Présentation de la commune rurale de Cinzana

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LA REGION DE SIKASSO

La région de Sikasso est la 3ème région administrative du Mali. Elle couvre une superficie de 71790km², soit 5,8% de la superficie nationale.
La région compte 7 cercles (Sikasso, Bougouni, Kadiolo, Kolondiéba, Koutiala, Yanfolila et Yorosso), 3 communes urbaines (Sikasso, Bougouni et Koutiala), 144 communes rurales et 1821 villages pour une population de 2 818 388 habitants en 2011.
Sur le plan sanitaire, elle compte 9 Districts sanitaires qui sont les districts de Sikasso, Kignan, Kadiolo, Yorosso, Koutiala, Kolondiéba, Yanfolila, Bougouni et Sélingué.
L’offre de soins est constituée de :
– Un Etablissement Public Hospitalier (Hôpital de Sikasso),
– neuf Centres de Santé de Référence (CSRéf),
– Cent quatre vingt onze Centres de Santé Communautaires (CSCom) fonctionnels en fin 2012,
– Cent quarante cinq formations sanitaires de type maternités ou dispensaires ruraux ou complexe maternité / dispensaire),
– Quarante une officines privées,
– Six cliniques privées,
– Onze cabinets médicaux,
– Neuf centres paramédicaux (garnison militaire, INPS),
– Quatre centres de santé confessionnels.
En fin 2012, la région disposait de trente une mutuelles de santé couvrant 13 071 adhérents pour 39 560 bénéficiaires et réparties comme suite :
 6 dans le district sanitaire de Sikasso (Nongon, MIPOROSSI, Wayerma, Kafana, Bougoula-ville et la MUSARS),
 7 dans le district sanitaire de Koutiala (Konina, MUSAKO, Molobala, Konséguéla, M’Pèssoba, Mièna et Pékena),
 3 dans le district sanitaire de Kignan (Kourouma, Kignan et Tella),
 6 dans le district sanitaire de Yorosso (Gouélé, Karangana, Ourikila, Koury, Kifosso et Maou),
 4 dans le district sanitaire de Bougouni (Koumantou, Zantiébougou, Toba et Mamissa),
 1 dans le district sanitaire de Sélingué (Sélingué Carrière),
 4 dans le district sanitaire de Kadiolo (Dioumanténé, Loulouni, Kadiolo et Zégoua).
Ces mutuelles sont accompagnées par divers promoteurs, opérateurs et partenaires dont l’Union Technique de la Mutualité (UTM), la Société de Coopération pour le Développement International (SOCODEVI), Lux Development, Health System 2020 (HS20/20). (6)

