parfaire
III. Propositions d’amélioration des pratiques
CONCLUSION 

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