Possibilité d’augmentation des surfaces cultivées et des quantités produites

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Phase de collecte des données

Les travaux d’enquêtes, entretiens, visites auprèsdes différents acteurs ont abouti à la collecte d’informations concernant la situation socio-économique qui prévaut, les potentialités existantes, le rôle de l’administration, les initia tives prises par les paysans producteurs aussi que l’approche économique adoptée par les acteurs de lafilière.

Enquête proprement dite

Les informations documentaires recueillies ont permis d’améliorer les connaissances du terrain et l’analyse des phénomènes déjà étudiés et reconnus, permettant aussi de préciser et de délimiter le problème. En effet, les hypothèses générales ont éttraduites en hypothèses opérationnelles et les entretiens ont constitués les instruments pour vérif er les hypothèses retenues.
Cette étape est dominée principalement par l’entretien direct et par le focus group constitué de paysans producteurs et d’opérateurs économiques. Lamajorité de la population à Maroantsetra possède sa propre concession de vanille. L’économie locale dépend largement de l’exploitation de cette filière.

Détermination de l’échantillonnage

Pour choisir les éléments de l’échantillon, la méthode adoptée est la méthode de quota. L’enquêteur a choisi librement l’individu pouvant former le groupe de l’échantillon. Mais, l’étude se focalise principalement sur l’analyse du comportement socio-économique des paysans face à la libéralisation commerciale du secteur vanille.
L’échantillonnage a été réalisé dans le but de réduire le nombre d’individus ou groupes considérés comme objet d’investigation. La réalisation de ce dernier a été faite en tenant compte de al spécificité et du degré d’intervention des acteursdans la filière. C’est ainsi qu’ont été considérés:
– les organisations paysannes (paysans producteurs de vanille) ; -les groupements d’opérateurs et/ou d’entrepreneurs .
-les acteurs qui travaillent en collaboration avec ces dernières (institutions financières locales . Banques et institutions de micro-finances) .
-les personnes ressources.
La représentativité de la taille de l’échantillon tiliséeu est obtenue par l’équation: 2 2 2 2 2 n = k*N*Q / (k *Q +E*N).

Contexte historique de la production de la vanille à Madagascar

Les vanilliers furent introduits à Madagascar vers 1870 dans l’île de Nosy-Be 5. Ils ont été plantés dans différentes régions de Sainte-Marie antv de trouver leur terrain de prédilection. En effet, en raison des conditions agro écologiques nécessair à la culture de la vanille, celle-ci est produit e dans un nombre réduit de pays dans le monde. Le District de Maroantsetra, situé au Nord-Est de Madagascar, réunit les conditions requises pour leur plantation.
Avant le 19ème siècle, la production mondiale de vanille ne dépassait pas 200 tonnes. En 1924, Madagascar exportait 300 tonnes qui représentent 80% de la production mondiale, vers l’Europe et les Etats-Unis et il devint le premier exportateur mondial.
En 1952, Une Station de recherche a été implantée Ambohitsara,à un fokontany dans la commune rurale d’Antombana du district d’Antalaha. Cette dernière fût la première dans l’Océan Indien et eut pour mission l’amélioration de la vanille.
A partir de 1960, la recherche sur le vanillier effectuée par cette Station a développé certaines variétés productives et résistantes aux aladiesm et aux insectes, avec des gousses plus longues, de plus haute teneur en éléments aromatiques. La recherche a également permis de mettre au point des techniques plus efficaces en ce qui concerne l’entretien des plantations de vanille, et la transformation des gousses.6
Jusqu’en 1958, l’organisation du secteur vanillier était coordonnée par une seule organisation professionnelle privée: le syndicat des exportateurs de vanille qui gérait entièrement la politique de la filière, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
A partir de 1959, le milieu rural réagit et tenta de s’organiser, en créant sa propre structure : le Syndicat des Agriculteurs de Vanille, qui couvre la partie Nord-Est de l’île.

Organisation du secteur vanille de 1960 à 2008

De l’indépendance à 2008, la filière vanille à Madagascar a connu deux politiques réglementaires distinctes. De 1960 à 1994. L’Etat est intervenu pour harmoniser la production et la commercialisation de la vanille. Il fixe le prix planché d’achat de la vanille verte à chaque campagne et la vanille préparée lui appartientAprès. 1994, la production et la commercialisation de la vanille verte sont soumises à la concurrence et la vanille préparée n’est plus propriété de l’Etat. De 1960 à 1994, l’organisation et la réglementation du secteur de la vanille sont très strictes et précises.

