Potentialités et contraintes de l’élevage

Importance du cheptel

L’élevage constitue une importante source de devises pour le pays. La part des produits animaux est de 21 % de la valeur des exportations, soit le deuxième poste après le coton (MRHA, 2015). Sur la base de l’enquête nationale sur les effectifs du cheptel, réalisée en 1989, le cheptel était estimé en 2015 à 8 982 153 bovins, 9 209 641 ovins, 13 691 422 caprins, 2 328 551 porcins, 1 103 693 asins, 39 531 équins, 17 792 camelins et 41 820 486 volailles (poules et pintades). Le taux de croissance annuel (Figure 1) est de 2% pour les bovins, les porcins, les asins et les camelins, 3% pour les petits ruminants et les volailles, et 1% pour les équins (MRAH, 2015 ; MRA, 2011).

L’élevage est une activité pratiquée par la quasi-totalité des familles au Burkina Faso. Certaines ethnies telles que les peuls sont plus spécialisées dans cette activité et précisément sur certaines espèces animales (ruminants) que d’autres. Les activités d‟élevage sont omniprésentes dans les systèmes de production du Burkina Faso. Toutefois, le poids relatif de la production animale est variable d’une région à l’autre en fonction de la diversité des conditions agro-écologiques et socio-économiques. Dans les différentes zones écologiques du pays, l’élevage exerce une pression accrue sur les ressources naturelles engendrant une dégradation de l’écosystème et des situations conflictuelles entre les différents acteurs. L’élevage sahélien demeure en effet totalement tributaire de la localisation des pâturages et de celle des points d’eau (Meyer, 1989). Or les ressources fourragères, sont extrêmement dispersées dans l’espace et fluctuantes dans le temps. C’est ainsi que les grandes sécheresses avaient alors décimé 25% du cheptel national en 1972–1973 et 12% puis en1983–1984 et ruiné de nombreux éleveurs dans les zones sinistrées (Meyer, 1989).

Contraintes au développement de l’élevage

Contraintes climatiques

Les sécheresses successives depuis les années soixante-dix ont entrainées une diminution de la nappe phréatique, le tarissement des points d’eau (puits, forages), la régression de la végétation arborée aggravant ainsi les problèmes d‟alimentation (MVD-IEMVT, 1991). Les pâturages sahéliens sont les plus sensibles à ces sécheresses se traduisant par une diminution de la couverture arborée ainsi qu‟une réduction de la biodiversité notamment herbacée (MVD-IEMVT, 1991). Ainsi, la relative abondance fourragère a entrainé un afflux massif des troupeaux de la zone sahélienne préjudiciable aux parcours.

Contraintes alimentaires

Pâturages naturels 

Les découpages de Guinko (1984) et de Fontes et Guinko (1995) permettent de distinguer deux grands domaines phytogéographiques sur la base du climat, des formations végétales et de la flore ; ce sont les domaines sahélien et soudanien qui se subdivisent chacun en deux secteurs.

♦ Les pâturages sahéliens reçoivent moins de 500 mm de pluie par an sur une période de 2 à 3 mois. Leur période de végétation active et donc d‟exploitation en vert est de 52 jours (IEMVT-CIRAD/SFC SEDES-CEGOS, 1991). On y distingue plusieurs types de pâturages dont les plus étendus sont :
– les pâturages dunaires à Cenchrus biflorus (Cram cram) dominant. Ils couvrent près de 30% de l‟Oudalan. Ce sont des steppes herbeuses. Le peuplement ligneux est très épars. La strate herbacée, d‟apparence monospécifique, sur l‟erg ancien (région d‟Oursi), comporte aussi d‟autres graminées annuelles telles que Dactyloctenium aegyptium, Aristida mutabilis, des légumineuses comme Zornia glochidiata, Alysicarpus ovalifolius et d‟autres espèces telles que Limeum viscosum, Limeum pterocarpum, Cassia obtusifolia, Tribulus terrestris et Evolvulus alsinioïdes . La phytomasse maximale de ces pâturages dunaires est de 4,3 tonnes, soit une capacité de charge de 1,3 ha/UBT/saison sèche (IEMVT-CIRAD, 1991).

♦ les pâturages de glacis à Schoenefeldia gracilis. Ils couvrent environ 60% de la province de l‟Oudalan. Ce sont des steppes arbustives dont le tapis herbacé est largement dominé par Schoenefeldia gracilis. Outre l‟espèce dominante, les espèces les plus fréquentes sont Indigofera aspera, Mollugo nudicaulis, Evolvulus alsinioïdes, Boerhavia erecta. On y rencontre aussi Cenchrus biflorus, C. prieurii et Eragrostis tremula. Le peuplement ligneux est très ouvert, avec des individus épars d’Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Acacia senegal et A. erhenbergiana (IEMVT-CIRAD, 1991).
♦ Les pâturages nord-soudaniens se développent entre les isohyètes 500 et 900 mm, soit 4 à 5 mois de pluies. Leur période active de végétation dure de 99 à 127 jours. Les formations végétales sont marquées par le passé agricole, les pressions d‟exploitation actuelles des terres ainsi que les feux de brousse. Elles présentent une végétation dont l‟évolution semble être plus tributaires des actions anthropiques que celles des facteurs climatiques et pédologiques. Les principales unités rencontrées sont les pâturages de bas-fond et de vallée hydromorphe, les pâturages de glacis et les pâturages de plateaux (IEMVTCIRAD, 1991).
♦ Les pâturages de bas-fond et de vallée hydromorphe sont liés au système alluvial des cours d‟eau. On y distingue deux types de pâturages :
– la savane herbeuse de bas-fond à Panicum anabaptistum, Vetiveria nigritana, Mitragyna inermis et Anogeissus leiocarpus ;
– la savane arborée de vallée hydromorphe à Vitellaria paradoxa, Andropogon gayanus et Pennisetum pedicellatum.(IEMVT-CIRAD, 1991).