PRESENTATION DU DISTRICT SANITAIRE DE KOUTIALA

Le district sanitaire de Koutiala couvre sur le plan sanitaire le cercle de Koutiala. Celui-ci est situé au Nord-Ouest de Sikasso, 3ième région administrative du Mali. Il couvre une superficie de 12.000 Km². Il compte 543641 habitants dont 24% vivent en milieu urbain et le reste dans deux cent soixante cinq villages repartis entre trente cinq communes rurales et une commune urbaine. Il est limité au Nord par les cercles de BLA et SAN, à l’Ouest par le cercle de Dioïla, au Sud par le Burkina Faso et une partie du cercle de Sikasso et à l’Est par le cercle de Yorosso.
 Données démographiques :
La population composée de Minianka, Bambara, Peulhs, Dafing et Dogon est estimée à 457 235 habitants dont 225 803 hommes et 231 432 femmes ; soit une densité moyenne de 52,32% habitants au km2. La répartition par tranche d’âge fait apparaître une population très jeune avec 51,5% des moins de 15ans et un taux de masculinité de 49,8%. Le cercle compte quatre cent quatre vingt six élus dont vingt six femmes. Ce qui représente 5,35% de représentation des femmes dans les instances des collectivités du cercle.
 Données sanitaires :
Sur le plan sanitaire, le district est organisé à l’image du système sanitaire national. Il compte un centre de santé de référence de premier niveau (CSREF), quarante deux aires de santé dont quarante une fonctionnelles toutes pourvues de Centre de Santé Communautaire (CSCOM) parmi lesquelles quatre structures sont confessionnelles. On décompte en outre une clinique privée, deux cabinets privés de consultation, un centre médical interentreprises (CMIE), un hôpital confessionnel « Femme et Enfant » jouissant d’un statut particulier, et un cabinet associatif de consultation médicale.
La dispensation des produits pharmaceutiques est assurée en dehors des dépôts de produits pharmaceutiques intégrés aux CSCOM par 11 officines de pharmacie toutes privées, un dépôt de produits pharmaceutiques et un magasin secondaire de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM).
Les associations et organisations non gouvernementales (ONG) intervenant dans le domaine de la santé sont au nombre de trente cinq Associations de Santé Communautaire (ASACO), treize ONG, une association de thérapeutes traditionnels et une association des anciens combattants.
 Données économiques :
Sur le plan économique, Les principales activités sont l’agriculture, l’élevage, l’industrie, le commerce et le transport. Koutiala est la deuxième ville industrielle du Mali. L’activité industrielle est principalement axée sur la transformation du coton et des produits dérivés. A l’intérieur de la région de Sikasso, le cercle de Koutiala est la principale zone cotonnière
Le secteur de l’élevage est très développé dans le cercle: Il porte sur les : Bovins; Ovins/Caprins ; Arsins; Porcins et Volaille. L’élevage des petits ruminants et de la volaille est utilisé comme réserve financière en cas d’évènements imprévus.
 Secteur de la micro-finance :
Le développement de la culture du coton de son industrie de transformation et des activités connexes, a entrainé l’essor des échanges monétaires d’où l’attrait des principales banques opérant dans le pays : la Banque de Développement du Mali (BDM), la Banque Internationale du Mali (BIM), la Banque Ouest Africaine (BOA), la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA), la Banque Malienne de Solidarité (BMS). Parmi celles-ci, la BNDA joue un rôle de leader spécialisée dans les opérations agricoles (financement des intrants et commercialisation).
La plupart des caisses de micro finance du Mali sont présentes avec en plus de Kafo Jiginè leader dans le domaine, d’autres Institutions de Micro-Finance (IMF) : Kondo Jigima, Caisse d’Epargne et de Crédits (CAECE), CANEF, Nyesigiso (8).

