Présentation de la clinique de Neurosciences Pr Ibrahima Pierre NDIAYE 

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Le traitement antiplaquettaire

L’aspirine et le clopidogrel sont utilisés en phase aigüe de l’AVCI, ils réduisent le risque de récidive précoce mais n’ont pas d’action directe sur la zone cérébrale en souffrance (zone de pénombre) [60,62].

Les mesures générales :

Ces mesures permettent de lutter contre les agressions cérébrales secondaires d’origine systémique (ACSOS). Elles comportent le maintien de la fonction respiratoire (SpO2> 94%), une bonne réhydratation, le contrôle de la pression artérielle (PA), le contrôle de la glycémie, le contrôle de la température et la prévention des complications du décubitus [27].

La rééducation

Elle doit être débutée précocement par un positionnement au lit, une mobilisation passive et la rééducation spécifique du déficit neurologique. Elle se poursuivra sur plusieurs mois.

La prévention secondaire

Elle passe par une éducation thérapeutique et le contrôle des facteurs de risque. Elle comporte le traitement de l’HTA, le traitement antiplaquettaire, le traitement anticoagulant en cas d’une cardiopathie emboligène. L’administration des statines est indiquée si LDL-Cholestérol est supérieur 1g/l. Une endartériectomie ou un stenting en cas de sténose carotidienne significative et le contrôle du diabète [31].

Prise en charge de l’AVCH

Elle obéit aux mêmes règles que la prise en charge des AVCI avec une prise en charge pré-hospitalière et une prise en charge hospitalière (UNV). Cependant, certaines spécificités existent pour l’AVCH.

Traitement de l’hypertension artérielle

Classiquement il était recommandé un traitement antihypertenseur lorsque la PA était supérieure à 185/100 mmHg. Depuis les résultats de l’étude INTERACT-2, il a été recommandé de réduire intensivement la PA au cours des six premières heures avec pour objectif une PA systolique inférieure à 140 mmHg dans l’heure [6]. Cette pratique a été contredite récemment par l’étude ATACH-2, qui n’a pas trouver de différence en terme mortalité et de dépendance entre la réduction intense et la réduction standard de la PA [58].

AVCH et antivitamine K (AVK)

L’AVCH secondaire au traitement AVK représente 15 % des AVCH [22]. Il impose l’arrêt immédiate du traitement anticoagulant et l’administration de 10 mg de vitamine K associé à un concentré de complexes de prothrombine [15].

AVCH et traitement antiplaquettaire

Ce traitement peut augmenter légèrement l’incidence de l’AVH [41], et la mortalité y est importante [68]. Ainsi la transfusion de concentré plaquettaire était une stratégie intéressant en théorie mais un essai récent a montré une mortalité plus importante dans le groupe transfusé. Ces résultats suggèrent que la transfusion de concentré plaquettaire ne doit pas être effectuée dans ce cadre [8].

Coût économique de l’AVC

Définition du coût [42]

Le terme coût a plusieurs sens aussi bien dans le langage courant que dans la littérature économique. Il peut être défini comme le montant des dépenses engagées sur un bien ou une activité. Les ressources qui doivent être cédés afin d’atteindre un objectif particulier. Le coût comprend deux composantes majeures.
– La quantité des ressources utilisées
– La valeur de ces ressources

Classification [55]

Le coût d’une maladie peut être divisé en trois catégories différentes ;

Les coûts directs :

Ils constituent l’ensemble des ressources et dépenses liés directement à la maladie. Il peut s’agir des dépenses médicaux (consultations, soins, médicaments) ou des dépenses non médicaux (transport, alimentation…)

Les coûts indirects

Ils sont liés aux conséquences de la maladie sur la productivité ou les revenus. Ils sont estimés en termes de perte.

Les coûts intangibles

Ils comprennent la détresse et la douleur ressenties par le patient. Beaucoup d’études se concentrent uniquement sur les coûts directs ou indirects car les coûts intangibles sont trop difficiles à mesurer.

