Principaux champignons non dermatophytiques et non candidosiques d’intérêt médical

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Les Mastigomycotina

Les Mastigomycotina qui sont très rarement impliqués en pathologie humaine, se répartissent en deux classes : les Chytridiomycètes et les Oomycètes. Ils sont caractérisés par la présence de spores munies de flagelles (un pour les Chytridiomycètes, deux pour les Oomycètes). Cependant, aujourd’hui la nomenclature ne retient dans le règne des champignons que les Chytridiomycètes, en raison de la présence de chitine dans leur paroi et de leur nutrition qui se fait par absorption.

Les Zygomycotina

Cette division qui est caractérisée par la production de spores appelées zygospores, comporte de nombreux pathogènes : les Mucorales, agents des mucormycoses et les Entomophthorales, agents des entomophthoromycoses (Fig. 2). Ils sont considérés, avec les Mastigomycotina, comme des champignons inférieurs. Deux particularités les différencient des autres champignons dits « supérieurs » (Ascomycotina et Basidiomycotina) : le mycélium végétatif est plus large, souvent dilaté, peu ou pas cloisonné et la reproduction asexuée est dite endogène. Chez les Mucorales, par exemple, les spores sont produites à l’intérieur d’un sac appelé sporocyste, d’où le nom de sporocystophore donné aux filaments porteurs de ce sac. Chez les Entomophthorales, les spores asexuées sont produites à l’extrémité de filaments et sont habituellement projetées à distances, elles portent le nom de ballistospores.

Les Ascomycotina

Dans ce groupe qui comprend aussi un grand nombre de pathogènes de l’homme (levures ascosporées, champignons filamenteux tels que les Aspergillus, les dermatophytes, …), les spores issues de la reproduction sexuée (appelées ascospores) sont produites de manière endogène à l’intérieur d’un sac appelé asque. Ces asques, généralement octosporés, seront libres (levures ascosporées ou Hémiascomycètes) ou produits à l’intérieur d’un organe protecteur de forme variable appelé ascocarpe (Ascomycètes vrais ou Euascomycètes). Les Hémiascomycètes et les Ascomycètes filamenteux se répartissent en six ordres différents au moins :
1. Les Onygénales : Les ascospores sont produites principalement dans des gymnothèces et la reproduction asexuée s’effectue selon le type thalilique solitaire.
2. Les Eurotiales : Les ascospores sont produites dans des cléistothèces, et la reproduction asexuée s’effectue selon le type phialidique ou annellidique.
3. Les Microascales : L’ascocarpe est clos, il contient des asques et des ascospores brunes et la reproduction asexuée s’effectue selon le type annellidique.
4. Les Ophiostomatales : Les ascocarpes sont des périthèces et la reproduction asexuée s’effectue selon le type sympodial.
5. Les Sordariales : Les anamorphes sont hyalins. Les ascocarpes sont des périthèces, et la reproduction asexuée s’effectue selon le type phialidique.
6. Les Dothidéales : Les anamorphes sont mélanisés. Les ascocarpes sont des cléistothèces ou des périthèces.
NB : Pneumocystis carinii forme (ou variété) hominis est habituellement rattaché aux Ascomycètes. Sa position taxonomique précise au sein de cette division est encore discutée.

Les Basidiomycotina

Ils sont caractérisés par la production de spores sexuées (appelées basidiospores) formées par bourgeonnement à l’apex de cellules allongées, les basides. Les Basidiomycètes ont un thalle cloisonné avec présence de « boucles » au niveau des cloisons. Les cloisons des filaments mycéliens (« clamp connexion ») comportent le plus souvent un pore central unique de structure complexe appelé dolipore.
La plupart des Basidiomycètes sont des saprophytes de l’environnement ou parfois des pathogènes de plantes, mais ils sont peu impliqués en pathologie humaine. Ceux qui vivent en parasite chez l’homme sont le plus souvent des Cryptococcus , notamment C. neoformans dont la forme parfaite appartient au genre Filobasidiella. D’autres levures appartenant au genre Malassezia, Rhodotorula et Trichosporon dont les formes sexuées ne sont pas connues, ont des caractères communs avec les Basidiomycètes.
Les Basidiomycètes comprennent deux groupes principaux : les Hétérobasidiomycètes (Ustilaginales) à basides divisées ou ramifiées et les Holobasidiomycètes à basides simples. Chez les Holobasidiomycètes qui sont essentiellement des macromycètes, deux ordres sont exceptionnellement impliqués e pathologie humaine : les Aphyllophorales et les Agaricales.