PRESENTATION DE LA COMMUNE URBAINE DE KOUTIALA

La commune urbaine de Koutiala couvre une superficie de 12 000 km2. Elle compte 263 villages répartis entre 35 communes rurales et une commune urbaine.
La commune urbaine est divisée en 12 quartiers et 8 villages. Koutiala est limitée au nord par les cercles de Bla et San, à l’ouest par le cercle de Dioïla, au sud par le Burkina Faso et une partie du cercle de Sikasso et à l’est par le cercle de Yorosso. Koutiala est accessible à partir des routes nationales RN 11, RN 12 et RN 13. Par voie bitumée, la ville de Koutiala est reliée aux villes de Bamako à 405 km, aux capitales régionales de Mopti à 302 km, de Ségou à 157 km, de Sikasso à 137 km et à la ville de Bobo Dioulasso au Burkina Faso à 209 km.
 Caractéristiques physiques
 Relief et sols
À Koutiala, le relief est peu accidenté. Les terres cuirassées et gravillonnaires (plateaux et versants) occupent en général les sommets. Les terres des parties basses (bas glacis) sont par contre des terres sableuses à sablo-limoneuses ou limono-sableuses (Bagayogo et al, 2006).
 Climat et hydrographie
Le climat de Koutiala est de type soudano-sahélien. Deux grandes saisons se partagent le climat, la saison pluvieuse allant de juin à octobre et la saison sèche allant de novembre à mai. Il faut cependant signaler que la saison sèche est caractérisée par une période fraîche de novembre à mars et une période chaude allant d’avril à fin mai. La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 700 et 900 mm. Le cercle de Koutiala ne dispose ni de fleuve ni de lacs importants.
 Données démographiques :
La population de la commune urbaine de Koutiala en 2004 s’élevait à 104 467 habitants répartis entre les huit (8) villages et la ville de Koutiala. La densité de la population est de trente habitants/km2. Trois grandes religions sont pratiquées à savoir l’Islam, majoritaire, le Christianisme et l’Animisme. L’ethnie majoritaire est celle des Minianka, mais on rencontre aussi des Bobo, Peulh, Sénoufo, Bambara, Soninké, Dogon, etc.
 Données sanitaires :
La commune urbaine de Koutiala compte : un centre de santé de référence (CSREF), deux aires de santé fonctionnelles pourvues de Centre de Santé Communautaire (CSCOM) ; une clinique privée, un cabinet privé de consultation, un centre médical interentreprises (CMIE), un hôpital confessionnel « Femme et Enfant » avec un statut particulier.
 Données économiques
L’économie est axée sur les secteurs d’activité suivants: le secteur rural, le secteur industriel, le secteur artisanal et commercial. L’agriculture est la principale activité du secteur rural. Elle comporte :
Les cultures vivrières : le mil, le sorgho, le maïs, riz. La production est en général orientée vers la subsistance.
Les cultures industrielles et commerciales sont principalement, le coton, l’arachide, le dah et le sésame. Le coton demeure la principale culture industrielle malgré les aléas climatiques observés au cours des dernières années. La place de Koutiala dans la production cotonnière lui a valu le nom de « Capitale de l’or blanc ».
L’élevage est la deuxième activité importante du secteur rural. Elle porte essentiellement sur l’élevage des bovins, des ovins/caprins, des porcins et de la volaille.
Le secteur de l’industrie est très développé et Koutiala est considérée comme ville industrielle par excellence avec la présence de quatre usines d’égrenage de la Compagnie Malienne de Développement de Textile (CMDT) et de l’Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA) ; les laiteries et les usines de fabrique de pneus.
 Vie associative
Au niveau de la commune de Koutiala, il a été répertorié :
– Cinquante associations légalement constituées évoluant dans des domaines d’activités suivants : le maraîchage, la transformation des produits agricoles et de cueillette, la poterie et l’embouche bovine ;
– Vingt coopératives de producteurs de coton oeuvrant dans la production et la commercialisation du coton (8).

BASES THEORIQUES

Les théories de l’assurance maladie

Dans la littérature les hypothèses relatives à l’adhésion à une assurance sont conçues pour la plupart conformément aux situations qui prévalent dans les pays développés. Les théories sont catégorisées en deux : la théorie classique de l’assurance et la théorie dite récente (17).
La théorie classique : la théorie économique classique de la demande d’assurance, suppose que les ménages dont l’état de santé est le moins bon ou ceux qui présentent un profil médical à risque et les ménages ayant une aversion au risque seront plus disposés à adhérer à une assurance maladie parce qu’ils anticipent des dépenses de santé supérieures à la prime qu’ils verseront. Aussi, le fait de vivre à proximité d’une structure de santé de qualité couverte par l’assurance peut aussi accroître la probabilité qu’un ménage considère l’assurance comme une option valable.
Selon la théorie économique classique de la demande d’assurance, les marchés de l’assurance seront très rapidement victimes de la sélection adverse. Toutefois, certaines études constatent une absence surprenante de corrélation entre l’utilisation des soins médicaux et l’adhésion à une assurance maladie (25 ; 29).
La théorie récente :
Elle se base sur des travaux plus récents qui décrivent plusieurs autres cas où les marchés de l’assurance ne fonctionnent pas conformément aux hypothèses théoriques classiques. Ainsi, des individus peuvent être conduits à avoir plus d’assurances que la théorie classique ne le prédit si le risque couvert est particulièrement vif dans leur esprit comme les gens qui adhèrent à une assurance supplémentaire juste avant de prendre l’avion. De même, si un ménage connaît une personne ayant eu une maladie grave ou ayant dû assumer de lourdes dépenses de santé par le passé, cela peut accroître sa probabilité subjective d’avoir un problème de santé coûteux (17).