Organisation des professionnels de la filière de 1960 à 1994

Sur cette période, la politique de la filière vanille était géréepar deux entités. Il s’agit: (i) des entités productrices de vanille et (ii) des entités institutionnelles régissant la filière. Les entités productrices regroupent les planteurs, les collecteurs, les préparateurs et les exportateurs. Les planteurs de vanille sont tenus de respecter les normes de qualité, la date d’ouverture de campagne, et les modalités de transactions et de transport de vanille verte arrêtées par le Ministre des Finances et du Commerce. Le rôle des planteurs est d’assurer l’approvisionnement de vanille verte de bonne qualité sur les marchés. Les collecteurs, les préparateurset les exportateurs ont pour rôle essentiel d’assurer la collecte des produits mis sur les marchés, tout en respectant les normes de qualité et les prix officiels fixés par le Gouvernement pour la campagne. En ce qui concerne la collecte ; ils doivent exiger aux vendeurs la carte de planteur et le laissez-passer comme pièces justificatives. Les prix d’achat sur esl marchés officiels ne peuvent pas être inférieurs xauprix officiels.
· Les Entités institutionnelles régissant la filièrevanille.
Toujours sur cette même période, la filière est contrôlée par deux organismes, la Caisse de Stabilisation des Prix de Vanille (CSPV) et le Groupement National Interprofessionnel de la Vanille (GNIV). Sur le plan international, elle repose sur les décisions prises au sein de 1’Alliance Vanille. La CSPV est un organisme étatique. Sa mission consiste à régulariser le prix d’achat aux producteurs, à financer le stockage en versant à ce t effet des indemnités aux conditionneurs-stockeurs, à trouver des débouché à l’extérieur et à améliorerla productivité au sein de la filière, notamment ne passant par la recherche. Cette caisse assure ses financements au moyen de prélèvements, qui représentent la différence entre le prix «Free On Board » (FOB) effectif à l’exportation, déduction faite des taxes diverses qui reviennent au Budget Général de l’Etat, et le prix FOB garanti que reçoitles exportateurs, tel qu’il est fixé annuellement par el différentiel, par décret interministériel. Toutevanille en stock à Madagascar appartenait à la Caisse de St abilisation des Prix de Vanille.
Le GNIV, quant à lui , réunit et représente auprès des pouvoirs publics t ede la caisse, les différentes professions de la filière vanille. Il aun rôle centré sur les tâches à caractère administ ratif, notamment l’impression et la délivrance de documents (carnets de vérificateurs de la qualité sur les marchés officiels, autorisations d’exportation aux exportateurs, pour le compte de la caisse), la centralisation des données statistiques, et la proposition des calculs de différentiels à la CSPV. L’Alliance de la Vanille est un cartel qui regroupe les trois pays producteurs, tels que Madagascar, La Réunion, et Les Comores et les acheteurs étrangers. Elle attribue un quota à chacune de ces trois origines, le quota global est négociéavec les acheteurs étrangers. Elle fixe aussi le prix des transactions commerciales effectuées entre les trois pays producteurs et les acheteurs étrangers. La CSPV représente Madagascar au niveau des négociations de l’alliance de la Vanille.

Organisation juridique et réglementaire dela filière de 1960 à 1994

De 1960 à 1994, la vanille constitue à Madagascar l ‘un des produits agricoles d’exportation dont la production et la commercialisation sont particulièrement réglementées. L’Ordonnance N° 60-065 du 09 Juillet I960,7 modifiée par la Loi N° 61-021 du 09 Octobre 1961 fixent la qualité des producteurs, des préparateurs, des acheteurs et des exportateurs. Ceci découle bien évidemment du caractère très spécifique des opérations de commercialisation.8
Une carte planteur de vanille valable pour une durée de trois ans a été créée. La qualité de producteur ne se justifie que par la possession de cette carte professionnelle qui doit accompagner toute vanille verte transportée»; de la plantationau lieu de vente et qui tient lieu de laisse passer. Par la Loi N° 61-021 sus citée, le marquage de vanille verte est rendu obligatoire et les producteurs de vanille justifiant de cette carte sont autorisés de plein droit à préparer leur propre vanille.
Les dispositions du Décret N°60-187, fixant les modalités d’application de l’Ordonnance 60-056 tendent à normaliser la récolte, le transport, la commercialisation de la vanille verte et organisent la profession de collecteurs de vanille.9 La «carte planteur de vanille» dans laquelle doit être mentionnée la marque du planteur est délivrée pare lChef district du lieu où se trouve la plantation. Cette carte devra chaque année, être visée par l’agent d’agriculture responsable du secteur où se trouve la plantation.
· Préparation et exportation de vanille.
La profession de préparateur de vanille n’est autorisée que pour les: (i) producteurs justifiant d’une carte planteur; (ii) coopératives de producteurs de vanille pour la préparation de vanille de leurs adhérents; et (iii) acheteurs de vanille verte qu’ils soient collecteurs ou acheteurs patentés. La profession de préparateur de vanille ne peut êtrexercée que par une personne physique ou morale qui détient une patente spéciale de préparateur acheteur ou préparateur façonnier et une carte professionnelle de préparateur délivrée par unecommission de la sous-préfecture.
La qualité d’exportateur de vanille se justifie parla possession d’une carte professionnelle d’exportateur de vanille délivrée par le Ministre esd Finances et du Commerce. Le Décret N° 66-176 du 30 Mars 1966 fixe les conditions d’obtention de cette carte.10 Les exigences se sont étendues et portent sur la possession de magasin de stockage, de local de conditionnement et surtout l’engagement de l’exportateur effectuer des achats au fur et à mesure du déroulement de la campagne. La vanille conditionnée préparée respectant les normes est exportable.11 Tandis que la loi interdit l’exportation de toutes autres formes de vanille, notamment la vanille verte et l’extrait de vanille.

