Prise en charge a l’officine de la diarrhee aiguë de l’adulte

Au printemps 1832, la France fut touchée par une pandémie de choléra. Caractérisée par des diarrhées profuses, elle entrainait rapidement une déshydratation importante et provoqua la mort de milliers de personnes. Aujourd’hui, grâce aux traitements antidiarrhéiques, aux antibiotiques et à l’évolution de la prise en charge, 99% des diarrhées sont bénignes. Dans les pays développés, un épisode digestif aigu est recensé par an et par habitant mais seulement 5% consultent un médecin. Ainsi le pharmacien est le plus souvent, dans cette situation, le professionnel de santé de première ligne. Il a un rôle primordial dans la prise en charge de la diarrhée aiguë de l’adulte. L’épisode diarrhéique est le plus souvent bref et d’évolution favorable mais peut parfois s’avéré plus grave ; c’est pourquoi le pharmacien doit savoir évaluer les situations où le patient devra consulter son médecin. Il doit avoir les connaissances nécessaires sur les traitements antidiarrhéiques disponibles sans ordonnance, les moyens de réhydratation du patient ainsi que sur les traitements homéopathiques, la phytothérapie, l’aromathérapie et les probiotiques. Il doit également avoir les compétences nécessaires pour prendre en charge les symptômes associés et donner les règles hygiénodiététiques et les conseils appropriés au patient.

DIARRHEE : DEFINITIONS

DIARRHEE
Une diarrhée est définie chez l’adulte par une émission de selles trop fréquente, trop abondante, de consistance anormale (liquides ou très molles), et de poids supérieur à 300 g/j. En pratique clinique, selon l’OMS, on parle de diarrhée lorsqu’il y a au moins 3 selles très molles à liquides par jour.

DIARRHEE AIGUE
Une diarrhée est dite aiguë lorsqu’elle évolue depuis moins de 2 semaines. Elle se caractérise généralement par un début brutal et par une évolution favorable en quelques jours sous traitement symptomatique ou, plus rarement, par un traitement antibiotique adapté. Elle ne récidive pas à court terme. Elle est le plus souvent due à une infection.

DIARRHEE PROLONGEE ET CHRONIQUE
Une diarrhée est dite prolongée lorsqu’elle évolue depuis 2 à 4 semaines, chronique lorsqu’elle évolue depuis plus d’un mois.

EPIDEMIOLOGIE

• Un épisode digestif aigu (vomissements et/ou diarrhée) est recensé par an et par habitant dans les pays développés. Il est le plus souvent bref, dure moins de 24 heures et ne donne pas lieu à une consultation médicale : seuls 5% des patients consultent (données fournies par le réseau Sentinelles depuis 1991).
• Une fois sur trois, la diarrhée est d’origine bactérienne mais il existe des variations saisonnières : les diarrhées sont majoritairement d’origine virale en hiver, avec une recrudescence estivale présumée liée à la promotion des infections bactériennes par la chaleur et les pratiques alimentaires à risque associées aux vacances et aux voyages.
• La diarrhée est fébrile dans 50% des cas, présente des glaires dans 10% des cas, et est hémorragique une fois sur cent.
• La diarrhée aiguë régresse le plus souvent spontanément ou sous traitement symptomatique en moins de 3 jours.
• Moins de 3% des patients seront hospitalisés ou consulteront un spécialiste.
• Un arrêt de travail est prescrit une fois sur trois.
• La persistance de la diarrhée après une semaine d’évolution ou plusieurs épisodes diarrhéiques par an, justifient une prise en charge gastroentérologique.
• Dans les pays en voie de développement, l’incidence des diarrhées est nettement plus élevée du fait du faible niveau d’hygiène, du climat tropical ou équatorial, de la malnutrition ou encore du mauvais assainissement de l’eau.

PHYSIOLOGIE DIGESTIVE

FONCTIONS DU SYSTEME DIGESTIF

La digestion est un processus au cours duquel l’organisme transforme les aliments en nutriments qu’il peut ensuite absorber, assimiler. L’intérêt de la digestion est de faire passer les nutriments, l’eau et les électrolytes de la lumière du tube digestif vers le compartiment sanguin.

Le tube digestif à quatre grandes fonctions :
• La motilité : elle débute avec la mastication qui broie les aliments et les rend assimilables. Elle permet la progression du bol alimentaire de la bouche vers l’anus.
• La sécrétion : c’est ce qui va passer du sang vers le tube digestif (hormones, sucs digestifs…)
• La digestion : correspond à la transformation de la nourriture par des processus chimiques et enzymatiques grâce à la sécrétion, ou par des processus mécaniques par le broyage, le péristaltisme et la motilité du tube digestif.
• L’absorption : c’est le passage des nutriments et des molécules élémentaires depuis le tube digestif vers le système cardiovasculaire pour assurer le métabolisme cellulaire et leur distribution aux cellules.