Les particularités des pays en voie de développement

En dépit du fait que les théories soient claquées sur des situations vécues dans les pays développés ; il est possible d’envisager que des clients potentiels dans les pays en développement aient un comportement attendu similaire à ceux de pays plus développés. Toutefois, il existe plusieurs raisons de penser que les clients de pays en développement risquent de se comporter différemment de ce qui a été observé dans les pays développés.
Ainsi, l’assurance étant un produit relativement nouveau et méconnu, seuls ceux qui sont disposés à prendre un risque seront prêts à franchir le pas. De même, les ménages ont rarement été exposés à l’assurance et ne comprennent pas forcément le concept qui consiste à payer par avance pour couvrir un risque qui ne se concrétisera peut-être pas (13 ; 16).
En outre, les pays en développement sont confrontés en plus du faible revenu des ménages et les difficultés d’accès aux crédits ; à l’insuffisance de qualité dans les structures de santé, des problèmes de transport et de déplacement, liés au mauvais état des routes ou au manque d’information.

Les approches de la protection sociale selon le Bureau International du Travail (BIT) et la Banque mondiale (BM)

Le regain d’intérêts pour la protection sociale et la prise en compte des mutuelles de santé par les Etats Ouest-Africains s’expliquent en grande partie du fait que deux organisations internationales, le Bureau International du Travail et la Banque Mondiale, ont replacé la protection sociale au coeur de l’agenda politique national et international.
Le Bureau International leader mondial de la sécurité sociale a abandonné à partir des années 90, son approche de systèmes de sécurité reposant sur l’Etat, prônant ainsi une politique d’extension de la protection sociale envisageant la combinaison de plusieurs stratégies : étendre les régimes d’assurances sociales, encourager la micro-assurance santé, introduire des prestations ou des services universels financés par les recettes générales de l’Etat et établir ou étendre des prestations ou services assujettis conditions de ressources et financés par les recettes générales de l’Etat .
L’intérêt de la Banque Mondiale pour la protection sociale ne date que du milieu des années 90 mais elle connaît une influence croissante dans l’élaboration des stratégies nationales de protection sociale. L’approche suivie par la Banque Mondiale en matière de protection sociale est celle du « social risk management » (gestion des risques sociaux). Elle vise à intégrer les politiques de protection sociale dans les stratégies de lutte contre la pauvreté. En effet, la lutte contre la pauvreté, au sens de la Banque Mondiale, est une lutte ciblée vers les personnes les plus vulnérables. Dans cette vision, la protection sociale n’est plus un droit, c’est une responsabilité personnelle (épargner, adhérer à une mutuelle de santé, souscrire à une assurance privée, etc.). On s’éloigne de la vision de régimes de sécurité sociale classiques comme devant être organisés à grande échelle (base nationale) avec intervention financière de l’Etat.
Les deux approches ont en commun d’envisager des systèmes de protection sociale combinant plusieurs instruments dont la mise en oeuvre ne relève plus uniquement, comme par le passé, de l’Etat.
Toutefois, les approches présentent aussi des différences. En effet, le Bureau International du Travail continue à faire de l’Etat un intervenant principal. Par contre, dans l’approche de la Banque Mondiale, l’intervention directe des Etats se limite aux populations les plus pauvres ; le reste de la population étant simplement appuyé pour gérer ses risques sociaux. De plus le processus participatif dans l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation ouvre des perspectives à une plus grande implication de la société civile (17).

