PRISE EN CHARGE DE LA PROCIDENCE DU CORDON OMBILICAL

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

RAPPEL SUR LE CORDON OMBILICAL

Rappel embryologique

Au 9ème jour de la vie embryonnaire, la vésicule ombilicale apparait accolée à la vésicule amniotique. Puis elle est revêtue par la membrane de Hansen et devient vésicule ombilicale secondaire [6].
Au cours du 2ème mois, la vésicule ombilicale est reliée à l’intestin primitif par le canal omphalo-mésentérique qui comprend les premiers groupes hémato-protéiques. A la fin du 2ème mois, elle évolue. Les pédicules allantoïdiens contenant les vaisseaux allanto-choriaux et omphalo-mésentériques vont s’unir étroitement et former le pédicule ombilical, revêtu de l’amnios [6, 7].
Le cordon ainsi formé s’allonge rapidement. Il contient deux artères ombilicales et une veine noyée au sein d’une gélatine. La veine droite régresse ultérieurement. L’accroissement moins rapide de la veine restante explique le trajet hélicoïdal des artères [6, 7].

Rappel anatomique

Le cordon ombilical est un organe porte-vaisseaux, reliant la face fœtale du placenta à l’ombilic de l’enfant. Il se présente sous la forme d’une longue tige conjonctive blanchâtre, visqueuse, parsemée de nodosités irrégulières [8].
Dans des conditions normales, la longueur du cordon ombilical est comprise entre 45cm et 60cm et en général elle est égale à celle du fœtus. Cependant, il n’est pas rare que le cordon soit long (60-80cm) et court (35-40cm).
L’épaisseur moyenne du cordon ombilical est de 1,5cm, mais ceci varie suivant la quantité de gélatine de Wharton qu’il renferme ; il peut être gras ou maigre. Il peut être anormalement gros, étant alors particulièrement sensible aux pressions [8].
Le cordon ombilical est constitué par [8] :
 Le revêtement amniotique ;
 La gelée de Wharton qui est un tissu conjonctif muqueux riche en eau avasculaire ;
 Deux artères qui s’enroulent autour de la veine. Elles ont une section réduite par rapport à celle de la veine. Les artères ombilicales possèdent un appareil nerveux périvasculaire au rôle inconnu ;
 Une veine dont la lumière est souvent aplatie et plus large que celle des artères ;
 Des parois très épaisses, riches en fibres musculaires.

Rappel physiopathologique

Le cordon ombilical a une structure qui s’adapte bien à sa physiologie et le protège au maximum des accidents. Visqueux, il fuit dans le liquide amniotique qui le nourrit par imbibition. Il possède des cloisons conjonctives protégeant les vaisseaux ombilicaux (deux artères et une veine) qu’il contient et son enroulement en spirale donne à ceux-ci une grande souplesse. Les deux artères ombilicales véhiculent du sang pauvre en oxygène et riches en déchets métaboliques vers le placenta, la veine ombilicale véhicule le sang oxygéné enrichi des éléments nutritifs venant du placenta au fœtus [9].

Les conséquences physiopathologiques de la procidence du cordon

Elles comprennent la compression, la dessiccation et la mort reflexe du cordon ombilical.

La compression du cordon

Selon le degré de la compression, celle-ci peut entrainer la mort du fœtus par asphyxie due à la réduction du calibre des vaisseaux ombilicaux et même à l’interruption de la circulation fœto-pelvienne. L’intensité de la compression est variable selon le type de présentation et la taille du fœtus [10].

La dessiccation du cordon

Ne baignant plus dans le liquide amniotique, le cordon dont la nutrition se fait par imbibition va se dessécher rapidement [11]. Cette dessiccation est rare de nos jours car elle survient au cours des procidences du 3ème degré négligées où une anse du cordon est extériorisée hors de la vulve, n’est plus en contact avec son milieu aqueux (le liquide amniotique) et s’altère plus rapidement.

La mort reflexe

En cas de procidence du cordon, il est possible de noter un arrêt brutal des bruits du cœur fœtal par choc réflexe au moment où le cordon est touché par les doigts lors de la tentative de refoulement [12].

