Prévalence de la consommation de substances psycho-actives chez les étudiants en médecine

Les substances psychoactives

   D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, une substance psychoactive est une substance qui, lorsqu’elle est ingérée ou administrée, altère les processus mentaux comme les fonctions cognitives ou l’affect. (7) En 1957, J Delay et P Deniker (8) ont classé ces substances psychoactives en trois catégories :
– Psycholeptiques ou sédatifs, qui comprennent :
o Les hypnotiques : barbituriques, non barbituriques.
o Les neuroleptiques : phénothiaziniques…
o Les tranquillisants : anxiolytiques, benzodiazépines, antiépileptiques.
– Psychoanaleptiques ou stimulants :
o Les thymoanaleptiques, stimulants de l’humeur : antidépresseurs.
o Les nooanaleptiques stimulants de la vigilance : amphétaminiques, khat, anorexigènes.
o Les stimulants : tabac, caféine.
– Psychodysleptiques ou hallucinogènes :
o Hallucinogènes ou onirogènes : mescaline, kétamine
o Délirogènes : LSD
o Stupéfiants : morphine, héroïne, opium
o Alcool et ses dérivés.
En 1992, la classification de Pelicier et Thuillier(9) tente de moderniser et classifier celle de Delay et Deniker, en classant les SPA en trois groupes : dépresseurs, stimulants, et perturbateurs du système nerveux central. Elle apporte quelques modifications. En effet, elle classe les morphiniques, naturels ou semi synthétiques tels que l’héroïne, la morphine, l’opium, la codéine ; ou de synthèse tels que les antalgiques ou les traitements de substitution des opiacés parmi les dépresseurs du système nerveux central. Les cocaïniques tels que le chlorhydrate de cocaïne, le sulfate de cocaïne, font partie des stimulants. Le cannabis, le LSD, le datura, la mescaline, mais aussi les nouveaux dysleptiques : ecstasy, GHB, kétamine notamment font partie des psychodysleptiques.

Les modes de consommation des substances psychoactives

   Classiquement, on définit l’usage simple, l’usage à risque et l’addiction (10).
 L’usage simple est une consommation ponctuelle ou régulière qui n’induit pas de dommage aux niveaux somatique, psychoaffectif et/ou social. L’individu fait un usage récréatif et sporadique de la substance.
 L’usage à risque concerne une consommation apparemment socialement réglée mais susceptible d’entraîner des dommages. Il existe deux catégories de risque :
– risque situationnel : conduite d’automobile, de motos, de scooters, de machines, et également la grossesse.
– risque quantitatif correspondant à la consommation de quantités excessives de substances psychoactives.
L’individu fait un usage intensif, soutenu et en augmentation de la substance, par la fréquence, la quantité, et la motivation à la consommation. Les problèmes liés à l’usage commencent à apparaître mais ne suscitent pas de tentative d’abstinence.
 L’addiction se caractérise par la concrétisation des dommages liés à la prise de risques, par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement visant à produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise interne, et par la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. L’individu perd le contrôle de sa consommation et devient dépendant. Les substances initialement consommées par plaisir le sont désormais par besoin. Actuellement, il existe deux classifications internationales concernant ces maladies psychiatriques : la CIM 10 (Classification internationale des maladies et des problèmes de santé connexes de l’OMS 10ème révision) dont la onzième révision est en cours d’élaboration ; et le DSM V (Manuel diagnostic des maladies mentales de l’association des psychiatres américains).
– La CIM 10 (11) (Annexe 1) distingue ainsi : L’usage nocif, qui correspond à un mode de consommation d’une substance psychoactive qui est préjudiciable à la santé. Les complications peuvent être physiques ou psychiques. La dépendance, qui consiste en un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance psycho active spécifique ou d’une catégorie de substances entraîne un désinvestissement progressif vis à vis des autres activités. La caractéristique essentielle du syndrome de dépendance correspond à un désir, souvent puissant, parfois compulsif, de consommer une substance psychoactive.
– Le DSM V combine en un seul diagnostic de trouble d’utilisation des substances les diagnostics d’abus de substance et de dépendance à une substance que l’on retrouvait également dans le DSM IV (12). Pour chaque substance, il décrit des critères pour l’intoxication, le sevrage et les troubles induits par la substance. (13)

Le cursus des études de médecine

   Les études de médecine ont été réorganisées à plusieurs reprises au rythme des réformes. Un rappel de la terminologie des années de médecine s’avère nécessaire. Ainsi la Première Année Commune des Etudes de Santé (PACES) a vu le jour en 2010, par arrêté préfectoral de 2009 (16). Le diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM) est créé pour marquer la fin du premier cycle, et le diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM) clôture, lui, la fin du deuxième cycle (Figure 2). Puis, après le concours de l’examen classant national, les étudiants effectuent le troisième cycle des études médicales qui dure trois ans pour les internes de médecine générale, et cinq ans pour les internes de spécialités.