Principales causes de la libéralisation de al filière vanille

Depuis la fin de l’année 1989, la filière est entrédans une situation de crise qui se manifeste, entre autres, par une mévente de la vanille sur le marché international. Cela se traduit donc par un gonflement des stocks invendus. De 1990 à 19 94, ce stock passe officiellement de 3 100 tonnes à 4 500 tonnes, soit près de cinq fois la moyenne des exportations à cette période.12
Ces stocks provoquent, d’une part, un blocage du système financier qui est à la base du fonctionnement de la filière, mettant à son tour en péril la viabilité financière du système bancaireIl. entraîne, par ailleurs, une véritable explosion des coûts financiers du système de stabilisation à la charge de l’Etat et provoque sa faillite. Enfin, le système de stabilisation ayant virtuellement cesséde fonctionner, celui-ci n’est plus en mesure d’assure ni l’écoulement, ni l’achat de la totalité de la production.
Les causes de la libéralisation de la filière sontnombreuses et proviennent tant du marché national qu’international. La stratégie politique adoptée par Madagascar avant 1994 a produit un rejet de la vanille malgache sur le marché international et provoque l’incapacité du pays à écouler sa production. Cette incapacité peut être liée à troisraisons fondamentales et complémentaires :
(i) production croissante du produit dont la qualité ne trouve pas de preneur sur le marché mondial au prix fixé par l’Alliance Vanille.
(ii) stratégie commerciale de qualité et de prix élevés adoptée par Madagascar, malgré l’existence d’une demande effective et importante pour une vanille de qualité inférieure à des prix moindres.
(iii) dégradation de la qualité des exportations devanille malgache, malgré la stratégie commerciale précitée.
La vanille de qualité à prix élevé entraîne une baisse de la demande et incite les pays concurrents à promouvoir leur production.

Principes de la réforme de la filière vanille de 1994 à 2006

De 1994 à 1997, l’organisation de la filière passe une période transitoire marquée par la restriction des rôles des pouvoirs publics. Ses int erventions se limitent notamment à des activités de recherche et de vulgarisation, et de la politique de qualité. Les plus grandes réformes portent entre autres sur :
(i) la suppression des quotas par importateur, du prix fixe et unique.
(ii) la liquidation de la Caisse de Stabilisation, du Fonds National Unique de Péréquation (FNUP) remplacé par l’Institut de la Vanille de Madagascar (IVAMA).
(iii) l’abandon du système différentiel, des indemnités de stockage, du système d’agrément des professionnels; (iv) la mise à jour des normes.
(v) l’abrogation de l’interdiction de production etd’exportation d’extrait de vanille naturelle.
et Impact de la Libéralisation du Commerce de la Vanille sur les Paysans Producteurs dans le District de Maroantsetra .
(vi) l’élimination des diverses taxes à l’exportation, et remplacement de celles-ci par une taxe ad valorem unique de 35% en 1996 qui suit le prix FOB à l’exportation.14
Depuis 1997, la libéralisation de la filière est devenue effective. La taxe à l’exportation, l’Institut de la Vanille de Madagascar (IVAMA), et le Groupement National Interprofessionnel de la Vanille (GNIV) ont été supprimés. La filière est animée par des groupements interprofessionnels privés, tels que le Groupements des Entreprises de SAVA, le Groupement National des Exportateurs de Vanille (GNEV) dont l’intervention touche principalement la partie Nord-Est de Madagascar. L’Etat joue le rôle de facilitateur, de médiateur ou de catalyseur pour la promotion et la relance de la filière. Son rôle est basé sur:
(i) l’assistance et l’organisation d’une campagne nationale et internationale sur la qualité de la vanille malgache.
(ii) la structuration et la réorganisation des activités de la filière et la professionnalisation des métiers y afférents.
(iii) la conception des textes réglementaires qui permet de se positionner au niveau de la concurrence mondiale.
(iv) l’encouragement à la production en vue de l’augmentation de l’offre de produits et l’assistance des producteurs pour le maintien, voire l’amélioration de la qualité tout le long du processus de production; et (v) la sécurisation de biens et des personnes dans le cas de violation de la loi et des règles en vigueur dans le pays.
La période 1997 à 1999 est caractérisée par des réformes et la libéralisation de la filière. On note, entre autres, la suppression de la taxe à l’exportation. L’élaboration d’un projet de relancede la filière est lancée avec le soutien technique del’Union Européenne dans le cadre du Programme de Relance de la Culture d’Exportation (PRCE) financéepar la Stabilisation des Exportations (STABEX).

