Pratiques de l’information à l’aune du journalisme de solutions

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Une remise en question de nos modèles économiques et une recherche d’alternatives

Cette recherche d’une écologie citoyenne et d’un modèle de société plus soucieux de l’intérêt général accompagne une mutation profonde de la société et se manifeste ostensiblement par l’émergence de nouvelles formes d’économie (économie sociale et solidaire, économie collaborative, économie circulaire, social business, « commons », etc.) et une recherche d’alternatives ou de nouveaux modèles d’organisation collective (essor de la démocratie participative, civic tech, intelligence collective dans les entreprises, etc.). En filigrane, c’est l’ensemble du modèle capitaliste néolibéral qui est remis en question. Et avec lui, la globalisation de la finance, l’hégémonie des multinationales, les liens ténus entre pouvoirs économique et politique, la dimension verticale et hiérarchique des relations humaines, la précarisation de l’emploi, la société de consommation, etc. Le développement de l’économie sociale et solidaire (qui représente aujourd’hui plus de 10% du PIB français)139 et de l’entrepreneuriat social, tous deux fondés sur la recherche de l’intérêt général, représenterait à ce titre une alternative séduisante pour les jeunes générations. Tandis que d’autres pratiques, liées de près ou de loin à la « sobriété heureuse » (pour reprendre l’expression de Pierre Rabhi), l’agroécologie, l’altermondialisme, gagnent progressivement de l’attention et de l’intérêt de la part de l’ensemble de la société.

Derrière le choix des mots : journalisme « de solutions » et termes apparentés

Le journalisme « de solutions » et ce qu’il charrie avec lui appelle à une courte analyse sémiologique (que nous approfondirons ultérieurement). D’ores et déjà, on peut souligner que le simple fait qu’il existe en tant concept le démarque de la pratique dite « traditionnelle » du journalisme. Et noter ce faisant qu’il induit, volontairement ou involontairement, l’idée d’une pratique alternative (bien qu’elle soit promue comme « complémentaire »). La juxtaposition des termes « de solutions » porte par ailleurs à s’interroger sur la nature de la solution : solution à quoi ? Qu’est-ce qui justifie de parler de « solutions » ? Le mot « problème » viendra probablement à ce stade à l’esprit du lecteur, si ce n’est qu’autant les termes « solution » que « problème » recouvrent un ambitus large et flou. Certains préfèrent ainsi parler de journalisme « orienté solutions » (marquant parfois la distinction pour signifier qu’ils ne souhaitent pas s’apparenter à un catalogue de solutions155 ) quand il ne s’agit pas de revendiquer un journalisme « constructif » (évoquant autant l’idée d’aller de l’avant que la dimension « construite » de l’information), « transformatif » ou d’« impact » (pour souligner davantage les effets potentiels de ce type de journalisme) ou encore prospectif » (caractérisant l’orientation vers le futur)156. Avec un champ lexical partagé que l’on pourrait associer à trois mots-clés : futur, espoir et initiative citoyenne.

Intégration de la pratique dans les médias traditionnels
Un engouement s’étendant aux médias « traditionnels »

En marge de ces médias spécialisés ou de niche, l’intégration du journalisme de solutions dans les médias « traditionnels » pourrait porter à croire que le concept à fait ses preuves. Ils sont plus d’une centaine à avoir publié des articles relevant du journalisme de solutions, notamment sous l’impulsion des événements organisés par Reporters d’Espoirs et Sparknews en France et à l’international166. Et ce à travers les différents types de médias principaux : presse, télévision, radio et Internet. Un engouement porté à la fois par des journalistes soucieux de faire évoluer leurs pratiques et par des rédactions qui passent le pas pour traiter leurs sujets majoritairement, voire exclusivement, sous un angle orienté solutions (e.g. La Croix, Nice Matin, la Danish Broadcasting Corporation, la Swedish National TV).

