Principaux polluants de l’air intérieur et leurs effets sur la santé

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Principaux polluants de l’air intérieur et leurs effets sur la santé

La plupart de gens passent 90 % de leur temps, dans des espaces clos. Dans ces conditions, la qualité de l’air que l’on y respire influe beaucoup sur notre confort et notre santé. Elle y est souvent moins bonne qu’à l’extérieur : ces locaux où se passe l’essentiel de notre vie sont pollués, en général de façon diffuse, plus rarement à forte dose. Ces polluants sont nombreux et multiformes (gazeux, particulaires, etc.). Les risques sont encore plus sensibles pour des personnes fragiles (enfants, personnes âgées, malades, etc.).
Dans cette partie, seront décrits les polluants ou familles de polluants, de compositions chimiques potentiellement impliqués dans les manifestations respiratoires et/ou allergiques. Ils agissent à différents niveaux du corps humain : celui de la peau, des muqueuses, des alvéoles pulmonaires et des organes. Leurs effets peuvent être répertoriés selon diverses échelles : effets immédiats, effets à brève échéance ou effets à long terme. Les limites de concentration dans l’air ambiant de certains polluants (CO, NO2, COV, O3) imposées par la norme sénégalaise tiennent compte de ces effets.

Monoxyde de carbone (CO)

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore et insipide produit par la combustion incomplète de toute matière organique, incluant les carburants fossiles (dérivés du pétrole), les déchets et le bois. Les principales sources anthropiques de monoxyde de carbone sont de loin le transport (véhicules à moteur), mais aussi le secteur industriel et le chauffage au bois. Une fois dans l’atmosphère, il se transforme éventuellement en dioxyde de carbone (CO2), un des plus importants gaz à effet de serre. Sources intérieures : Il se forme dans les habitats lors de la combustion incomplète de matières carbonées : charbon, pétrole, gaz, bois. Il se dégage aussi en quantité dangereuse par la fumée de cigarette, les appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion mal réglés et ou fonctionnent dans une atmosphère confinée, appauvrie en oxygène. Sources extérieures : En milieu urbain, on observe les concentrations maximales de CO aux heures de pointe de circulation automobile, à proximité des autoroutes et des grandes artères urbaines. Effets sur la santé : Le monoxyde de carbone inhalé se fixe facilement et rapidement sur l’hémoglobine du sang à la place de l’oxygène, provoquant une intoxication. Les symptômes sont : nausées, vomissements, vertiges, pertes de connaissance, coma et, enfin la mort. La gravité de ces symptômes est fonction de la durée d’exposition et de la concentration de monoxyde de carbone inhalée.

Dioxyde de carbone (CO2)

Le dioxyde de carbone (CO2) est le produit final de la combustion des combustibles fossiles, lorsqu’une quantité d’air suffisante est apportée au foyer. La concentration moyenne en CO2 dans l’environnement, loin de toute agglomération ou de toute source locale de pollution, est de 300 ppm. Dans les villes, où sont concentrées des sources fixes et mobiles, la teneur en CO2 peut dépasser 600 ppm. Le CO2 est un gaz incolore et inodore. Sources intérieures : Les principales catégories-clés sont les secteurs résidentiels, la production de charbon de bois dans certains ménages. Pour une émission totale de 6481,39, les secteurs « résidentiel » et « production de charbon de bois » représentent respectivement 23,3 % et 20,89 %. Ces émissions proviennent des usages domestiques du bois de feu et du charbon de bois pour le résidentiel et la transformation /carbonisation du bois de feu. Sources extérieures : Elles proviennent essentiellement de certains procédés industriels (raffinage, production d’électricité, production de ciment à partir du clinker), de l’agriculture et du transport. Pour une émission totale de 6481,39, le transport occupe 13,56 %. Effets sur la santé : Le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz peu toxique, à faible dose. A forte dose, il peut provoquer des malaises, des maux de tête et des asphyxies par remplacement de l’oxygène de l’air. Il peut également perturber le rythme cardiaque et la pression sanguine (CITEPA, 2017).