Organisation locale des professionnels de la vanille

Les professionnels de la vanille dans le district et dans toute la partie Nord-Est de Madagascar peuvent être classés en quatre catégories selon leur mode d’intervention sur la filière, à savoir : les planteurs, les préparateurs, les conditionneurs-stockeurs et les exportateurs. Les producteurs (planteurs, préparateurs et conditionneurs) et les exportateurs ont des statuts juridiques et se regroupent au sein de diverses associations et groupements.
Un certain nombre de grands opérateurs économiqueslocaux spécialistes de la filière vanille, sont organisés en groupements, il s’agit du Groupement des Entreprises de la SAVA, du Groupement National des Interprofessionnels de Vanille (GNIV) et du Groupement National des Exportateurs de Vanille (GNEV). Ils animent et jouent le rôle de promoteurs de la filière à l’intérieur et à l’extérieur de cette localité.

Modalité de commercialisation

La commercialisation de la vanille est influencée par la demande des importateurs. Cette dernière exige des qualités et des normes. De ce fait, des opérations sont effectuées sur la vanille racv pour l’obtention de vanille conditionnée ou «vanille préparée». Ces opérations sont présentées en Annexe 2.
Depuis 1998, la commercialisation s’effectue entre les producteurs, les préparateurs, les conditionneurs, les exportateurs, et les importateurs. Le prix de vente de vanille verte ou de vanille vrac est déterminé d‘un commun accord entre le vendeur et l’acheteur. Tandis que celui de la vanille préparée, est fixé par les acheteurs. Le respect dela normalisation constitue le critère de prédilection de fixation de ce prix.
L’achat de vanille verte est effectué soit par lespréparateurs soit par les conditionneurs-stockeurs ou leurs mandataires appelés «collecteurs» auprès des planteurs et/ou sur les marchés officiels. La vente de vanille vrac est effectuée par les préparateurs auprès des exportateurs ou des conditionneurs-stockeurs. Il est possible que les exportateurs et les conditionneurs-stockeurs ou les collecteurs achètent de la vanille vrac auprès despréparateurs ou préparateurs-planteurs.
L’achat ou la vente de vanille vrac au niveau local n’a pas besoin de formalité ou de pièces justificatives. Par contre, la vente de vanille verte sur le marché officiel et le transport de vanile qu’elle soit verte, vrac, ou préparée nécessite lapossession de laissez-passer fourni par la commune de production de la vanille.21

Forces/Faiblesses et Opportunités/Menaces

L’amélioration de la distribution des revenus est un des objectifs principaux de la libéralisation de la filière vanille. Dans ce cas,tous les intervenants dans le secteur bénéficient esd avantages et des méfaits de la politique appliquée.Comme les producteurs, tous les opérateurs qui participent à la production de vanille verte, préparée ou extraite sont les premiers acteurs dans le processus de production, afin qu’ils puissent produire davantage.

Forces des producteurs

Sont considérées comme forces, toutes actions bénéfiques aux producteurs résultant directement de l’application de la libéralisation de la filière. Cette section met en exergue: (i) l’existence du contact direct aux importateurs, (ii) l’hégémonie de la vanille malgache sur le marché mondial, et (iii) l’existence des organismes d’appui.

Contact direct aux importateurs

L’analyse diagnostic de leur situation dans le nouveau contexte s’avère nécessaire. Cette analyse conduit au résultat selon lequel, l’avantage des producteurs est de s’adresser directement auprès des clients importateurs directs dans la mesure où ils achètent à prix fort comparativement aux importateurs principaux.23 (Cf. : Tableau 2). De 2000 à 2006, les chiffres e nregistrés au port de Maroantsetra montrent que l’exportation vers les importateurs principaux passe de 62,00 à 39.00% des exportations totales avec un taux de décroissance annuel moyen de 7,41%; alors que celles vers les clients importateurs directs augmente avec le mêmeTaux d’ Accroissement Annuel Moyen (TAAM).

