Principales étapes de l’évaluation du risque chimique

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Les mélanges et préparations

Ce sont des mélanges de deux substances ou plus, obtenus volontairement pour avoir certaines propriétés souhaitées. Les mélanges peuvent être accidentels ou non voulus, alors que les préparations sont obtenues intentionnellement, par mélange volontaire de différentes substances, présentes en quantités définies (Margossian, 2011).

Les produits chimiques dangereux

On qualifie d’agent chimique dangereux, un produit qui présente un risque pour la santé et la sécurité des travailleurs en raison de ses propriétés physicochimiques (inflammabilité, explosivité) ou toxicologiques (corrosifs, toxique, cancérogène,…) (FRSST, 2013) .Ainsi, on parle de produits dangereux lorsque les substances utilisées ont des effets nuisibles sur la santé de l’homme ou sur l’environnement (Stelleman et Dufresne 2000).

Caractéristiques des produits chimiques

Tous les produits chimiques ne présentent pas le même degré ou le même type de danger. Un même produit, suivant son état physique ou les conditions opératoires, peut s’avérer très toxique ou non dangereux pour la santé. Les différents paramètres qui déterminent la dangerosité d’un produit sont :
– la nature chimique du produit
Autrement dit sa constitution atomique ou moléculaire, la présence ou non de certains groupements particuliers dans la molécule. Par exemple, la présence dans la molécule d’atomes de chlore augmente la toxicité et l’ininflammabilité de la substance (Margossian, 2011);
– l’état physique de la substance
Les molécules gazeuses sont généralement plus petites donc passent plus facilement dans le sang donc sont plus toxiques.
Les liquides pénètrent dans l’organisme par la voie cutanée, par contact avec la peau ou par voie orale, par introduction accidentelle. À l’état très divisé, formant des vésicules, les liquides peuvent pénétrer par la voie pulmonaire. Plus un liquide est volatil, plus il émet des vapeurs et plus il est dangereux.
Les solides sont dangereux surtout à l’état pulvérulent, formant des poussières fines en suspension dans l’air (aérosol) et qui sont absorbées avec l’air respiré (Margossian, 2011);
– la taille des particules
Plus une molécule ou une particule est de petites dimensions, plus elle est dangereuse. Les poussières fines, les aérosols, les fumées, les vapeurs sont généralement plus dangereux que les mêmes produits à l’état massif. Ils pénètrent plus facilement dans l’organisme (Margossian, 2011).
− les conditions opératoires influant sur la dangerosité des produits.
Généralement, l’élévation de la température augmente les risques d’intoxication et d’inflammation. À température élevée, de nombreux produits se décomposent et dégagent des substances volatiles toxiques ou inflammables (les matières plastiques).
L’agitation, la pulvérisation, le séchage par évaporation favorisent les risques en réduisant physiquement les dimensions des produits (Margossian, 2011).

Quelques familles de produits chimiques dangereux

Les produits chimiques dangereux appartiennent à plusieurs familles dont les plus connus sont les acides, les bases, les oxydants, les solvants, les substances CMR. (Dieng, 2014).
Les acides peuvent être irritants voire corrosifs et sont à l’origine de brûlures graves (acide chlorhydrique, acide sulfurique) (Margossian, 2007).
Les bases sont caustiques et agressives conduisant à des brûlures chimiques graves (soude, ammoniaque, chaux) (Margossian, 2010).
Les solvants entrainent généralement des irritations, vertiges, états ébrieux, intoxications aigues. En cas de contact répétés, ils peuvent conduire à des effets sur le système nerveux, le sang, le foie, les reins…Par ailleurs, ils présentent des risques d’incendie et d’explosion (éthanol).
Les oxydants et les détergents sont corrosifs ou toxiques (eau oxygénée, permanganate de potassium) (INRS, 2001).
Les substances cancérogènes C qui peuvent produire le cancer ou en augmenter la fréquence.
Les substances mutagènes M qui peuvent produire des défauts génétiques héréditaires ou en augmenter la fréquence.
Les substances toxiques pour la reproduction R qui peuvent produire ou augmenter la fréquence d’effets indésirables non héréditaires dans la progéniture ou porter atteinte aux fonctions ou capacités reproductives (Margossian, 2007).

