Plan opérationnel de conduite d’un élevage porcin

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Contraintes socio-économiques

Pour les obstacles socio-économiques, on peut direque :
· la faiblesse du pouvoir d’achat des clients entraîne la complexité des ventes de viandes de porcs ; de plus la majorité des Malgaches considèrela viande comme un produit de luxe.
· l’organisation du circuit de distribution des productions animales est gangrenée par le nombre élevé d’intermédiaires (producteur, courtier, collecteur, transporteur, grossiste, transformateur, boucher/détaillant, consommateur) ; ce qui soumet généralement les producteurs à de maigres bénéfices car les possibilités de marges sont partagées entre tous ces médiateurs.
· l’ embargo sur les produits carnéspénalise les exportations malgaches de viande, ce qui nous amène à croire qu’il est pratiquement impossible d’ envisager des marchés vers l’extérieur.

Contraintes techniques

Parmi les difficultés techniques, on peut recenser:
· l’épidémie de PPAqui frappe Madagascar depuis 1998.
· l’insuffisance de techniciens spécialisésdans l’élevage porcin pour aider et former les éleveurs malgaches à la maîtrise des méthodes de production modernes.
· l’ utilisation de balances falsifiées par les bouchers, ce qui repousse les clients lors de leurs achats.
· le vol de bétailqui représente également un frein pour les éleveurs.
Les conditions très dures d’octroi de crédits représentent des inconvénients financiers entravant une croissance rapide du secteur Agricole.
Comme contraintes financières, nous avançons :
· la faiblesse des revenus et la pauvreté des paysans qui expliquent laréticence des banques à offrir des crédits à cette catégorie de la population.
· le niveau important de risque du sous-secteur Elevage : aléas climatiques et épizooties.
· le faible niveau de garantie face à un emprunt qui ne permet d’octroyer aux pay sans que des prêts de faibles montants et à court terme.
· le prélèvement de taux d’intérêt exorbitantspar les organismes de micro crédits.
Actuellement à Madagascar, les principaux organis mes finançant le domaine de l’Agriculture sont le PSDR ainsi que les institutions financières mutualistes telles que :
les mutuelles d’épargne et de crédits représentésarp les CECAM.
les comptoirs TIAVO.
les agences de micro finances OTIV.
Nous avons vu dans ce 1er chapitre les caractéristiques de l’environnement externe du projet. A cet effet, nous avons décrit les opportunités et les contraintes du secteur d’activité de l’élevage porcin.

Potentialités du projet

Du point de vue technique, on peut dire que la ferme de Mr RAFA possède un ensemble d’équipements et d’immobilisations quasi-complets dont :
· une grande disponibilité en terrains nécessaires pour les différentes constructions (magasin de stockage des intrants, porcherie). Ce qui facilite les possibilités d’extension de l’exploitation,
· un circuit d’arrivée d’eau installé depuis la création de la ferme pour abreuver les animaux et nettoyer les loges.
· deux bâtiments d’élevage fabriqués à l’aide de matériaux de construction solides : murs en brique, sol bétonné et toiture en tôle ondulée galvanisée pour pouvoir résister au temps et aux intempéries climatiques.
· un magasin de stockage bâti en tôle et équipé d’un système d’isolation contre les fortes chaleurs pour éviter l’assèchement des provendes.
· des petits outillages composés :
de divers équipements de pesée.
de matériels pour le maintien de l’hygiène.
de matériels de stérilisation.
d’une série d’éléments pour l’utilisation et la gestion de l’eau.
· un cheptel de reproducteurs formé par : un verrat et 6 truies adultes.

Facteurs de la demande en viande de porc

Selon l’ouvrage Filières et marchés du porc d’Antananarivo, la demande en viande de porc est dictée par deux principaux critères :
· La quantité : elle est fonction des possibilités financières du boucher.
Le boucher s’approvisionne en porcs selon la quantité de viande qu’il compte vendre. Le choix portera sur un porc lourd pour les bouchers les plus importants, la grande majorité des bouchers préférant de petites carcasses plus faciles à écouler.
La quantité achetée varie selon les périodes : à l’occasion des fêtes, des fins de mois ou de semaine, on peut dire que la plupart des bouchers doublent leur volume de vente.
· La qualité : elle est fonction du choix des clients.
En général, les consommateurs malgaches aiment le gras. Une viande maigre est par conséquent dépréciée. Aussi les bouchers recherchent-ils de préférence des porcs gras au lard dorsal d’une épaisseur moyenne autour de 10 cm.
Cependant, nous ne pouvons ignorer le fait que selon le milieu social de la clientèle et le quartier d’implantation de la boucherie, l’épaisseur de lard est plus ou moins bien appréciée. Les bouchers des quartiers aisés (habités par des employés ou des cadres) recherchent des lards de moins de 5 cm. Par contre, dans les quartiers populaires, la bonne viande de porc présente un lard qui approche la quinzaine de centimètre.

