PREVALENCE DES STREPTOCOQUES DU GROUPE B DANS LES PRELEVEMENTS GENITAUX

Caractères biochimiques

    Les streptocoques du groupe B présentent les caractères biochimiques suivants :
 Absence de catalase : Ce caractère permet de faire le diagnostic différentiel entre Streptococcus, Staphylococcus et Micrococcus.
 Les streptocoques de groupe B sont dépourvus d’oxydase
 Sensibilité à l’optochine : les streptocoques résistent à l’optochine sauf les pneumocoques.
 Hydrolyse de l’esculine : L’esculine est un glucoside dérivé de la coumarine qui n’est pas hydrolysé par les streptocoques du groupe B.
 Le streptocoque du groupe B possède une Leucine aminopeptidase (LAP) alors qu’elle est dépourvue pyrrolidonylarylamidase.
 Les streptocoques de groupe B sont Hippurate (+)
 CAMP test (+) : il contribue à l’identification du SGB et doit son nom aux chercheurs qui ont mis au point la technique (Christie-Atkins-MunchPetersen)
 Principe : le SGB donne sur gélose au sang des colonies entourées de zones d’hémolyse étroites à bords flous. Cette hydrolyse est, seulement pour les hématies de moutons, exaltée par la présence d’une toxine staphylococcique.
 Lecture : un CAMP test+ se traduit par la présence d’un croissant d’hémolyse franche à bords nets entre le disque et la strie du streptocoque ou dans la zone d’insertion des 2 stries.

EPIDEMIOLOGIE

     L’incidence des infections néonatales à SGB est faible, estimée à 2 à 4 pour mille naissances pour les infections précoces, et 1 pour mille pour les infections tardives. Chez les femmes dans la période du post-partum, on estime que :
 15 à 25 % des infections fébriles sont causées par ce germe. Le portage vaginal atteint 20 à 40 % des femmes enceintes, de façon intermittente ou continue et en quantité habituellement faible.
 L’infection est transmise à l’enfant presque toujours directement lors de l’accouchement. Près de 60% des nouveau-nés de mères porteuses de SGB sont colonisés, mais seulement un faible nombre fera une infection cliniquement apparente.
La transmission manuportée par le personnel soignant dans les maternités est possible, mais reste rare (5%). Par contre, ce mode de transmission est la règle lors des infections opportunistes de l’immunodéprimé [25].

Examen à l’état frais

     A partir de la suspension dans le tube à hémolyse réalisé lors du prélèvement, on dépose une goutte de la suspension entre lame et lamelle qu’on observe ensuite au microscope optique au grossissement 40X. L’état frais permet d’apprécier :
 La présence des germes et leur mobilité.
 Le nombre de leucocytes / champ microscopique.
 La présence des cellules épithéliales et hématies.
 La présence des parasites (Trichomonas et levures).

Caractéristiques épidémiologiques de la population étudiée

      Au cours de notre étude, nous avons reçu 1193 femmes dont 49 étaient porteuses du streptocoque du groupe B soit un taux de portage de 4.10%. Ce taux est inférieur à celui trouvé par Defez M. et al (7.6%) chez 157 femmes enceintes à paris en 2016 [47. Ahlam B. et al [48] ont trouvé un taux supérieur qui est égal à 20.2% en 2016, de même Jerbi M. [49] avait obtenu un taux de portage supérieur (12.92%) en 2007. Nos valeurs se rapprochent de ceux enregistrées par Chhuy T. et al, [50] 6.9% de portage obtenus chez 1674 femmes enceintes en 2005 à paris. Ces valeurs obtenues doivent faire appliquer les recommandations de l’ANAES (agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé) qui recommande un dépistage à la fin de la grossesse entre 34 et 38 semaines d’aménorrhées [51]. Dans notre travail, la moyenne d’âge de notre population d’étude était de 33.08% avec des extrêmes de 3 et 75 ans avec une majorité des patientes pour les tranches d’âge 30-40 ans (49.0%) et 18-30ans (24,5%). Cette prédominance des patientes de ces tranches d’âge peut s’expliquer par le fait que le SGB est surtout retrouvé chez les femmes en âge de procréer. Nos résultats sont presque similaires à ceux obtenus par Anane et al en Tunisie en 2010 (32.47 ans) [52] et Ahlam B. (30.1 ans) [48]. Notre tranche d’âge la plus représentée était légèrement supérieure à celle obtenue par Kwatra G. et al et par Cissé M. au centre de santé Nabil Choucair en 2014 [51, 53]. Dans notre population d’étude, la majorité des patientes était des multipares (58.7%) contre 23.3% de primipares et 13% de nullipares. Ce résultat s’approche de celui obtenu par Chhuy T. et al en 2005 (parité moyenne = 2.12) [50]. Selon Aujard Y. [21], la colonisation par le SGB est variable avec la parité. Elle est plus fréquente chez les femmes paucipares. L’étude réalisée par Yow et al au Texas [32] décrit que le risque de portage augmenterait chez les nullipares par rapport aux multipares. Nous avons eu une majorité de primigestes (29.9%) dans notre étude, résultat se rapprochant de celui trouvé par Cissé M. (32.46%) [51]. Par contre Collins et al [54] ont obtenu une majorité chez les femmes ayant au moins 3 grossesses.