Oxydes d’azote (NOx)

Les NOx regroupent le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2). Le NO est issu des phénomènes de combustion à haute température par oxydation de l’azote de l’air. Le (NO2) est, quant à lui, un polluant dit secondaire provenant de la réaction entre le NO et l’oxygène ou l’ozone (O3). 2NO+ O2 2 NO2 NO+ O3 NO2 + O2.
Le NO2 est un gaz jaunâtre, soluble dans l’eau, d’odeur caractéristique, piquante ressentie entre 200 et 400 mg/m3, mais avec une accoutumance rapide. Ces gaz peuvent provenir de différentes sources : Sources intérieures : La source la plus importante de NO2 à l’intérieur des logements est l’utilisation d’appareils fonctionnant au gaz (cuisinière, four, appareils de chauffage ou chauffe-eau), le bois et l’encens. Les concentrations émises par le bois lors de la cuisson sont 2 à 5 fois plus élevées que celles du gaz butane. Sources extérieures : A l’échelle planétaire, les orages, les éruptions volcaniques et l’activité bactérienne produisent de très grandes quantités de NOx. Toutefois, en raison de la répartition de ces émissions sur la surface terrestre, les concentrations atmosphériques d’oxyde d’azote demeurent très faibles. En revanche en milieu urbain le trafic routier est la principale source extérieure du NO2 et la teneur en NO2 est plus importante pour un logement situé à proximité d’une route. Ces oxydes d’azote sont impliqués dans la formation de l’ozone troposphérique. Le secteur des transports est responsable de plus de 60 % des émissions et notamment les moteurs diesel qui en rejettent deux fois plus que les moteurs à essence catalysés d’où une politique de réduction des NOx au moyen de pots catalytiques (GERMAIN ; 2006).
Effets sur la santé : Puissants irritants des voies respiratoires, ils altèrent la fonction pulmonaire et accroissent la réactivité bronchique et les infections respiratoires. Ils favorisent les infections bactériennes chez les enfants et une hyperactivité chez les asthmatiques. I-2-4- Composés organiques volatiles (COV) Les composés organiques volatils (COV) ne correspondent pas à une définition très rigoureuse. Ils regroupent une multitude de substances appartenant à différentes familles chimiques (hydrocarbures aromatiques, cétones, alcools, alcanes, aldéhydes, etc.). Il est fréquent de distinguer séparément le méthane (CH4) qui est un COV particulier, naturellement présent dans l’air. On parle alors de COV méthaniques et de COV non méthaniques. Les aldéhydes sont une sous-famille des COV. Ce sont principalement le formaldéhyde, l’acétaldéhyde, la propionaldéhyde, le butyraldéhyde, le pentanal, l’hexanal, le benzaldéhyde, et l’acroléine. Ces composés sont émis par différentes sources.
Sources intérieures : En atmosphère intérieure, les COV sont présents dans de nombreux produits et matériaux (mousses isolantes, peintures, moquettes, linoléum, vernis etc.) ou issus de l’utilisation de produits domestiques (bombes aérosols, produits insecticides, cosmétiques, parfums, colles, produits de nettoyage, détergents, décapants, détachants, diluants, alcool à brûler, essence de térébenthine). Les processus de combustion lors de la cuisson des aliments au gaz ou dans la fumée de tabac produisent aussi des COV de manière non négligeable. Sources extérieures : De manière simplifiée, les COV sont des gaz émis par la combustion de carburants ou l’évaporation de solvants contenus dans certains matériaux et produits. Leur point commun est de s’évaporer plus ou moins rapidement à température ambiante et de se retrouver dans l’air. Les COV peuvent être biogéniques (origine naturelle) ou anthropogéniques (activités humaines). Les émissions liées au transport automobile peuvent constituer jusqu’à 25 % des émissions totales de COV. Les COV sont impliqués dans la pollution photochimique de l’air c’est-à-dire qu’en se dégradant dans l’atmosphère, ils perturbent les équilibres chimiques avec pour conséquence la formation ou l’accumulation dans l’environnement de composés nocifs dont l’ozone dans la basse atmosphère. Effets sur la santé : On leur attribue, selon les composés, des irritations de la peau, des muqueuses et du système pulmonaire, des nausées, états de fatigue, maux de tête et vomissements, des allergies cutanées et respiratoires. Quelques composés, comme par exemple le benzène ou le formaldéhyde, sont associés à des leucémies ou à des cancers dans le cas d’exposition professionnelle. D’autres, comme certains éthers de glycol, sont suspectés d’atteintes de la reproduction.