Une intégration toutefois limitée et prudente

Parfois, cet engouement est aussi soutenu par des directeurs de publication ou des actionnaires, qui y voient une opportunité d’accroître leur parts d’audience et leurs ventes tout en contribuant à l’intérêt général. Toutefois, si engouement il y a, on pourra souligner que l’intégration du journalisme de solutions dans les mœurs reste prudente. Rares sont les grands médias qui changent de cap et de ligne éditoriale pour se consacrer principalement au journalisme de solutions. Les articles solutions sont pour le moment souvent circonscrits à des publications événementielles ou ponctuelles (cf. les événements mentionnés, le Libé des Solutions167 étant un des premiers exemples de cette pratique). Sinon à des rubriques, émissions ou formats dédiés (on pensera à la rubrique « Demain » du Figaro, « What’s working » et « Good news » du Huffington Post, « Half full » du Guardian, « The Optimist » du Washington Post pour citer des exemples dans la presse). Dans la pratique, l’engouement est tempéré par des contraintes économiques.

Du constat constructif à l’inspiration, voire à l’incitation à l’action
Les « 5W » revisités avec le « So what? » et le « What now? »

Un des éléments fondamentaux du journalisme de solutions réside dans l’idée de compléter les « 5W » traditionnels du journalisme185 par le « So what? » et le « What now? » (que l’on pourrait traduire respectivement par « Et alors ? » et « Et maintenant ? »). Afin de relater les actualités de manière constructive, le journaliste de solutions intègre dans sa démarche l’idée d’une mise en perspective du problème, à travers l’étude d’une solution possible (en suivant les principes énoncés précédemment). Il invite à ne pas s’arrêter aux faits bruts, au constat rétrospectif, mais à s’interroger sur l’évolution possible du problème et de la solution (cf. la nécessité de la nuancer, de montrer ses limites). Car une des racines du sentiment d’impuissance et de l’inaction qui en découle réside dans l’analyse souvent négative des problèmes ou la simple retransmission des faits, parfois négatifs en tant que tels. Dans le cas d’un attentat par exemple, le journaliste peut autant se contenter de retranscrire le nombre de morts et l’effroi que de parler de la vie qui reprend et des mécanismes de résilience mis en place par la population. Pour donner une autre illustration, il peut s’arrêter au simple constat du décès d’une grand-mère écrasée par une voiture au coin de la rue. En se posant la question « Et maintenant ? », il est poussé à s’interroger sur la sécurité routière, sur ce qui est mis en œuvre pour s’assurer que d’autres grands-mères ne soient pas touchées, etc.

Les sources orientées solutions : les cas Sparknews et Reporters d’Espoirs

On a exposé jusqu’à présent quelques principes fondateurs du journalisme de solutions, notamment quelques règles, codes et visées de la pratique. À ce stade, il n’échappera pas au lecteur que le journalisme de solutions nécessite un traitement de l’information quelque peu approfondi. Aussi, pour des journalistes souvent sous pression (temporelle, économique, etc.), la tâche n’est pas toujours facile : le journalisme de solutions, bien qu’attrayant, peut se révéler complexe à intégrer dans les processus usuels de traitement de l’information. C’est à ce titre qu’interviennent des réseaux comme Sparknews, Reporters d’Espoirs ou le Solutions Journalism Network. Chacun à leur manière jouent en quelques sortes le rôle d’agence d’info-solutions et constituent une ressource privilégiée pour les journalistes et les médias désireux de s’y mettre. Ils « sourcent » (anglicisme utilisé pour « se procurer », « identifier »), filtrent et recensent des initiatives ou des articles orientés solutions, et permettent ensuite aux journalistes de piocher dedans pour écrire leurs papiers. Sachant que ce « sourcing » est selon les cas contributif (tout un chacun peut l’alimenter), relatif à un format spécifique (les vidéos pour Sparknews par exemple), circulaire (reposant sur le relais d’articles-solutions déjà publiés ou de sujets parus dans les médias, e.g. chez Reporters d’Espoirs et le Solutions Journalism Network 191 ) ou lié à l’activité d’une structure (MakeSense apportant de la matière première à MakeSense STORiES par exemple).

