Population étudiée et Collecte de prélèvement sanguin

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Les agents pathogènes

Les agents pathogènes du paludisme appartiennent au genre Plasmodium avec cinq espèces majeures:
Plasmodium falciparum: Il est présent dans la presque totalité de l’Afrique où il est à l’origine de plus de 95% des cas de paludisme (36) et de la quasi-totalité des cas de paludisme mortel (Welch, 1897). (54 et 75)
Plasmodium vivax est présent en Asie du Sud-est et Amérique tropicale et est souvent associé à P. falciparum. Il est responsable des fièvres tierces bénignes et peut entraîner des rechutes 4 à 5 ans après la primo-infection (Grassi et Felleti, 1890). (52 et 72)
Plasmodium malariae: moins fréquent que les deux premières espèces, il est responsable de la fièvre quarte caractérisée par des accès fébriles chaque 72 heures et des troubles rénaux. Il ne tue pas mais peut provoquer des rechutes 20 ans après la primo-infection. Il sévit en Afrique, en Amérique et en Asie de manière sporadique (52 et 72).
Plasmodium ovale: Il sévit en Afrique intertropicale du centre et de l’Ouest et dans certaines régions du Pacifique et provoque une fièvre tierce bénigne, comme P.vivax dont il est proche(Stephens, 1922)(52 et 72)
Plasmodium knowlési en 1932 : Anciennement rencontré chez les singes macaque, cette espèce a été récemment décrite chez l’homme. L’identification du parasite est difficile : l’aspect morphologique de P. knowlesi en microscopie est très proche de celui de Plasmodium malariae. Il sévit en Asie du Sud Est en zone forestière
Au Sénégal, les principales espèces plasmodiales présentes sont Plasmodium falciparum(99%) et P.malariae(1%).Par contre les quatre espèces plasmodiales responsables du paludisme humain (P. falciparum, P. malariae, P. vivax et P. ovale) sont rencontrées en Mauritanie, avec une large prédominance de P. falciparum responsable de plus de 90% des cas de paludisme (89).

Chez l’homme:

 Phase hépatique ou exo-erythrocytaire
Au cours de son repas sanguin nécessaire à la maturation de ses oeufs, l’anophèle femelle infesté en piquant l’homme, lui injecte les formes primitives du parasite appelées sporozoïtes contenus dans ses glandes salivaires. Ces sporozoïtes restent dans le sang pendant une courte durée (30mn) puis migrent dans le foie où ils s’installent dans le parenchyme des hépatocytes. Ils se multiplient pour devenir des trophozoïtes, puis des cryptozoïques qui forment à leur tour des schizontes hépatiques. Après 12 jours environ, le schizonte éclate libérant ainsi des mérozoïtes qui vont intégrer le sang et les hématies amorçant ainsi la phase érythrocytaire.
 Phase érythrocytaire
Les mérozoïtes hépatiques libérés dans le sang pénètrent dans les hématies, prennent une forme en anneau et se différencient en trophozoïtes. A l’intérieur de l’hématie, le parasite produit l’hémozoïne (pigment malarique) et se multiplie de façon asexuée conduisant à la formation de schizontes érythrocytaires. Le schizonte mûr éclate et libère 8 à 32 mérozoïtes dans le sang. Ces mérozoïtes envahissent de nouvelles hématies réalisant ainsi un nouveau cycle schizogonique érythrocytaire (qui dure 48h chez P. falciparum). Après un certain nombre de cycles, certains mérozoïtes subissent une différenciation pour donner des gamétocytes mâles et femelles qui sont les éléments de contamination du moustique lors de son prochain repas sanguin.

Chez l’anophèle

Les gamétocytes ingérés lors des repas de sang subissent une évolution rapide dans « l’estomac » de l’anophèle femelle. Sous l’effet des changements de température et de pH, les gamétocytes mâles se transforment en gamètes mâles par ex flagellation et fécondent les gamètes femelles issus des gamétocytes femelles. Les oeufs diploïdes et mobiles ainsi formés, appelés ookinètes, franchissent la paroi du tube digestif, se fixent dans la cavité générale sur la paroi externe de l’estomac. Chacun forme un oocyste. Une multiplication végétative intense aboutit à l’individualisation de milliers de sporozoïtes. Arrivés à maturité, ceux-ci se répandent dans le liquide coelomique et vont se concentrer dans les glandes salivaires, organes particulièrement volumineux chez les moustiques. Ils y restent durant la vie entière de l’anophèle infecté. Une partie est injectée avec la salive lors des repas sanguins. A une température de 25°C, la durée moyenne de cette phase de transformation et de multiplication est de 12 jours pour P. falciparum, une période longue par rapport à la vie de l’anophèle. Ainsi, seuls les anophèles infectés lors de leurs premiers repas peuvent devenir infectants