Approche théorique de base de la stratégie nationale d’extension de la couverture maladie par les mutuelles de santé au Mali

Le Mali à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest a initié des projets de réformes de sa politique de protection sociale suivant les directives de la Banque mondiale qui au début des années 2000, a inséré la protection sociale comme l’une des composantes des documents stratégiques de lutte contre la pauvreté. Ainsi les Etats ont élaboré des politiques reposant sur le ciblage des groupes vulnérables (les indigents, les femmes, les handicapés, les enfants en situation de vulnérabilité, les personnes âgées etc.).
Dans ce sens, les autorités ont initié un certain nombre de réformes tendant à asseoir les bases d’une couverture maladie universelle (CMU) : gratuités, assurance maladie obligatoire, régime d’assistance médicale aux indigents. La mise en oeuvre d’une Stratégie Nationale d’Extension de la Couverture Maladie par les mutuelles de santé participe à cette dynamique, et vise à améliorer l’accessibilité des populations du secteur informel aux soins de santé de qualité.
Avec l’opérationnalisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et du régime d’assistance médicale (RAMED) ; près de 80% des maliens resteront sans aucune couverture médicale.
La nécessité de couvrir cette frange importante et vulnérable a conduit à l’élaboration d’une stratégie nationale de développement des mutuelles assortie d’un plan quinquennal 2011-2015, de mise en oeuvre dont les objectifs sont ci-dessous énumérés.
L’objectif général du plan stratégique est d’améliorer l’accessibilité financière des populations, particulièrement les plus pauvres, aux soins de santé.
Spécifiquement, il s’agit :
 Accroître l’adhésion aux mutuelles de santé parmi les secteurs informel et agricole ;
 Améliorer la qualité des prestations offertes par les mutuelles de santé ;
 Renforcer la mobilisation des ressources nationales dans le secteur de la santé.
L’appui au développement des mutuelles vient essentiellement de l’Etat malien soutenu par ses partenaires techniques et financier. Il se fait par le financement des activités des plans opérationnels de la Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES) et ses services déconcentrés, mais aussi par le financement de la structure faîtière des mutuelles à savoir l’Union Technique de la Mutualité.
L’Etat, à travers le ministère du Développement Social et ses structures déconcentrées (à savoir les Directions Régionales du Développement Social et de l’Economie Solidaire et les Services de Développement Social et de l’Economie Social), se réserve la mission principale de la mise en place d’un cadre légal propice au développement de la mutualité et de contrôle des mutuelles.
Les activités de promotion sont ouvertes à tout partenaire qui souhaite apporter une contribution au développement de la mutualité. C’est le cas de certains partenaires techniques et financiers du PRODESS, dont actuellement la Banque Mondiale, Projet Initiative pour le Leadership Ministériel, Projet Health System 2020, Medicus Mundi, les Coopérations Néerlandaise et Canadienne, les acteurs de la société civile, les acteurs de la coopération décentralisée, les collectivités territoriales, l’UTM, et les ONG. Par ailleurs, des partenaires financiers apportent leur soutien comme Lux Développement, la Fondation Novartis, la Mutualité Française, l’Alliance Nationale des Mutualités Chrétiennes de Belge. Ces contributions techniques et/ou financières s’expriment sous diverses formes en termes d’animation (information, sensibilisation), de formation, de suivi, d’appui conseil et d’appui pour la réalisation d’étude de faisabilité.
Le rapprochement des mutuelles de santé avec les systèmes de micro finance a eu quelques expériences notamment à Mopti, Ségou et plus récemment à Sikasso. Cette option de couplage des activités de mutualisation et de micro finance vise à améliorer d’une part la capacité contributive des mutualistes par le financement des activités génératrices de revenus et d’autre part l’état de santé des sociétaires de caisses d’épargne et de crédit.
L’avènement des premières mutuelles de santé a coïncidé avec l’apogée des Centres de Santé Communautaire (CSCOM). La mutuelle, en tant qu’organisation de consommateurs de soins de santé, mobilise des ressources et les injecte dans le système sanitaire.
Dans les communautés agricoles, l’assurance mutualiste permet également de prendre en compte les variations saisonnières dans la disponibilité de revenus pour les paysans. Les associations tendent alors généralement à collecter les cotisations au moment des récoltes (2).

DESCRIPTION DE L’INTERVENTION (2)

Objectifs de l’intervention

Objectif général

L’objectif général de la phase pilote est de tester les mécanismes proposés dans la Stratégie Nationale d’Extension de la Couverture Maladie par les mutuelles.