Les Deuteromycotina

On les appelle aussi des champignons imparfaits ou Fungi Imperfecti. Ces dans cette division qu’on retrouve le plus grand nombre d’espèces d’intérêt médical. Cet ensemble, très hétérogène, englobe toutes les espèces se multipliant sur le mode asexué. Des données récentes reposant d’une part sur la microscopie électronique, d’autres part sur la biologie moléculaire (comparaison des séquences d’ADN ribosomique par exemple), permettent d’établir des liens étroits avec de nombreux Ascomycètes ou Basidiomycètes. En pratique, le maintien de cette division s’avère utile car beaucoup d’espèces n’expriment pas en culture leur reproduction sexuée.
Les Deuteromycotina sont divisés en trois classes (Fig. 3) :
Les Blastomycètes qui regroupent l’ensemble des champignons levuriformes.
Les Hyphomycètes qui regroupent tous les champignons filamenteux à thalle septé dont les cellules conidiogènes (productrices de spores ou conidies) sont libres.
Les Cœlomycètes qui rassemblent les champignons filamenteux dont les cellules conidiogènes sont contenues dans des organes protecteurs appelés pycnides ou acervules.
Schématiquement, on oppose deux types d’Hyphomycètes : les hyalins ou clairs (hyalohyphomycètes) appartenant à la famille des Moniliaceae et les foncés ou noirs appelés Dématiés ou phaéohyphomycètes appartenant à la famille des Dematiaceae[3].

Les levures

Les levures sont des champignons microscopiques, se multipliant par bourgeonnement (blastospores) et produisant parfois du mycélium ou du pseudomycélium. Comme tous les champignons, ce sont des organismes hétérotrophes : ils ne peuvent se développer qu’en présence de matières organiques préformées. Certaines d’entre eux Malassezia() sont lipophiles et nécessitent pour leur croissance l’apport d’huile en surface du milieu de culture.
Les levures d’intérêt médical représentent une flore importante et variée issue essentiellement du milieu extérieur (sol, eau, céréales, …). Chez l’homme et de nombreux animaux, certaines espèces vivent en commensales, colonisant le revêtement cutané, mais aussi les voies digestives ou génitales ; d’autres sont des saprophytes issus du milieu extérieur qui infectent l’homme par voie alimentaire, aérienne, ou transcutanée (traumatisme, corps étrangers, …). Les levures rencontrées chez l’homme ont un comportement opportuniste variable selon les espèces et selon le terrain concerné. Par leur comportement parasitaire, certaines levures peuvent envahir les organes profonds et être à l’origine d’infections graves, surtout chez les patients amoindris et/ou immunodéprimés [5].