♦ Les pâturages de glacis constituent les unités de paysages et de végétation les plus répandues des régions nord-soudaniennes. La végétation est de type savane arbustive à arborée, localement très claire. La strate herbacée est dominée par Loudetia togoensis, Andropogon pseudapricus, Aristida kerstingii, Dactyloctenium aegyptium et Digitaria horizontalis. Le peuplement ligneux comprend essentiellement Combretum spp., Acacia seyal et Terminalia avicennioïdes (IEMVT-CIRAD, 1991).
♦ Les pâturages de plateaux se développent sur des buttes cuirassées. La végétation est de type arborée dégradée plus ou moins dense selon l‟âge de la jachère. Ces savanes sont régulièrement parcourues par le bétail. Les types de pâturages caractéristiques sont la savane arborée de plateau à Vitellaria paradoxa et Schizachyrium exile et la savane arborée à Vitellaria paradoxa et Andropogon gayanus (IEMVT-CIRAD, 1991).

Contraintes de l’utilisation des pâturages

Dans les pays sahéliens, un certain nombre de contraintes limitent l‟utilisation optimale des ressources fourragères au double plan quantitatif et qualitatif. Il s‟agit entre autres des conflits agriculteurs-éleveurs, des feux de brousse, et de la brièveté de la période active de végétation des pâturages (Samandoulgou, 2010). Au plan qualitatif, la contrainte majeure est liée à la brièveté de la période active de végétation des herbacées qui varie de 2 à 6 mois selon la zone phytogéographiques. Au-delà de la période active de végétation, les pâturages herbacés présentent une faible valeur alimentaire, insuffisante pour couvrir les besoins d‟entretien des animaux. La valeur azotée des pailles de graminées est quasi nulle durant la saison sèche. Pour équilibrer le régime, les ruminants domestiques ont alors recours aux ligneux fourragers (Kiema et al., 2008). Durant la saison pluvieuse, la transhumance de la zone sahélienne déficitaire vers celle soudanienne à fortes potentialités pastorales, occasionne des conflits de plus en plus fréquents quelquefois mortels entre agriculteurs et éleveurs. Que ce soit au cours de la transhumance ou à l‟échelle du terroir, la coexistence entre l‟élevage et la production végétale entraîne des conflits entre agriculteurs et éleveurs. De même, l‟occupation quasi-totale des terroirs par les champs force le bétail à pâturer dans les aires protégées engendrant des conflits entre les éleveurs et les services étatiques en charge de ces aires protégées (Sawadogo (2009). Chaque année, les savanes soudaniennes sont parcourues par des feux de brousse précoces et tardifs (Sawadogo, 2009). Si les premiers sont peu dommageables, les seconds occasionnent la destruction complète du stock fourrager sur pied. Les différentes campagnes de lutte contre ces feux sont restées vaines, même dans les zones pastorales aménagées et les aires protégées.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE L’ELEVAGE AU BURKINA FASO
DEUXIEME PARTIE
DESCRIPTION DES SITES D’ETUDE ET APERÇU SUR LA METHODOLOGIE
CHAPITRE II : DESCRIPTION DES SITES ET ASPERÇU SUR LA METHODOLOGIE
TROISIEME PARTIE
RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
CHAPITRE III : CONTRIBUTION DE PANICUM MAXIMUM C1 A L’AMÉLIORATION DES PATURAGES DANS DIVERSES ZONES PHYTOGÉOGRAPHIQUES DU BURKINA FASO
I. INTRODUCTION
II. METHODE D’ETUDE
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
IV. CONCLUSION
CHAPITRE IV : MODES DE GESTION DE PANICUM MAXIMUM C1
I. INTRODUCTION
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
IV. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
II. MATÉRIEL ET MÉTHODE
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
IV. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
II. MATÉRIEL ET MÉTHODES
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
IV. CONCLUSION
I. INTRODUCTION
II. MATÉRIEL ET MÉTHODE
IV. CONCLUSION
CHAPITRE V. DIGESTIBILITÉ DE RATIONS A BASE DE PANICUM MAXIMUM
I.INTRODUCTION
II. MATÉRIEL ET MÉTHODES
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
IV. CONCLUSION
TROISIEME PARTIE: DISCUSIONS
GENERALES
DISCUSIONS GÉNÉRALES
IV.2. FACTEURS DÉTERMINANTS LA PRODUCTIVITÉ DE PANICUM MAXIMUM C1
CONCLUSION GÉNÉRALE

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