Objectifs spécifiques

– Renforcer la structuration des mutuelles et de leurs structures faîtières afin qu’elles remplissent efficacement leurs rôles;
– Déterminer les critères de subventionnement par l’Etat et mettre en oeuvre des mécanismes de financement par différentes sources pour la prise en charge d’un paquet harmonisé de prestations;
– Elaborer et mettre en oeuvre une stratégie de communication visant à améliorer les connaissances et compréhension de la Stratégie et devant permettre une appropriation et adhésion de la population;
– Elaborer des mécanismes pertinents d’évaluation des performances des mutuelles;
– Renforcer la synergie d’actions entre les acteurs clés pour une mise en cohérence de leurs interventions et une conformité avec la stratégie.

Stratégie de l’intervention :

Le plan stratégique 2011-2015 s’articule autour de cinq(5) composantes.
 la restructuration du mouvement mutualiste ;
 le renforcement du mécanisme de financement des mutuelles ;
 le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le développement des mutuelles de santé ;
 le renforcement de la communication ;
 le renforcement du partenariat entre les différents acteurs.
L’ensemble des composantes énumérées sont retenues pour la phase pilote prévue de 2011 à 2013, et concerne trois(3) régions : Sikasso, Ségou et Mopti.
Ces régions ont été sélectionnées au regard de la concentration et du potentiel d’encadrement des organisations mutualistes. Les expériences qui seront capitalisées dans ces trois sites serviront de base au déploiement de la stratégie au niveau national (7).
Composante1 : la restructuration du mouvement mutualiste
Vingt (20) districts sanitaires ont été sélectionnés dans les trois régions comme zones d’intervention de la phase pilote sur la base du critère de l’existence dans le district d’au moins une mutuelle de santé fonctionnelle et disposant d’un agrément. Ainsi, 20 unions des mutuelles de santé de district seront créées au terme des trois ans, à raison de 5 dans la région de Sikasso, 8 dans la région de Ségou et 7 dans la région de Mopti ;
Cent cinquante (150) communes ont été sélectionnées dans les 20 districts sur la base d’une série de critères relatifs entre autres à la fonctionnalité des mutuelles existantes, à la disponibilité de l’offre de soins et à la taille de la population. Ainsi, 150 mutuelles de communes seront créées au terme des trois ans, à raison de 49 dans la région de Sikasso, 58 dans la région de Ségou et 43 dans la région de Mopti.
Composante 2 : le renforcement du mécanisme de financement des mutuelles
Les ressources des 150 mutuelles de santé de commune, 20 unions de District et 3 fédérations régionales proviendront prioritairement des cotisations de leurs membres. Cependant en vue d’impulser le développement des mutuelles de santé et généraliser la couverture du risque maladie au profit de la majorité des maliens, le Gouvernement apportera une contribution financière visant à remédier à la faible capacité contributive des populations mutualistes. Cette contribution de l’Etat sera assurée par un Fonds d’Appui aux mutuelles.
Ainsi le financement de la phase pilote sera assuré au travers, d’une part, des cotisations des adhérents et, d’autre part, du fonds d’appui aux mutuelles de santé alimenté par l’Etat, les Partenaires techniques et financiers et les Collectivités. Les contributions des adhérents serviront à payer les dépenses effectuées au niveau des centres de santé communautaires. Par contre, le fonds d’appui sera utilisé pour prendre en charge les dépenses effectuées dans le cadre des références (CSRéf et Etablissements Hospitaliers) et pour assurer les investissements réalisés pour la mise en oeuvre de la stratégie.

CADRE INSTITUTIONNEL DE LA PHASE PILOTE (11)

Le management de la phase pilote était assuré par différents comité de suivi :

Comité de Pilotage et de Suivi de la phase pilote (CPSPP) au niveau national

Il est Présidé par les Secrétaires Généraux du MDSSPA, du MS et du MPFEF.
Son rôle est le pilotage stratégique et la prise de décisions qui concourent à l’atteinte des objectifs visés par la phase pilote de la stratégie. A ce titre, il est chargé de :
 valider les plans opérationnels annuels de développement de la mutualité y compris le cadrage financier,
 recruter les agences d’exécution,
 mobiliser les financements nécessaires pour la mise en oeuvre de la stratégie,
 apprécier les résultats des activités exécutées dans le cadre de la présente stratégie,
 donner les orientations et instructions visant l’atteinte des résultats poursuivis par la stratégie.
Le Comité se réunit deux fois par an et rend compte de ses travaux aux Ministres en charge de la Protection Sociale et de la Santé.