MOTRICITE GASTRO-INTESTINALE

Muscles impliqués 

Deux types de muscles sont impliqués :
• Muscles striés : parties oro-pharyngée, premier tiers de l’œsophage, sphincter anal externe
– Ces régions répondent au contrôle de la volonté
– L’activité motrice est subordonnée à une commande par le système nerveux extrinsèque
– Les filaments (actine, myosine, squelettine) sont organisés
• Muscles lisses : 90% du tractus digestif
– Le muscle lisse est doué d’un automatisme
– Les filaments ne sont pas organisés .

Acteurs de la motricité digestive 

La motricité du tube digestif, caractérisée par une activité rythmique à l’origine de contractions phasiques, repose sur trois acteurs majeurs :
• Les cellules musculaires lisses (CML) : Les contractions et relaxations coordonnées de la couche longitudinale externe et de la couche circulaire interne permettent le brassage et la progression du bol alimentaire.
• Les cellules interstitielles de Cajal (CIC) : Elles sont responsables de l’automatisme du tube digestif (rôle pacemaker) et de la synchronisation de l’activité motrice. Elles génèrent les ondes lentes qui se propagent aux CML. Les ondes lentes sont des oscillations du potentiels membranaire des cellules musculaires survenant à intervalles réguliers. La contraction musculaire a lieu lorsque leur sommet est surchargé de potentiels d’action .

Le système nerveux entérique correspond au système nerveux intrinsèque. Il est responsable du reflexe péristaltique :
– Les neurones sensitifs : permettent la détection des stimuli mécaniques et chimiques
– Les neurones moteurs : stimulent ou inhibent la contraction des CML
– Les interneurones : font le lien entre les neurones sensitifs et le système nerveux extrinsèques (sympathique et parasympathique), mais aussi entre les différents neurones moteurs.

La contraction de la couche musculaire circulaire interne et le relâchement de la couche musculaire longitudinale externe en amont de l’étirement sont déclenchés par l’intervention de neurones excitateurs ou inhibiteurs du système nerveux entérique et des interneurones. Il se passe les phénomènes inverse en aval de la distension.

Le péristaltisme correspond à la propagation des ondes lentes dans l’intestin grêle provoquant des contractions de type annulaire, entrainant ainsi une progression du bol alimentaire.

Au contraire, au niveau du colon il y a plutôt des contractions vernaculaires favorisant le mélange du bol alimentaire et son mixage.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. DIARRHEE : DEFINITIONS
a) Diarrhée
b) Diarrhée aigue
c) Diarrhée prolongée et chronique
II. EPIDEMIOLOGIE
III. PHYSIOLOGIE DIGESTIVE
a) Fonctions du système digestif
b) Composition du système digestif
c) Motricité gastro-intestinale
1) Muscles impliqués
2) Acteurs de la motricité digestive
3) Innervation du tube digestif
4) Régulation de la motricité digestive
d) Digestion et absorption des nutriments
1) Généralités
2) Intestin grêle
i. Segments de l’intestin grêle
ii. Caractéristiques histologiques de l’intestin grêle
iii. Motricité de l’intestin grêle
3) Digestion
i. Digestion des glucides
ii. Digestion des lipides
iii. Digestion des protéines
4) Absorption
i. Absorption des glucides
ii. Absorption des lipides
iii. Absorption des protéines
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
a) Diarrhée motrice
b) Diarrhée osmotique
c) Diarrhée par malabsorption
d) Diarrhée sécrétoire
e) Diarrhée volumogénique
f) Diarrhée secondaire à des lésions organiques de la paroi intestinale
g) Diarrhées infectieuses
1) Mécanisme toxinique ou toxinogène
2) Mécanisme entéro-invasif
V. CLINIQUE
a) Symptômes
b) Complications
c) Différentes formes cliniques
1) Syndrome cholériforme
2) Syndrome dysentérique
3) Syndrome gastroentéritique ou diarrhée aspécifique
d) Signes de gravité
VI. ETIOLOGIES
a) Diarrhées infectieuses
1) D’origine bactérienne
i. Diarrhée non invasive
ii. Diarrhée invasive
2) D’origine virale : gastroentérite
3) D’origine parasitaire
4) Diarrhée du voyageur : turista
5) D’origine alimentaire : Intoxications alimentaires
6) Toxi-infections alimentaires collectives (TIAC)
7) Diarrhée post-antibiotique
i. Diarrhée « simple »
ii. Colite pseudomembraneuse
8) Diarrhée de l’immunodéprimé
b) Diarrhées non infectieuses
1) D’origine iatrogène
i. Médicaments responsables de diarrhées
ii. Diarrhée chimio-induite
2) Intolérance, allergie alimentaire, modification récente du régime alimentaire
3) Diarrhées toxiques
4) Fausse diarrhée du constipé (fécalome)
5) Diarrhée aiguë de stress
6) Le « bush syndrome »
CONCLUSION

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