Le genre Trichosporon

Caractères généraux

Les Trichosporon spp. sont des levures appartenant au phylum Ascomycotina, classe des Hémiascomycètes, ordre des Saccharomycétales, famille des Dipodascaceae[7]. Jusqu’à ces dix dernières années, les différentes espèces de Trichosporon étaient difficilement identifiées du fait de l’imprécision des critères d’identification. Presque toutes les souches isolées étaient décrites comme T. beigelii ou T. cutaneum, les caractéristiques physiologiques étant souvent décrites comme « variables ». Une révision taxonomique du genre Trichosporon a été réalisée en 1992 par Guého et [8]al. utilisant la morphologie, l’ultrastructure, la physiologie, le système ubiquinone, le pourcentage en guanine et cytosine (GC), les réassociations acide désoxyribonucléique (ADN)-ADN et le séquençage de l’acide ribonucléique ribosomal (ARNr). Aujourd’hui, le genre Trichosporon est constitué de nombreuses espèces dont certaines appartiennent à des biotopes très particuliers. Six espèces ont été décrites en pathologie humaine T: . ovoides, T. inkin, T. ashaii, T. asteroides, T. cutaneum et T. mucoides. L’espèce Fissuricella filamenta, bien que morphologiquement différente, présente une identité avecT . asteroides sur la base des réassociations ADN/ADN [9]. La dénomination T. beigelii ne doit donc plus être employée, cependant de nombreuses publications font encore état d’infections due à T. beigelii. Très récemment, une autre espèce, T. loubieri, a été décrite en pathologie humaine [10, 11].

Morphologie

Ces levures se présentent macroscopiquement sous la forme de colonies glabres, beiges, sèches ou humides (Fig. 4). Microscopiquement, on observe de nombreuses conidies rectangulaires ou arthroconidies avec possibilité de bourgeonnement latéral [7].

Biotope naturel des Trichosporon spp.

Les Trichosporon spp. sont des levures de distribution cosmopolite. Ils sont isolés du sol, des plantes et de l’eau et font également partie de la flore cutanée normale de l’homme[12]. Ces levures sont essentiellement présentes au niveau des plis inguinocruraux et périanaux[13, 14].

Trichosporonoses superficielles

Piedra blanche
La piedra blanche est une infection bénigne des cheveux et des poils. Cliniquement, elle se caractérise par la présence de nodules blanchâtres non coulissants et durs, disposés en chapelet le long des tiges pilaires, leur donnant ainsi un aspect pierreux d’où son nom. Ces nodules peuvent s’observer au niveau des cheveux, de la barbe, de la moustache, des poils axillaires et des poils pubiens.
Cette infection est le plus souvent rencontrée dans les pays tempérés ou tropicaux (Amérique du Sud, Afrique, Europe) mais quelques cas ont été décrits en Scandinavie[15]. La piedra blanche des cheveux habituellement due à T. ovoides est devenue rare dans les pays dont les conditions d’hygiène sont correctes [9]. Cependant, la piedra blanche des poils pubiens, qui est essentiellement due à T. inkin, est encore fréquemment rencontrée [13, 16].
Le diagnostic de la piedra blanche est clinique et mycologique. L’examen direct d’un nodule dans un réactif dissociant (potasse 30 %, solution de noir chlorazol) permet de mettre en évidence des filaments septés, des arthrospores et des blastospores. L’identification de Trichosporon se fera après culture sur milieu de culture fongique classique additionné d’antibiotiques.
Lésions cutanées
Les lésions cutanées à type d’intertrigo inguinocruraux et périanaux ont été décrits mais la responsabilité des Trichosporon spp. dans ces infections est encore très mal documentée, ces champignons faisant partie de la flore cutanée normale [12]. De même, leur responsabilité dans la survenue d’onychomycose n’est pas non plus établie [17].
Pneumonies d’hypersensibilité
Exclusivement au Japon, certains Trichosporon spp. ont été identifiés comme agents responsables de pneumopathies d’hypersensibilité. Trichosporon sp. a pu être isolé de l’environnement de ces patients avec une corrélation entre le sérotype de l’antigène inhalé et celui de la souche isolée [18]. Les patients présentent des anticorps à titre élevé, des tests de provocation positifs avec les antigènes de Trichosporon, et une amélioration à l’arrêt de l’exposition. Les espèces isolées sont T. asahii, T. mucoideset T. ovoides [13, 19].