Etiquette et fiche de donnée et sécurité

Etiquette

L’étiquette est la première source d’information. Les informations requises pour le nouvel étiquetage (système SGH) sont les suivantes :
 Identification du produit
 Identité du fournisseur
 Pictogrammes ou symboles de danger
 Mentions d’avertissement
 Mentions de danger qui sont l’équivalent des phrases R de l’ancien système
 Mentions de mise en garde (CMB, 2011).

La fiche de données de sécurité FDS

La fiche de données de sécurité (FDS) est le document que le fournisseur d’une substance ou d’un mélange remet au destinataire pour l’informer sur les dangers et les propriétés du produit, ses risques pour la santé humaine et l’environnement, les mesures de protection à prendre et les conditions d’utilisation (Menard, 2011). La FDS est datée et son contenu type se décompose en 16 rubriques obligatoires que sont (Mardirossian, 2012) :
1. Identification de la substance/préparation et de la société/l’entreprise ;
2. Composition/informations sur les composants ;
3. Identification des dangers ;
4. Premiers secours ;
5. Mesures de lutte contre l’incendie ;
6. Mesures à prendre en cas se dispersion accidentelle ;
7. Manipulation et stockage ;
8. Contrôle de l’exposition/protection individuelle ;
9. Propriétés physiques et chimiques ;
10. Stabilité et réactivité ;
11. Informations toxicologiques ;
12. Informations écologiques ;
13. Considérations relatives à l’élimination ;
14. Informations relatives à l’élimination ;
15. Informations réglementaires ;
16. Autres informations.

Risque chimique

Définition

Le risque est probabilité d’un dommage dans les conditions d’utilisation et/ou d’exposition. Le risque se caractérise habituellement par une probabilité et une gravité (Réseau inter CHU, 2007). Le risque chimique est l’ensemble des situations dangereuses ayant pour origine des produits chimiques. Toute substance ou préparation chimique, pure ou mélangée, qui entre en contact avec le corps humain, peut perturber le fonctionnement de ce dernier, et conduire à l’apparition de troubles physiologiques plus ou moins graves.
L’homme qui manipule de près ou de loin des produits chimiques ou se trouve en contact avec ces derniers est donc exposé à des risques chimiques divers et variés (Margossian, 2007).
Le risque chimique est lié :
– aux propriétés physico-chimiques des produits qui peuvent être à l’origine d’incendies, d’explosion etc.;
– aux propriétés toxiques des agents, dans la majorité des cas à des interactions entre le produit et les constituants cellulaires.
Les effets néfastes peuvent être immédiats (brûlures) ou différés (cancer, mutagenèse…) (Pelnier et coll, 1999).

Types de risque chimique

On distingue quatre (4) grandes familles de risques chimiques liés aux propriétés physicochimiques et toxicologiques des produits.

le risque d’intoxication

Il y a risque d’intoxication chaque fois qu’un produit dangereux pénètre dans l’organisme, crée des dysfonctionnements de certains organes et perturbe le fonctionnement normal de l’organisme.
Les produits chimiques pénètrent dans les organismes par les voies suivantes :
– la voie respiratoire : les produits pénètrent par le nez et par la bouche, puis à travers les bronches atteignent les poumons ; arrivés au niveau des alvéoles pulmonaires, ils passent dans le sang qui les véhicule vers les différents organes ;
– la voie cutanée : les produits chimiques se déposent sur la peau et à travers les pores de l’épiderme, atteignent les capillaires sanguins du derme et passent dans le sang ;
– la voie orale ou buccale : les produits sont avalés et à travers l’oesophage, atteignent l’estomac puis les intestins, traversent les parois de ces derniers et passent dans le sang (Margossian, 2011).
– La voie oculaire : responsable d’effets locaux (Fombeno, 2009).
Une fois dans le sang et dans certains organes, les produits chimiques peuvent :
– soit se fixer en l’état dans les tissus et les organes et perturber leur fonctionnement, voire les tuer en détruisant les cellules ;
– soit subir des transformations biochimiques appelées métabolismes, sous l’influence des différentes enzymes secrétées par les glandes, et ce sont les métabolites, substances obtenues après transformations du produit initial, qui se fixent sur les organes et les tissus et qui perturbent leur fonctionnement.
L’intoxication se manifeste de deux façons différentes :
 les intoxications accidentelles qui s’expliquent par une absorption massive et brutale de grandes quantités de produits généralement agressifs, se traduisant par des attaques oculaires, cutanées et des muqueuses pulmonaires et digestives.
 les intoxications chroniques qui se manifestent sous la forme de pathologies ou de maladies professionnelles qui s’expliquent par une pénétration en profondeur des produits toxiques (Margossian, 2011). Elles surviennent après plusieurs jours, mois ou années d’absorptions quotidiennes de petites quantités de substances toxiques ou nocives (Margossian, 2007)