Comité Technique au niveau national

Il est Présidé par le Directeur de la DNPSES.
Le rôle du Comité Technique est la coordination technique des activités exécutées dans le cadre du Pilote de la Stratégie. A ce titre, il est chargé de :
 valider les supports de formation,
 valider les outils de gestion des mutuelles,
 valider le plan de communication,
 apprécier les demandes d’investissement,
 apprécier les résultats des activités exécutées dans le cadre de la présente stratégie,
 transmettre au CPSPP l’appréciation des résultats atteints,
 soumettre au CPSPP toutes corrections qu’il juge nécessaires pour favoriser l’atteinte des objectifs.
Le Comité Technique se réunit au moins trois fois par an et rend compte de ses travaux au CPSPP.

Comité du Suivi Régional (CSR)

Il est Présidé par le Gouverneur de la région.
Le rôle du Comité de Suivi Régional est le suivi des activités prévues au niveau de la région au compte de la Phase Pilote de la stratégie. Tous les paramètres techniques, les projets de textes et l’organisation des unions de mutuelles de District sont définis avec la pleine implication des Comité de Suivi Local (Cercle).
A ce titre, il est chargé de :
 faciliter la mise en oeuvre des activités programmées,
 mobiliser les ressources locales,
 apprécier les résultats des activités exécutées dans le cadre de la présente stratégie,
 transmettre au Comité Technique l’appréciation des résultats atteints,
 proposer au Comité Technique toutes corrections qu’il juge nécessaires pour favoriser l’atteinte des objectifs.
Le CSR se réunit au moins quatre fois par an et rend compte de ses travaux au CT.

Comité du Suivi Local (CSL) de Cercle

Il est Présidé par le Préfet de cercle.
Le rôle du Comité de Suivi Local est le suivi des activités prévues au niveau du cercle pour le compte de la Phase Pilote de la stratégie.
A ce titre, il est chargé de :
 faciliter la mise en oeuvre des activités programmées,
 mobiliser les ressources locales,
 apprécier les résultats des activités exécutées dans le cadre de la présente stratégie,
 transmettre au Comité de Suivi Régional l’appréciation des résultats atteints,
 proposer au Comité de Suivi Régional toutes corrections qu’il juge nécessaires pour favoriser l’atteinte des objectifs.
Le Comité de Suivi Local se réunit au moins quatre fois par an et rend compte de ses travaux au Comité de Suivi Régional.

Comité de Suivi Communal (CSC)

Il est Présidé par le Maire de la commune
Le rôle du Comité de Suivi Communal est de suivre l’état d’exécution de la phase pilote de la Stratégie au niveau de la commune.
A ce titre, il est chargé de :
 faire le point de l’état d’exécution des activités programmées,
 prendre des décisions pour lever les goulots d’étranglement à la bonne marche de la mutuelle communale,
 rendre compte au Comité de Suivi Local.

METHODOLOGIE

Type d’évaluation

Il s’agit d’une étude évaluative avec deux volets quantitatif et qualitatif, qui s’est déroulée d’Octobre à Novembre 2015.
Elle porte sur l’évaluation de processus et l’évaluation normative des résultats de la phase pilote de la stratégie nationale d’extension de la couverture maladie par les mutuelles de santé.

Population d’étude

La population d’étude est composée par les différents acteurs du plan stratégique. Il s’agit :
 Des populations des zones touchées par la phase pilote. Il s’agit des adhérents et des non adhérents des mutuelles de santé ;
 Les gestionnaires, administrateurs et animateurs des mutuelles ;
 Les membres des comités pilotage de la phase pilote ;
 Les représentants des collectivités territoriales ;
 Les prestataires de soins ;
 Les gestionnaires des Institutions de micro finance.