Risques liés à l’exposition de la fumée de combustible de cuisson

Maladies respiratoires chez les enfants

Les jeunes enfants vivant dans des ménages exposés à la fumée de combustible solide (bois, charbon de bois) ont deux à trois fois plus de risque de développer une infection aiguë des voies respiratoires inférieures par rapport à ceux qui vivent dans des ménages utilisant des combustibles plus propres (gaz butane) ou souffrant moins d’exposition à la fumée (Smith et al., 2000). Chez les enfants de moins de 5 ans, le taux de mortalité attribuable aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures est estimée à plus de 2 millions de décès par an (Black et al., 2003, Murray et al., 2001, et Rudan et al., 2004). Le premier rapport de la fumée de cuisson à l’intérieur associé à la pneumonie infantile et la bronchiolite était au Nigeria (Sofoluwe ; 1968), mais à partir des années 1980 ce rapport a été suivi par d’autres rapports provenant d’autres régions (Collings et al., 1990, Mtango et al., 1992, O’Dempsey et al., 1996, Pandey et al., 1985 et Shah et al., 1994). Une étude de cohorte relativement petite dans le Kenya rural a constaté que la quantité de pollution qu’un enfant est exposé se corrèle directement avec le risque de développer une pneumonie (Ezzati et Kammen 2001). Cette pollution a des effets indésirables sur le développement des poumons chez les enfants. Ce qui conduit à des déficits cliniquement significatives atteintes dès que l’enfant atteint l’âge adulte (Gauderman et al., 2004). Des particules de carbone, semblables à celles trouvées dans l’air ambiant et un biomarqueur d’exposition à la pollution de l’air, sont présents dans les macrophages des voies respiratoires des enfants exposés, et une augmentation du niveau de carbone dans les macrophages se corrèle avec une diminution de la fonction pulmonaire (Kulkarni et al., 2006). Des données venant de l’Equateur confirment la détérioration de la fonction pulmonaire attendue lorsque les enfants sont exposés à des niveaux élevés de pollution de l’air intérieur liée aux combustibles solides (Rinne et al., 2006), et les données en provenance du Guatemala ont suggéré que les symptômes de respiration sifflante sont plus fréquents parmi les ménages qui utilisent un feu ouvert contre une cuisinière avec une cheminée (Schei et al., 2004).

Maladies non-respiratoires chez les enfants

Faible poids à la naissance

Il existe des preuves liées à l’exposition à la fumée de combustibles de cuisson sur les effets négatifs dans différents résultats de naissance (Sram et al., 2005). Une étude associe un poids faible à la naissance, un retard de croissance intra-utérin et une mortalité périnatale à la pollution atmosphérique (Dejmek et al., 1999, Mavalankar et al., 1991 et Wang et al., 1997). Une étude du Guatemala a identifié une association entre le poids de naissance et le type de combustible utilisé. L’utilisation d’un feu ouvert a produit des niveaux moyens de PM10 de 1000 μg/m3. Les bébés dont les mères utilisent des feux de bois ouverts étaient en moyenne 63 g plus léger que les bébés nés dont les mères utilisent des combustibles propres (Boy et al., 2002). Un effet similaire (légèrement plus grand) a également été signalé au Zimbabwe (Mishra et al., 2004).

Carences nutritionnelles

Un rapport récent a suggéré que l’exposition à la fumée de combustible de cuisson chez les jeunes enfants contribue à des carences nutritionnelles chroniques, y compris l’anémie et un retard de croissance (Mishra et Retherford 2007). Ce fut une étude de près de 30 000 enfants en tenant compte des facteurs de confusion potentiels tels que l’exposition à la fumée de tabac, les épisodes récents de maladies, l’éducation maternelle et la nutrition, et d’autres facteurs. Cependant, la possibilité de confusion résiduelle existe encore : le mélange de combustibles à différents endroits ; les enfants exposées à ces combustibles sont plus susceptibles de vivre dans une zone rurale et d’être dans des ménages d’un niveau de vie inférieur et de vivre dans des logements de qualité inférieure ; et les mères sont moins susceptibles d’avoir reçu une supplémentation en fer pendant la grossesse. Bien que Mishra et Rutherford (2007) utilisent plusieurs modèles de régression logistique pour tenter de contrôler ces facteurs, la mesure dans laquelle la confusion peut être contrôlée dépend de la mesure précise de l’ensemble des facteurs de confusion et leur inclusion dans le modèle spécifié. Le recours à des données de l’enquête nationale limite intrinsèquement l’évaluation des facteurs de confusion. Par exemple, il n’y avait pas de données sur l’intensité de l’ankylostome ou d’autres infections helminthes, qui sont des causes importantes de l’anémie et de la malnutrition dans ce domaine et d’autres régions. Ces résultats démontrent une nouvelle série de résultats d’une exposition à ces combustibles qui nécessitent une enquête plus approfondie.

