Présentation du système de surveillance épidémiologique au Sénégal

Présentation du système de surveillance épidémiologique au Sénégal

Description de la surveillance épidémiologique

La surveillance en santé publique est, selon l’OMS, l’identification, le recueil, le regroupement, l’analyse et l’interprétation systématique et continue des données sur la survenue de la maladie et sur les événements de santé publique dans le but de prendre, en temps opportun, des mesures efficaces telles que la diffusion aux personnes concernées des informations pertinentes en vue d’une action efficace et appropriée. La surveillance est également essentielle pour la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la pratique de la santé publique.

Organisation du système de surveillance 

En adéquation avec les directives de l’OMS afro, le Sénégal a adopté quatre types de surveillance ou approches de surveillance en santé :

a. Surveillance passive
C’est un système par lequel une structure sanitaire reçoit les rapports de routine émanant des établissements de santé tels que les hôpitaux, les centres et postes de santé, les cliniques privées et la communauté ou d’autres sources. Il n’y a pas de recherche active de cas. Il s’agit de la forme de surveillance la plus courante, qui comprend la surveillance des maladies et d’autres événements de santé publique au moyen d’une surveillance de routine, d’un système de gestion et d’information sanitaire de routine ou de tout autre système d’information en santé publique [2] .

b. Surveillance active
Il s’agit d’une recherche continue de cas dans la communauté ou dans les structures de santé. Il peut s’agir de contacts réguliers avec les principales sources de signalement, en téléphonant aux travailleurs de la santé d’un établissement ou d’un laboratoire ou en se rendant physiquement à la source et en procédant à un examen des registres des données. Par exemple, la recherche active des cas de rougeole et de poliomyélite, y compris durant les épidémies doivent être mis en place pour une recherche active de cas supplémentaires [2].

c. Surveillance intégrée des maladies
Il s’agit d’une approche qui vise à recueillir des données sanitaires pour plusieurs maladies à l’aide d’outils normalisés. Pour assurer une alerte efficace et une riposte rapide, le système de recueil et d’analyse des données de la SIMR s’appuie sur deux principaux canaux d’information ou de détection de signaux : la surveillance basée sur les indicateurs (SBI) et la surveillance fondée sur les événements (SFE).

d. Surveillance basée sur les indicateurs
Elle est l’identification, le recueil, le suivi, l’analyse et l’interprétation systématiques (réguliers) de données structurées telles que les indicateurs produits par des sources formelles bien identifiées principalement axées sur la santé [2]. Toutes les unités de notification, comme les établissements de santé, sont tenues de présenter un rapport hebdomadaire, mensuel, trimestriel ou annuel à l’échelon supérieur, en se fondant sur les catégories des maladies, des affections et des événements. En outre, elles sont également tenues de signaler immédiatement à l’échelon supérieur toute maladie à potentiel épidémique.

e. Surveillance des cas
Celle-ci comprend l’identification continue et rapide des cas identifiables aux fins de suivi. Il s’agit du type de surveillance utilisé pour les maladies destinées à être éliminées ou éradiquées ou durant des épidémies confirmées. Dans ces scénarii, chaque cas individuel identifié est immédiatement signalé au niveau supérieur, en utilisant un formulaire axé sur les cas.

f. Surveillance sentinelle
Ce type de surveillance est effectué pour des affections spécifiques dans une cohorte spécifique, telle qu’une zone géographique ou un sous-groupe de population, afin d’évaluer les tendances dans une population plus importante. Un nombre donné d’établissements de santé ou de sites de notification sont habituellement désignés comme sites sentinelles pour surveiller le taux de survenue d’événements prioritaires tels que des pandémies ou des épidémies et autres événements de santé importants pour la santé publique, où ils agissent comme sites d’alerte et de signalement précoces. Les sites sentinelles sont habituellement désignés parce qu’ils sont représentatifs d’une zone ou qu’ils se trouvent dans une zone de probabilité de risque de maladie ou d’affection préoccupante. Comme exemples de surveillance sentinelle, on peut citer la surveillance sentinelle de la grippe, du rotavirus, de la méningite bactérienne pédiatrique et l’échantillonnage environnemental des eaux usées pour la poliomyélite [2].