Risque d’incendie-explosion

De très nombreux produits chimiques et matériaux divers, dits combustibles (ou encore inflammables) se combinent à l’oxygène suivant des réactions exothermiques, c’est-à-dire dégageant de grandes quantités de chaleur. Ce sont des réactions d’oxydation ou de combustion nécessitant la présence d’oxygène libre (l’air) ou combiné (oxydants). Ces réactions sont fortement exothermiques (Margossian, 2007). A la différence de l’incendie, l’explosion est une combustion quasiment instantanée. Elle provoque un effet de souffle accompagné de flammes et de chaleur (INRS, 2011(a)).

Les réactions dangereuses

De nombreux produits chimiques ont tendance à réagir ensemble pour former des substances dangereuses, toxiques ou inflammables. Il s’agit essentiellement des phénomènes accidentels survenant lors de la mise en contact de substances dites incompatibles (Voir tableau des incompatibilités chimiques et règles de stockage en annexe).
Comme réactions chimiques dangereuses, on distingue :
– les réactions exothermiques caractérisées par un important dégagement de chaleur ;
– les réactions avec dégagement de substances dangereuses : toxiques, nocives, corrosives, irritantes, sensibilisantes, inflammables, explosibles.

Risques de pollution

Les produits chimiques agissent sur l’environnement suivant :
− Leur action biocide : agression et intoxication des organismes vivants, faune et flore ;
− Leur action sur le monde minéral par des attaques, corrosions et érosion ;
− Leur action destructrice sur l’ensemble de l’environnement par le caractère destructeur des incendies et explosions dus aux produits inflammables et explosifs.
Les différents produits chimiques dangereux pour l’environnement sont appelés polluants ; ils créent des nuisances et de la pollution, principal agent de la détérioration de la nature.

Evaluation du risque chimique

L’évaluation du risque est le processus d’analyse du danger chimique et de la situation de travail permettant d’estimer le risque et de la comparer à un critère d’aide à la décision (FRSST pays de la Loire, 2013).
L’évaluation des risques chimiques peut être conduite :
– de manière quantitative, par la mesure des niveaux d’exposition aux agents chimiques dans divers milieux (atmosphère, milieux biologiques),
– de manière semi-quantitative par l’estimation de niveaux de risque en fonction des conditions d’exposition.
Bien que moins précise et ne constituant pas la méthode d’évaluation de référence pour les agents chimiques dangereux et les agents CMR de catégorie 1 et 2 (évaluation quantitative obligatoire), nous utiliserons une méthode semi-quantitative, basée sur le calcul d’indices de risque. Ce type de méthode présente en effet l’avantage d’une simplicité d’utilisation et permet une évaluation plus exhaustive de l’exposition aux très nombreux produits chimiques utilisés en laboratoire ou en milieu hospitalier. De plus, elle simplifie l’inventaire des agents chimiques dangereux qui peuvent exister dans un établissement en l’état ou au sein d’une préparation chimique (Réseau inter CHU, 2007).