Existence des organismes d’appui

Avant 1995, les producteurs de vanille n’ont accédéaux financements que par l’intermédiaire des crédits bancaires, notamment laBank Of Africa (BOA). Ils ont été appuyés par des techniciens du Ministère de l’agriculture. Depuis 1997, des différentes sources d’appui peuvent être sollicité par les acteurs de la filière vanille. Ils’agit entre autres:
(i) des Etablissements (Ets) locaux tels qu’Ets Germain, Ramanandraibe Jr., Comptoir d’ Exportation de Vanille de l’Océan Indien (CEVOI) qui financent exclusivement les planteurs, les préparateurs et les commissionnaires.
(ii) la cellule d’Appui Stabilisation des Exportations (STABEX) dont la mission cible essentiellement les démarches à effectuer pour améliorer la qualité de la vanille produite.
(iii) les différents programmes tels que le Programme de Relance de la Filière d’Exportation (PR.CE), le Programme d’Amélioration et de Développement National de l’Agriculture (PADANE) qui siège à Antalaha dont les apports se focalisent sur la redynamisation et la pérennisation de la filière vanille dans la partie Nord-Est de l’île.
(iv) les différents centres de recherche, notammentle Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural (CENRADRU) ou «Foibem-pirenena momba ny Fikarohana Hampiharina amin’ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra (FOFIFA) », le Centre Technique Horticole de Tamatave (CTHT). Ils contribuent à l’amélioration du rendement et des techniques culturales.
(v) les groupements des associations des producteurs et des promoteurs de la vanille. Ces organismes participent activement au développement du secteur de la vanille. De plus, la prolifération des opérateurs du secteur est importante car ces derniers ne se limitent pas à la production et à la commercialisation de la vanille mais ils participent aussi à la promotion et au financement des autres producteurs.
De 1996 à 2005, l’Union Européenne et le Gouvernement Malgache investissent, dans la relance de la filière. Ils ont organisé neuf ateliers de concertation et de dialogue entre toutes les entités concernées par la vanille. Ils ont formé plus de 120 groupements de paysans pour la culture semi-intensive. Ils ont effectué des activités de suiviau niveau de la floraison pour pouvoir déterminer scientifiquement la date d’ouverture de campagne de la vanille. Ce suivi de la floraison a permis aux producteurs de déterminer la date de maturité de lavanille dans le District de Maroantsetra, c’est-à-dire la date d’ouverture de la commercialisation de la vanille verte.26 Plus de 70% des planteurs enquêtés font confiance aux données qui suivent en fait lafloraison.
La date d’ouverture de la campagne de commerce de la vanille à Maroantsetra a un mois de retard par rapport à celle du district d’Antalaha ( pour l’année 2009 ; l’ouverture de la campagne est fixée au mois de Mai à Antalaha, et au mois de Juin pour Maroantsetra).

Diversification des utilisations de la vanille

La diversification de l’utilisation de la vanille constitue une opportunité pour les paysans producteurs. Ces derniers ont la possibilité d’accroître la quantité de leur production et par la suite de leur chiffre d’affaires. La vanille entre dans la composition de nombreuses préparations alimentaires . L’accroissement de l’effectif de la population mondiale entraîne l’augmentation de la demande. De plus, la tendance actuelle tend à favoriser la cons ommation de produits alimentaires naturels et biologiques44.
Deux secteurs absorbent plus de 70% de l’offre de la vanille mondiale : les glaces et les boissons, notamment le coca. A titre d’illustration nous pouvons citer ; le géant agro alimentaire américain qui a décidé depuis 2002 de lancer un nouveau soda à la vanille naturelle. Ce nouveau produit utiliserait environ 200 tonnes supplémentaires de vanille préparée : (environ 1 000 tonnes de vanille verte) par an.45 En outre, l’utilisation de la vanille dans la composition des produits cosmétiques et pharmaceutiques constitue égalementun élément non négligeable, une opportunité d’accroître la demande au niveau mondial.
Cependant, des opportunités s’offrent aux producteurs. On distingue entre autres : (i) l’existence de structures formelles; (ii) la volonté des promoteurs de relancer la filière; et (iii) esl attraits, le dynamisme et la maturité du secteur vanille. Ces opportunités sont renforcées par la stabilité de la demande mondiale sur un long terme.

Vanille de synthèse

La vanille est l’épice la plus fortement concurrencée par les produits synthétique», bon marché depuis 1989. La hausse vertigineuse du prix de la vanille naturelle dans les années 80 conforte la menace représentée par les produits desynthèse.