Le vecteur

Au Sénégal, An. Gambiae représenté par les formes moléculaires S et M (actuellement An. Gambiae et An coluzzii respectivement) est présent dans tout le pays mais prédomine dans les zones humides du sud alors que An. Arabiensis également représenté dans toutes les régions est prédominant dans les zones plus sèches du centre et du nord. L’espèce An. melas, est localisée sur le littoral dans la mangrove et le long de certains cours d’eau jusqu’aux limites atteintes par la remontée des eaux salées marines. An. Pharoensis est surtout abondant dans la basse vallée du fleuve Sénégal au Nord, An. nili n’est présent que dans les régions méridionales, à proximité des cours d’eau.

Le réservoir de parasites.

L’homme infecté et l’anophèle femelle constituent les réservoirs de parasites pour les principales espèces. Cependant, les animaux aussi peuvent abriter aussi des Plasmodii. C’est le cas de P malariae qui a été retrouvé chez le singe.

Le mode de contamination.

Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre de l’anophèle femelle, infectée. La transmission peut également se faire à travers la barrière hémato-placentaire.

Les facteurs favorisants de la transmission (43).

D’ordre général

La température élevée pour la ponte, la sporogonie, l’humidité assurent la longévité des anophèles. La pluviométrie permet d’alimenter les gîtes.
Les facteurs socio-économiques: la promiscuité, les travaux d’irrigation, de voirie, l’urbanisation incontrolée, la présence des canaux à ciel ouvert, favorisent le développement des anophèles vecteurs du parasite

Facteurs individuels

Certains sujets tels que les enfants, la femme enceinte sont les plus exposés du fait de leur faible immunité. Les sujets neufs plus particulièrement les voyageurs sont exposés au paludisme grave du fait de l’absence d’une immunité de prémunition.

Facteurs liés au parasite

Du fait de sa virulence P.falciparum est responsable des formes graves du paludisme. Au cours d’une infection, les stades de développement peuvent coloniser les capillaires cérébraux ce qui est à l’origine du neuropaludisme souvent observé.

Répartition géographique

Le paludisme est pratiquement inexistant à une altitude supérieure à 2000 mètres. Sa répartition géographique théorique varie entre 60°C latitude Nord à 40°C latitude Sud. Il recouvre en fait « la ceinture de pauvreté du monde », qui concerne actuellement plus de cent pays, essentiellement les plus pauvres d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et du Centre (43, 55).

Diagnostic biologique

Diagnostic direct

Il consiste en la mise en évidence du parasite ou les éléments du parasite :
Il se réalise par l’examen direct au microscope optique de prélèvements sanguins effectués de préférence avant tout traitement antipaludique. Les techniques standards sont la goutte épaisse et le frottis sanguin.
 La goutte épaisse : elle a l’avantage de concentrer 20 fois plus de parasites qu’un frottis mince ; c’est l’examen de référence. Sa réalisation consiste à prélever et à déposer une goutte de sang (souvent par piqûre au doigt) sur une lame de microscopie bien nettoyée, puis par un mouvement en spirale et à l’aide d’un coin d’une autre lame, défibriner la goutte sur une surface d’environ un centimètre de diamètre.
Le prélèvement est séché puis coloré, sans fixation préalable, à l’aide d’une solution de Giemsa diluée qui aura une double action : déshémoglobinisation et coloration. Après coloration, les leucocytes et les parasites éventuels resteront sur la lame. L’examen se fait au microscope optique, à l’objectif 100 en utilisant de l’huile à immersion. La numération se fait en comptant les parasites rapportés au nombre de leucocytes.
 Le frottis sanguin : c’est l’étalement mince d’une goutte de sang prélevée au doigt sur une lame porte objet. L’examen se fait après fixation à l’alcool et coloration au Giemsa. Il permet un diagnostic d’espèce plus précis mais ne permet pas de dépister des parasitémies faibles. Le seuil de positivité du test est d’environ 150 à 200 hématies parasitées par microlitre.