Trichosporonoses profondes

Ce sont des infections opportunistes qui surviennent essentiellement chez le patient d’hématologie atteint de leucémie aiguë profondément neutropénique. Dans les divers cas de trichosporonose disséminée rapportés dans la littérature, une leucémie aiguë représente la pathologie sous-jacente dans 70 % des cas [13]. Des cas ont été rapportés chez des transplantés d’organe et chez des patients atteints de syndrome de l’immunodéficience humaine (sida) [12]. Les principaux facteurs prédisposant à une trichosporonose disséminée sont la neutropénie et une corticothérapie d’autant plus qu’elles sont importantes et prolongées [12]. Une incidence accrue de trichosporonose a été associée à l’hémochromatose ; l’excès de fer pourrait faciliter la croissance de ce champignon qui possède un récepteur pour un sidérophore [12]. La porte d’entrée de l’infection serait probablement le tractus digestif ou la voie bronchopulmonaire [20] ou encore la présence de matériel étranger intravasculaire.

Traitement

Le traitement de la piedra blanche fait appel à un rasage des poils qui pourra être accompagné de l’application d’un antifongique local tel qu’un antifongique de la famille des imidazolés. Pour ce qui est des trichosporonoses superficielles les antifongiques indiqués sont listés dans le tableau III.

Le genre Geotrichum

Caractères généraux

Les Geotrichum spp. sont des champignons appartenant au phylum Ascomycota, classe des Hémiascomycètes, ordre des Saccharomycétales : famille des Dipodascaceae[21, 22]. Actuellement, trois espèces de Geotrichum ont été décrites comme pathogènes humainsG:. candidum, G. capitatum et G. clavatum [21, 23].

Morphologie

Macroscopiquement indiscernables entre eux, ces champignons se développent sous la forme de colonies blanches souvent cotonneuses avec un mycélium aérien abondant Fig(. 5). Microscopiquement, l’examen des colonies montre des filaments mycéliens hyalins se dissociant en éléments rectangulaires, les arthroconidies.

Caractères physiologiques

L’analyse des caractères microscopiques et physiologiques permet de différencier les différentes espèces. Parfois confondus avecTrichosporon spp., ils s’en distinguent par leur incapacité à assimiler de nombreuses sources de carbone et par l’absence d’uréase [9]. Cependant, ces espèces, et plus particulièrement G. capitatum, ont souvent été identifiées à tort comme des Trichosporon spp. Rendant difficiles les revues bibliographiques. Aujourd’hui encore, le genre Blastoschizomyces, dont fait partie B. capitatus, décrit par Salkin et al., ne fait pas l’unanimité [24]. B. capitatus est identifié par De Hoog et al. comme synonyme de Geotrichum capitatum [21].

Biotope naturel des Geotrichum

Les Geotrichum sont des levures filamenteuses cosmopolites présentes habituellement dans le sol, le fumier, les fruits et les produits laitiers, plus particulièrement les fromages [25]. Chez l’homme, Geotrichum peuvent être isolés surtout du tractus digestif, parfois du tractus respiratoire et de la peau [23, 25].

Géotrichoses superficielles

Le rôle pathogène de Geotrichum spp. dans la survenue d’infections superficielles est encore très mal défini car il est difficile de distinguer une simple colonisation d’une réelle infection [25]. De nombreuses publications, souvent anciennes, rapportent des cas de géotrichoses par simple isolement du champignon d’une expectoration, d’un prélèvement buccal… sans que la responsabilité du champignon dans la pathologie ne soit établie avec certitude. Aujourd’hui, le rôle pathogène de Geotrichum dans la survenue de lésions cutanées superficielles, d’un muguet buccal ou d’une langue noire villeuse n’est absolument pas établi.
Un seul cas d’onychomycose d’un ongle du pouce due à Blastoschizomyces capitatus a été rapporté par D’Antonio en 1999 [26]. De rares cas de kératites ont été décrits, souvent à partir d’une inoculation traumatique [25] .

