Prise en charge des pathologies musculaires du sportif à l’officine

Que ce soit en loisir ou en club, le sport compte de plus en plus de pratiquants. En 2010, 64 % des français de plus de 15 ans pratiquaient une activité sportive ou physique au moins 1 fois par semaine . De nombreux sportifs amateurs ou licenciés et faisant de la compétition peuvent être confrontés à des pathologies musculaires car le sport n’est pas sans risques. Beaucoup de ces patients se rendront en priorité à l’officine où le pharmacien représente probablement le professionnel de santé le plus accessible. Le pharmacien étant un acteur majeur de santé de proximité a un rôle prépondérant dans le conseil et la prévention de blessures du sportif. Ce travail a pour but de faire une revue des différentes pathologies musculaires du sportif, ainsi qu’un aperçu des différentes prises en charge pour chacune des pathologies musculaires et des réponses à y apporter à l’officine en s’appuyant sur littérature scientifique actuelle. Dans un premier temps, nous aborderons les généralités sur le muscle, la contraction musculaire et les conditions à respecter pour un fonctionnement optimal du muscle. Dans un second temps, nous détaillerons les généralités, les causes, les symptômes, le diagnostic et la prise en charge des différentes pathologies musculaires sans lésions (courbatures, crampes, contractures) et des différentes pathologies ou blessures musculaires avec lésions (élongations, déchirures, ruptures musculaires).

Généralités : le muscle

Le muscle est une structure organique formée de fibres contractiles qui va assurer le mouvement. L’être humain possède environ 600 muscles ce qui représente environ 40 % de la masse corporelle totale. Le muscle possède plusieurs fonctions comme la stabilité et le maintien postural, les mouvements et la locomotion, la production de chaleur, le stockage des réserves énergétiques et l’homéostasie glucidique.

Il se compose du corps du muscle avec des fibres musculaires longues regroupées en faisceaux entourés de tissu conjonctif, des extrémités du muscle qui sont des gaines de tissu conjonctif différenciées en aponévrose et tendons fixés sur les os, et des éléments annexes. Ces derniers sont représentés par le fascia, qui est représenté par des couches de tissu conjonctif qui regroupent plusieurs muscles d’un même groupe fonctionnel, des gaines des tendons, qui entourent le tendon et favorisent le glissement contre l’os ou au sein des autres tissus, et des bourses synoviales, qui produisent le liquide synovial.

Il possède également quatre propriétés principales : l’excitabilité, la contractilité, l’extensivité et l’élasticité.

L’être humain possède 3 types de muscle :
• Le muscle strié squelettique responsable du mouvement volontaire ainsi que des mouvements réflexes.
• Le muscle lisse responsable de contraction involontaire. Ce sont les muscles des organes internes. Ils ont une faible puissance mais une faible fatigabilité.
• Le muscle cardiaque responsable de contractions involontaires rythmées. Il a la capacité de s’exciter indépendamment du système nerveux pour initier les battements cardiaques.

Les muscles squelettiques

Le muscle strié squelettique est attaché à l’os par des tendons, il va permettre les mouvements volontaires comme la locomotion et le maintien de la posture. Il est composé de fibres musculaires striées squelettiques, les rhabdomyocytes qui sont de longues cellules plurinucléées. Elles vont se regrouper en faisceaux qui vont être séparés par du tissu conjonctif. Ces mêmes faisceaux se regroupent pour former le muscle. Ces fibres musculaires ou rhabdomyocytes sont eux-mêmes composées de myofibrilles qui constituent l’unité contractile du muscle.

Les myofibrilles sont une association complexe de filaments protéiques épais composé de myosine et de filaments protéiques fins composés d’actine qui vont s’organiser en unités répétitives formant les sarcomères. Le muscle contient également des vaisseaux sanguins, des nerfs et des organes sensoriels.

Type de fibres : 

On différencie plusieurs types de fibres dans un muscle strié squelettique :
• Les fibres I (fibre rouge) : ces fibres peuvent rester contractées longtemps mais avec une faible intensité. Elles sont riches en myoglobine et en mitochondries, responsable de la production d’ATP. Ce sont les fibres de l’endurance et du métabolisme aérobie.
• Les fibres IIa : Elles développent une force plus importante mais se fatiguent plus vite. Elles ont un métabolisme à la fois aérobie et anaérobie.
• Les fibres IIb : Elles sont de gros diamètre et se fatiguent très vite mais elles développent la force la plus importante. Ce sont des cellules avec un métabolisme anaérobie. Elles vont être riches en glycogène mais pauvres en mitochondries et en myoglobine.