Les maladies respiratoires chez les adultes

Les femmes portent le poids de la charge de morbidité associée aux combustibles de biomasse, principalement parce que ce sont les femmes vivant dans les zones rurales qui sont les plus exposées à des niveaux élevés de la fumée de ces combustibles. Au Népal, le niveau moyen des PM10 dans les cuisines utilisant les combustibles solides était trois fois plus élevé que chez ceux utilisant des combustibles plus propres comme le kérosène, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et le biogaz, et 94% des répondants étaient des femmes défavorisées (Shrestha et al., 2005).

Maladie interstitielle pulmonaire

La fumée de ces combustibles est associée à une maladie pulmonaire interstitielle dénommée fibrose pulmonaire (Gold et al., 2000 et Grobbelaar et Bateman, 1991), une forme de pneumoconiose chez les femmes rurales des pays en développement, à l’origine décrit comme « silicose du Transkei » parce que elle a été considérée comme due à des particules de silice. Cependant, la fumée de ces combustibles contribue dans la pathogenèse de la Broncho- Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO).

Maladie pulmonaire chronique obstructive

La fumée des combustibles de biomasse est responsable de la BPCO chez les femmes non-fumeurs vivant dans les zones rurales (Ezzati, 2005, Orozco-Levi et al., 2006 et Smith et al., 2004). Chez les femmes rurales de la Turquie, on estime que la fraction de la BPCO attribuable à l’exposition à la fumée de biomasse, après ajustement pour les facteurs de confusion possibles, est de 23,1 % (Ekici et al., 2005). Les taux de tabagisme demeurent relativement faibles dans les pays en développement par rapport à l’Europe et aux Etats – Unis (Muula 2007 et Rudatsikira et al., 2007). Cependant, au Mexique, les femmes exposées à la fumée domestique développent la BPCO avec des caractéristiques cliniques, la qualité de vie et la mortalité accrue semblable en degré à celle des fumeurs de tabac (Ramirez-Venegas et al., 2006 et Regalado et al., 2006).

Tuberculose

Il émerge des preuves que l’incidence de la tuberculose est augmentée chez les femmes exposées à des combustibles de cuisson. Des études en provenance du Mexique et de l’Inde ont impliqué un rôle causal de l’exposition à la fumée domestique et le développement de la tuberculose (Mishra et al., 1999 et Perez-Padilla et al., 2001). Bien que cette conclusion n’a pas été vue dans d’autres études, dans l’ensemble la preuve étaye l’hypothèse selon laquelle l’exposition aux polluants respirables provenant de la combustion de biomasse augmente le risque d’infection par la tuberculose et les maladies (Lin et al., 2007). Il est connu que la fumée domestique altère la fonction des macrophages alvéolaires (Aam et Fonnum 2007, Arredouani et al., 2006 et Zhou et Kobzik 2007). Les macrophages alvéolaires ne sont pas seulement la cible de Mycobacterium tuberculosis, mais contribuent également à un mécanisme de défense précoce contre les bactéries. Par conséquent, il semble intuitif que la fumée domestique conduit également à une incidence accrue de la tuberculose. Toutefois, des données plus épidémiologiques et de laboratoire sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse.

Cancer du poumon

Les données en provenance de Chine concluent que la fumée de charbon de bois est un facteur de risque important pour le développement du cancer du poumon (Du et al., 1996 et Zhao et al., 2006). Dans des études de l’Inde et du Mexique, les données pour les femmes non-fumeurs exposés à la fumée domestique pour un certain nombre d’années suggèrent que l’exposition à long terme à la fumée de cuisson peut contribuer au développement de l’adénocarcinome du poumon (Behera et Balamugesh 2005 et Hernandez Garduno et al., 2004). L’agence internationale pour la recherche sur le cancer (CIRC) a récemment déclaré l’exposition à la fumée de biomasse comme facteur « cancérogène probable » (groupe 2a) et le charbon (utilisé comme combustible domestique) a été classé cancérogène pour l’être humain (Groupe 1) (Straif et al., 2006).