Analyse de la concurrence

Après avoir pris connaissance des aspects de l’offre en viande de porc, nous sommes amenés à analyser la concurrence que pourrait rencontrer un élevage porcin.

Concurrence au sein de la filière porcine

En ce début du 3ème millénaire, la production de viande de porc se fait encore dans la majorité des cas de façon traditionnelle ; les principaux concurrents de la ferme de Mr RAFA demeurent alors les petits élevages familiaux qui « font comme bon leur semblent ». En effet, ces entités élèvent des porcs parce que cela représente pour eux un passe-temps ou une rentrée d’argent additionnelle pour leur foyer et non comme source de revenus.
La plupart du temps ces petits exploitants ne possèdent pas l’éthique professionnelle d’un « bon entrepreneur » : pour leurs productions et ventes ils se suffisent à de porcs maigres mal nourris et sans suivi sanitaire efficace. Cela peut résulter de leur manque en ressources financières et matérielles ou à une insuffisance de trésorerie.
Il peut aussi arriver que leur site d’élevage se trouve loin des axes de communication, ce qui affecte leur connaissance des tarifs applicables à la viande de porc. Par conséquent, leur nombre très élevé peut arriver à diminuer les prix du marché.

Concurrence par rapport aux autres filières d’élevage

Tous les types d’élevage fournissent de la viande mais nous pouvons dire que seuls les porcs et les poissons ne sont élevés que pour leur viande.
En effet, à Madagascar les bovins sont surtout utilisés pour les travaux agricoles, pour le transport et la commercialisation des produits en milieu rural ou pour la production laitière.
Par ailleurs, la viande ovine provient d’un troupeau élevé aussi pour la laine.
Quant à la viande de volailles, elle provient d’un cheptel élevé aussi pour ses oeufs.

Pourquoi élever des porcs de race Large White ?

Pour répondre à cette question, nous nous sommes basés sur les performances de production des races élevées à Madagascar. Mais nous avons décidé d’omettre l’étude de la race locale car ces porcs sont généralement moins productifs que les races améliorées telles que le
Large White ou le Landrace. En effet, les « kisoa gasy » sont de plus petit format et présentent une prolificité moindre que leurs cousines de race exotique. Ce qui fait que la rentabilisation d’un élevage de grande envergure avec ce type de porc ne peut se faire qu’avec de grandes difficultés. Parmi les indicateurs de performance des porcs, on recense :
· Porcelets nés vivants par portée : c’est le nombre de porcelets mis bas par une truie par portée.
· Porcelets sevrés par portée : c’est le nombre de porcelets arrivant jusqu’au sevrage.
· Vitesse de croissance : c’est la durée requise par un porc depuis son sevrage à son abattage.
· Faculté d’adaptation : elle montre le degré de résistance des porcs face à différents climats.
· Rendement net : il montre le rapport entre le poids de la carcasse de l’animal à l’abattage avec son poids vif.
· Poids vif : c’est le poids de l’animal sur pied.

L’accouplement ou la saillie

La période favorable à l’accouplement chez la truie se manifeste extérieurement par certains signes tels que :
· une agitation inhabituelle : la truie reste moins longtemps couchée et grogne plus souvent.
· une réponse positive au test d’immobilité : si on pousse la truie vers l’avant en appuyant sur sa croupe, elle résiste ; si on monte à califourchon sur son dos, elle ne cherche pas à s’en aller comme elle le ferait d’ordinaire.
· un gonflement et un rougissement de la vulve.
· une immobilité face à la détection du verrat : c’est le moment le plus favorable à la fécondation.
Lorsque la truie est alors présentée au verrat dans les « conditions favorables », le verrat s’approche d’elle, la renifle et ne tarde pas à la chevaucher. Dès que la verge pénètre le vagin, l’éjaculation commence. Durant la saillie, la truie demeure immobile et il convient de ne pas troubler l’accouplement.
Pour s’assurer du succès de la saillie (qui se fait en monte libre chez la ferme de Mr RAFA contrairement à la technique de l’insémination artificielle) et de l’obtention de bons résultats de fécondité et de prolificité, l’éleveur doit présenter la truie 2 fois au verrat dont une première fois au petit matin et une seconde fois en fin de journée.
Le contrôle de la gestation est effectué 6 semaines après la saillie à l’aide du verrat pour vérifier le non-retour des cycles sexuels de la truie.