Les sources traditionnelles d’information et le retour en force du terrain

Si le journaliste désireux de faire du journalisme de solutions trouvera des références « toutes faites » (puisque déjà filtrées) auprès des sources orientées « solutions », il pourra également fonder ses articles sur des sources traditionnelles d’information. Qu’il s’agisse d’agences d’information, d’autres médias, d’agences de communication et de cabinets d’études ou du terrain, chacun propose des faits ou des informations qui peuvent servir de base à la rédaction d’un article orienté solutions. Là encore, c’est la posture du journaliste qui est déterminante. Le Solutions Journalism Network invite ainsi les journalistes à suivre et repérer les « déviants positifs », à s’intéresser aux informations positives qui peuvent être passées sous silence au profit d’autres plus négatives. Cela implique que le journaliste suive les canaux d’information traditionnelle en étant attentif à ces autres types d’informations192. Par exemple, il peut autant suivre des publications établissant le top 10 des villes où il y a le plus de crimes que des rapports d’études parlant du top 10 des villes où le taux de crime a le plus baissé ces dernières années. Il pourra par ailleurs compléter et renforcer ses recherches terrain en gardant à l’esprit l’importance de l’« angle solutions » pour trouver, à nouveau, de la matière insoupçonnée dans des canaux d’information « classiques ».

Les sources collaboratives et les réseaux comme nouveaux canaux d’information

Dernier volet, les sources collaboratives. Caractéristiques du journalisme social ou collaboratif, elles sont fondées sur des logiques contributives, en vertu desquelles les citoyens-internautes font remonter au média ou à l’organisation d’informations des initiatives, des sujets ou de la matière première (photos, vidéos, etc.) pour rédiger un article. Reposant essentiellement sur les nouvelles technologies, elles existent à travers des plateformes comme Les Suricates193, qui effectuent chaque semaine une curation d’initiatives sociales et solidaires. Autre canal, les réseaux d’accompagnement à l’entrepreneuriat social, l’innovation positive, etc. (mentionnés précédemment) qui sont au plus près du terrain et des porteurs de projet et constituent eux aussi une source privilégiée pour identifier des solutions. De telle sorte que l’information de qualité ou l’information « chaude » ne se trouve plus que dans les agences d’information, mais aussi sur le terrain, auprès des citoyens, des porteurs de projet, dans une dynamique de désintermédiation et de curation collective de l’information.

Inspirer, faciliter, connecter : le journaliste-facilitateur et son engagement citoyen

Un dernier « nouveau » rôle semble émerger avec le journalisme de solutions : celui de faciliter l’engagement citoyen et, plus largement, un débat collectif (et constructif) dans l’espace public. Ce rôle renoue avec la fonction de « facilitation » théorisée par Kaarl Nordenstreng dans son approche normative des médias 203 (un rôle déjà au cœur du journalisme public et du peace journalism). Dans cette perspective, le journaliste devrait être au service de la société, de l’intérêt général et du débat public. Son rôle consisterait essentiellement à faciliter et médiatiser ce débat,
encourager des collaborations entre les différents acteurs de la société. Voire, au-delà d’une fonction de facilitation, à assurer un rôle de catalyseur : encourager la réplication d’initiatives sociales, accompagner une société civile en mouvement, inspirer d’autres citoyens à proposer ou soutenir des alternatives, dans une dynamique qui fasse le lien avec l’engagement citoyen du journaliste lui-même. D’aucuns considéreront que là n’est pas son rôle, que c’est transgresser les idéaux d’objectivité, d’impartialité. D’autres rétorqueront que face à l’urgence des enjeux sociétaux auxquels nous sommes confrontés et à l’inévitable influence de l’information, le choix n’est pas à faire : plutôt encourager l’action collective que l’inaction défaitiste. Bien que le tableau ne soit pas si binaire et que la recherche de « solutions » invite à l’analyse et la prudence.