g. Surveillance syndromique
Il s’agit d’un système actif ou passif qui utilise des définitions de cas standardisées, entièrement basées sur des caractéristiques cliniques, sans aucun diagnostic de laboratoire. En voici quelques exemples : collecte du nombre de cas de paralysie flasque aigüe (PFA) comme alerte pour la polio ; diarrhée aqueuse aigüe chez les personnes âgées de deux ans et plus comme alerte pour le choléra ; « éruption cutanée » comme alerte pour la rougeole ; fièvre hémorragique aigüe comme alerte pour les maladies hémorragiques virales, ou infection respiratoire aigüe sévère ou maladie grippale comme alertes pour la grippe. En raison du fait que ce système n’est pas spécifique, les rapports doivent faire l’objet d’une investigation plus approfondie de la part du niveau supérieur [2].

h. Surveillance en laboratoire
Il s’agit d’une surveillance effectuée dans des laboratoires pour détecter des événements ou des tendances qui peuvent ne pas être perçus comme un problème à d’autres endroits ou qui ne découlent pas de tests de laboratoire, effectués principalement de façon routinière ou utilisés pour la surveillance sentinelle. Les laboratoires peuvent être la source d’une alerte initiale pour une épidémie particulière ou un événement de santé publique nécessitant des enquêtes épidémiologiques supplémentaires. Par exemple, le laboratoire peut être le premier à détecter l’émergence de souches résistantes, telle qu’une tuberculose polypharmaco-résistante, dans la communauté. La surveillance virologique de la grippe et la surveillance bactériologique dans le cadre du système de surveillance de la résistance aux antimicrobiens sont d’autres exemples de surveillance en laboratoire. Récemment, l’OMS a mis en place un système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS) pour les échantillons cliniques, qui se concentre initialement sur les infections bactériennes humaines prioritaires, notamment E. coli, K. pneumoniae, S. aureus, S. pneumoniae, Salmonella spp, Shigella spp et N. gonorrheae. Ce type de surveillance en laboratoire fournit des renseignements sur l’incidence, la prévalence et les tendances de la résistance aux antimicrobiens [2].

i. La surveillance spécifique à une maladie
Elle comprend des activités de surveillance visant à obtenir des données sanitaires ciblées pour une maladie spécifique en vue d’une surveillance verticale. La tuberculose, le paludisme et les systèmes de surveillance du VIH en sont des exemples [2].

j. La surveillance à base communautaire
Elle est définie comme la détection et la déclaration systématiques d’événements importants pour la santé publique dans la communauté par les membres de la communauté. La surveillance communautaire utilise des méthodes de surveillance basées à la fois sur des indicateurs et sur des événements. Dans le cadre de cette surveillance, des personnes-ressources sont désignées pour notifier les cas où les événements au point focal désigné aux points de prestation de soins de santé locaux situés à proximité. Les stratégies de surveillance communautaire mettent l’accent sur deux approches pour recueillir des informations dans la communauté : La première repose sur l’identification et la notification d’événements sur la base d’indicateurs convenus (définitions profanes des cas.) Par exemple, des membres ayant la confiance de la communauté sont formés pour identifier des maladies telles que la rougeole, le choléra, la poliomyélite et le ver de Guinée, en utilisant la définition communautaire (profane) des cas et utiliser le système de notification standardisé pour rendre compte à l’échelon supérieur. La deuxième stratégie repose sur le signalement d’événements inhabituels (signaux) qui peuvent donner l’alerte sur les premiers stades d’une épidémie ou de toute autre menace pour la santé publique dans la communauté. Les signaux peuvent englober une grande variété d’événements inhabituels qui surviennent au niveau de la communauté, et les informations provenant de ces alertes peuvent être incomplètes et non confirmées ; elles doivent donc être triées et vérifiées. Les informations qui utilisent cette stratégie peuvent également provenir de personnes qui ont déjà été formées sur les indicateurs convenus (définition simple des cas), par exemple, les volontaires de la surveillance communautaire, ou tout autre représentant de la communauté, qui ont été formés pour détecter les événements, tels que les décès inhabituels d’animaux, pour les signaler à l’échelon supérieur. Souvent, les points focaux de la surveillance communautaire mettent en contact le patient identifié, par le biais d’une des stratégies avec une structure de santé située à proximité et peuvent aider à identifier des contacts [2].