ETIOLOGIES ET FACTEURS DE RISQUE

Les facteurs favorisant la procidence sont tout ce qui empêche la parfaite accommodation de la présentation au segment inférieur et qui peut créer un hiatus par où s’échappe la tige funiculaire.
Il existe trois grandes causes de procidence du cordon ombilical selon Clark et
Pathak :
 Les facteurs ovulaires
 Les facteurs maternels
 Et les facteurs iatrogènes

Le type de présentation

Les présentations céphaliques

La procidence se voit dans le cas où la présentation reste haute et mobile en fin de grossesse ou en début du travail, observée surtout chez les multipares, laissant un espace libre pour échapper l’anse entre le détroit supérieur et la tête fœtale. Le fœtus est alors menacé par la procidence du cordon, la compression du cordon entre occiput et dos et la gêne de la circulation dans les vaisseaux du cordon du fait de l’hyperextension [13].

La présentation du siège

La procidence s’observe souvent dans le siège complet (jambes fléchies sur les cuisses et cuisses fléchies sur l’abdomen : en tailleur).
Le fœtus est assis sur le détroit supérieur. L’anoxie fœtale est la première cause de morbidité. Elle est due à la compression du cordon au cours de la descente et du dégagement du siège, puis de la tête fœtale [6].

La présentation de l’épaule (ou présentation transversale ou oblique)

On ne trouve pas ici la grosse partie fœtale qui comble le segment inférieur. Le cordon se place directement au dessus de ce segment vide, surtout dans les variétés dorso-postérieures. Lors de la rupture de la poche des eaux, le flot de liquide amniotique entraîne le cordon au dessus de l’épaule [6]. Rien n’oblitérant le détroit supérieur, le cordon se glisse avec la même facilité que le bras du fœtus.
La probabilité d’apparition de procidence par rapport à la présentation du sommet serait multipliée par 20 pour la présentation de siège et par 60 pour la présentation de l’épaule [6].

La prématurité

La petitesse du fœtus joue un rôle prédisposant dans la genèse de la procidence du cordon. Les faibles dimensions de la présentation distendent incomplètement le segment inférieur de l’utérus et laisse une place pour une anse du cordon [6, 13].
Le risque de procidence est multiplié par 3 lorsque l’enfant pèse moins de 2500g [3].

Les grossesses multiples

Ici, le poids des jumeaux s’accommodent pas toujours est souvent inférieur à la moyenne. Ces jumeaux ne parfaitement au segment inférieur, expliquant ainsi  l’apparition de la procidence. L’accouchement du deuxième fœtus est exposé à un plus grand risque de procidence du cordon. La procidence du cordon survient dans 2 à 7,6% des grossesses gémellaires [3].

Le placenta prævia

La situation déclive de l’insertion placentaire du cordon à proximité de l’orifice utérin est un facteur étiologique classique de la procidence du cordon. La flaccidité du cordon, liée à l’hypotension fœtale, favoriserait la chute du cordon au devant d’une présentation mal adaptée au segment inférieur. La fréquence de l’association placenta prævia-procidence est de 11% environ [6, 3, 14].

L’hydramnios

L’hydramnios intervient aussi en donnant au fœtus une mobilité anormale et en retardant jusqu’à l’accouchement l’établissement d’une présentation, même eutocique, capable d’oblitérer le segment inférieur. L’hydramnios, associé à l’écoulement abondant et brutal de liquide amniotique au moment de la rupture des membranes souvent prématurée et inopinée et particulièrement si elle survient en position debout, favorise la procidence du cordon [6]. L’hydramnios n’intervient que dans 3% des cas dans la procidence du cordon [3].

La longueur du cordon ombilical

La longueur du cordon ombilical est dite exagérée au dessus de 65cm. Cet excès de longueur favorise son déplacement mais a cependant plus de tendance à former des nœuds et de son poids, il peut tomber plus facilement dans le segment inférieur donnant lieu à la procidence funiculaire [12, 13]. L’incidence de la procidence du cordon est multiplié par 6 lorsque le cordon mesure plus de 75cm (figure N° 3)[3].

La rupture prématurée des membranes

C’est la cause la plus commune de la procidence du cordon ombilical. Cette rupture entraine la procidence du cordon, s’expliquant par le fait qu’au moment de la rupture, la présentation est encore haute, laissant le cordon entrainé par l’onde amniotique, ceci d’autant plus qu’un hydramnios est à l’origine de cette rupture [14, 15].

La tension du cordon

La baisse de tension des artères ombilicales serait une condition à la chute du cordon. Ce phénomène pourrait survenir lors d’une souffrance fœtale [6].