Catastrophes naturelles

Comme la culture de la vanille exige un climat tropical, ses producteurs ne sont pas à l’abri des catastrophes naturelles, notamment les cyclones et les inondations. Ces types de catastrophes menacent directement et indirectement la production.
Elles menacent directement le producteur dans la mesure où dans un système libéralisé il n’y a pas de subvention accordée. Or, lors du passage des cyclones Hudah, Gafilo, Indlala et Java, les pertes en vanille vertes ont été estimées respectivement à 600 tonnes en 2000, 350 tonnes en 2004 et 400 tonnes en 2007.52.
Indirectement, ces catastrophes obligent les producteurs, plus particulièrement les planteurs, à cueillir les fruits avant la maturité des gousses. Or, sur le système concurrentiel qui prévaut, la qualité des produits joue un rôle trèsimportant sur le marché. Par ailleurs, le prix des produits de première nécessité flambe après le passage de cyclones, ce qui fut le cas en 2000 où le prix du kilo de vanille, de qualité médiocre, a suivi lamême tendance. En 2001, le standard minimum pour l’exportation d’une gousse de vanille était de 2% de vanilline et Madagascar avait du mal à assurer ce taux. Ce problème avait poussé les importateurs à se tourner vers les produits de synthèse.

Conséquences de la libéralisation de la filière

La libéralisation de la filière vanille a été recommandée par les bailleurs de fonds, notamment la Banque Mondiale et le Fonds MonétaireInternational (FMI).58 Elle est souvent critiquée par les professionnels qui pensent que c’est une décision prise à la hâte et sans mesures d’accompagnement fiables.59

Vulgarisation de la Production

L’Union Européenne et le Gouvernement Malgache ontappuyé la relance de la filière en investissant sur (i) la formation des groupements des paysans à la culture semi intensive de la vanill e .
(ii) la conception et la délivrance des cartes planteurs pouvant être utile pour la traçabilité; (iii) l’élaboration et la publication de manuels de vulgarisation de la vanille; et (iv) le suivi de la floraison pour une détermination scientifique des dates d’ouvertures de campagne de la vanille verte. Ces investissements ont permis l’amélioration de l’environnement de la production de la vanille verte, notamment au niveau des opérateurs dans la filière,des surfaces cultivées en vanillier et la quantité produite qui est analysée dans cette section.

Prolifération des opérateurs

Avant 1995, les activités dans ce secteur nécessitent de nombreuses formalités. En fait, ces dernières limitent l’accès de la population à œuvre r dans le secteur. De plus, le monopole de l’Etat en matière de commercialisation ne permet pas l’épanouissement de la filière.
En 1994, le District de Maroantsetra comptait 19 600 planteurs, 148 préparateurs acheteurs et 05 conditionneurs stockeurs.60 Après réflectivité de la suppression de la taxe àl’exportation de la vanille en 1997, les opérateurs dans le secteur se sont multipliés. En2006, il y avait 34 275 planteurs; 1070 préparateurs et 13 conditionneurs stockeurs et une centaine de catégorie d’opérateurs non classifiables61. Ces chiffres montrent qu’après sept ans de libéralisation, les opérateurs (hors planteurs) dans le secteur ont été multipliés presque par sixEn. plus de ces acteurs directs, d’autres activités dépendantes de la filière ont vu le jour, telles lafabrication de malle ou coffre, le transport spécial de vanille, le commerce lié à l’artisanat en (gousses de vanille).

Détérioration de l’Environnement Professionnel des Opérateurs

La complexité de la production de vanille et l’exigence des importateurs imposent aux opérateurs œuvrant dans ce domaine un savoir-faire du métier pour garantir la qualité des produits. De plus, la fonction d’opérateurs permanents de vanille nécessite d’importants investissements.62
En dehors de la période de campagne, il faut gérerles stocks. Maïs, au niveau du District de Maroantsetra, la possession de stocks de vanille en magasin devient un risque pour son propriétaire ainsi que ses voisins. Ainsi, cette section analyse les raisons liées à la dégradation de l’environnement.
Elle est divisée en quatre sous sections à savoir : l’augmentation des intermédiaires: la difficulté de contrôle de la vanille, le problème de traçabilité et la dégradation de la qualité de la vanille produite.