Géotrichoses profondes

On en distingue deux types :
– Les géotrichoses profondes localisées, très rares, se développant chez le sujet immunocompétant généralement après un traumatisme ayant permis l’inoculation du champignon. Quelques cas sont rapportés dans la littérature : endocardite sur prothèse valvulaire [27, 28], infection articulaire [29], méningite[30], péritonite dont le point de départ était le cathéter de dialyse, et infection cutanée de la main après blessure lors de jardinage [29].
– Les infections disséminées àGeotrichum spp. qui sont extrêmement rares. Les facteurs de risque le plus souvent retrouvés sont une neutropénie prolongée associée ou non à une corticothérapie systémique prolongée. La porte d’entrée de ces infections est généralement digestive, Geotrichum étant un colonisateur fréquent du tube digestif, mais elle peut être respiratoire ou cutanée [25, 31]. Un cas de géotrichose par contamination du cathéter veineux a été décrit [32].

Rhodotoruloses

Les rhodotoruloses sont des affections cosmopolites, rares, dues à des levures roses appartenant au genre Rhodotorula.
Ces levures, parfois isolées de la peau ou des phanères (ongles), des conjonctives, des voies urinaires, digestives, ou respiratoires, sont habituellement commensales, n’entrainant alors aucune lésion particulière. A l’inverse, chez des patients immunodéprimés, ces levures peuvent être impliquées dans des atteintes profondes : septicémies, endocardites, méningites, péritonites, infections oculaires.
Les facteurs déclenchant le plus souvent associés à ces infections sont les matériels implantables souillés (cathéter veineux, …), mais aussi l’antibiothérapie, la neutropénie, le diabète et l’insuffisance rénale.
Pour leur traitement, les Rhodotorula sont sensibles à l’amphotéricine B et à la 5-fluorocytosine [5].

Les cryptocoques

Le genre Cryptococcus est apparenté aux Basidiomycètes, l’espèce la plus pathogène est Cryptococcus neoformans, qui existe sous 3 variétés principales :C neoformans var. grubii (sérotype A), C. neoformans var. neoformans (sérotype D) et C. neoformans var. gattii (sérotypes B et C). Chaque variété diffère sur le plan génétique et épidémiologique, avec des hôtes et des manifestations cliniques différentes. La variéténeoformans, qui est isolée surtout en Europe, est retrouvée dans le sol et les déjections d’oiseaux (fientes de pigeons). La variété grubii, cosmopolite, est la plus fréquemment isolée chez les patients atteints du sida. Elle est retrouvée dans les déjections d’oiseaux, mais aussi sur les troncs d’arbres. Enfin, la variété gattii n’existe que dans les régions tropicales et subtropicales, et son biotope naturel est représenté par les arbres (eucalyptus et amandiers). Cette dernière variété est plus souvent retrouvée chez les patients immunocompétents, et les lésions évoluent habituellement sur un mode chronique (lésions granulomateuses pulmonaires et cérébrales) [37].
Les autres espèces du genre Cryptococcus sont beaucoup plus rarement incriminées en pathologie humaine, et sont responsables de lésions habituellement superficielles (Cryptococcus albidus, Cryptococcus laurentii, Cryptococcus uniguttulatus).

Les Malassezia

Le genre Malassezia regroupe des levures lipophiles, qui vivent habituellement en commensales sur le revêtement cutané. Dans certaines circonstances, elles peuvent exprimer un pouvoir pathogène [38]. Ces levures sont d’aspect globuleux, ellipsoïdal ou cylindrique. Malassezia furfur est l’agent principal du pityriasis versicolor, mais d’autres espèces peuvent également être incriminéesM(. sympodialis, M. globasa, M. restricta, M. pachydermatis). Les Malassezia peuvent être retrouvés au cours d’autres affections dermatologiques pityriasis( capitis, folliculites du tronc, dermites séborrhéiques, …) sans que l’on puisse toujours affirmer leur responsabilité. Des fongémies à Malassezia, souvent associées à la présence d’un cathéter central, sont fréquemment observées chez des enfants prématurés recevant une alimentation parentérale, plus rarement chez des adultes immunodéprimés. Des infections pulmonaires ou neuro-méningées ont également été rapportées [39].