Méthode d’évaluation du coût [13,47,54]

Il existe plusieurs méthodes de calcul, le choix de la méthode dépend des objectifs, du type de coût et de la faisabilité de la méthode. Quels que soit la méthode utilisée, l’évaluation du coût comporte 5 étapes :
– Identifier le problème et établir les objectifs du calcul des coûts (perspective, horizon…)
– Décrire le service objet de calcul du coût
– Identifier les éléments et unités de ressources utilisés pour ce service
– Mesurer la consommation de ressources en unités naturelles
– Exprimer en valeur monétaire les ressources utilisées

Identifier le problème et établir les objectifs

Il s’agit de la première étape dans l’évaluation d’un coût. Il consiste a identifié le problème pour lequel on veut évaluer le coût tout en précisant clairement les objectifs. Ces objectifs auront un impact sur la perspective du coût, le type de coût et l’horizon temporel de l’étude.

La perspective

Elle désigne le payeur, celui qui finance les ressources en santé consommées. Elle permet de définir à la fois les ressources en santé à recueillir et les coûts unitaires pour leur donner une valeur monétaire. Le choix de la perspective découle d’une analyse fine de l’objectif poursuivi par l’étude [21]. Le tarif d’une consultation est un bon exemple pour expliquer la variation du coût selon la perspective de l’étude.
Exemple : le tarif conventionnel de consultation à Fann est de 5000 FCFA, on peut alors considérer que c’est le coût de consultation lorsqu’on est dans une perspective sociétale, le coût de cette même consultation est de 4000 FCFA si on est dans une perspective assurance et que l’assurance rembourse 4/5e des frais de consultation et enfin le coût de cette même consultation peut varier entre 5000 et 1000 selon que le patient est assuré ou pas si on est dans une perspective malade. La perspective sociétale est recommandée comme cas de base dans plusieurs pays.

Décrire le service objet de calcul du coût et identifier les éléments et unités de ressources utilisés pour ce service

Il s’agit de faire la description la plus complète possible du service évalué (Ex : prise en charge de l’AVC à la phase aigüe). Cette description va permettre d’identifier par la suite toutes les ressources utilisées pour ce service (transport, consultation, hospitalisation, imagerie, bilan biologique, médicaments…) [48].

Mesurer la consommation des ressources en unités naturelles

Idéalement, cette mesure doit être complète, fiable, valide et représentative. Tous les éléments de ressources identifiés doivent être mesurés. Deux approches sont utilisées dans cette mesure, une approche ascendante (Bottom-up) ou microconsting qui consiste à une mesure directe des ressources utilisés par chaque patient, et une approche descendante (Top-dow) qui attribue un coût moyen national à chaque ressource. L’approche Bottom-up constitue la meilleure approche. Cependant dans une même étude les 2 approches peuvent être utilisées [48].

Exprimer en valeur monétaire les ressources utilisées

La dernière étape dans l’évaluation du coût consiste à placer une valeur monétaire à chaque ressource utilisée et à calculer un coût total [48].