Justification

Il s’agit d’un plan stratégique national dont le passage à l’échelle est lié à la capitalisation des leçons apprises à la phase pilote, constituant l’étape test.
L’évaluation de processus a l’avantage d’analyser la fidélité de la mise en oeuvre, d’apprécier la dynamique interne et l’utilisation des ressources mobilisées par le programme.
Elle permet aussi, d’identifier les forces et les faiblesses de l’intervention, et d’apprécier la perception des bénéficiaires par rapport au programme.

Questions d’évaluation

 Question 1 : les activités sont-elles mises en place comme le prévoit le programme ?
Cette question permettra de savoir dans quelle mesure les activités programmées sont mises en oeuvre pour chaque axes d’interventions. Ainsi, il s’agira de Vérifier si toutes les activités prévues ont été réalisées comme prévues.
 Question 2 : les acteurs communautaires ont-ils été suffisamment impliqués dans l’implantation du programme?
La viabilité des mutuelles de santé dépend en grande partie du degré d’implication des bénéficiaires. Dans le cadre du déroulement de ce présent programme la participation des acteurs communautaires à toutes les étapes, est une composante clé dans la réalisation des activités et l’atteinte des résultats. Cette question permettra d’apprécier le niveau et le degré d’implication des différents acteurs, dans la mise en oeuvre des activités du programme.
 Question 3 : comment le programme est-il perçu par les différents acteurs?
Les acteurs doivent avoir une compréhension partagée des objectifs fixés et des résultats du programme. Ceci, pour une adhésion massive des bénéficiaires et leur implication dans les activités d’animations et de pérennisation du programme. Cette question est posée pour apprécier la perception des acteurs impliqués et permet d’étudier le niveau de satisfaction des bénéficiaires et recueillir leurs suggestions.
 Question 4 : quels sont les facteurs qui favorisent ou constituent des obstacles à l’implantation du programme ?
Cette question est posée pour identifier les éléments positifs à renforcer, en termes de facteurs favorisant l’implication et l’adhésion de la population à la démarche de mise en oeuvre du programme. Toutefois, des aspects négatifs pouvant compromettre la réussite du programme seront identifiés en vue de les contrôler lors de la phase de passage à l’échelle nationale.
 Question 5 : le programme a-t-il atteint ses résultats?
Il s’agira de faire ici, une évaluation normative des résultats de la mise en oeuvre de la phase pilote. En effet, il est prévu dans le cadre de la cette première étape de créer des nouvelles mutuelles et de restructurer celles existantes.
Au niveau du district sanitaire de Koutiala douze communes sont concernées par la phase pilote et il est prévu de créer cinq nouvelles mutuelles de communes et de restructurer sept mutuelles déjà existantes.
Pour le district sanitaire de Ségou, huit communes sont concernées par la phase pilote dont six mutuelles sont à créer et deux à restructurer.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’EVALUATION
II- CADRE DE L’ETUDE
II.1- LE MALI
II.2- LA REGION DE SEGOU
II.2.1. Présentation du cercle de Ségou
II.2.3. Présentation de la commune rurale de Cinzana
II.3- LA REGION DE SIKASSO
II.3.1. Présentation du cercle de Koutiala
II.3.2. Présentation de la commune urbaine de Koutiala
III- BASES THEORIQUES
IV- DESCRIPTION DE L’INTERVENTION
4.1. Objectifs de l’intervention
4.2. Stratégie de l’intervention
4.3. Les activités
4.4. Acteurs, intérêts et enjeux
4.5. Cadre institutionnel de la phase pilote
4.6. Modèle logique de l’intervention
V- METHODOLOGIE
V- CONSIDERATIONS ETHIQUES 
VI- RESULTATS
7.1. Résultats globaux
7.2. Résultats de l’évaluation de processus
7.3. Résultats de l’évaluation normative des résultats
VII- COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VIII- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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