Les maladies non respiratoires chez les adultes

Maladie cardiovasculaire

Les pathologies cardiovasculaires peuvent être associées à l’exposition aux particules (Brook et al., 2010 ; Pope et al., 2009). Des études de cohorte prospective à long terme montrent une association entre les niveaux de pollution de l’air constitué de particules fines (PM2,5) et un risque élevé de décès toutes causes confondues et de maladies cardiovasculaires (Docker et al., 1993 ; Pape III et al, 1995). Des données plus récentes ont montré que des événements ischémiques non mortels sont également associés à une augmentation des concentrations de poussières fines dans la communauté (Miller et al., 2007). Il y a un manque de données sur l’association entre les maladies cardiovasculaires et les combustibles de biomasse, mais on sait que la pollution atmosphérique particulaire conduit à une augmentation rapide et significative du fibrinogène, de la viscosité du plasma, de l’activation plaquettaire et de la libération d’endothéline, une famille de molécules vasoconstricteurs puissants (Brook et al., 2004). Une étude sur les femmes guatémaltèques a montré que la fumée de la biomasse augmentait la pression artérielle diastolique (Mc Cracken et al., 2007). Par conséquent, il est hautement probable que les combustibles domestiques représentent un risque considérable pour la santé cardiovasculaire. Si les risques de pollution de l’air extérieur sont transférés à l’utilisation de combustibles solides, le nombre global de décès prématurés dans le monde aura une large approche de 4 % de la charge totale de morbidité (Smith, 2002).

Cataracte

La prévalence de la cataracte est très élevée dans les pays en voie de développement (Lewallen et Courtright 2002). Des études épidémiologiques du Népal et de l’Inde ont associé l’utilisation de combustibles de cuisson avec des cas de cataractes ou de cécité (Pokhrel et al., 2005 et Saha et al., 2005). La fumée induit un stress oxydant et réduit l’ascorbate dans le plasma, les caroténoïdes et le glutathion, qui fournissent une protection antioxydant contre la formation de la cataracte.

Réglementation sur la pollution de l’air au Sénégal

Après la Conférence des Nations Unis sur l’Environnement et le Développement (CNUED), tenue à Rio de Janeiro en juin 1992, le Sénégal comme de nombreux pays de la communauté internationale a décidé d’adopter par rapport aux problèmes environnementaux qui l’affectent, notamment la pollution de l’air, une démarche plus cohérente, inspirée par une vision s’inscrivant dans la perspective du développement durable. Par ailleurs de façon assez résolue, le pays a souscrit à une série de conventions proposées à la communauté internationale avant, pendant et après le sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Parmi les conventions internationales en rapport avec la pollution atmosphérique que le Sénégal a ratifiées, nous pouvons citer : la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal sur les substances appauvrissant la couche d’ozone, ratifiés en 1993 ; la Convention Cadre des Nations Unis sur les Changements Climatiques, ratifiée en 1994. La conformité du droit national aux conventions internationales signées et ratifiées par le Sénégal a été l’un des motifs de l’adoption de la loi N° 2001-01 du 15 Janvier 2001 portant code de l’Environnement et son décret d’application. Le chapitre II du titre III du code de l’Environnement constitue le cadre de référence aux réglementations relatives à la pollution atmosphérique. C’est à ce titre, qu’un projet de normes réglementant la pollution atmosphérique a été élaboré par le comité technique de normalisation environnementale de l’Association Sénégalaise de Normalisation. Ainsi la norme NS 05-062, publié en octobre 2003, s’applique aux usines, ateliers, chantiers, carrières et, d’une manière générale, les installations industrielles, artisanales ou commerciales exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privé, et toutes autres activités qui présentent soit des dangers pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, l’agriculture, la nature et l’environnement en général, soit des inconvénients pour la commodité du voisinage à cause de leurs rejets de substances gazeuses et de particules atmosphériques. Actuellement le Sénégal ne dispose pas de valeurs guides pour la pollution de l’air intérieur. En outre, devant le constat que la pollution de l’air intérieur présentait également un risque pour la santé, l’OMS a publié une série de directives, pour quelques polluants de l’air intérieur en 2010. Ces polluants ont été choisis en raison de l’existence de sources domestiques au sein des habitations, et parce que des informations factuelles sont disponibles sur leur impact sanitaire et qu’ils sont communément présents à des taux de concentration dommageables pour la santé.

Mesure des polluants de l’air intérieur liés aux techniques culinaires dans les ménages

Faisant suite aux résultats de cette enquête, un protocole pour une étude beaucoup plus approfondie a été mis au point. Afin de répondre à nos objectifs, cette étude permettra de mieux cerner les polluants issus des combustibles de cuisson.