Augmentation de l’effectif des intermédiaires et difficulté de contrôle

Les paysans producteurs heurtent toujours certaines contraintes et des variables aléatoires rendant difficile toutes prévisions de recettes. Les intermédiaires augmentent sensiblement et le contrôle ou la maîtrise du secteur est assez diffic ile.
· Augmentation de l’effectif des intermédiaires.
Depuis 1997, de nouvelles fonctions, non formelles, sont constatées dans la filière. Il s’agit des intermédiaires. Ils ne travaillent que pendant la saison de collecte de vanille vrac. Ils se présentent sous deux formes : les « kobay lava » et les commissionnaires.
Les commissionnaires, à la différence des collecteurs, prennent des marges par rapport aux prix donnés par leurs mandataires et de plus ils peuvent avoir plusieurs sources de financement ou plusieurs patrons selon le cas. Ils diminuent les marges bénéficiaires de leurs mandataires ainsi que ceux des vendeurs, ils mettent aussi en conflit les autres opérateurs formels. Les «kobay lava » sont des intermédiaires qui manipulent les prix donnés arp deux opérateurs. Ils ne sont ni acheteurs, ni producteurs, ni vendeurs. Ils connaissent le prix d’achat de chaque opérateur et la différence entre esc prix constitue leur marge bénéficiaire. Pour assure davantage de bénéfices, ils diffusent des faux prix et /ou des fausses informations.
De 1998 à 2006, l’effectif des commissionnaires permanents recensés par l’Association des Collecteurs et des Commissionnaires de Vanille dans le District de Maroantsetra (ACCV) passe de vingt cinq à 585 personnes. En saison de collecte, l’effectif de ces intermédiaires peut être doubléoirev triplé. Or, l’intervention des intermédiaires dans le circuit de commercialisation dégrade les relations entre les autres opérateurs formels et diminue fortement les marges bénéficiaires des producteurs.
· Difficulté de contrôle.
Depuis l’application du décret N° 95-346 du 9 Mai 1995 portant libéralisation de la filière vanille ; l’achat et la commercialisation de vanille vrac ne nécessitent plus de pièces justifiant la provenance des produits.64 Pour la vente de vanille verte sur les marchés officiels, la carte planteur est toutefois demandée par les autorités locales mais on par les acheteurs. En conséquence, le marquage des gousses de vanille verte par les planteurs n’est plus systématique puis qu’il fait perdre beaucoupde temps. Quelques planteurs le font pour se justifier en cas de litige.
Sur 75 planteurs enquêtés en 2006 et 2007 sur la tuationsi de marquage de Vanille les réponses peuvent être regroupées comme suit : (i)8,6%3 d’enquêtés ne font pas de marquage; (il) 24,0% marquent une gousse par hasard; (iii) 13,6% marquent une gousse par vanillier et (iv) 18.6% individus marquent plus d’une gousse par vanillier. Cette situation montre que le contrôle devient difficile, notamment la vanille préparée.