La gestation, la mise bas et l’intervalle sevrage saillie fécondante

Si l’accouplement est suivi de fécondation, les chaleurs disparaissent et la truie entre alors en gestation pendant 114 jours ; durant cette période, on la tient loin de la verraterie pour éviter que le mâle ne perturbe sa grossesse. Ensuite, vers le 110ème jour de la gestation, on peut deviner la prochaine mise bas quand la truie se prépare « un nid » : elle se met à gratter le sol avec ses pattes antérieures, mais aussi par l’apparition de colostrum au niveau des tétines la veille de la parturition.
En moyenne, la mise bas dure entre 2 et 4 heures avec un intervalle de 15 minutes entre les naissances selon le nombre de porcelets et l’âge de la truie.
Pour les truies reproductrices, la fin de la période d’allaitement marque le début de l’ISSF d’une durée d’un mois pour l’exploitation de Mr RAFA. Normalement, cet ISSF devrait être de l’ordre d’une semaine mais on est obligé d’allonger ce délai pour permettre aux truies de reprendre du poids et des forces.
La reprise du cycle sexuel peut être favorisée par la proximité du mâle, ce qui explique la réservation des loges situées près de celle du verrat aux truies dont les portées viennent d’être sevrées.
Le lecteur est prié de se référer à la page –h- des Annexes pour trouver le plan des bâtiments d’élevage.
Lors de ce 1er chapitre intitulé plan opérationnel de conduite d’un élevage porcin, nous avons analysé les différents aspects relatifs à la porciculture : les caractéristiques du produit, les caractéristiques de la porcherie, l’alimentation et l’eau de boisson destinées aux porcs, le cycle de production et la reproduction des porcs. Ces aspects représentent les critères de base à connaître par un éleveur de porcs de type naisseur engraisseur.
Dans le 2nd chapitre qui va suivre, nous proposerons des techniques visant la maîtrise de l’élevage porcin.

Maîtrise de l’élevage porcin

L’élevage de porcs nécessite beaucoup d’investissements de la part de l’exploitant ; aussi pour assurer sa maîtrise, certaines orientations doivent être suivies. Parmi ces dispositions, nous pouvons évoquer : les protections sanitaires, les mesures à prendre pour les porcelets et les opérations particulières concernant l’élevage de porcs. Et comme toute entreprise qui se respecte, il ne faut pas minimiser l’application des concepts de gestion.

Les protections sanitaires

Des mesures de prophylaxie très rigoureuses doivent être suivies pour le maintien de la santé des porcs.
Pour cela, les protections sanitaires commencent dès l’entrée dans l’exploitation par la présence d’une « pédiluve » qui est un petit bac cimenté d’une profondeur de 10 cm et que l’on a rempli d’une solution de désinfectant. Toute personne désireuse de pénétrer dans la ferme est alors tenue d’y plonger ses pieds et ceci dans un but de prévention contre des maladies éventuelles.
Pour éviter tout autre risque de contamination, on interdit aux employés de la ferme de consommer de la viande d’origine porcine.
Pour prévenir les grandes maladies contagieuses, il est prudent de faire appel aux vaccinations pour procurer aux porcs des anticorps spécifiques en leur administrant des vaccins essentiellement contre :
la Peste Porcine Classique ou PPC.
la Pneumonie Porcine ou Pasteurellose Porcine.
la Maladie de Teschen ou Encéphalomyélite Porcine.
Toutefois, il ne faut pas oublier que :
· la vaccination n’est qu’une méthode préventive et non curative.
· il n’existe pas encore de vaccin efficace contre la PPA.
· il ne faut pas vacciner les truies en gestation car cela peut entraîner des avortements.

Les mesures à prendre pour les porcelets

A la naissance des porcelets, il faut prendre soin de les débarrasser rapidement de leur enveloppe foetale à l’aide de chiffons secs car cette matière sèche très vite à l’air libre, ce qui risque de les asphyxier. Ensuite, il faut raccourcir et nouer leur cordon ombilical. Puis il faut épointer leurs crocs pour prévenir les morsures des porcelets sur les tétines de leur mère.