Description des étapes de la surveillance

Il s’agit de :

Notification 

Il s’agit de la fiche individuelle des maladies prioritaires, du formulaire d’enquête des cas de PFA et de la liste linéaire pour la notification mensuelle des maladies prioritaires en cas d’épidémies. Les délais de notification varient :
– notification mensuelle pour toutes les maladies cibles du PEV qui sont sous surveillance épidémiologique ;
– notification immédiate pour les maladies à potentiel épidémique ou en voie d’élimination ou d’éradication. Tous les cas de maladies contagieuses notifiées doivent faire l’objet d’une investigation. Les moyens de communication pour la notification des données au district se font (par téléphone, émail ou correspondance).

Définir un mécanisme de rétroaction entre les districts et les échelons supérieurs (région et district.)
● Définir les outils de gestion des données disponibles dans le district et comment ils doivent être utilisés dans un système intégré.
● Définir la fréquence à laquelle les outils doivent être utilisés pour signaler les maladies, les affections ou les événements. Les outils peuvent comprendre :
✓ des formulaires de rapport de surveillance des cas ;
✓ des formulaires de rapport de surveillance diagnostique (si les soins sont dispensés au point de service) et de rapport de surveillance des ’échantillons de laboratoire ;
✓ des formulaires ou journaux de suivi des échantillons (au sein du laboratoire) et aussi des formulaires ou journaux de référence des échantillons ;
✓ des listes de lignes à utiliser lors des flambées épidémiques, tout en assurant une saisie complète des variables provenant d’autres secteurs non humains ;
✓ des formulaires de recherche des contacts ;
✓ des tableaux pour l’enregistrement des totaux sommaires ;
✓ des formulaires de rapports hebdomadaires de routine
✓ des formulaires de rapports mensuels de routine
✓ des formulaires de rapports trimestriels de routine
✓ des graphiques pour l’analyse temporelle des données
✓ des cartes pour l’analyse des données sur les lieux
✓ des graphiques pour l’analyse des données par personne
● Mettre périodiquement à jour la disponibilité des fournitures nécessaires pour la surveillance à chaque site de déclaration.
● Définir un mécanisme pour s’assurer que les données sont recueillies dans les délais prescrits et mettre en place un mécanisme de responsabilisation si les rapports ne sont pas soumis à temps [2].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II. REVUE DE LA LITERATURE
II.1. Présentation du système de surveillance épidémiologique au Sénégal
II.1.1. Description de la surveillance épidémiologique
II.2. Organisation du système de surveillance
II.2.1. Présentation du cycle de surveillance
II.2.2. Description des étapes de la surveillance
II.3. Présentation du système de surveillance épidémiologique du district sanitaire de Keur Massar
II.3.1. Circuit de transmission des données du district sanitaire de Keur Massar
II.3.2. L’organisation du système de surveillance épidémiologique du district de Keur Massar
III. STRATEGIE D’INTERVENTION
III.1. Cadre de suivi évaluation
III.2. Les indicateurs majeurs de suivi de la surveillance des maladies cibles du PEV
IV. BUT ET OBJECTIFS DE L’EVALUATION
IV.1. Objectif Général
IV.2. Objectifs Spécifiques
V. CADRE DE L’ÉTUDE
V.1. Données géographique
V.2. Données démographiques
V.3. Activités économiques
V.4. Situations sanitaires du district
V.4.1. Les ressources humaines
V.4.2. Infrastructures sanitaires
V.4.3. Données surveillance épidémiologique du district de km en 2018
VI. METHODOLOGIE
VI.1. Volet quantitatif
VI.2. Volet qualitatif
VII. CONSIDERATIONS ETHIQUE ET CONFIDENTIALITE
VIII. PRESENTATION DES RESULTATS
VIII.1. Résultat quantitatif
IX. DISCUSSION
X. RECOMMANDATIONS
XI. CONCLUSION
XII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
XIII. ANNEXES

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