Polluants et paramètres météorologiques mesurés

Le programme de mesures a pour but d’établir les niveaux de pollution moyenne dans les ménages liés aux techniques culinaires et de les comparer avec les normes de la qualité de l’air. Les principaux polluants à mesurer sont : PM10, CO, CO2, COV, NO et NO2. Les autres paramètres (Température, Humidité relative, Point de rosée, Pressions barométrique) peuvent aussi être considérés comme des paramètres à surveiller dans les environnements intérieurs des cuisines.

Echantillonnage

Notre étude, pour des raisons d’organisation, ne peut pas être exhaustive sur tout le village. Il est donc nécessaire de réaliser un échantillonnage. Pour les mesures selon les types de combustibles les données ont été obtenues sur 9 ménages. Et pour celles selon les types de cuisines 3 ménages ont été utilisée avec le charbon de bois comme combustible.

Instruments de mesures

✓ AQ Pro indoor air quality monitor; E instruments
L’AQ-Pro est un appareil qui mesure les niveaux de l’oxyde d’azote (NO), du dioxyde d’azote (NO2), de la température, de l’humidité relative et du point de rosée, les valeurs sont données chaque 30 second. Il a une précision approximative de ± 2ppm pour le NO et de ± 0,5 ppm pour le NO2. Sa polyvalence est liée au nombre de capteur qu’il possède ; ce sont essentiellement des capteurs à gaz, regroupés en quatre catégories, deux capteurs de gaz électrochimiques, un capteur infrarouge, un détecteur d’ionisation photoélectrique, et un capteur non gazeux pour les paramètres comme la température, l’humidité…. L’utilisation des résultats est possible grâce à un logiciel préinstallé, sur l’ordinateur (AQ PRO Instruction & Operations Manual Version 1.05).
✓ 3M Quest EVM-7 environmental monitor ; Quest Technologies
Le QUEST est un appareil portatif avec un photomètre laser qui mesure et stocke des niveaux de concentration de polluants (monoxyde de carbone (CO), dioxyde de carbone (CO2), particules (PM), composés organiques volatils (COV) et des paramètres météorologique (température, humidité relative et point de rosée). Il dispose de 3 capteurs de gaz : un détecteur à photoionisation haute performance pour la mesures des COV, un capteur pour la mesure de CO2 ; et un capteur pour un gaz toxique au choix, tel que le CO. Pour les particules, l’air échantillonné est mis en mouvement à l’aide d’une pompe (débit de 1,67 litre par minute), pénètre dans l’appareil par une tourelle réglable permettant de sélectionner la taille maximum des particules que l’on souhaite mesurer. L’air percute alors un impacteur en aval duquel seules les particules de taille inférieure ou égale au diamètre sélectionné sont entraînées par le flux d’air au travers d’un système de lecture optique. Ici, le Quest a été réglé pour mesurer les PM10 sur des intervalles de trente secondes (30 sec). Le constructeur de l’appareil garantit une sensibilité de mesure jusqu’à 0,1μm, ce qui signifie que les concentrations massiques exprimées ici ne tiennent compte que de particules de taille comprise entre 0,1 et 10μm. L’exploitation des résultats est permise par un logiciel préinstallé, sur ordinateur (Safety Online. EVM Series Environmental Monitoring).

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Table des matières

CHAPITRE I : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I- Pollution atmosphérique
I-1- Définition
I-2- Principaux polluants de l’air intérieur et leurs effets sur la santé
I-3- Risques liés à l’exposition de la fumée de combustible de cuisson
II- La réglementation sur la pollution de l’air au Sénégal
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
I- Présentation du site d’étude
II- Enquête CAP
II-1- Echantillonnage
II-2- Analyse des données
III- Mesure des polluants de l’air interieur liée aux techniques culinaires dans les menages
III-1- Polluants et paramètres météorologiques mesurés
III-2- Echantillonnage
III-3- Instruments de mesures
III-4- Campagne de mesure
III-5- Traitement des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I- Enquête CAP
I-2- Connaissances sur la pollution de l’environnement
I-3- Attitudes et pratiques
II- Niveau de concentration des polluants dans les ménages
II-1- Niveau de concentration des polluants liée aux types de cuisines
II-2- Niveau de oncentration des polluants liée aux types de combustibles
II-3- Evaluation des concentrations en polluants en fonction du temps de cuisson et des types de combustible
CONCLUSION
Bibliographie

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