Principales étapes de l’évaluation du risque chimique

L’évaluation du risque chimique se fait généralement selon les trois (3) étapes suivantes :
 Identification, caractérisation et hiérarchisation des dangers :
L’identification consiste à recenser l’ensemble des agents chimiques utilisés au sein de l’établissement, qu’ils soient sous forme gazeuse, solide (poudres…) ou liquides (solvants, désinfectants,…).
Dans la caractérisation des dangers des produits chimiques, on utilise les phrases de risque (phrases R) comme principales sources d’informations car elles sont facilement accessibles et permettent la caractérisation des dangers physico-chimiques, environnementaux et toxicologiques. Comme source d’information on utilise les FDS et les fiches toxicologiques diffusées par l’INRS (Institut National de Recherche et Sécurité http://www.inrs.fr)
La caractérisation des dangers vise à identifier non seulement la nature du danger (physico-chimique, toxicologique, environnemental), le type d’effet redouté (effet local, effet général, effet CMR) mais également les voies de pénétration préférentielles des substances dans l’organisme.
 Evaluation de l’exposition du personnel :
L’exposition des personnels aux agents chimiques dangereux est caractérisée par la prise en compte de divers facteurs permettant d’en estimer l’intensité (de manière semi-quantitative).
La méthode prend en compte deux types de variables : l’intensité de l’exposition et l’efficacité des moyens de protection utilisés en fonction des différentes voies d’absorption des produits.
 Calcul des indices de risques :
Pour chaque type de danger, l’estimation du niveau de risque (sous la forme d’un indice) prend en compte le niveau de danger du produit, l’intensité de l’exposition et l’efficacité des moyens de protection en rapport avec la voie d’absorption du produit.
A partir de ces indices de risques, doivent pouvoir être définis trois niveaux de risque :
– niveau de risque faible,
– niveau de risque intermédiaire, acceptable sous réserve de précautions appropriées,
– niveau de risque élevé (priorités d’action).
Les situations de travail associés à un niveau de risque élevé devraient faire l’objet de propositions rapides de prévention / protection (Réseau inter CHU, 2007). .

Présentation de la méthode d’évaluation du risque chimique

Caractérisation et hiérarchisation des dangers

L’algorithme des dangers toxicologiques présenté dans les 2 tableaux ci-dessous est défini à partir des phrases R des FDS. Il permet de classer les produits en fonction de leurs effets sur la santé, de leurs voies de pénétration dans l’organisme mais aussi en fonction de la gravité de ces effets (Réseau inter CHU, 2007). .

Evaluation de l’exposition des individus

Les critères d’estimation de l’exposition utilisés dans cette méthode semi-quantitative d’évaluation sont: les fréquences de manipulation, les quantités utilisées et l’utilisation (ou port) et efficacité des équipements de protection des voies respiratoire, cutanée et oculaire.
Certaines de ces variables (fréquence de la tâche et quantité de produit utilisé) sont utilisées dans tous les cas, les variables spécifiques d’une voie de pénétration (équipements de protection) ne sont prises en compte que si le produit utilisé possède un danger par ces voies de pénétration.
Un indice d’exposition (IE) est calculé à partir des niveaux de fréquence et de quantité selon la formule : IE = 0,1 × niveau de fréquence × niveau de la quantité.
Si le calcul donne la valeur 0,9 l’IE est considéré comme égal à 1. De ce fait, l’indice d’exposition varie entre 0,1 (exposition très faible) et 1 (exposition maximale).

Prévention des risques chimiques

La prévention des risques chimiques, c’est l’ensemble des mesures qui suppriment ou éventuellement atténuent les risques dus aux produits chimiques présents (Margossian, 2011)
Les actions à mettre en place sont de nature organisationnelle, technique, et humaine.
Elles doivent être :
– adaptées aux dangers et aux risques ;
– Communiquées aux salariés et bien acceptées ;
– Régulièrement suivies et adaptées aux changements de situation ;
– Conformes à la réglementation (Aussel et coll, 2013).

Mesures organisationnelles

Organisation du travail

Un inventaire des produits manipulés, des opérations effectuées et des matériels et équipements utilisés doit être établi et mis à jour régulièrement dans le but de gérer le plus rationnellement possible l’activité du laboratoire et de choisir les matériaux et matériels appropriés pour éviter l’incendie et sa propagation et pour résister à l’action des produits chimiques (INRS, 2005).

Substitution

La substitution d’un agent chimique dangereux consiste à remplacer cet agent par une substance, un mélange ou un procédé qui, dans ses conditions d’emploi, n’est pas ou est moins dangereux pour la santé ou la sécurité des travailleurs. C’est un axe prioritaire en matière de prévention des risques professionnels car elle permet de supprimer l’exposition à l’agent dangereux considéré (www.substitution-cmr.fr consulté le 13/03/16).