La crise des trois semaines

Après 21 jours, la lactation fournie par la mère ne suffit plus à assurer les besoins en fer des porcelets et cela va handicaper leur métabolisme et leur croissance.
La « crise des trois semaines » peut cependant être combattue par des injections de sels de fer aux porcelets. Ce traitement doit se faire en 2 étapes : d’abord à 3 jours puis 2 semaines après leur naissance.

Les vermifugations

La ferme de Mr RAFA administre des vermifuges aux porcelets 10 jours après leur naissance dans le but d’éliminer les parasites précoces. Une seconde vermifugation est faite lors du sevrage pour éliminer les autres parasites internes ayant un cycle larvaire plus longs.

La castration des porcelets mâles destinés à l’engraissement

Les porcelets mâles destinés à l’engraissement doivent être castrés à 30 jours, car à cet âgel’opération peut être considérée comme bénigne vu que les testicules n’ont pas encore de rôle fonctionnel alors que le porcelet est déjà vigoureux. La castration est une mesure qui vise à améliorer la croissance et la qualité future de la viande de ces porcs mâles.

Actions particulières concernant l’élevage de porcs

Transition lors de la distribution de provendes

Pour les porcs, le changement d’aliment correspond à un autre stade de leur vie et doit alorsse faire de manière progressive sur une période variable ; habituellement de 5 jours pour éviter le stress dû à l’alimentation.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Projet d’actualité
Objet du projet
Intérêts et choix du projet
Méthodologie
1ère partie : Identification du projet
Chapitre 1 : Environnement externe du projet
Section 1 : Opportunités du secteur
Section 2 : Contraintes du secteur
Chapitre 2 : Présentation du projet
Section 1 : Présentation de l’exploitant et de ses partenaires
Section 2 : Potentialités du projet
Section 3 : Problèmes rencontrés
Chapitre 3 : Analyse du marché
Section 1 : Etude de la demande
Section 2 : Etude de l’offre
Section 3 : Analyse de la concurrence
2ème partie : Conduite d’un élevage porcin
Chapitre 1 : Plan opérationnel de conduite d’un élevage porcin
Section 1 : Caractéristiques du produit
Section 2 : Caractéristiques de la porcherie
Section 3 : L’alimentation
Section 4 : L’eau de boisson
Section 5 : Le cycle de production d’un porc
Section 6 : La reproduction
Chapitre 2 : Maîtrise de l’élevage porcin
Section 1 : Les protections sanitaires
Section 2 : Les mesures à prendre pour les porcelets
Section 3 : Actions particulières concernant l’élevage de porcs
Section 4 : Recommandation de gestion d’une unité d’élevage de porcs
Chapitre 3 : Organisation générale de la ferme de Mr RAFA
Section 1 : Structure et organigramme envisagés
Section 2 : Description des attributions de chaque membre de l’entreprise
Section 3 : Système de motivation des employés
Section 4 : Calendrier de réalisation du projet
3ème partie : projection financière du projet
Chapitre 1 : Les bilans prévisionnels
Section 1 : Présentation du bilan
Section 2 : Eléments du bilan
Chapitre 2 : Les comptes de résultat prévisionnels
Section 1 : Présentation du compte de résultat
Section 2 : Eléments du compte de résultat
Section 3 : Répartition des résultats prévisionnels
Chapitre 3 : Les plans de financement du projet
Section 1 : Le plan de financement
Section 2 : Le budget de trésorerie
Chapitre 4 : La ferme de Mr RAFA et son marché
Section 1 : Le chiffre d’affaires prévisionnel
Section 2 : La part de marché prévisionnelle
Section 3 : Le circuit de distribution
Section 4 : Le seuil de rentabilité
Section 5 : Les résultats analytiques de chaque type de porcs
Chapitre 5 : Analyse de la rentabilité financière des investissements
Section 1 : La valeur actuelle nette (VAN)
Section 2 : Le taux de rentabilité interne (TRI)
Section 3 : Le délai de récupération des capitaux investis (DRCI)
Section 4 : L’indice de profitabilité (IP) et le taux de profitabilité (TP)
Conclusion
Annexes
Table des matières
Glossaire
Listes des textes législatifs et réglementaires
Questionnaires d’enquête
Plans sanitaires
Plan des bâtiments d’élevage
Bibliographie

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