Innervation :
Les motoneurones sont les neurones qui stimulent le muscle entrainant la contraction musculaire. La transmission neuromusculaire va se produire au niveau de la plaque motrice qui assure la jonction neuromusculaire. Un muscle est innervé par un seul motoneurone qui va se ramifier pour innerver les différentes fibres musculaires, l’ensemble va former une unité motrice.

Contraction musculaire

Transmission de l’influx nerveux

Au niveau de la plaque motrice du muscle, un influx électrique ou potentiel d’action, va arriver au niveau de la terminaison axonale du motoneurone entrainant une dépolarisation de la membrane. Cette dépolarisation provoque l’ouverture de canaux calciques voltagesdépendants. L’augmentation de la concentration en calcium dans la terminaison axonale déclenche la libération d’acétylcholine dans la fente synaptique qui va se fixer sur ses récepteurs spécifiques de la membrane post synaptique. Ces récepteurs étant des récepteurs canaux, vont s’ouvrir après la liaison de deux molécules d’acétylcholine et entrainer un flux d’ions sodium dans la fibre musculaire. Une dépolarisation de la membrane post-synaptique va alors se produire et on aura la naissance d’un potentiel de plaque motrice. Ce potentiel de plaque motrice va ensuite permettre l’ouverture des canaux sodium voltagedépendant, ce qui va générer un nouveau potentiel d’action, lequel va se propager à la surface de la fibre musculaire dans les deux directions vers les extrémités de la fibre musculaire, la jonction neuromusculaire étant située au centre de la fibre musculaire. En se propageant, ce processus va permettre la libération massive d’ions calcium à l’intérieur de chaque cellule musculaire. C’est l’étape du couplage excitation-contraction, étape qui permet de transformer le signal nerveux en un signal intracellulaire vers les fibres contractiles.

Contraction musculaire 

L’augmentation de la concentration en calcium dans la cellule musculaire va permettre à ce dernier de se fixer au niveau des myofibrilles sur la troponine C. Cette liaison entraine le déplacement du complexe troponine-tropomyosine de sa position au niveau du filament d’actine, ce complexe empêchant habituellement l’interaction entre les filaments d’actine et la myosine. Ce déplacement libère ainsi des sites de liaison des têtes de myosine qui vont s’associer à une molécule d’ATP dans un premier temps, ce qui a pour effet de dissocier la tête de myosine de l’actine. La tête de myosine hydrolyse de l’ATP en ADP + Pi et subi alors un changement de conformation qu’il oriente perpendiculairement à l’axe du filament de myosine. La tête de myosine porteuse d’ADP va se lier à ce moment-là avec l’actine. La libération de l’ADP s’accompagne d’un nouveau changement de conformation de la tête de myosine qui entraine le déplacement du myofilament d’actine vers le centre du sarcomère et donc on a un raccourcissement de ce dernier. Ce cycle se répète plusieurs fois tant que le calcium reste lié à la troponine. On a donc l’énergie chimique de l’ATP qui est convertie en énergie mécanique.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. Généralités : le muscle
II. Les muscles squelettiques
III. Contraction musculaire
A. Transmission de l’influx nerveux
B. Contraction musculaire
C. Relâchement musculaire
D. Types de contraction musculaire
IV. Conséquences de l’exercice sur le muscle
A. Effets à court terme : La fatigue périphérique
B. Effets à long terme : adaptation musculaire à l’exercice
V. Conditions à respecter pour un fonctionnement optimal du muscle
A. Alimentation équilibrée
B. Bonne hydratation
C. Entrainement adapté
D. Un sommeil de qualité
E. Le bon matériel
F. Les étirements
PARTIE 1 : LES COURBATURES
I. Généralité
II. Symptômes
III. Causes
IV. Prise en charge
A. Traitement non pharmacologique
B. Traitement médicamenteux
PARTIE 2 : LES CRAMPES
I. Généralités
II. Causes
III. Diagnostic et symptômes
IV. Prise en charge
A. Traitements non pharmacologiques
B. Traitements pharmacologiques
V. Conclusion
PARTIE 3 : LES CONTRACTURES MUSCULAIRES
I. Généralités
II. Causes
III. Symptômes
IV. Diagnostic
V. Prise en charge
A. Traitement non pharmacologique
B. Traitement pharmacologique
PARTIE 4 : LES ELONGATIONS, DECHIRURES OU RUPTURES MUSCULAIRES
I. Généralités
A. L’Élongation
B. Le claquage ou la déchirure
C. La rupture musculaire
II. Causes
III. Symptômes
A. Élongation
B. Déchirure ou claquage
C. Rupture musculaire
IV. Diagnostic
A. Anamnèse
B. Examen clinique
V. Prise en charge
A. Traitement non pharmacologique
B. Traitement médicamenteux
C. Prise en charge après la phase aigue
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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