Coût des accidents vasculaires cérébraux

En France, Chevreuil et al. [16] rapportent un coût total de 5,3 milliards d’euros en 2007, soit 3% des dépenses de santé. 92% de ce coût étaient supportés par la sécurité sociale. Le coût moyen des cas d’incident était de 16 686 € par patient au cours de la première année, tandis que le coût annuel des cas prévalents était un peu moins de la moitié de ce montant (8099 €).
Selon Smith et al. [66] les coûts globaux des AVC en Irlande sont estimés entre 489 et 805 millions d’euros en 2007. Le coût direct est estimé entre 345 et 557 millions d’euros, et le coût indirect entre 143 à 248 millions d’euros.
En Turquie Asil et al. [7] rapportent un coût moyen de 1677±2964 $. 30% du coût était dus aux médicaments.
Au Brésil selon Christensen et al. [17] le coût total moyen des AVC au cours d’une hospitalisation est de 4.101±8.4 254 $ pour l’AVCH et 1.902±8.1 426 $ pour AVCI. L’AVCH, la survenue d’une pneumonie et l’intervention neurochirurgicale était les principaux facteurs prédictifs du coût dans leur étude [17].
En Argentine le coût total moyen d’une hospitalisation initiale pour un AVC était de 12.285±14.336 $ pour l’AVCH et 3.888±4.018 $ pour AVCI [18].
Une revue systématique du coût des AVC dans les pays à revenu faible et intermédiaire a montré une grande différence des coûts selon les pays avec un coût plus élevé rapporté au Nigéria (8.424 $), suivi de Pakistan (5.230 $) et de la Chine (3626 $). Le coût le plus faible était rapporté au Sénégal (416$) [34].
Selon Maredza et al. [45] le coût direct annuel des AVC s’élevait entre 2,5 à 4,2 millions de Rand (283.500 $ à 485 000 $) en milieu rural sud-africain en 2012.
Il existe une grande variation du coût des AVC selon les études. Cette variation s’explique par la différence d’une région à une autre et d’un pays à un autre des ressources utilisées dans la prise en charge des AVC. Mais aussi par l’approche méthodologique. Ainsi, on note un coût plus élevé dans les pays développés par rapport aux pays en développements.

Présentation de la clinique de Neurosciences Pr Ibrahima Pierre NDIAYE

Elle est située dans la partie Nord-ouest du CHNU de Fann, en avant de la clinique de psychiatrie et à droite de la clinique de Neurochirurgie. Il s’agit du centre de référence dans la prise en charge des pathologies médicales du système nerveux au Sénégal. Elle est constituée d’un bâtiment à un étage et d’une annexe pour les consultations d’urgence.
Le rez-de-chaussée est constitué d’une unité de neuroradiologie, d’un laboratoire de neurophysiologie clinique (2 salles d’EEG et une salle d’ENMG), d’une salle d’archives et des bureaux des médecins.
Au niveau de l’étage se trouve 17 salles d’hospitalisation, dont 8 salles communes de 4 lits, 7 cabines de 2 lits, une salle de réanimation de 6 lits et une salle de post-réanimation de 3 lits. Il y a également une salle d’échographie, et 3 bureaux.

Itinéraire des patients

Les patients sont reçus d’abord à la consultation externe où sont vues toutes les urgences neurologiques, le coût de la consultation est de 5.000 FCFA. C’est à ce niveau que le diagnostic est posé après un examen neurologique et la réalisation d’un scanner cérébral qui coûte 40.000 FCFA. Les patients sont ensuite hospitalisés dans les différentes salles selon leur état clinique. Un jour d’hospitalisation en salle commune coûte 4.000FCFA, le coût dans la cabine est de 8.000 FCFA et le coût en réanimation est de 10.000 FCFA. Le reste des examens complémentaires est réalisé au cours de l’hospitalisation ainsi que la rééducation physique, la séance de rééducation coûte 2.000 FCFA.

Type d’étude

Nous avons réalisé une étude évaluative prospective de type économique, à visée descriptive et analytique.

Période d’étude

L’inclusion des patients s’est déroulée du 1er Février au 30 Avril 2017.

Population d’étude

Elle était constituée de tous les patients hospitalisés pour un AVC pendant la période d’étude.

Critères d’inclusion

Ont été inclus dans notre étude tous les patients hospitalisés pour un AVC ayant données leur consentement (patient lui-même ou la personne responsable) a participé à l’étude.

L’évaluation pronostique

Elle se faisait par le score de NIHSS et le score de Rankin modifié, la survenue d’une complication infectieuse. Et selon que le patient est sorti ou décédé.

