Généralités sur les mouches des fruits

Généralités sur les mouches des fruits

Systématique et répartition

Les mouches des fruits appartiennent à l’embranchement des Arthropodes, à la classe des insectes, à l’ordre des Diptera et à la famille des Tephritidae. Cette famille comprend deux sous familles (Dacinae et Ceratinae) et 4300 espèces reparties dans 500 genres (White, 2006). L’Afrique tropicale est le foyer d’origine de 915 espèces de mouches des fruits appartenant à 148 genres dont 299 espèces se développent sur les fruits sauvages et/ou cultivés. Ces espèces appartiennent en général à 4 genres : Dacus, Ceratitis, Trirhithrum et Bactrocera (White et Elson-Harris, 1992 ; Tompson, 1998). Selon ces mêmes auteurs, en Afrique, au Sud du Sahara, 140 genres ont été trouvés dont Bactrocera avec 14 espèces, Ceratitis avec 65 espèces et Dacus avec 170 espèces. Au Sénégal, dans la zone des Niayes, il a été révélé la présence d’un cortège de mouches des fruits (Diptera, Tephritidae) composé de 8 espèces dont 7 du genre Ceratitis et Bactrocera invadens une espèce nouvellement introduite (Vayssières et al., 2006). Les infestations de fruits connues dans la zone des Niayes et en général en Afrique de l’Ouest ont été associées surtout à Ceratitis cosyra et C. capitata (De Meyer, 1998 ; Norrbom et al., 1999). Dans la zone des Niayes, de Thiès et de Sindia en période de production de mangue, il a été relevé un cortège de mouches des fruits dominé par Bactrocera invadens suivi de Ceratitis cosyra, C. capitata, C. sylvestrii, et C. fasciventris (Ndiaye, 2008).

Cycle biologique

Le cycle biologique comprend différentes étapes à savoir l’oeuf, la larve, la pupe et l’imago (Malavasi et al., 2000). Après l’éclosion des oeufs déposés dans la cavité creusée sous l’épiderme du fruit par l’ovipositeur de la femelle, les asticots libérés passent 3 stades larvaires dans le fruit. Les larves creusent des galeries dans la pulpe et se nourrissent des tissus et bactéries associées. A la fin de cette étape, les larves quittent le fruit et migrent dans les premiers centimètres du sol pour passer la phase de pupaison. Après émergence l’imago du complexe Bactrocera dorsalis a besoin d’une alimentation riche en acides aminés, glucides, vitamines, sels minéraux et de l’eau pour survivre et se reproduire (Fletcher, 1987). Mâles et femelles doivent s’alimenter quotidiennement et visiter les plantes hôtes et non hôtes. Leur régime alimentaire est composé de miellat, d’exsudats de plantes, de nectar, pollen, de jus de fruit, de pulpe de fruit, de micro-organismes et de déjections d’oiseaux (Hendrichs et Prokopy, 1994). Les deux sexes réagissent à l’attractif à base de protéine mais la réponse est plus importante chez la femelle du fait de ses besoins pour la ponte (Malavasi et al., 2000).

Le comportement de ponte Les femelles piquent les fruits matures avec leur ovipositeur, créent une cavité où elles déposent leurs oeufs. Le nombre d’oeufs déposés par fruit varie suivant les espèces d’un seul oeuf par ponte pour Bactrocera oleae (Cirio, 1971) à une quarantaine pour B. cucurbitae (Prokopy et Koyama, 1982). Ceratitis cosyra peut causer des infestations de 50 larves par fruit (Malio, 1979). Une femelle en cage peut pondre jusqu’à 3000 oeufs, mais dans la nature, les plus fortes performances varient entre 1200 et 1500 oeufs (Malavasi et al., 2000). Bactrocera invadens pouvait avoir in vitro une ponte nette de 794,6 oeufs et une fertilité nette de 608,1 oeufs, avec une ponte moyenne de 18,2 oeufs/jour et un temps de génération de 31 jours (Ekesi et al., 2006). La fécondité des femelles est maximale entre 78 et 84 jours et le taux de reproduction net Ro=6 en 70 jours (Balayara, 2008). Un régime carencé en protéines limite la fécondité et la fertilité des femelles (Bateman, 1972).