De la solution à la résolution : limites de la solution

Autre distinction de taille à laquelle appelle le terme « solution » (dans « journalisme de solutions ») : la nuance entre « solution » et « résolution » d’un problème. Le second terme implique de « décomposer, de transformer, de faire aboutir une chose à une autre ou de dissoudre une chose grâce à un enchaînement logique » 209 . Dans cette perspective, la solution ne constitue qu’un « ensemble de moyens » (et non un moyen unique) utilisés pour résoudre un problème, soit le dissoudre ». On notera ici la subtilité : la recherche de solutions peut paradoxalement pousser à densifier ou accroître le problème. La solution a besoin d’un problème pour exister, de la même façon qu’un médecin a besoin que son patient soit malade pour gagner sa vie. On en revient à la question des causes et des conséquences : il s’agit autant de couper le problème à la source que de chercher des solutions, sinon guette le risque d’entrer dans un cycle sans fin où la solution s’avère n’être qu’un pansement temporaire. Ou une raison d’être, comme le souligne Marc de la Ménardière : « Beaucoup d’organisations, d’institutions, etc. sont créées pour répondre à un problème. Mais avec le temps, elles se complexifient. Et du coup elles cherchent plus forcément à répondre au problème qu’elles ont identifié, mais à se maintenir… Et pour se maintenir, des fois, elles détruisent la finalité même de ce pour quoi elles ont été inventées. »210 Pour résoudre un problème, il est donc nécessaire de chercher autant à apporter des solutions qu’à questionner le problème et le tarir sa source. À traiter les effets et à changer le système. Sinon, la solution peut très vite s’avérer être anecdotique ou miraculeuse, objet de communication convaincant car facilement consommable ». Comme le soulignent les acteurs du journalisme de solutions eux-mêmes, la résolution d’un problème ne saurait relever d’une solution isolée : elle implique l’agrégation de plusieurs solutions, un temps long (hors du temps chaud médiatique) et une organisation collective complexe, enchâssée dans des dynamiques « glocales ». Là où la « solution » pourrait porter à croire en une issue simple et rapide à mettre en place211

Une efficacité accrue pour la communication publicitaire

Les info-solutions ont aussi une valeur ajoutée avérée pour les annonceurs à en croire les études menées jusqu’à ce jour. Elles permettent d’associer une marque ou des produits à des contenus « positifs » (dans le cas d’insertions presse ou d’encarts publicitaires notamment), ce qui serait profitable pour la marque à la fois en termes d’image et de ventes à en croire quelques études préliminaires sur le sujet. Michelle Gielan (ambassadrice du journalisme « transformatif » mariée à un chercheur en psychologie positive) souligne ainsi que les « personnes exposées à du contenu positif avant une publicité ont une intention d’achat du produit supérieure de 24% »217. Elle indique aussi que les publicités liées à des contenus positifs ont plus de chances d’être vues, partagées et retenues 218 . De quoi attirer les annonceurs et les encourager à payer davantage, comme en témoigne par ailleurs l’expérience de Christian de Boisredon avec Sparknews : « On a même un des journaux de notre alliance qui vend ses pubs cinq fois plus cher [le jour de l’Impact Journalism Day]. La régie a eu l’intelligence de valoriser cette offre et de la rendre unique. Chez Haaretz [magazine israélien, ndlr], ils ont carrément fait 48 pages et ils ont vendu plein de pub, dans une opération très rentable. »219 Reste la problématique d’identifier les contenus solutions pour les rendre lisibles dans le processus de média planning : « Il faudrait que les agences média puissent repérer du contenu solutions et faire en sorte de pouvoir placer de la publicité à côté. ».

Marges de liberté et de citoyenneté du journaliste et du média

Au-delà de ces constats d’ordre philosophique, on opposera dans la pratique la liberté du journaliste et du média à la contrainte du système médiatique. Quelles sont les marges d’action pour un journaliste, une rédaction, face aux intérêts privés des actionnaires détenteurs du média ? Si ces derniers restent convaincus que la peur et le négatif font vendre, dans quelle mesure le journaliste peut-il être tenu responsable de son activité ? On voit bien ici que le journalisme de solutions pose une question de fond sur l’organisation du système médiatique et la possibilité d’incarner dans les faits cet idéal de responsabilité sociétale. Et on ne saurait se garder de souligner le risque de sur-responsabiliser le journaliste 229 , soumis à la pression d’acteurs et facteurs d’influence multiples (cf. figure ci-dessous). Là encore, il semblerait que des actions de sensibilisation à la responsabilité des médias et un argumentaire solide pour convaincre leurs actionnaires soient de mises pour faciliter des transitions au sein des rédactions. Car la transition vers un journalisme de solutions ne peut être pensée en dehors d’un regard systémique.