Tests de Diagnostic Rapide : TDR

Il s’agit de trousses de détection prêtes à l’emploi qui permettent en quelques minutes et sans matériel particulier de mettre en évidence la présence de Plasmodium. (85).
C’est une méthode immuno-chromatographique qui utilise des anticorps monoclonaux dirigés contre les antigènes (HRP2) ou les enzymes (Aldolase) du Plasmodium qui sont fixés sur des bandelettes de nitrocellulose.
La persistance des antigènes plusieurs jours après guérison constituent un des inconvénients majeurs de ces tests (67).

Diagnostic sérologique

Cette technique permet de mettre en évidence des anticorps anti-Plasmodium dans le sérum des sujets. Elle n’a pas d’intérêt pour un diagnostic d’urgence. La sérologie a un intérêt surtout épidémiologique (évaluer l’endémicité d’une région donnée).

Diagnostic moléculaire

C’est un ensemble de techniques qui sont basées sur la détection du matériel génétique du parasite (ADN). Elles sont très sensibles et très spécifiques et le plus souvent utilisées dans le domaine de la recherche du fait de leur coûtonéreux. La méthode plus utilisée est la Technique de Polymérisation en Chaine ou Polymerase Chain Réaction (PCR)
C’est une technique très sensible qui permet de détecter de très faibles parasitémies de l’ordre de 0.3 parasite/μl de sang. Plusieurs variantes de techniques de la PCR sont utilisées de nos jours : Parmi ces techniques il y a :
 La PCR quantitative qPCR qui permet de quantifier l’ADN plasmodial (52).Ses exigences en matériel et son coût font qu’elle soit encore réservée aux laboratoires spécialisés.
 Amplification isotherme de l’ADN induite par boucle : LAMP
C’est une nouvelle méthode moléculaire simple et rapide, reposant sur une amplification isotherme de l’ADN (29). La LAMP est un test qualitatif à des fins de diagnostic pour la détection de très faibles parasitémies de Plasmodium sp, dans des échantillons de sang humain (41).

Candidats Vaccin

L’absence d’un vaccin antipaludique constitue une faiblesse de la lutte antipaludique. Plusieurs candidats vaccins (PfSPZ ; GMZ2, MSP3, PfS25…) ayant pour cibles les divers antigènes des différents stades du cycle parasitaire ont été testés mais aucun de nos jours, n’a donné un résultat satisfaisant (3).Plus de80 candidats vaccins ont été élaborés suivant différentes stratégies mais peu ont réussi à atteindre la phase d’essai clinique (80).Toutefois le vaccin expérimental contre P. falciparum, connu sous le nom de RTS, S/AS01, est le plus prometteur. Ce vaccin a été évalué dans le cadre d’un vaste essai clinique dans 7 pays d’Afrique (37). Il est actuellement recommandé en mise en oeuvre pilote dans les zones de forte transmission pour une évaluation plus approfondie (29, 2)

Résistance de P. falciparum aux antipaludiques

Définition de la résistance.

L’OMS a défini en 1967 et 1973 la résistance comme étant la capacité du parasite à survivre et/ou à se multiplier en dépit de l’administration et de l’absorption d’un médicament donné à doses égales ou supérieures à celles habituellement recommandées mais dans les limites de la tolérance du malade (84) . Il a été ajouté à cette définition en 1986 que la forme active du médicament devait pouvoir atteindre le parasite ou accéder à l’intérieur de l’érythrocyte infecté pendant la durée nécessaire à son action normale (69). La résistance de P. falciparum aux antipaludiques constitue un obstacle majeur dans la lutte contre le paludisme (19, 49).Cette résistance concerne aussi bien les anciennes molécules ayant longtemps été utilisées en monothérapie (la chloroquine ou l’amodiaquine) (64) que les nouvelles CTA (66).