D’autres facteurs tels que la disponibilité en plantes-hôtes, la présence des mâles ont une incidence sur la maturation sexuelle de la femelle (Fletcher et Kapatos, 1983). Après avoir choisi l’hôte potentiel, la femelle l’explore avant l’oviposition. De nombreuses espèces de Bactrocera, pondent dans de récentes piqûres de ponte d’autres femelles ou encore dans des blessures du fruit (Prokopy et Koyama, 1982). Dacus ciliatus préfèrent pondre sur les parties des fruits situées à l’ombre plutôt que sur les faces ensoleillées (Syed, 1969). La réponse à l’attraction exercée par le fruit, l’exploration du fruit, la piqûre et la ponte sont induites par des stimuli olfactifs où, la couleur et la forme jouent un rôle important dans l’induction (Fletcher, 1987). Les composés volatils des fruits-hôtes qui induisent la ponte restent méconnus même si le trans-6-nonen-1-ol acétate a été identifié comme attractif et stimulateur de ponte pour B. cucurbitae (Keiser et al., 1967).

Les cératites

Cycle de vie et dégâts La biologie et la durée de développement des insectes dépendent de la température, de l’humidité relative du milieu et des hôtes. Le cycle de vie est similaire pour la plupart de ces espèces de cératites et suit le schéma suivant: oeufs (entre 2 à 3 jours), larves (entre 5 à 15 jours), pupes (entre 8 à 12 jours), adultes (entre 40 à 90 jours) à 25°C et 75% HR (Vayssières et al., 2008). Les cératites sont multivoltines (plusieurs générations/an). Sexuellement immatures au sortir des pupes, les mâles adultes expriment la maturité sexuelle environ 3 à 4 jours après l’émergence et les femelles adultes sont gravides environ 6 à 8 jours. Ceratitis cosyra Walker, C. silvestrii Bezzi et C. fasciventris Bezzi causent des dégâts importants aux mangues même si ces espèces attaquent aussi d’autres hôtes tandis que C. capitata Wiedemann est surtout un ravageur des agrumes malgré son caractère polyphage (Vayssières et al., 2008).

Les femelles de cératites sont attirées par les fruits à la fois à cause de leur odeur et de leur couleur (surtout le jaune, l’orange et le rouge). Ainsi les fruits verts sont en général moins attaqués, mais leur attractivité augmente dès que le processus de maturation physiologique est avancé. Importantes en zone soudanienne, les cératites préfèrent les climats chauds et secs. Leurs espèces sont plus abondantes en saison sèche (Vayssières et al., 2005). Leurs niveaux de populations diminuent dès les premières pluies mais remontent ensuite. Les plantes hôtes sauvages leur permettent d’entretenir des populations importantes presque toute l’année. Sur la goyave, trois espèces de mouches des fruits ont été identifiées : Ceratitis anonae qui représente 64 % des adultes obtenus, Bactrocera invadens (35 %) et B. mesomelas (1 %) (Ndzanan Abanda et al., 2008).

Ceratitis (Ceratalaspis) cosyra Walker Ceratitis(Ceratalaspis) cosyra Walker appartient à l’ordre des Diptera, à la famille des Tephritidae et à la tribu des Ceratitidini. L’adulte est de taille variable (lg: 3-6 mm) et porte de larges bandes jaunes sur les ailes. Le mesonotum est pâle avec une teinte légèrement orangée. Il porte des taches de taille et de coloration variable. Le scutellum porte deux petites taches brunes dans sa partie basale et trois taches noires dans sa partie apicale (White et Elson-Harris, 1992). C. cosyra ou encore mouche de la mangue est un ravageur d’importance économique sur la mangue et Sclerocarya birrea L. (Anacardiaceae) en Afrique subsaharienne (Malio, 1979; Javaid, 1986; Mukiama et Muraya, 1994; Labuschagne et al., 1996; Lux et al., 2003).. C. cosyra, à l’état larvaire dans les mangues d’exportation d’origine africaine, a été une des mouches des fruits les plus communément interceptées en Europe.