Evaluation du coût

Elle a été faite selon la méthode Bottom-up. Il s’agit d’une approche individuelle sur les dépenses relatives par chaque patient. La perspective était sociétale, l’horizon temporel de notre étude était la période hospitalière.
Les ressources utilisées étaient réparties en 7 groupes :
– Le transport
– La consultation
– L’hospitalisation
– Les examens complémentaires
– Les médicaments
– La kinésithérapie
– Autres dépenses
Le prix des différents bilans, de la consultation, de l’hospitalisation et de la kinésithérapie étaient obtenus auprès du service de tarification de l’hôpital Fann, le prix des médicaments était celui de la pharmacie d’achat.
Les autres dépenses étaient constituées par les frais d’alimentation, de déplacement du garde malade ou toutes autres dépenses effectuées à l’hôpital.
Ces ressources étaient valorisées en FCFA (1 € = 655,957 FCFA).

Durée d’hospitalisation

La durée moyenne d’hospitalisation était de 16±11 jours avec une durée médiane de 12 jours et des extrêmes de 3 à 59 jours. Soixante-sept pourcent des patients avaient une durée d’hospitalisation supérieure à 10 jours. Sur les 65 patients avec une durée d’hospitalisation supérieure à 10 jours 49,23% avaient plus de 62 ans contre 50,77% des patients avec un âge inférieur ou égal à 62 ans.

Les caractéristiques sociodémographiques

Age

Nous avons trouvé un âge moyen de 61,32±15 ans chez nos patients. Ce résultat se rapproche de ceux de Toure at al. [70] au Sénégal, Adoukonou et al. [2] au Bénin, et Mapoure et al. [44] au Cameroun qui avaient rapporté respectivement une moyenne d’âge de 60,8±14,2 ans [70], 57±10,9 ans [2], 58,66±13,6 ans [44]. En effet, l’AVC est beaucoup plus fréquent chez les sujets d’âges avancés. Lui-même un facteur de risque, est le plus souvent associé à d’autres facteurs comme la sédentarité, l’HTA, le diabète. Dans l’étude INTERSTROKE, 88,77% des patients avec AVC avaient plus de 45 ans [53]. Dans notre étude la tranche d’âge de 57 à 76 représentait 50,5%.

Genre

Le genre féminin prédominait avec 52,6% des cas. Cisse et al. [19] ont également retrouvé une prédominance féminine dans leur étude avec une fréquence de 57,45% [19]. Cependant, la plupart des études rapportent une prédominance masculine [2-3, 10, 24, 44, 53].

Provenance

La majorité des patients venaient de Dakar avec une fréquence de 82,5%, et 2,1% des patients provenaient des pays voisins (Guinée et Mauritanie). Notre résultat se rapproche à celui de Sene et al. [65] qui avait retrouvé une prédominance des patients venant de la région de Dakar avec une fréquence de 70%, et 2% des patients provenaient des pays voisins [65]. Le Sénégal a toujours été considéré comme un centre de référence de neurologie en Afrique de l’ouest francophone ce qui fait que certains patients quittent leur pays pour le Sénégal afin de bénéficier des soins de qualité. De plus les 2 seuls services de Neurologie du Sénégal sont à Dakar (Fann et Pikine) donc plus accessibles pour les patients en provenance de la région de Dakar.

Caractéristiques cliniques

Facteurs de risque

L’HTA constituait le principal facteur de risque (80,4%) suivi de la sédentarité (69,1%). Adoukonou et al. [2] et Mapoure et al. [44] ont également retrouvé dans leur études l’HTA comme principal facteur de risque avec une fréquence respective de 71,81% [2] et 69,84% [44]. Le rôle de l’HTA dans l’AVC est bien établi et selon l’étude INTERSTROKE 47,9% des AVC sont attribuable à l’HTA [53].