Les facteurs maternels

La disproportion fœto-pelvienne

Les bassins rétrécis, qu’ils le soient de façon évidente ou discrète sont responsables de la procidence funiculaire surtout si le rétrécissement intéresse le détroit supérieur, empêchant ou gênant ainsi l’engagement de la présentation qui reste haute et mobile, l’accommodation foeto-segmentaire restant imparfaite, la rupture prématurée des membranes étant fréquente. Classiquement, le bassin de type aplati est considéré comme des bassins à procidence. Lorsqu’en présence d’une présentation du sommet, on constate une procidence du cordon ombilical, il faut toujours penser à la possibilité d’un bassin rétréci [6, 16-18].

La multiparité

La multiparité peut avoir plusieurs répercussions sur l’état de l’utérus. L’utérus devient atone, flasque par relâchement des parois utérines. Il peut aussi apparaitre une obliquité utérine et une hyperlaxité de la sangle abdomino-pelvienne. De plus chez les multipares, la tête fœtale reste élevée jusque dans les derniers temps de la grossesse et l’engagement peut même ne se faire qu’au moment du travail. Par conséquent, le fœtus est extrêmement mobile donc sa position peut varier d’un jour à l’autre et le cordon se glisser aisément. La procidence est cinq fois plus fréquente chez les multipares que chez les primipares [19].

Les tumeurs pelviennes

Elles sont représentées par le fibrome utérin et le kyste ovarien.
Ce sont surtout les fibromes utérins qui entraînent une gêne à l’accommodation fœtale et pelvienne, favorisant l’apparition de la procidence funiculaire [20].

Les facteurs iatrogènes

Les facteurs iatrogènes comprennent l’amniotomie, la version par manœuvre interne et le refoulement de la présentation.
 L’amniotomie.
La rupture artificielle des membranes trop brutale réalisée sur une présentation non engagée et en pleine contraction utérine constitue un facteur important dans la genèse de la procidence du cordon ombilical [6, 20, 21].
 La version par manœuvre interne sur le deuxième jumeau peut entraîner le cordon au devant du siège [6].
 Le refoulement malencontreux de la présentation par la main au cours du travail est un geste à proscrire [6, 22].

LES VARIETES DE LA PROCIDENCE

Selon le niveau où se trouve le cordon

On distingue :
 La procidence du cordon de type I (1er degré) où le cordon est intravaginal
 La procidence du cordon de type II (2ème degré) où le cordon se trouve à la vulve
 Et enfin la procidence du cordon de type III (3ème degré) où le cordon se trouve à l’extérieur de la vulve.

Selon la position du cordon ombilical

Les procidences sont classées en :
 Procidence franche du cordon : Le cordon se glisse franchement en avant de la présentation, la poche des eaux étant rompue.
 Procidence occulte du cordon ou latérocidence du cordon : Le cordon n’est pas palpable dans le vagin, il se place dans l’espace qui sépare la présentation fœtale de la paroi de l’utérus et par conséquence, on peut constater sa présence en contact avec la présentation fœtale lors d’une échographie ou au cours de la césarienne.
 Procubitus du cordon : C’est l’emplacement du cordon en avant de la présentation fœtale avec membranes amniotiques intactes ; donc c’est le cordon prævia, appelé aussi la présentation funiculaire.
 Procidence compliquée : qui associe cordon et membre [3].

Diagnostic positif

La procidence du cordon ombilical

 Le plus souvent la procidence se constitue lors de la rupture artificielle des membranes.
On peut alors avoir la surprise désagréable de sentir tomber sur le doigt une tige molle, flexueuse et mobile. Pincée entre les doigts, le cordon bat avec une pulsation synchrone à celle du fœtus si l’enfant est vivant.
Dans le cas contraire, si le cordon ne bat pas, cela ne traduit pas forcément la mort fœtale. Celle-ci ne peut être affirmée que par l’absence totale de pulsation dans l’intervalle des contractions utérines ou par l’échographie.
Dans le cas où le cordon procident apparaît à la vulve, il est de couleur blanc bleuâtre, animé de battement et chaud si la procidence est récente ; verdâtre et froid, non battant si elle est ancienne [17].
 Plus rarement, il s’agit d’une patiente qui est admise pour une rupture spontanée des membranes
Les bruits du cœur fœtaux sont souvent ralentis, mais des fois, on ne note pas d’anomalie. Quoi qu’il en soit, c’est le toucher vaginal qui permet de poser le diagnostic. On sent au niveau de l’orifice externe du col le cordon dont on apprécie les battements [3].