Méthodes d’évaluation de la chimiorésistance (82 ,87, 25)

Trois approches méthodologiques sont couramment utilisées pour analyser le phénomène de la résistance des parasites du paludisme aux médicaments. Le test de l’efficacité thérapeutique (test in vivo), qui bien que non standardisé pour tous les antipaludiques, représente la méthode de base pour déceler la résistance.
Le test in vitro (antipaludogramme), qui contourne certaines difficultés du test in vivo, nécessite un minimum de formation des réalisateurs et un équipement onéreux pour les laboratoires du sud.
La biologie moléculaire représente une approche technique importante, car elle permet d’analyser les gènes impliqués dans la résistance.
 Le test de sensibilité in vivo
Plusieurs tests d’efficacité thérapeutique ont été mis au point mais le plus utilisé actuellement, est celui de l’OMS de 1994 (51) modifié en 1996 et en 2001 (51 et 56). C’est un test simplifié, standard de 28 jours de suivi dont l’interprétation tient compte des réponses cliniques et parasitologiques. Le test consiste à administrer à un sujet atteint d’un paludisme non compliqué à Plasmodium falciparum (infection mono spécifique), la dose ordinairement recommandée de l’antipaludique à étudier. Les contrôles cliniques et parasitologiques sont effectués à J2, J3, J7 et J28. L’efficacité du traitement est exprimée en termes de réponse clinique et parasitologique adéquate (RCPA), en échec thérapeutique précoce (ETP) et en échec thérapeutique tardif (ETT). Il permet le recueil des données cliniques et épidémiologiques sur le terrain.

Population étudiée et Collecte de prélèvement sanguin

Nos échantillons ont été collectés sur des individus de tout âge au cours des enquêtes transversales menées en 2014 pendant la période de transmission du paludisme (Septembre, Octobre et Novembre). Ont participé à l’étude, tous les individus n’ayant pas de signes de paludisme grave et autre pathologie et ayant consenti à participer à l’étude. Après inclusion, un prélèvement de sang capillaire a été effectué au niveau du doigt. A partir de ce prélèvement une goutte épaisse et un papier buvard ont été confectionnés.

Techniques de laboratoire

Confection d’une goutte épaisse

Nous avons recueilli une goutte de sang capillaire d’environ 3 à 4 μL sur une lame porte objet à l’aide d’un vaccinostyle après avoir désinfecté la pulpe de l’annulaire de la main gauche avec un tampon d’alcool à 70°C. La goutte de sang prélevée a été mis sur la lame porte objet et ensuite étalée à l’aide du coin d’une autre lame de façon à former un cercle d’environ 1 cm de diamètre.

Coloration et lecture de lames.

Les lames de frottis sanguin et goutte épaisse confectionnées, ont été stockées à température ambiante le temps des enquêtes de ménages. Elles ont ensuite été lavées dans de l’eau, pH 7,2, avant d’être colorées avec une solution de Giemsa à 10% pendant 20 minutes. Après la coloration, nous avons effectué une lecture de la GE pour déterminer la densité parasitaire (DP) et du frottis pour en déterminer l’espèce. La microscopie a été utilisée pour détecter la présence ou l’absence de parasites asexués et sexués. La DP a été calculée selon la formule suivante : DP = (Nombre de parasites x 8000) /200. Un contrôle de qualité a été réalisée grâce à une double lecture de toutes les lames de GE/ frottis collectées. Une lame est déclarée négative en l’absence d’hématozoaires après la lecture de 200 champs ; en cas de positivité la densité parasitaire a été déterminée. (42)

Confection du papier buvard

Nous avons recueillis quatre gouttes de sang capillaire sur un papier buvard, à partir de la même piqure déjà réalisée. Les prélèvements de sang sur les papiers buvard sont séchés à l’abri de la poussière et des mouches. Après séchage, ils sont scellés dans des sachets individuels avec du silicagel et gardés à l’abri de l’humidité.

Répartition des SNPs de Pfmdr 1 selon le sexe

Les tableaux ci-dessous représentent la répartition selon le sexe des échantillons mutés et sauvages en Mauritanie et au Sénégal.
Pour la Mauritanie, nos résultats ont montré un pourcentage total de mutants et 38,24% ; parmi ces mutés, nous avons un pourcentage légèrement plus élevé chez les individus de sexe masculin (9 /34) que chez les individus de sexe féminin (3/34).