Couverture sociale

La majorité des patients n’avaient pas de couverture sociale (58,8%), et seuls 22,7% des patients avaient un plan sésame. Mapoure et al. [44] dans leur étude sur l’épidémiologie des AVC à Douala au Cameroun avaient retrouvé 16,3% de couverture sociale [44]. La fréquence élevée de la couverture sociale dans notre étude pourrait s’expliquer par l’existence d’une couverture sociale gratuite pour les personnes âgées de 60 ans et plus. Cependant, il faut reconnaitre qu’au Sénégal le plan Sésame représente une alternative pour les personnes âgées en les assurant une gratuité des soins. Et pourtant il y a eu que 22,7% de plan sésame. Considérant la répartition de nos patients qui étaient majoritairement âgés, il apparait donc qu’il y a un problème d’information et de sensibilisation sur le plan sésame

Délai d’admission

Le délai moyen d’admission était long 111±145,6 heures soit 4 jours et demi, 56,7% des patients avaient un délai entre 3-72 heures. Sene et al. [65] avait également retrouvé un délai tardif car 33% des patients étaient admis entre 24-72 heures [65]. Ce délai tardif pourrait s’expliquer par l’absence de sensibilisation de la population sur l’importance d’une prise en charge précoce, l’absence des structures d’orientation et la distance entre le domicile des malades et le service de neurologie.

Motifs d’admission

Les signes classiques de l’AVC étaient retrouvés. Ils s’agissaient d’un déficit moteur 92,78%, et d’une aphasie 49,48%, le NIHSS moyen était de 16,31±7,62 et le mRS moyen de 4,31±0,8. Adoukonou et al. [2] avaient retrouvés un résultat similaire avec un NIHSS moyen de 14,4±5,3 [2].

Type d’AVC

L’AVCI prédominait 62,9%, comme rapporté dans la littérature [2-3,10,24,44,53,65]. Il faut cependant souligner une fréquence des AVCH plus importante que celle rapportée dans les pays développés [2-3,44,65]. Cette fréquence élevée des AVCH dans les pays en développement pourrait s’expliquer par une mauvaise prise en charge de l’HTA dans nos pays.

Etiologie

Les cardiopathies emboligènes représentaient la principale étiologie des AVCI soit 8,2%, l’athérosclérose et les lacunes représentaient chacune 4,9%. Dans 82% des cas aucune étiologie n’était identifiée. Contrairement à nos résultats, l’athérosclérose est rapportée dans la plupart des études comme l’étiologie la plus fréquente [10, 24, 31,53], et c’est seulement dans 1/3 des cas qu’aucune étiologie n’a été retrouvée. Cette différence pourrait s’expliquer par les difficultés d’accès aux examens étiologiques car la majorité de nos patients n’ont pas pu réaliser le bilan standard de l’AVCI (échographie Doppler cardiaque et des troncs supra-aortiques, Holter ECG…).
La microangiopathie hypertensive représentait la principale étiologie des AVCH dans notre étude, ce qui corrobore avec les données de la littérature [10,31,59].

Durée d’hospitalisation

La durée moyenne d’hospitalisation était de 16±11 jours, 67% des patients avaient une durée d’hospitalisation supérieure à 10. Ils étaient majoritairement jeunes, 50,77% avaient un âge inférieur ou égal à 62 ans.
Adoukonou et al. [2] ont rapporté une durée moyenne d’hospitalisation de 14,4±10.
Cette durée hospitalisation pourrait s’explique par l’état clinique des patients, le retard dans la réalisation des examens étiologiques et l’absence de service de long séjour dans notre structure.

Pronostic

La mortalité était de 29,9% dans notre étude, ce qui est comparable aux résultats d’Adoukonou et al [22], Mapoure et al. [44], et Sene et al. [65], qui avaient retrouvé respectivement une mortalité de 20,5%, 26,8% et 28,8%. Elle est beaucoup plus élevée que celle observée dans les pays développés où la mortalité à 1 mois est de 15% [43]. Cette différence pourrait expliquer par l’absence de certaines thérapeutiques (thrombolyse, thrombectomie) dans les pays en développement mais aussi le retard dans la prise de charge.