Ordre et propreté

Un laboratoire doit être un lieu rangé, propre et salubre. On veillera notamment à ne pas encombrer les couloirs, les paillasses et sorbonne. Les issues de secours resteront en permanence libres et les portes coupe-feu fermées (INRS, 2005).

Hygiène

Un laboratoire étant un lieu où sont présents un grand nombre de produits toxiques, y manger ou boire présente un risque d’intoxication.
Pour éviter des confusions pouvant avoir des conséquences dramatiques il est interdit :
– de mettre des produits dangereux ou toxiques dans des récipients habituellement réservés à l’usage alimentaire ;
– de mettre des produits alimentaires dans des récipients réservés aux travaux de chimie ou ayant contenu des produits dangereux ou toxiques.
Pour les mêmes raisons d’hygiène, le lavage des mains sera fréquent et systématique avant de manger, boire. De plus, la possibilité de se laver les mains en cas de contact cutané avec un produit est impérative. L’accès à un poste d’eau potable devra être assuré.
Fumer dans un laboratoire quel qu’il soit est à proscrire et des affiches devront le rappeler (INRS, 2005).

Mesures techniques

La protection collective

Un laboratoire dans lequel on effectue des opérations avec des produits dégageant des vapeurs ou des gaz doivent être équipé d’un système de ventilation permettant de les capter pour maintenir l’atmosphère salubre en permanence.
Lorsqu’on effectue des opérations sur des produits dangereux gazeux ou volatils ou des réactions qui donnent naissance à de tels produits, l’usage d’une sorbonne est indispensable. Il s’agit d’une enceinte maintenue en dépression par un ventilateur qui aspire les gaz et vapeurs dégagés à l’intérieur, elle est équipée d’une paroi ouvrante réglable en hauteur, maintenue fermée au cours de l’opération chimique (INRS, 2005).