Le procubitus du cordon

Le procubitus est plus difficile à déceler et à identifier. On sent un petit cylindre irrégulier, mobile, fuyant sous le doigt et dont le caractère distinctif est de battre à un rythme synchrone du cœur fœtal. L’exploration devrait être avec douceur en raison du risque de rupture des membranes. On ne peut confondre ce cordon qu’avec un vaisseau d’insertion vélamenteuse. Mais en cas de décès fœtal, aucun battement n’est perçu [6,22, 23].
Le diagnostic de procubitus est aussi possible en période anténatale par l’échographie faite à terme ou au moment du travail, vessie pleine. On repère la présentation, la position du cordon et ses rapports avec le segment inférieur [6, 22, 23].

La latérocidence du cordon

La latérocidence du cordon est évoquée ou soupçonnée le plus souvent qu’affirmée.
En effet, on la diagnostique dans les deux circonstances suivantes :
 Il existe une souffrance fœtale subite se traduisant par des modifications des bruits du cœur fœtal (ralentis, irréguliers ou parfois disparus). Le toucher vaginal profond et circulaire, effectué soigneusement tout autour de la présentation, perçoit une masse molle animée ou non de battements qui cessent au moment d’une contraction utérine [13, 17].
 Au cours d’une application de forceps, on s’aperçoit qu’on a pincé un cordon latérocident, pouvant entraver la vie fœtale [24].
Au total, le diagnostic de la procidence du cordon est parfois évident et dans certains cas seulement il parait compliqué. En cas d’hésitation diagnostique, on doit recourir à un examen au spéculum ou même à l’amnioscopie si la dilatation n’est pas encore avancée et à l’échographie [25, 26].

Diagnostic différentiel

 La procidence du cordon ombilical est à différencier [10] :
• D’une bride vaginale
• Du pli de la tête fœtale
• D’un pli du col utérin
• D’un membre procident (pied, bras)
• D’un lambeau du col utérin déchiré lors d’un précédent accouchement
• Du battement de l’artère cervico-vaginale synchrone aux pulsations maternelles.

EVOLUTIONS ET COMPLICATIONS

La procidence du cordon ombilical est un accident redouté par les obstétriciens en raison d’un mauvais pronostic fœtal. L’intégrité de la circulation au niveau du cordon conditionne le maintien de l’oxygénation fœtale normale. Dès que le diagnostic d’une procidence du cordon est posé, des protocoles d’extraction fœtale en extrême urgence sont souhaitables pour améliorer le pronostic fœtal car en absence d’une prise en charge correcte et à temps, des complications peuvent survenir.
Les complications que l’on peut rencontrer à la suite d’une procidence du cordon sont :
 La souffrance fœtale aiguë
 L’infection néonatale
 La détresse respiratoire
 La mort fœtale ou néonatale
 Les transferts en réanimation néonatale
 Des complications neurologiques peuvent même survenir surtout dans le mode d’extraction par césarienne.
Le pronostic fœtal varie cependant suivant différents facteurs :
 selon le poids de naissance : la mortalité des nouveau-nés augmente considérablement lorsque le poids est inférieur à 2000g. La mortalité est en moyenne de 50% lorsque le poids est compris entre 1500 et 2000g et de plus de 90% lorsque le poids est compris entre 1000 et 1500g selon Bock [24].
 selon la variété de la présentation :
• La mortalité en cas de présentation du sommet est de 20% [24].
• La mortalité en cas de présentation du siège est de 6,5% [24].
• La procidence du cordon associée à une présentation transversale n’a pas de signification péjorative importante selon Goldthrop [25].
 suivant le moment et les circonstances : la procidence survenant à la période d’expulsion est beaucoup moins grave que celle survenant à la période de dilatation [24]. Le sang artériel du fœtus a normalement une saturation en oxygène inférieure ou égale à 75% (8). On admet qu’une compression brutale et totale ne peut être fatale à l’enfant qu’en 10 à 20 minutes [24].
 selon l’état du cordon : l’absence de perception des battements du cordon au toucher est un signe de mauvais pronostic si elle apparaît permanente, persistante dans l’intervalle des contractions utérines. Un tel signe n’a pas une valeur absolue et ne doit aboutir à la résignation à l’abstention que s’il est combiné à l’auscultation négative du cœur fœtal [24].
 suivant le délai entre le diagnostic de la procidence et l’extraction fœtale. Il s’agit d’un facteur fondamental puisque la mortalité s’accroit au fur et à mesure que ce temps de latence augmente [3].
• En cas d’extraction en 5 minutes : on peut enregistrer 5% de décès
• Extraction en 10 minutes : 10% de décès
• Extraction en 15 minutes : 20% de décès
• Extraction en 30 minutes : 40 % de décès [27].
En ce qui concerne le pronostic maternel, la procidence du cordon ombilical assombrit le pronostic maternel seulement si elle est associée au placenta prævia, aux complications causées par les manœuvres obstétricales telles que les versions par manœuvres internes faites chez les grandes multipares ou les interventions chirurgicales (césariennes).