Coût

Coût global

Au cours de notre étude, les dépenses totales à 3 mois s’élevaient à 43.719.502 FCFA soit 174.878.008 FCFA par an, avec un coût total moyen de 450.716±405.214 FCFA et des extrêmes de 164.291 et 2.957.038 FCFA. Ce coût moyen est supérieur à celui rapporté par Toure et al. [70] (78.426 FCFA) mais comparable à ceux de Kuate-Tegueu et al. [36] et Adoukonou et al. [2] qui ont trouvé respectivement un coût moyen de 435.672 FCFA et 316.810,3±230774,8 FCFA. Selon Maredza et al. [45] le coût direct annuel des AVC en milieu rural sud-africain est de 2.466.159 Rand soit environ 110.450.089,68 FCFA. Un coût moyen plus important a été rapporté par Birabi et al. [12] au Nigéria (8.424 $) soit environ 4.956.623 FCFA.
Il existe une grande variabilité du coût des AVC d’une région à une autre et d’un pays à un autre, cette variabilité s’expliquerait en partie par la différence des ressources utilisées dans la prise en charge mais aussi l’approche méthodologique.
Les principaux postes de consommation étaient les examens complémentaires 30,59% et l’hospitalisation 27,45%. La kinésithérapie représentait le poste avec la plus faible consommation (0,34%). Dans l’étude d’Adoukonou et al. [2] les principaux postes de consommation étaient les examens complémentaires (34,3%) et les médicaments (28,4%). La kinésithérapie représentait 3,6% du coût total. Asil et al. [7] ont également retrouvé les examens complémentaires et l’hospitalisation comme principaux postes de consommation.
Le nombre important d’examens a réalisé au cours de l’AVC pourrait expliquer ce coût.

Coût selon l’âge

Nous avons retrouvé un coût moyen plus élevé chez les patients de moins de 62 ans (471.151±464.908 FCFA) comparé aux patients de plus de 62 ans (428.978±333.919 FCFA). Les patients âgés de moins de 62 ans dépensaient 42.172 FCFA de plus. Cette différence n’était pas statistiquement significative (p=0,6), mais pourrait s’expliquer par une mortalité plus élevée chez les patients âgés et une durée d’hospitalisation beaucoup plus courte car seulement 49,23% des patients de plus de 62 ans avaient une durée d’hospitalisation supérieure à 10 jours.

Coût selon le genre

Le genre masculin était associé à un coût plus élevé (53.065 FCFA de plus). Cette différence n’était pas statistiquement significative (p=0,6). Adoukonou et al. [2] ont aussi rapporté un coût plus élevé chez les patients de genre masculin avec une différence non significative.

Coût selon le type d’AVC

Nous avons retrouvé un coût moyen plus élevé en cas d’AVCH, plusieurs auteurs rapportent un coût plus élevé au cours de l’AVCH comparé à l’AVCI [2,12,16-17,34,36-37,52].
Ce coût pourrait s’expliquer par la gravité clinique des AVCH ce qui prolonge la durée d’hospitalisation mais aussi favorise la survenue des complications du décubitus (pneumopathies, thrombose veineuse profonde et escarres).