Problèmes de traçabilité de la vanille etde commercialisation

Cette sous section analyse les problèmes liés à la commercialisation de la Vanille et à la difficulté de tracer toutes les opérations regroupant le secteur.
· Problèmes de traçabilité.
Suite à plusieurs situations de crises alimentaires , telles que la vache folle, la listériose, les poulets à dioxine, la fièvre aphteuse attaquant directement ou indirectement la santé humaine, les autorités publiques et privées souhaitent rassurerles consommateurs sur l’innocuité des aliments commercialisés et se réfèrent à diverses normes etcahiers de charges. Parmi ces normes figurent la norme Iso 8402-1994 qui précise l’importance de latraçabilité.
Dans le but de répondre à la demande des importateurs, rassurer les acheteurs de la sécurité, la traçabilité devient inéluctable pour les produits d’exportation, notamment la vanille puisqu’elle ntre dans différentes compositions alimentaires. L’Article 18 de la Réglementation Européenne N° 178/2002 stipule que: «la traçabilité des denrées limentaires et de toutes autres substances destinée à être incorporées dans des denrées alimentaires estétablie à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution.»65 Pour la filière vanille, l’application de la traçabilité facilite l’identification de la provenance des produits et doit permettre des retraits ciblés et précis des produits non conformes aux commandes. La traçabilité appliquée sur la filière vanille est résumée dans le schéma en Annexe .
La traçabilité descendante (tracking) consiste à établir des preuves d’amont en aval c’est à dire à partir du produit fini. Elle permet de retrouver la destination d’un lot ou d’un produit. La traçabilité ascendante (tracing) consiste à retrouver des preuves à partir du produi t fini jusqu’aux matières premières. A partir d’un produit en magasin, elle permet de retrouver l’historique de la production. Les exploitants du secteur doivent être en mesure ‘identifier toute personne leur ayant fourni de la vanille ou les substances utilisées pour la préparation et la transformation. A cet effet, les exploitants doivent disposer de systèmes et de procédures permettant de mettre l’information en question à la disposition des importateurs ou des a cheteurs locaux. Au niveau du District, chaque entreprise détermine sa propre méthode pour tracerses produits. Au préalable, un rapprochement avec les clients est nécessaire afin de connaître leur besoin en matière de traçabilité puis il est important de préciser les propres besoins de l’entreprise à ses fournisseurs. Or, depuis 1998, l’identification de la provenance de la vanille est quasi-impossible, l’existence des intermédiaires ne le permet pas.
· Problèmes de Commercialisation de la Vanille.
Etant donné les dimensions réduites du marché, laualitéq reste avec le prix lié aux facteurs déterminants pour l’accès au marché internationalIl. est par conséquent normal que l’amélioration dela qualité soit considérée comme une réussite de la litiquepo du secteur vanille. La vente à l’exportation revêt deux aspects distincts. L’exportation à caractère touristique ne demande aucune professionnalisation et la qualité de vanille exportée dépend du goût du touriste.
En ce qui concerne l’exportation, les opérateurs écoulent sur le marché international leurs produits en grande quantité. Ces produits doivent épondre aux attentes des importateurs et des consommateurs, c’est-à-dire, ces produits doivent être concurrentiels tant sur le plan qualité que surle prix de vente pratiqué. Dans ce deuxième aspect, lachaîne de commercialisation de vanille doit être organisée de telle sorte que: (i) le produit soit mis en marché dans les meilleurs conditions possible (qualité du produit et des services): et (ii) les prix obtenus, tout en permettant de fidéliser les acheteurs, soient motivants pour les producteurs et profitables à la nation et/ou à la collectivité d’origine du produit.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – MATERIELS ET METHODES
1.1. Phase exploratoire
1.2. Phase de collecte des données
1.2.1. Enquête proprement dite
1.2.2. Détermination de l’échantillonnage
1.2.3 Entretien semi-dirigé
1.3 . Phase de traitement des données
1.4 Chronogramme
II – RESULTATS
2.1. Contexte historique de la production de la vanille à Madagascar
2.1.1. Organisation du secteur vanille de 1960 à 2008
2.1.1.1. Organisation des professionnels de la filière de 1960 à 1994
2.1.1.2. Organisation juridique et réglementaire de la filière de 1960 à 1994
2.1.2. Principales causes de la libéralisation de la filière vanille
2.1.3. Principes de la réforme de la filière vanille de 1994 à 2006
2.2. Caractéristiques de la filière vanille de 1998 à 2008
2.2.1. Type et qualité de vanille
2.2.2. Organisation locale des professionnels de la vanille
2.2.3. Modalité de commercialisation
2.2.4. Débouchés
2.3. Forces/Faiblesses et Opportunités/Menaces
2.3.1. Forces des producteurs
2.3.1.1. Contact direct aux importateurs
2.3.1.2. Existence des organismes d’appui
2.3.1.3. Hégémonie de la vanille malgache sur le marché mondial
2.3.2. Faiblesses des Producteurs
2.3.2.1. Problèmes de communication et d’insécurité
2.3.2.2. Diminution des marges bénéficiaires et la pression du secteur
· Pression dans le secteur
2.3.2.3. Désorganisation des circuits de commercialisation
2.3.3. Opportunités
2.3.3.1. Diversification des utilisations de la vanille
2.3.3.2. Possibilité d’augmentation des surfaces cultivées et des quantités produites
· Augmentation des surfaces cultivées
· Accroissement de la quantité produite de vanille
2.3.4. Menaces présentes des producteurs
2.3.4.1. Vanille de synthèse
2.3.4.2. Catastrophes naturelles
2.3.4.3. Dégradation de la qualité
2.3.4.4. Fluctuation des prix
· Instabilité du prix de la vanille verte
· Variation du prix de la Vanille préparée
III – DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. Discussions
3.1.1. Conséquences de la libéralisation de la filière
3.1.1.1. Vulgarisation de la Production
3.1.1.2. Prolifération des opérateurs
3.1.1.3. Détérioration de l’Environnement Professionnel des Opérateurs
3.1.1.4. Augmentation de l’effectif des intermédiaires et difficulté de contrôle
· Augmentation de l’effectif des intermédiaires
· Difficulté de contrôle
3.1.1.5. Problèmes de traçabilité de la vanille et de commercialisation
Cette sous section analyse les problèmes liés à la commercialisation de la Vanille et à la difficulté de tracer toutes les opérations regroupant le secteur.
· Problèmes de traçabilité
· Problèmes de Commercialisation de la Vanille
3.1.2. Marges de manoeuvre offertes par la libéralisation
3.1.2.1. Liberté d’actions
3.1.2.2. Ouverture des marchés
3.2. Recommandations
3.2.1. Solutions à court terme
3.2.1.1. Augmenter le prix de la vanille
3.2.1.2. Réviser le prix du matériel par le biais de subventions
3.2.2. Solutions à long terme
3.2.2.1. Professionnalisation de la Filière Vanille
· Réglementation des activités de production
· Réorganisation de la commercialisation
· Sensibilisation des associations
3.2.2.2. Transformation de la Vanille
· Extraction de Vanilline
· Produit de consommation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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