Auto-évaluation et devenir de la consommation

   81,5% des étudiants (6706) évaluaient leur consommation comme raisonnable. 6,4% (529) la jugeaient excessive et les autres étudiants consommateurs n’avaient pas d’avis (12,1%, 993). Aussi, 74% (6113) des étudiants déclaraient ne pas être en demande d’arrêt de leur consommation, 14,6% (1208) souhaiteraient retourner à un contrôle de leur consommation. 775 (9,4%) avaient entamé un sevrage. Et 2% (162) avaient déjà tenté d’arrêter leur consommation mais avaient rechuté.

Mise en danger à cause de la consommation

   12% des étudiants déclaraient s’être déjà mis en danger à cause de leur consommation. Ce chiffre inquiète et renvoie à la perte de contrôle induite par la substance addictive. Les étudiants étaient 514 à avoir fait des malaises, 369 à avoir été vulnérable physiquement. D’un point de vue sociétal et de santé publique, ces évènements représentent un coût humain et financier important : hospitalisations, coma, accident de voiture, tentative de suicide, consommation pendant la grossesse. D’un point de vue déontologique, 71 étudiants admettaient avoir mis en danger un de leurs patients à cause de leurs consommations. Il est indispensable d’agir en amont de ces situations.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
1. CONTEXTE
2. DEFINITIONS
a) Les substances psychoactives
b) Les modes de consommation des substances psychoactives
c) Neurobiologie des addictions
d) Le cursus des études de médecine
3. INTERET DE l’ETUDE
4. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. MATERIEL ET METHODES
1. DESCRIPTION DE L’ETUDE
a) Type d’étude
b) Caractéristiques de la population
c) Taille de l’échantillon
2. QUESTIONNAIRE
a) Caractéristiques du questionnaire
b) Contenu du questionnaire. (Annexe 3)
c) Pré-test
3. INDICATEURS
a) Qualité de vie
b) Tabac
c) Alcool
d) Cannabis
e) Autres substances psychoactives
4. RECUEIL DES DONNÉES
a) Premier contact
b) Envoi du questionnaire
c) Relances
d) Aspects éthiques
5. TRAITEMENT DES DONNÉES
a) Saisie des réponses
b) Analyse statistique des données
i. Analyse quantitative
ii. Analyse des variables qualitatives
6. FINANCEMENT DE L’ETUDE
III. RESULTATS
1. TAILLE DE L’ECHANTILLON
2. POPULATION
3. CONSOMMATIONS DE SUBSTANCES PSYCHO-ACTIVES
a) Tabac
i. Prévalence
ii. Evolution de la consommation au cours des études
iii. Evaluation de la dépendance
b) Alcool
i. Prévalence
ii. Evolution de la consommation au cours des études
iii. Evaluation de la dépendance : AUDIT
iv. Alcoolisation ponctuelle importante
c) Cannabis
i. Prévalence
ii. Evolution de la consommation au cours des études
iii. Evaluation de la dépendance : CAST (Cannabis Abuse Screening Test)
d) Autres substances psychoactives
4. TOUTES SUBSTANCES CONFONDUES
a) Modes et contexte de consommation
i. Modes de consommation
ii. Contexte personnel de consommation
iii. Contexte professionnel de la consommation
b) Effets recherchés lors de la consommation
c) Conséquences immédiates de la consommation
d) Auto-évaluation et devenir de la consommation
5. FACTEURS ASSOCIÉS A LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES
a) Facteurs personnels (Tableau 18)
i. Sexe
ii. Âge
iii. Région
iv. Suivi psychologue ou psychiatre au cours des études
v. Vécu personnel
b) Facteurs professionnels. (Tableau 19)
i. Niveau d’étude
ii. Spécialité
iii. Temps de travail moyen par semaine au cours des six derniers mois
iv. Nombre de gardes moyen au cours des six derniers mois
6. QUALITÉ DE VIE DES ETUDIANTS EN MEDECINE
a) Qualité de vie par sexe (Figure 9)
b) Qualité de vie par régions. (Annexe 10)
c) Qualité de vie par lieu de vie. (Figure 10 et Annexe 11)
d) Qualité de vie selon le temps de travail hebdomadaire moyen des 6 derniers mois (Figure 11 et Annexe 12)
e) Qualité de vie selon le nombre de gardes mensuel moyen des six derniers mois (Annexe 13 et figure 12)
f) Qualité de vie selon le niveau d’études (Annexe 14 et figure 13)
IV. DISCUSSION
1. Les résultats
a) Objectif principal
b) Objectifs secondaires
i. Consommations et caractéristiques personnelles
ii. Consommations et caractéristiques professionnelles
iii. Dépendance aux substances
iv. Les années clés des consommateurs
v. Facteurs associés à la consommation
vi. Mise en danger à cause de la consommation
vii. Qualité de vie
2. Forces et faiblesses du travail
a) Le sujet choisi
b) La validité interne de l’étude
i. Le recrutement de la population
ii. Le questionnaire
iii. Indicateurs et méthodes d’analyse
iv. Puissance de l’étude
c) Validité externe
3. Implications pour l’avenir et hypothèses de recherche
V. CONCLUSION
VI. ANNEXES
SERMENT D’HIPPOCRATE
RÉSUMÉ

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