Facteurs associés au coût

Le GCS, le score de NIHSS, le mRS, le type d’hospitalisation, la durée d’hospitalisation, une durée d’hospitalisation supérieure à 10 jours et la survenue de complications infectieuses en cours d’hospitalisation étaient les principaux facteurs associés au coût total dans notre étude A chaque fois que le GCS augmentait d’une unité le coût total diminuait de 33.464 FCFA. A chaque fois que le score de NIHSS augmentait d’un point le coût total augmentait de 14.098 FCFA. Les patients qui avaient une infection en cours d’hospitalisation dépensait 248.664 FCFA de plus que les patients sans complications infectieuses. Selon le type d’hospitalisation le coût variait de 155.137 FCFA. Il s’agissait d’une augmentation de 155.137 FCFA lorsque le patient quittait une salle commune pour une cabine et d’une réduction de 155.137 FCFA lorsque le patient quittait une cabine pour une salle commune. Chaque jour d’hospitalisation était associé une augmentation du coût de 25.580 FCFA et les patients avec une durée d’hospitalisation supérieure à 10 jours dépensaient 280.312 FCFA de plus que les patients avec une durée d’hospitalisation inférieure à 10 jours.
Adoukonou et al. [2], rapportent des résultats similaires, mais contrairement à leur résultat, dans notre étude le type d’AVC n’était pas statistiquement significatif.
Un score NIHSS élevé traduit un AVC grave avec une durée d’hospitalisation plus longue et un risque important de complication de décubitus (pneumopathies, infection urinaire, escarres et thrombose veineuse des membre). La survenue d’une infection impose la réalisation d’un bilan infectieux et la prescription des anti-infectieux qui sont le plus souvent coûteux, ce qui augmente considérablement les dépenses.
Après une analyse de régression linéaire multiples, les facteurs prédictifs du coût total dans notre model étaient la durée d’hospitalisation, le type d’hospitalisation et l’AVCH. Les patients avec AVCH dépensent 126.958 FCFA de plus que les patients avec AVCI indépendamment des autres facteurs. La gravité clinique des AVCH et la fréquence des complications notamment infectieuses pourrait expliquer ce coût.
Selon le type d’hospitalisation le coût varie de 214.292 FCFA, il s’agissait d’une augmentation de 214.292 FCFA lorsque le patient quittait une salle commune pour une cabine et d’une réduction de 214.292 FCFA lorsque le patient quittait une cabine pour une salle commune. Ces différentes salles ne sont pas facturées de la même façon, les cabines coûtent deux fois plus chères que les salles communes ce qui pourrait expliquer une grande variation du coût selon le type d’hospitalisation. Chaque jour passer à l’hôpital était associé à une augmentation du coût de 25.336 FCFA indépendamment des autres facteurs.
Adoukonou et al. [2] avaient retrouvé comme facteur prédictif du coût l’AVCH, un score de NIHSS élevé et la durée d’hospitalisation. Dans plusieurs études il a été rapportent comme prédicteur du coût la durée d’hospitalisation [2,17-18,35,37,51,71]. Une longue durée d’hospitalisation augmente non seulement le coût d’hospitalisation ce qui n’est pas négligeable mais augmente également le risque des complications infectieuses ce qui va augmenter le nombre d’examen paraclinique a réalisé mais aussi l’achat des médicaments qui pour la plupart coûte cher.

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Table des matières

DEDICACES ET REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. Généralités
1.1. Définition
1.2. Classification
2. Epidémiologie
2.1. Ampleur des AVC
2.2. Particularité des pays en développement
2.3. Facteurs de risque
3. Prise en charge
3.1. Diagnostic
3.2. Prise en charge de l’AVCI
3.3. Prise en charge de l’AVCH
4. Coût économique de l’AVC
4.1. Définition du coût
4.2. Classification
4.3. Méthode d’évaluation du coût
4.4. Coût des accidents vasculaires cérébraux
DEUXIEME PARTIE
1. Objectifs de l’étude
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. Méthodologie
2.1. Cadre de l’étude
2.2. Présentation de la clinique de Neurosciences Pr Ibrahima Pierre NDIAYE
2.3. Itinéraire des patients
2.4. Type d’étude
2.5. Période d’étude
2.6. Population d’étude
2.7. Critères d’inclusion
2.8. Critères d’exclusion
2.9. Echantillonnage
2.10. Collecte des données
RESULTATS
3. Résultats
3.1. Caractéristique générale
3.2. Caractéristiques sociodémographiques
3.3. Caractéristiques cliniques
3.4. Coût
DISCUSSION-COMMENTAIRES
4. Discussion
4.1. Les caractéristiques sociodémographiques
4.2. Caractéristiques cliniques
4.3. Coût
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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