Les macrolides

     Les souches de SGB isolées étaient plus sensibles à l’érythromycine (36.4%), sensibilité intermédiaire (25%), seulement 38.6% de cas de résistance. Nos valeurs se rapprochent de celles données par la littérature, 25% à 32% de résistance à l’érythromycine au cours des 20 dernières années [48]. Par contre, elles étaient résistantes à la lincomycine (53.3%) et à la pristinamycine (76.6%), résultat différent de ceux rapportés (aucune résistance à la pristinamycine) [59; 60]. Selon les recommandations du CDC, les macrolides doivent être utilisés pour la prévention des infections néonatales à SGB chez les patientes allergiques aux béta-lactamines [61].

Autres antibiotiques

      Nous avons noté un taux de SGB de sensibilité intermédiaire à la ciprofloxacine (85%) contrairement à la lévofloxacine pour qui les souches étaient sensibles (75% de sensibilité), 92.1% de résistance à la norfloxacine a été constaté. Dans notre travail, un total de 9% de résistance à la vancomycine a été noté qui demeure un taux élevé vis-à-vis d’un antibiotique à large spectre tel que la vancomycine. En effet cette dernière est systématiquement recommandée chez les femmes allergiques à la pénicilline et pour qui, l’épreuve de sensibilité à la clindamycine et à l’érythromycine n’a pas été réalisée [62].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I.DEFINITION
II.CLASSIFICATION
III.CARACTERES BACTERIOLOGIQUES
III.1 Caractères morphologiques
III.2 Caractères culturaux
III.3. Caractères biochimiques
III.4 Caractères antigéniques
III.5 Facteurs de virulence
IV. EPIDEMIOLOGIE
IV.1 Habitat
IV.2 Mode de transmission
V.POUVOIR PATHOGENE CHEZ LE NOUVEAU-NE
V.1 Physiopathologie
VI. SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES
VI.1 Sensibilité naturelle de la souche
VI.2 Principales résistances acquises
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.CONTEXTE ET JUSTIFICATIFS DE L’ETUDE
II. OBJECTIFS
III. CADRE ET PERIODE DE L’ETUDE
III.1. Présentation de l’hôpital de Fann
III.2 Laboratoire de Bactériologie -Virologie
III.2.1. Organisation
III.2.2. Ressources Humaines
IV MATERIELS ET METHODES
IV.1 Type et période d’étude
IV.2 Population d’étude
IV.2.1 Critères d’inclusion
IV.2.2 Critères de non inclusion
IV.3 Matériels et réactifs
IV.3.1 Matériels
IV.3.1.1 Matériels de prélèvement
IV.3.1.2 Matériels de laboratoire
IV.3.2 Réactifs
IV.3.3. Milieux de culture
IV.3.4 Réactifs d’identification
IV.3.5 Disques d’antibiogramme
IV.3.5.1 Les bétalactamines
IV.3.5.2 Les aminosides
IV.3.5.3 Les sulfamides et associés
IV.3.5.4 Les quinolones et fluoroquinolones
IV.3.5.5 Les macrolides et apparentés
IV.3.5.6 Les glycopeptides
IV.3.5.7 Autres
IV.4 Méthodes de prélèvement
IV.4.1 Prélèvement vaginal
IV.4.2 Traitement des produits pathologiques
IV.4.2.1 Examen à l’état frais
IV4.2.2 Coloration de Gram
IV.4.2.3. Culture
IV.4.2.4. Identification
IV.4.2.5. L’antibiogramme
IV.4.3 Recueil des données
IV.4.4. Exploitation des données
IV.4.5 Les variables recueillies
V. RESULTATS
V.1 Résultats globaux : caractéristiques épidémiologiques
V.1.1 Fréquence
V.1.2 Répartition des souches de SGB selon l’année
V.1.3 Répartition selon l’âge
V.1.3.1 Age moyen
V.1.3.2 Répartition selon les tranches d’âge
V.1.4 Répartition selon le statut
V.1.5 Antécédents
V.1.5.1 Gestité
V.1.5.2 Parité
V.2 Résultats analytiques
V.2.1 Résultats de l’examen macroscopique
V.2.1.1 Aspect du col
V.2.1.2 Le pH
V.2.1.3 Aspect des leucorrhées
V.2.2 Résultats de l’examen microscopique
V.2.2.1 Aspect du streptocoque du groupe B après coloration de Gram
V.2.2.2 Autres germes associés
V.2.3 Sensibilité aux antibiotiques
V.2.3.1 Sensibilité aux bêtalactamines
V.2.3.2 Sensibilité aux aminosides
V.2.3.3 Sensibilité des souches aux macrolides, lincosamides, streptogramines
V.2.3.4 Sensibilité des souches aux quinolones
V.2.3.5 Sensibilité des souches à la vancomycine
V.2.3.6 Sensibilité des souches aux autres antibiotiques
VI. DISCUSSION
VI.1 Caractéristiques épidémiologiques de la population étudiée
VI.2 Résultats analytiques
VI.3 Sensibilité aux Antibiotiques
VI.3.1 Aspects généraux de la sensibilité aux antibiotiques
VI.3.2 les béta-lactamines
VI.3.3 Les aminosides
VI.3.4 Les macrolides
VI.3.5 Autres antibiotiques
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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