Les Saccharomyces

Le genre Saccharomyces comprend des levures qui sont largement utilisées au cours des réactions de fermentation dans l’industrie agro-alimentaire (pain, vin, bière…). Saccharomyces cerevisiae est le représentant du groupe le mieux connu ; dans le milieu extérieur, on retrouve cette levure dans les fruits et les légumes.Saccharomyces boulardii, très proche de S. cerevisiae et utilisé comme reconstituant de la ore intestinale (sachets d’Ultralevure ®) afin de prévenir les risques de diarrhées sous antibiotiques, a été à l’origine de quelques épisodes de septicémies. Outre la voie orale, la contamination peut se faire par manuportage (souillure des sites d’insertion des cathéters). Les infections à Saccharomyces restent néanmoins rares, affectant surtout les prématurés ou les patients très affaiblis [40].

Les champignons filamenteux

Si les levures demeurent aujourd’hui les champignons les plus fréquemment isolés, une émergence des infections à champignons filamenteux est également observée. Parmi ceux-ci on note des moisissures appartenant aux hyalohyphomycètes comme les Fusarium et les Aspergillus, aux phaeohyphomycètes comme Neoscytalidium dimidiatum (pseudodermatophyte) ou encore aux Zygomycètes…

Le genre Fusarium

Généralités

Le genre Fusarium comprend une quarantaine d’espèces cosmopolites, parmi lesquelles F. solani, F. verticillioides et F. oxysporum sont le plus souvent impliquées en pathologie humaine. La plupart des observations de fusarioses ont été décrites aux États-Unis, au Brésil ou en Europe (France, Italie) [41]. Chez les patients immunocompétents, les Fusarium sont principalement à l’origine de kératites et d’endophtalmies (post-traumatiques), d’onyxis des mains ou des pieds (souvent associé à un périonyxis) et plus rarement de mycétomes. Les Fusarium peuvent également déterminer des endocardites, des péritonites, des arthrites ou des abcès cérébraux. Ils colonisent aussi volontiers les brûlures étendues (dépassant 50 % de la surface corporelle). Les fusarioses sont en extension chez les patients cancéreux. En effet, les Fusarium arrivent en deuxième position des pathogènes fongiques inhabituels, après les Trichosporon. D’autres espèces plus rares de Fusarium sont isolées de lésions profondes, chez les patients neutropéniques : ce sont F. chlamydosporum, F. napiforme, F. proliferatum, F. dimerum et F. (Gibberella) moniliforme. De nouvelles espèces sont également citées de façon plus anecdotique : F. incarnatum, F. lichenicola et F. semitectum [44].

Morphologie

Sur milieu de Sabouraud sans cycloheximide, les colonies de Fusarium, duveteuses ou cotonneuses, sont de couleurs variables (blanche, crème, jaune, rose, rouge, violette ou lilas) selon les espèces. Un pigment peut diffuser dans la gélose. Microscopiquement on note des filaments septés donnant naissance à des conidiophores courts et souvent ramifiés. Ils portent des phialides qui peuvent avoir un ou plusieurs sites de bourgeonnement pour la production de conidies. Le plus souvent les phialides présentent un site de bourgeonnement unique (monophialide) situé à l’extrémité d’un col allongé F(. solani) ou court et trapu (F. oxysporum). Chez d’autres espèces comme F. proliferatum, les phialides présentent plusieurs sites de bourgeonnement (polyphialides).
Les conidies produites par les phialides sont de deux types. On distingue :
– des microconidies : conidies uni- (ou bi) cellulaires, de 4 à 8 µm de long, allongées, ovales ou cylindriques, isolées, solitaires ou groupées, disposées en verticilles et plus rarement en chainettes (F. moniliforme).
– des macroconidies : conidies pluricellulaires à cloisons seulement transversales. Elles mesurent 18 à 80 µm de long, et souvent groupées en paquets. Elles sont fusiformes, courbées, assez pointues aux extrémités, avec une cellule podale formant une sorte de talon plus ou moins visible.