L’espèce a été mentionnée en Afrique de l’Ouest où elle est dominante sur les cératites (Vayssières et al. 2008). Elle est également présente au Kenya, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe, où elle est plus destructrice que Ceratitis capitata (Wiedemann) ou Ceratitis rosa Karsch (Steck, 2000). Elle s’attaque aussi à Psidium guajava L., Citrus aurantium L., Persea americana P. Miller, Annona senegalensis Pers. et à de nombreux autres fruitiers cultivés et sauvages (White et Elson-Harris, 1992 ; Hancock, 1987; De Meyer, 1998). Elle a été signalée également sur Citrus reticulata, Citrus sinensis, Butyrospermum parkii, Nauclea latifolia et Landolphia senegalensis (Noussourou et Diarra, 1995). C’est une espèce polyphage caractérisée par une certaine précocité par rapport à la période de production de mangue (Noussourou et Diarra, 1995 ; N’Guetta, 1998 ; Vayssières et Kalabane, 2000).

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Table des matières

ABSTRACT
RESUME
DEDICACES
REMERCIEMENTS
Liste des tableaux :
Liste des figures :
I.INTRODUCTION
II.REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1. Généralités sur les mouches des fruits
2.1.1. Systématique et répartition
2.1.2. Biologie
2.1.2.1. – Cycle biologique
2.1.2.2. – Physiologie sensorielle
2.1.3. Ecologie
2.1.3.1. Relations mouches-bactéries et plantes-hôtes
2.1.3.2. Comportement sexuel
2.1.3.3.– Le comportement de ponte
2.1.4. Importance économique des espèces de Tephritidae et leurs plantes hôtes
2.1.4.1. Les cératites
2.1.4.2 Les Dacini
2.1.4.3. Autres mouches des fruits
2.1.5. Les parasitoïdes
2.1.6. Méthodes de lutte contre les mouches des fruits
2.2. Généralités sur les fruits
2.2.1. Les fruits charnus
2.2.2. Les baies
2.2.3. Les drupes
2.2.4. Les hespérides
2.2.5. Autres caractéristiques des fruits charnus
2.2.6. Evolution du fruit : cas de la mangue
2.2.7. Le processus de maturation des fruits
2.2.8. Evolution des substances pectiques pendant la croissance et la maturation des fruits
2.2.9. Importance des fruits :
III. MATERIEL ET METHODE
3.1. Présentation de la zone d’étude
3.1.1. Zone des Niayes
3.1.2. Zones de Peykouck Sérère et de Pout
3.1.3. Zone de Sindia
3.1.4. Sites concernés par l’étude
3.1.5. Caractéristiques des vergers :
3.2. Matériel biologique
3.2.1. Le matériel végétal :
3.2.2. Le matériel animal :
3.3. Matériel non biologique
3.4. Conduite des travaux
3.5. Observations
IV.RESULTATS
4.1. Caractérisation des échantillons des fruits
4.1.1. Répartition spaciale des fruits collectés
4.1.2. Composition des échantillons collectés et périodes de présence des fruits
4.1.3. Périodes de présence et de maturation des variétés de mangues
4.1.4. Composition des émergences issues des échantillons de fruits collectés
4.2. Dynamique des émergences de Tephritidae
4.2.1. Dynamique globale des émergences sur l’ensemble des vergers
4.2.2. Variabilité de la dynamique des émergences entre les vergers
4.2.3. Influence de l’espèce fruitière sur la répartition des émergences de Tephritidae
4.3. Diversité des émergences de Tephritidae et parasitoïdes
4.3.1. Diversité des espèces issues des émergences
4.3.2. Diversité des Tephritidae et parasitoïdes rencontrés au sein des vergers
4.3.3. Influence de l’espèce fruitière sur la diversité des Tephritidae
4.3.4. Parasitoïdes des mouches des fruits et plantes associées
4.4. Effet du facteur variété sur les émergences de Tephritidae
4.4.1. Au niveau de la mangue
4.4.2. Au niveau des agrumes
4.5. Effet de certains paramètres morpho- physiologiques des fruits sur les émergences des Tephritidae issues des mangues.
4.5.1. Effet de la taille des fruits sur les émergences de mouches des fruits
4.5. 2. Effet de la taille de la mangue sur la diversité des émergences de Tephritidae
4.5.3. Effet de la taille du fruit sur les émergences pour les variétés de mangue
4.5.4. Effet de la couleur du fruit sur les émergences de Tephritidae issues de la mangue
4.5.5. Influence du niveau de récolte des fruits aux champs
4.5.6. Influence de l’état du fruit sur les émergences de Tephritidae
4.5.7. Effet de la vague de floraison sur les émergences de Tephritidae
4.5.8. Analyse combinée des effets des facteurs déterminants sur les émergences de B. invadens et de C. cosyra issues de la mangue
DISCUSSION
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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