DISCUSSION DES RESULTATS :

Les mesures préventives, diagnostiques et curatives du paludisme ont entrainé une baisse considérable du paludisme au cours ces dernières années au Sénégal (26, 56). Toutefois il a été démontré que la pression médicamenteuse pourrait jouer un rôle important dans la survenue de la résistance de P.falciparum aux antipaludiques. C’est ainsi que l’utilisation massive de la chloroquine à titre prophylactique durant la période de transmission a conduit à la pharmaco résistance de Plasmodium falciparum ; celle-ci à été décrite, pour la première fois au Sénégal, précisément à Dakar et à Pikine en 1988 (79). Avec la survenue et la propagation de la résistance de P.falciparum à la chloroquine, le Sénégal à travers le PNLP a adopté la combinaison SP+AQ comme mesure transitoire pour le prise en charge du paludisme simple. Malgré le changement de politique pour la prise en charge du paludisme, des cas de résistance de Pf à la SP et AQ ont commencé à apparaitre. Face à la propagation de la résistance, le Sénégal a adopté et recommandé l’utilisation des ACT depuis 2006 pour le traitement du paludisme simple. Les combinaisons ASAQ et AL sont utilisées comme première ligne de traitement du paludisme simple. En Mauritanie la chloroquine en première ligne, la SP en seconde ligne ont été remplacées par les ACT et la quinine depuis 2006 : Arténustate Amodiaquine est le médicament de première intention (pour les formes simples)tandis que arteméther-luméfantrine est le médicament de deuxième intention recommandé en cas d’échec thérapeutique et enfin la quinine comme médicament de 3ieme intention (65).Ce changement de politique était principalement basé sur des études cliniques menées au Sénégal et extrapolées à la situation mauritanienne.
Avec l’émergence et la propagation de la résistance il devient urgent de monitorer la résistance de P.falciparum aux antipaludiques utilisés. Cette surveillance peut être effectuée in vivo ou par des tests de sensibilité in vitro ou encore par des marqueurs moléculaires.
Des études moléculaires ont montré que l’AQ et la CQ ont le même mode d’action sur les souches plasmodiales et que des souches résistantes à la CQ devenaient résistantes à l’AQ vis-versa. Fort de ces constats et du fait de l’existence de marqueurs moléculaires validés et très fiables pour le suivi de la résistance á l’AQ (Pfmdr1 86), nous avons mené cette étude dans le cadre notre master dont l’objectif était de déterminer la prévalence de marqueurs moléculaire associées á la résistance de P. falciparum á l’AQ aussi bien au Sénégal qu’en Mauritanie.
Au total 61échantillons positifs á P.falciparum par microscopie provenant de Kédougou et 34provenant de la Mauritanie ont été analysés au cours de notre étude. Parmi les 61échantillons du Sénégal, 5 n’ont pas donné de bande à la révélation après P.C.R.
L’analyse de nos résultats a montré une prévalence relativement élevée de la mutation Pfmdr86Y en Mauritanie (38,24%) comparé au Sénégal où cette prévalence était de 20%. La plus value étant supérieure à 0.05, il n’y a pas de différence statiquement significative entre le Sénégal et la Mauritanie ; Cette prévalence relativement élevée en Mauritanie serait due probablement :
– à l’utilisation continue de la chloroquine médicament bon marché en absence de l’utilisation des ACT (artésunate amodiaquine ou arthéméther luméfantrine)jugée chère par les populations (58).En effet en Mauritanie, le coût de l’ACT est 20 fois plus élevé que le coût du traitement avec la quinine.
– aux migrations de population en provenance des pays d’endémie subsaharienne car il n’existe aucune mesure officielle pour contrôler la prévalence du paludisme chez ces migrants.
– la résistance croisée entre la chloroquine et l’Amodiaquine vis-à-vis de Plasmodium falciparum
Le taux assez élevé de mutants observés à Hodh El Gharby pour le gène Pfmdr 1 86 pourraient compromettre l’avenir de la chimio prévention saisonnière du paludisme à base d’amodiaquine-SP et l’efficacité du traitement de première intention du Paludisme avec Artésunate et Amodiaquine . La faible prévalence observée au Sénégal montre que le traitement utilisé est encore efficace et la pression médicamenteuse n’est pas forte comparée à la Mauritanie. En effet depuis la mise en oeuvre de la CPS, le PNLP recommande le traitement des cas confirmés par AL au lieu d’ASAQ pour éviter la pression de l’amodiaquine dans les zones où la CPS est mise en oeuvre. Il a été démontré que l’association AL est efficace sur les souches résistantes á l’AQ (61).