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Table des matières

Première partie : Rappels bibliographiques 
1 Généralités sur les champignons
1.1 Définitions, champignons et mycoses
1.1 Classification des champignons d’intérêt médical
1.1.1 Introduction
1.1.2 Taxonomie
1.1.2.1 Les Mastigomycotina
1.1.2.2 Les Zygomycotina
1.1.2.3 Les Ascomycotina
1.1.2.4 Les Basidiomycotina
1.1.2.5 Les Deuteromycotina
2 Principaux champignons non dermatophytiques et non candidosiques d’intérêt médical
2.1 Les levures
2.1.1 Le genre Trichosporon
2.1.1.1 Caractères généraux
2.1.1.2 Morphologie
2.1.1.3 Biotope naturel des Trichosporon spp.
2.1.1.4 Trichosporonoses superficielles
2.1.1.5 Trichosporonoses profondes
2.1.1.6 Traitement
2.1.2 Le genre Geotrichum
2.1.2.1 Caractères généraux
2.1.2.2 Morphologie
2.1.2.3 Caractères physiologiques
2.1.2.4 Biotope naturel des Geotrichum
2.1.2.5 Géotrichoses superficielles
2.1.2.6 Géotrichoses profondes
2.1.2.7 Traitement
2.1.3 Le genre Rhodotorula
2.1.3.1 Caractères généraux
2.1.3.2 Morphologie
2.1.3.3 Rhodotoruloses
2.1.4 Les cryptocoques
2.1.5 Les Malassezia
2.1.6 Les Saccharomyces
2.2 Les champignons filamenteux
2.2.1 Le genre Fusarium
2.2.1.1 Généralités
2.2.1.2 Morphologie
2.2.1.3 Fusarioses
2.2.1.4 Traitement
2.2.2 Le genre Chrysosporium
2.2.2.1 Caractères généraux
2.2.2.2 Morphologie
2.2.2.3 Clinique
2.2.2.4 Traitement
2.2.3 Genre Neoscytalidium
2.2.3.1 Caractères généraux
2.2.3.2 Morphologie
2.2.3.3 Aspects cliniques traitement
2.2.3.4 Traitement
2.2.4 Les Aspergillus
2.2.5 Autres filamenteux en émergence
2.3 Les champignons dimorphiques
2.3.1 Histoplasma capsulatum var. duboisii
2.3.1.1 Morphologie
2.3.1.2 Clinique
2.3.1.3 Traitement
2.3.2 Les Autres champignons dimorphiques
3 Conduite du diagnostic mycologique
3.1 Généralités
3.2 Démarche diagnostique au laboratoire
3.2.1 Prélèvement
3.2.2 Examen direct
3.2.3 Culture et identification
3.2.4 Interprétation
4 Cadre et période d’étude
4.1 Cadre d’étude
4.2 Période d’étude
5 Matériels et méthodes d’étude
5.1 Population d’étude
5.1.1 Critères d’inclusion
5.1.2 Critères de non inclusion
5.2 Matériels de l’étude
5.2.1 Matériels classiques
5.2.2 Milieux de culture
5.2.3 Réactifs
5.3 Méthodes d’études
5.3.1 Type d’étude
5.3.2 Prélèvement
5.3.3 Examen direct
5.3.4 Culture
5.3.5 Examen des cultures
5.3.6 Identification
5.3.7 Analyse statistiques
6 Résultats et discussion
6.1 Résultats
6.1.1 Caractéristiques de la population
6.1.2 Fréquence d’isolement des champignons non dermatophytiques et non candidosiques
6.1.3 Aspects cliniques rencontrés et champignons isolés
6.1.3.1 Fusarium
6.1.3.2 Trichosporon
6.1.3.3 Chrysosporium
6.1.3.4 Geotrichum
6.1.3.5 Rhodotorula
6.1.3.6 Neoscytalidium
6.1.3.7 Histoplasma
6.2 Discussion

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