PRISE EN CHARGE DE LA PROCIDENCE DU CORDON OMBILICAL

La procidence du cordon pulsatile est une extrême urgence obstétricale mettant en jeu le pronostic vital du fœtus et nécessitant le plus souvent une extraction chirurgicale, en particulier dans les présentations céphaliques.

Prévention

Il est difficile d’empêcher la survenue d’une procidence du cordon ombilical, mais si les facteurs de risque sont dépistés à temps le plus souvent lors des consultations prénatales, des mesures prophylactiques peuvent diminuer son incidence.
 Il faut dépister les bassins rétrécis et les présentations vicieuses lors des consultations prénatales [10].
 La prévention de la procidence du cordon comporte les précautions classiques de la rupture des membranes [10].
La rupture artificielle des membranes ne devrait se faire qu’à une dilatation cervicale avancée et une tête fœtale au moins amorcée, au début d’une contraction utérine. Il faut s’assurer auparavant qu’il n’existe pas un procubitus du cordon. Au moment de la rupture, faire plaquer la tête au détroit supérieur en appuyant sur le fond utérin ou au niveau de la région sus-pubienne [10]. Il faut tout de suite après s’assurer de l’absence d’une procidence du cordon par le toucher vaginal soigneux et avec beaucoup d’asepsie. Une hospitalisation immédiate de la femme est obligatoire, la levée est interdite et s’il y a risque infectieux, il faut administrer des antibiotiques [27, 28].
Dans le cas d’hydramnios, il faut rompre les membranes à dilatation complète et modérer l’écoulement du liquide amniotique au moment d’une contraction utérine [29].

Conduite à tenir (CAT)

Dès le diagnostic fait, il faut agir rapidement et calmement.
«Ce n’est pas assez de savoir ce qu’il faut faire, il faut aussi savoir quand il faut le faire et comment le faire. » [30].
La conduite thérapeutique dépend surtout [21] :
 De l’état de l’enfant (vivant, compromis ou mort)
 De la variété de présentation
 Du degré de dilatation du col utérin, très différent s’il s’agit d’une multipare ou d’une primipare
 Et du type ou degré de procidence. Dans tous les cas, il faut :
 Assurer une bonne oxygénation de la mère
 Appeler un anesthésiste en urgence et aviser le pédiatre néonatologue
 S’assurer de la présence d’aides dans la salle d’accouchement
La voie basse est préconisée si le fœtus est mort ou non viable. Elle est également acceptée actuellement chez la multipare à dilatation complète avec une présentation céphalique engagée [4].
En fait, en cas de fœtus vivant, la conduite à tenir dépend de la présentation, de la dilatation du col, du travail et de l’état fœtal (tracé du rythme cardiaque fœtal et échographie) [4].

Présentation céphalique : Le risque de compression est majeur

 Mettre la patiente en position de Trendelenburg ou génu pectorale.
 Décider une extraction fœtale en urgence.
 Maintenir la présentation haute en refoulant manuellement celle-ci et non pas le cordon, pour éviter toute compression cordonale jusqu’à l’extraction. L’artifice du remplissage vésical qui consiste à remplir celle-ci de 400 ml de sérum physiologique à l’aide d’une sonde urinaire est une alternative intéressante. En effet, la vessie fait office de coussin, élevant la tête fœtale et libérant le cordon, la sonde étant déclampée ventre ouvert [4, 31]. Cette technique du remplissage vésical est un moyen simple, efficace de réduction du risque de décès fœtal, même en cas de retard à la sanction chirurgicale tout particulièrement dans les pays à faible infrastructure obstétricale comme Madagascar [31].
 Contrôler la vitalité fœtale [4].
• Si elle est bonne et que la dilatation cervicale est complète, la voie basse peut être acceptée avec extraction du fœtus par une ventouse ou un forceps (abandonné par beaucoup) ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une multipare et que la présentation est engagée. Cette conduite n’est envisageable que s’il n’existe pas de dystocie, telle qu’un bassin rétréci [4].
• Dans les autres cas, une césarienne est indiquée en urgence. Elle doit être réalisée rapidement d’autant plus qu’il s’agit d’une primipare âgée, d’une primipare jeune en début de travail ou s’il existe des antécédents obstétricaux difficiles. Lorsque l’attitude choisie est la césarienne, l’aide doit refouler la présentation par un toucher vaginal appuyé le temps de l’extraction, une compresse humide peut être posée sur le cordon (si procidence du 3ème degré) [4].