Discussion

Notre étude s’est déroulée dans la période de Janvier à Mars 2016 au laboratoire de contrôle qualité de VALDAFRIQUE (laboratoire Canonne) de Rufisque. Nous avons mis en application une méthode d’évaluation du risque chimique adaptée aux laboratoires. Pour ce faire, nous avons procédé à un inventaire des produits chimiques présents au laboratoire, à une évaluation de l’exposition aux produits, à l’évaluation des moyens de protection disponible et des risques existants.
Les produits chimiques sont stockés au laboratoire dans un placard. On y retrouve 29 produits dont 5 acides, 4 bases, 2 oxydants, 3 solvants et 15 produits divers. Les quantités stockées sont relativement élevées pour certains produits. En effet, le laboratoire dispose de 20L d’éthanol, 5L d’acide acétique, 2 kg de d’hydroxyde de sodium, 5L d’ammoniaque. Nous remarquons que les règles de stockage ne sont pas respectées car tous les produits sont stockés au même endroit. Pour éviter tous risques d’interaction, les produits chimiques présentant des incompatibilités de doivent être stockés à une distance suffisante les uns des autres. Par exemple les produits inflammables doivent être séparés des produits explosifs.
En terme de fréquence, les produits les plus utilisés (tous les jours) sont l’acide nitrique, l’acide chlorhydrique, l’EDTA , l’acide sulfurique , l’hydroxyde de sodium , l’eau de javel, l’éther , l’éthanol , la thiourée, le thiosulfate de sodium, le nitrate d’argent, le sodium métabisulfite, le thiocyanate d’ammonium et le sulfate ferrique d’ammonium .
Concernant les dangers potentiels des produits, on note que presque tous les acides et les bases retrouvés peuvent provoquer de graves brûlures. Parmi les oxydants, on a un irritant qui est l’eau de javel. L’effet respiratoire de l’eau de javel est lié à la possibilité de dégagement de chlore gazeux (mélange avec un acide) provoquant un oedème pulmonaire (INRS, 2006(a)).
Parmi les solvants utilisés au laboratoire, un seul est un cancérogène suspecté. Il s’agit du chloroforme. Il est classé cancérogène catégorie 2 par le CIRC. En effet, chez la souris, plusieurs études ont montré une incidence élevée de tumeurs hépatiques et rénales après administration de chloroforme. C’est un produit qui traverse la barrière placentaire ; il est essentiellement embryotoxique, mais son potentiel tératogène parait par contre faible. Il est également nocif en cas d’ingestion car l’intoxication aigüe se traduit par un coma d’apparition rapide parfois associé à une dépression respiratoire et un collapsus cardiovasculaire. Par inhalation, une anesthésie est obtenue pour une concentration de 1 à 2 % (INRS, 2006 (b)).
L’éthanol est un liquide très inflammable avec un point éclair en coupelle fermée égale à 13° C. Les vapeurs peuvent former des mélanges explosifs avec l’air dans les limites de 3,3 à 19% en volume (INRS, 2011(b)). L’éther est également extrêmement inflammable (point d’éclair en coupelle fermée : – 45 °C) ; ces vapeurs peuvent former des mélanges explosifs avec l’air dans les limites de 1,7 à 48 % en volume. Il est susceptible de provoquer des incendies par accumulation de charges électrostatiques (INRS, 2007).
Le nitrate de plomb, l’oxyde de plomb, l’acétate de plomb sont des dérivés du plomb jugés reprotoxiques. On admet que des intoxications aiguës ou subaiguës liées à de fortes expositions professionnelles peuvent entraîner un dysfonctionnement ovulatoire (avec stérilité), des avortements, une prématurité ainsi qu’une augmentation de la mortalité et de la morbidité postnatales (INRS, 2006(c)).
La thiourée est à la fois un cancérogène suspecté et reprotoxique.
Le thioacétamide est un cancérogène confirmé. Des études chez deux espèces de rongeurs ont révélé que l’exposition orale au thioacétamide a provoqué des tumeurs sur deux sites de tissus différents. De plus, l’administration alimentaire du thioacétamide a provoqué le cancer du foie chez les souris des deux sexes et des tumeurs de la voie biliaire chez les rats des deux sexes (IARC, 1974). Une étude complémentaire a permis de constater que le thioacétamide administré dans le régime alimentaire des rats mâles a également provoqué le cancer du foie (carcinome hépatocellulaire et adénocarcinome papillaire) (Kuroda et coll, 1987).
Les produits les plus dangereux pour l’environnement sont le thioacétamide, les 3 dérivés du plomb, la thiourée, le nitrate d’argent, le thiocyanate d’ammonium et le sulfate de cuivre.
Parmi les vingt neuf (29) produits recensés, il ya 19 produits chimiques présentant une toxicité locale.
Les produits du niveau 3 (les plus dangereux) pour les voies respiratoire, cutanée et oculaire sont : l’acide nitrique, l’acide acétique, l’acide sulfurique, l’hydroxyde de sodium, l’hydroxyde de potassium et le sodium métabisulfite. En effet, les acides peuvent être irritant voire corrosifs et peuvent être à l’origine de brûlures graves. Les bases sont caustiques et agressives conduisant à des brulures chimiques graves (Margossian, 2010).
Dix huit (18) produits présentent une toxicité systémique non CMR parmi lesquels cinq produits sont du niveau 3 pour les différentes voies de pénétration : le chloroforme, l’acétate de plomb, le nitrate de plomb, l’oxyde de plomb et le thiocyanate d’ammonium.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : Revue de la littérature
I. Produits chimiques dangereux
I.1. Définitions
I.2. Caractéristiques des produits chimiques dangereux
I.3.Familles des produits chimiques dangereux
I.4. Classification et pictogrammes
I.5. Etiquettes et fiche de données et sécurité
II. Risque chimique
II.1. Définition
II.2. Types de risques chimique
III. Evaluation du risque chimique
III.1. Principales étapes de l’évaluation du risque chimique
III.2. Présentation de la méthode d’évaluation du risque chimique
IV. Prévention
IV.1. Mesures organisationnelles
IV.2. Mesures techniques
DEUXIEME PARTIE : Notre travail
I.Objectifs
II. Cadre et lieu d’étude
III. Méthodologie
IV. Résultats
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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