Des études antérieures menées au Sénégal ont montré :
– En 2008 Aminata LO et al ont montré que la prévalence de la mutation pfmdr1-86Y était de 20% dans les villages de Mbour, Fatick et de Bambey avec CPS, sans mutation dans le codon 86 dans les villages témoins (p = 0,066). En 2009, la prévalence était de 66,6%dans les villages SMC et 45,4% dans les villages témoins (p = 0,03). En 2010, la mutation 86Y observée de 54,5% et aucune mutation dans les villages témoins (p = 0,051). (42). On remarque que la prévalence de cette mutation Pfmdr 1 _86Y est toujours plus élevée chez les enfants des villages prenant la SP et l’AQ que chez les enfants témoins (sans CPS) ce qui prouve que la pression médicamenteuse peut favoriser l’émergence d’une résistance.
– Une étude similaire réalisée à Pikine en 2002 où le paludisme est hypo endémique avec une transmission intense entre août et décembre a montré une prévalence de la mutation Pfmdr 86Y de 40%(67). Entre cette étude et la notre on constate une diminution de la mutation Pfmdr 86 Y. Les taux assez élevés de mutation observés en 2002 peuvent s’expliquer par la pression médicamenteuse car après 2000 l’amodiaquine a remplacé la chloroquine dans le traitement de première intention du paludisme simple. L’introduction des ACT pour traiter le paludisme simple peut expliquer cette baisse de résistance notée quelques années plus tard.
– La prévalence de Pfmdr 186Y était 16,94% en 2010 et 15,62% en 2012 d’après une étude menée à Dakar par Fall B et al 6 ans après la mise en oeuvre des ACT au Sénégal avec une pvalue de 0,76 . Ces résultats ne sont pas loin de ceux qu’on a obtenus en 2014
– Par ailleurs une étude menée au Sud du Sénégal par Manga et al dans les zones où la CPS est mise en oeuvre a montré de faible niveau de prévalence de cette mutation avant la CPS (15,62 %) en 2013. L’évaluation de ces mêmes marqueurs, un an après la mise en oeuvre de cette nouvelle stratégie de prévention du paludisme chez les enfants, n’a pas montré de différences significatives (11,25%) mais plutôt des similitudes ce qui montre que le parasite reste encore sensible aux molécules utilisées pour la CPS. (42)
Des études conduites au Burkina par Tinto (80) et al en 2008ont rapporté des taux similaires de cette mutation.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE :GENERALITES SUR LE PALUDISME
INTRODUCTION
I- Définition
II Epidémiologie
II-1 Les agents pathogènes
II-2 Cycle évolutif (44, 60 ,89 et 35)
II-2-1 Chez l’homme:
II-2-2 Chez l’anophèle
II-3 Le vecteur
II-4 Le réservoir de parasites.
II-5 Le mode de contamination.
II-6 Les facteurs favorisants de la transmission (43)
II-6-1 D’ordre général
II-6-2 Facteurs individuels
II-6-3 Facteurs liés au parasite
II-7 Répartition géographique
II-8 Facies épidémiologiques
III. Diagnostic biologique
III.1 Diagnostic direct
III-2 Diagnostic indirect
III-2-1 Tests de Diagnostic Rapide : TDR
III-2-2 Diagnostic sérologique
III-2-3 Diagnostic moléculaire
V Stratégies de prise en charge du paludisme au Sénégal
V-1Traitement
V-1-1 Familles d’antipaludiques
V-1-2 Les A.C.T et les indications
V-2 Prévention
V-2-1 Définition :
V-2-2 Lutte anti vectorielle
V-2-3 Chimio prévention
V-3 Candidats Vaccin
V-4 Résistance de P. falciparum aux antipaludiques
V-4-1 Définition de la résistance.
V-4-2 Mécanisme de la résistance
V-4-3 Méthodes d’évaluation de la chimiorésistance (82 , 87, 25)
DEUXIEME PARTIE :TRAVAIL PERSONNEL
I MATERIEL ET METHODES
I-1 Type d’étude
I-2 Les zones d’étude
I-3 Population étudiée et Collecte de prélèvement sanguin
I-4 Techniques de laboratoire
I-2-1 Confection d’une goutte épaisse
I-2-2 Coloration et lecture de lames.
I-2-3 Confection du papier buvard
I-2-4 Génotypage moléculaire
I-2-5 Analyse des données
II. RESULTATS
II-1 Caractéristiques de la population
II-2 Efficacité de la PCR
II-3 Prévalence de la mutation sur le gène Pfmdr1
II-4 Répartition des SNPs de Pfmdr 1 selon le sexe
II-5 Prévalence de Pfmdr1_86N/Y selon l’âge au Sénégal
II-6 Prévalence de Pfmdr 1 N/Y selon l’âge en Mauritanie
III. DISCUSSION DES RESULTATS
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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