Présentation de l’épaule

La procidence du cordon doit conduire à une césarienne comme dans le cas d’une épaule sans procidence [4].

Présentation du siège

Si la dilatation est incomplète, la césarienne est indiscutable surtout s’il s’agit d’une primipare âgée [4].
Au total, la prise en charge de la procidence du cordon doit être immédiate. Le mode d’extraction fœtale par césarienne s’impose en cas de petite dilatation. En attendant cette extraction fœtale, la levée temporaire de la compression du cordon doit être effectuée ; particulièrement, l’artifice du remplissage vésical est un moyen simple surtout pour les pays à faible infrastructure comme Madagascar.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. DEFINITIONS
II. FREQUENCE
III. RAPPEL SUR LE CORDON OMBILICAL
III.1. Rappel embryologique
III.2. Rappel anatomique
III.3. Rappel physiopathologique
IV. ETIOLOGIES ET FACTEURS DE RISQUES
IV.1. Les facteurs ovulaires
IV.2. Les facteurs maternels
IV.3. Les facteurs iatrogènes
V. LES VARIETES DE LA PROCIDENCE
V.1. Selon le niveau où se trouve le cordon
V.2. Selon la position du cordon ombilical
VI. DIAGNOSTIC
VI.1. Diagnostic positif
VI.2. Diagnostic différentiel
VII. EVOLUTION ET COMPLICATIONS
VIII. PRISE EN CHARGE DE LA PROCIDENCE DU CORDON OMBILICAL
VIII.1. Prévention
VIII.2. Conduite à tenir
VIII.2.1. Présentation céphalique
VIII.2.2. Présentation de transversale
VIII.2.3. Présentation du siège
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. METHODES
II.1. Cadre d’étude
II.2. Type et durée d’étude
II.3. Population d’étude
II.4. Matériel utilisé
II.5. Paramètre d’étude
II.6. Analyse statistique
II.7.Considération éthique
III.RESULTATS
III.1. Résultats selon le profil épidémio-clinique
III.1.1. Fréquence
III.1.2. Age
III.1.3. Parité
III.1.4. Mode d’admission
III.1.5. Distance entre le lieu de rupture des membranes et l’CHU- GOB
III.1.6. Nombre de CPN
III.1.7. Présentation foetale
III.1.8. Terme de la grossesse
III.1.9. Nombre de foetus
III.1.10. Pathologies associées
III.1.11. Degré de procidence
III.1.12. Corrélation entre le degré de procidence et l’indice d’APGAR
III.1.13. Dilatation cervicale
III.1.14. Liquide amniotique
III.1.15. Relation entre liquide amniotique et Indice d’APGAR
III.1.16. Conduite à tenir
III.1.17. Influence de la conduite à tenir
III.1.18. Indice d’APGAR
III.1.19. Poids de naissance
III.2. Résultats selon les complications néonatales
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. DISCUSSION
I.1. Résultats selon le profil épidemio- clinique
I.1.1. Fréquence
I.1.2. Age
I.1.3. Parité
I.1.4. Mode d’admission et Distance entre le lieu de rupture des membranes et le CHUGOB
I.1.5. Nombre de CPN
I.1.6. Présentation foetale
I.1.7. Terme de grossesse et nombre de foetus
I.1.8. Les anomalies associées à la procidence
I.1.9. Degré de procidence
I.1.10. Corrélation entre degré de procidence et indice d’APGAR
I.1.11. Dilatation cervicale
I.1.12. Couleur du liquide amniotique
I.1.13. Corrélation entre l’aspect du liquide amniotique et l’indice d’APGAR
I.1.14. Prise en charge de la procidence du cordon
I.1.15. Influence de la prise en charge
I.1.16. Voie d’accouchement
I.1.17. Corrélation entre dilatation cervicale et voie d’accouchement
I.1.18. Indice d’APGAR
I.1.19. Poids de naissance
I.2. Résultats selon les complications néonatales
I.2.1. Relation entre délai d’extractions foetales et autres complications foetales
I.2.2. Complication maternelle
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *