POLITIQUE DE L’EMPLOI ET REDUCTION DU CHOMAGE

INTRODUCTION

   Confrontés depuis 1974 à une grave crise de l’emploi, et à une aggravation sans précédent du chômage en France, les gouvernements qui se sont succédés ne sont pas restés inactifs. D’importantes mesures ont été prises au cours des quinze dernières années tant pour stimuler l’emploi, que pour limiter la progression de la population active. L’ensemble de ces interventions publiques constitue ce qu’il est convenu d’appeler, depuis une dizaine d’années, la politique de l’emploi. La mesure des effets de cette politique était jusqu’à présent rendue difficile par l’absence de données statistiques synthétiques. Depuis la première république, la politique de l’emploi à Madagascar se base surtout de la politique active. Le faible taux de chômage qui ne dépasse pas de 5% explique ce choix, mais aussi de l’insuffisance des ressources budgétaire de l’Etat ne permet pas d’alloué un budget spécial pour accompagner les chômeurs pour trouver de l’emploi. Le marché du travail à Madagascar est dominé par le phénomène de sous-emploi massif. Or, le facteur travail est la principale source de revenu pour les familles pauvre et le seul moyen de subvenir ses besoins. L’ancien président Marc RAVALOMANANA a affirmé lors de son dialogues présidentiels en 2008 « Les familles ont des revenus moyens ou très bas (…) Les prix ont monté, mais les salaires n’ont pas suivi au même rythme. Et ceux qui n’ont pas d’emploi ne voient pas le progrès. Est-ce que nous avons des réponses pour eux ? Je crois que oui. La clé pour moi c’est la création d’emplois. Nous devons créer des emplois suivant notre vision « Madagascar naturellement ! ». A cet égard, les investissements, surtout les investissements nationaux, ont un rôle important à jouer ». Pour circonscrire notre réflexion, notre préoccupation porte sur la question suivante : De quelle manière la politique de l’emploi contribue-t-elle à réduire le taux de chômage et d’affaiblir voire supprimer ce sous-emploi massif dans un pays en voie de développement comme Madagascar? Pour construire notre analyse, la première partie de ce devoir sera axé sur le cadre conceptuel et les différentes mesures théoriques de la politique d’emploi. D’abord on va voir le concept et définition de la politique d’emploi et du chômage où on trouvera les différents types de politique d’emploi et les différentes formes du chômage, puis on va analyser la théorie keynésienne sur l’emploi comportant l’explication keynésienne sur le déterminant de l’emploi et du chômage, l’effet d’une baisse des salaires nominaux sur l’emploi et la rigidité du salaire et pour terminer cette première partie on va voir les différents mesures théoriques sur la politique d’emploi active. La deuxième partie sera consacrée sur l’analyse des cas à Madagascar depuis 2003 jusqu’ 2018 où le premier chapitre évoquera la situation démographique et économique de Madagascar et second et dernier chapitre analysera l’impact de la politique d’emploi sur le taux du chômage et la réduction de la pauvreté.

Les premières mesures de la présidence Sarkozy (2007-2009)

   L’un des mots d’ordre de la campagne pour l’élection présidentielle de N. Sarkozy en 2007 était « travailler plus pour gagner plus ». La loi Travail Emploi Pouvoir d’Achat (TEPA, 2007) a instauré un système de défiscalisation des heures supplémentaires (ou complémentaires pour les salariés à temps partiel) et de réduction des cotisations salariales et patronales avec pour effet notamment de dynamiser le pouvoir d’achat. Outre l’effet dynamisant sur le pouvoir d’achat, les partisans de cette mesure entendaient revenir sur les 35 heures via un recours croissant aux heures supplémentaires. L’Assemblée nationale a mis fin en juillet 2012 à la plupart des aides aux heures supplémentaires instaurées en 2007. Parallèlement, les réformes du marché du travail s’orientent vers la flexi-sécurité. Cette thématique qui a été intégrée dans les lignes directrices de la SEE en 2006, prône à grands traits une conciliation entre la sécurité pour les travailleurs en termes d’emploi et de protection sociale et la flexibilité pour les entreprises. L’accord de modernisation du marché du travail de 2008 s’inscrit dans cet esprit et introduit des innovations en matière de flexibilité : la rupture conventionnelle du contrat de travail, le CDD de mission et l’allongement de la période d’essai. De leur côté, les personnes licenciées peuvent désormais conserver certains droits sociaux (couverture santé et droit individuel à la formation notamment). La fusion entre l’ANPE et les ASSEDIC est entrée en vigueur en 2009 avec la création de Pôle Emploi, l’UNEDIC restant une institution à part. Cette réforme institutionnelle s’inscrit dans la logique du « guichet unique » fortement encouragée par la Commission européenne et l’OCDE. Dans le même temps, la volonté d’augmenter l’efficacité des services de placement des chômeurs s’est traduite par une externalisation de ces services vers des acteurs privés, les opérateurs privés de placement  (OPP). L’objectif est d’introduire de la concurrence entre les intervenants, de faire baisser le prix des services de placement et de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs. Outre critiques portant sur les risques d’ « écrémage » lors du recours à des OPP (sélection des chômeurs les plus faciles à placer), les débats sur l’efficacité des services publics et privés de placement ont été relancés. Les résultats des évaluations montrent que les services privés ne sont pas plus efficaces

Explications classiques et néoclassiques

   Pour les économistes classiques de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle, la régulation du marché du travail se faisait par l’élimination physique des travailleurs les plus pauvres. On distribue en effet à ceux qui font les travaux « simples et grossiers » un salaire de «subsistance» dira par exemple J.B. SAY au début des années 1800. Puis, quand le besoin de ces travaux diminue, les salaires « tombent au dessous du taux assurant la perpétuation de la classe des manœuvres » T. MALTHUS est encore plus cynique. « Au grand banquet de la nature, pas de couvert pour les pauvres » dit-il en 1798. Même son de cloche chez D. RICARDO en 1817. Lorsque le salaire tombe au dessous de ce qu’il appelle le « prix naturel du travail » par excès d’offre de ce travail, alors seule la réduction du nombre de travailleurs consécutive à leur misère permettra au salaire de remonter à son taux naturel. Dans le modèle classique, le chômage ne peut correspondre qu’à un déséquilibre provisoire. En cas de déséquilibre, les ajustements sur les différents marchés provoqueront un retour à l’équilibre. Le salaire d’équilibre est celui qui correspond à la productivité marginale du travail. Supposons donc que le salaire soit provisoirement au-dessus de son niveau d’équilibre. Les entrepreneurs vont réduire leur embauche et réviser à la baisse leurs anticipations de production. Un chômage va donc se manifester. Les chômeurs qui désirent travailler à tout prix vont accepter un salaire réel plus bas que le niveau précédent. Le chômage se résorbe par la baisse des salaires. L’économie de marché se dirige de nouveau vers le plein-emploi, la pleine utilisation des capacités de production et l’équilibre général des marchés. Dans le modèle classique, le chômage ne peut provenir que d’un salaire réel trop élevé.

La démonstration du chômage involontaire est problématique chez Keynes comme chez les keynésiens

  Une autre interprétation du problème concernant la démonstration de l’existence d’un chômage involontaire serait à trouver dans la faiblesse de la démonstration à l’intérieur de la Théorie Générale. Keynes pensait avoir démontré la possibilité du chômage involontaire en raisonnant avec un changement minimal des hypothèses du modèle néoclassique. Pour Michel De Vroey, «Telle fut également l’opinion dominante dans les premières décennies qui suivirent sa parution. Aujourd’hui cependant, cet avis est, pour le moins, mis en doute. On peut se demander si Keynes est vraiment parvenu à offrir une théorie du chômage involontaire ou si le fait qu’on ait cru que cela fût le cas ne résulterait pas plutôt de confusions conceptuelles. De plus, de nos jours, beaucoup d’auteurs pensent que la théorie keynésienne peut se développer sans recourir au concept de chômage involontaire, alors même que ceux qui y recourent l’utilisent dans un sens différent de celui qu’il avait reçu initialement.» Selon Michel De Vroey, il y a «escamotage du chômage involontaire dans la Théorie Générale» avec cette équivalence entre chômage involontaire, déficience de la demande effective et absence de plein emploi. Il ajoute : «Ceci ne serait pas le cas aussitôt que surgirait la possibilité soit d’un chômage involontaire ne s’accompagnant pas d’une déficience de demande effective, soit l’inverse. En d’autres termes, le raisonnement de Keynes est tributaire du fait que le chômage involontaire soit la seule forme possible de sous-emploi, dans le contexte qui est celui de son analyse, c’est-à-dire en ayant écarté le chômage frictionnel. Or ceci n’est pas vrai». Michel de Vroey identifie trois formes de sous-emploi : «le chômage involontaire n’est pas la seule forme concevable de sous-emploi. La forme alternative est le «sous-emploi d’équilibre». Ce dernier se réfère à une situation dans laquelle le principe du salaire de réservation est respecté et dans laquelle le marché du travail est donc en équilibre. Seulement, plusieurs niveaux d’équilibre sont concevables, dont celui qui prévaut effectivement et qui ne correspond pas à l’emploi maximal. De plus, deux sous-catégories doivent y être distinguées. J’appelle la première «sous-emploi d’équilibre dominé» pour signifier que, parmi les niveaux d’emploi concevables, celui qui prévaut d’une manière endogène n’est pas celui qui procure le plus d’utilité aux agents. Dans certaines circonstances, on peut, en passant à un niveau d’emploi supérieur, par exemple à la suite de la levée d’une externalité, augmenter leur utilité. «Dominé» signifie donc améliorable.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : APERCU THEORIQUE DE LA POLITIQUE D’EMPLOI ET DU CHOMAGE
CHAPITRE I : CONCEPT ET DEFINITION
SECTION 1 : POLITIQUE D’EMPLOI
SECTION 2 : CHOMAGE
CHAPITRE II : ANALYSES THEORIQUES
SECTION 1 : LES THEORIES KEYNESIENNES SUR L’EMPLOI
SECTION 2 : LES POLITIQUES D’EMPLOI ACTIVES
PARTIE II : ANALYSE DE LA SITUATION DE MADAGASCAR
CHAPITRE III : SITUATION DE MADAGASCAR DANS LE QUINZE DERNIERES ANNEES (2003-2018)
SECTION 1 : LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE
SECTION 2 : LA SITUATION ECONOMIQUE MALGACHE
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L’IMPACT DES POLITIQUES D’EMPLOIS APPLIQUEES A MADAGASCAR SUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE
SECTION 1 : LIMITES ET CONTRAINTES
SECTION 2 : REUSSITE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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