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Table des matières

I. Origines et essor du journalisme et des médias de solutions
A. Un contexte propice à une remise en question du système médiatique
1. Un contexte de crises et de mutations
a) Une crise protéiforme : économique, environnementale, sociale et politique
b) Érosion de confiance, fragilité économique, baisses des ventes… une crise aussi médiatique ?
c) Une évolution inéluctable des pratiques d’information et de communication
2. Une saturation de négativité dans le traitement médiatique
a) « If it bleads, it leads » : l’actualité en négatif
b) Un adage à la peau dure : « Nous ne sommes pas là pour parler des trains qui arrivent à l’heure. »
c) Médias et psychologie positive : études sur l’influence positive et négative des médias
3. Des signaux encourageant le changement des pratiques
a) L’essor d’une demande de la part de l’audience
b) L’électrochoc de prises de conscience individuelles
c) Une société civile en mouvement
B. Une volonté de renouveler l’offre médiatique
1. Héritages et influences d’autres pratiques
a) Le journalisme civique, pour une information d’utilité publique
b) Le journalisme citoyen et le journalisme collaboratif, le journalisme par et pour les citoyens
c) Une pratique aux confluents d’autres genres journalistiques et communicationnels
2. Un sentiment de responsabilité face à l’urgence d’un développement durable
a) Les notions de développement durable et d’intérêt général au premier plan
b) Une remise en question de nos modèles économiques et une recherche d’alternatives
c) Inspirer les citoyens et de nouveaux modes de vie : les exemples de Demain et d’En Quête de Sens
3. La création d’un mouvement uni par une volonté d’apporter des solutions
a) Parler de l’ombre et de la lumière : les premiers acteurs et leurs intentions
b) Un développement fondé sur des logiques de réseau et les médias existants
c) Premiers retours et critiques de la « bonne nouvelle »
C. Intégration et circulation de la pratique dans le paysage médiatique
1. Ébauche de cartographie et typologie de pratiques : positionner le journalisme de solutions dans
la sphère médiatique
a) Typologie des pratiques apparentées au journalisme de solutions
b) Derrière le choix des mots : journalisme « de solutions » et termes apparentés
c) Intégration avec d’autres pratiques journalistiques parallèles : slow, peace, investigation…
2. Vitalité et positionnement des nouveaux médias pratiquant le journalisme de solutions
a) Des lancements multiples de nouveaux médias et de nouveaux formats
b) Des problématiques similaires aux médias traditionnels et d’autres manières d’y répondre
c) Une solution dans l’hybridation entre marque et média : le cas MakeSense STORiES
3. Intégration de la pratique dans les médias traditionnels
a) Un engouement s’étendant aux médias « traditionnels »
b) Une intégration toutefois limitée et prudente
c) Une opportunité d’attirer des investissements publicitaires
II. Pratiques de l’information à l’aune du journalisme de solutions
A. Chaîne de valeur et de production de l’info-solution
1. Un traitement de l’information répondant à des exigences précises et normalisées
a) Règles et principes du journalisme de solutions
b) Critères de rationalisation et d’évaluation des solutions
c) Ce que le journalisme de solutions n’est pas : risques et écueils identifiés
2. Du constat constructif à l’inspiration, voire à l’incitation à l’action
a) Les « 5W » revisités avec le « So what? » et le « What now? »
b) Donner envie d’agir et inspirer pour engager : vers un empowerment citoyen
c) « What you can do » : catalyser l’émotion et la transformer en action
3. Identifier des problèmes et « sourcer » des solutions
a) Les sources orientées solutions : les cas Sparknews et Reporters d’Espoirs
b) Les sources traditionnelles d’information et le retour en force du terrain
c) Les sources collaboratives et les réseaux comme nouveaux canaux d’information
B. Le journalisme de solutions, entre information, curation et communication
1. Une redéfinition du rôle du journaliste et du média ?
a) Informer, refléter, alerter : le journaliste-observateur et ses limites
b) Filtrer, donner du sens, faire de la pédagogie : le journaliste-éclaireur et sa légitimité
c) Identifier, sélectionner, mettre en lumière : le journaliste-curateur et sa déontologie
d) Inspirer, faciliter, connecter : le journaliste-facilitateur et son engagement citoyen
2. La « solution », un objet entre information et communication
a) De la relativité du couple problèmes/solutions
b) De la solution à la résolution : limites de la solution
c) Entre information et promotion de solutions
3. Une aubaine pour les porteurs de solutions et les annonceurs
a) Une mise en lumière gratuite et bénéfique pour les porteurs de solutions
b) Une efficacité accrue pour la communication publicitaire
c) Une opportunité de faire changer les mentalités des marques et des annonceurs ?
C. De la responsabilité des médias face à la société
1. Intérêts privés et intérêt général : la problématique de la double dépendance
a) Une responsabilité légitime ?
b) Marges de liberté et de citoyenneté du journaliste et du média
c) Le bien commun : vers une conciliation entre intérêts privés et intérêt général
2. Visée(s), influence(s) et utilité(s) de l’information dans l’espace public
a) À qu(o)i sert l’information ?
b) Une dimension politique : remettre la chose publique et le futur au coeur
c) Accompagner le citoyen dans sa réappropriation de sujets sociétaux
3. L’empowerment citoyen : une réelle capacité de mise en action collective ?
a) La croyance en un autre possible au coeur : changer les visions du monde
b) From Mirrors to Movers : le journaliste peut-il « faire bouger » les citoyens ?
c) Limites de l’action citoyenne et sur-responsabilisation du citoyen
III. Opportunités et freins au développement du journalisme de solutions
A. Un intérêt encore à prouver : méfiance et résistances face au journalisme de solutions 
1. Facteurs idéologiques : une pratique contraire à l’éthique journalistique ?
a) Indépendance, objectivité et pluralisme en danger ?
b) Refléter la réalité du monde : ni plus, ni moins
c) Éclairer le citoyen : verticalité, horizontalité et circularité de l’information
2. Facteurs économiques et structurels : impératifs exogènes et limites pratiques
a) De la primauté de la logique d’audience et de rentabilité sur la logique d’impact
b) Gérer le temps réel, le temps chaud et le temps froid
c) Un contexte de vaches maigres et des ressources limitées
3. Facteurs humains : une résistance naturelle au changement
a) Pressions et résistances au changement
b) Accompagner et faciliter le changement, un enjeu organisationnel
c) De déclic en déclic : le facteur prise de conscience
B. Enjeux-clés identifiés pour faciliter le développement du journalisme de solutions
1. Former, clarifier, incarner : installer le journalisme de solutions dans la sphère médiatique
a) En amont, former à parler des « trains qui arrivent en avance » et à être orienté solutions
b) Journalisme de solutions, constructif, transformatif, civique… ou journalisme tout court ?
c) De la nécessité d’incarner une cohérence entre externe et interne, discours et actes
2. Crédibiliser la démarche et lui donner une assise
a) L’enjeu de repenser le modèle économique des médias pour plus d’intégrité
b) La question de l’impact et ses modalités d’analyse
c) L’appui d’ambassadeurs, de relais et de démarches en réseaux
3. Populariser l’enjeu de responsabilité des médias et des citoyens
a) Un mouvement à rendre visible et lisible : vers une campagne de sensibilisation
b) Crowdsourcing et logiques contributives… : des médias de masse à la masse-média
c) Plaidoyer ou pétition pour un journalisme constructif
C. Tirer profit des évolutions du marché pour mieux s’intégrer
1. Passer en mode startup : et si les médias repartaient à zéro ?
a) « For whom? » : enseignements et apports du design thinking pour la démarche solutions
b) Digitalisation et parcours utilisateur : penser l’information comme une expérience et non une fin en soi
c) Le journaliste-entrepreneur et les applications de la culture startup
2. Dynamiser les interactions avec les parties prenantes et penser en écosystème
a) Relation aux pouvoirs économiques et aux annonceurs : faciliter la communication responsable
b) Relation au milieu journalistique : réinterroger la responsabilité des médias et des journalistes
c) Relation aux pouvoirs publics et à la société civile : fédérer autour de l’intérêt général
3. Alternative, dynamique de transition… quel avenir pour le journalisme de solutions ?
a) Scénario 1 : vers une dissolution dans le paysage médiatique
b) Scénario 2 : vers une polarisation et une fragmentation de la pratique
c) Scénario 3 : vers une intégration progressive dans l’ensemble des médias et l’espace public
Conclusion
Bibliographie

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