Plan National Santé Environnement 

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Les différents produits retrouvés à l’officine

Le médicament

Le code de la Santé publique, Article L5121-1, définit le médicament comme : « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique.».
Le médicament a un cadre réglementaire très strict que ce soit pour son développement, sa distribution ou sa vente.

Autorisation de mise sur le marché (AMM)

Pour être commercialisé, tout médicament doit posséder une autorisation de mise sur le marché (AMM) ou à défaut, une autorisation temporaire d’utilisation (ATU).
L’AMM est délivrée suite aux études analytiques, pharmacologiques, toxicologiques et cliniques d’un médicament permettant d’attester de sa qualité, de son efficacité et de sa sécurité. Le médicament doit présenter un rapport bénéfice/risque qui doit être favorable et au moins équivalent aux médicaments déjà commercialisés dans la même indication.
Certains médicaments qui n’ont pas encore d’AMM, peuvent obtenir une Autorisation temporaire d’utilisation. On les retrouve en établissements de santé avant leur autorisation de mise sur le marché et pour une durée limitée. C’est dans le cas de maladies graves ou rares, en l’absence d’autre traitement approprié, lorsque la mise en œuvre du traitement ne peut être différée.
Que ce soit dans l’AMM ou l’ATU, les préoccupations actuelles ne se limitent toutefois plus à la sécurité du consommateur (humain, animal) mais s’étendent désormais à la sécurité environnementale. L’aspect environnemental a ainsi été introduite dans la régulation des AMM de médicaments à usage et à usage humain. Ces contrôles exigent désormais une Etude du Risque Environnemental (ERA) dans tout dossiers de demande d’autorisation de mise sur le marché de nouveaux médicaments. En effet, depuis 2006. l’EMA a précisé les modalités de procédures évaluant l’impact sur l’environnement, procédure rendue obligatoire à l’échelle européenne à partir du 30 Octobre 2005 grâce à la directive 2004/27/CE. Certaines molécules sont exclues de cette évaluation comme les vitamines, les électrolytes, les acides aminés, les peptides, les glucides, les lipides, les vaccins, et les médicaments à base de plantes12.

Les médicaments génériques

Le ministère de la santé et de la prévention défini le générique comme un médicament « conçu à partir de la même molécule qu’un médicament déjà autorisé, dont le brevet est tombé dans le domaine public. Il a la même composition qualitative et quantitative en principes actifs, la même forme pharmaceutique et il a démontré la même efficacité thérapeutique. »13
Depuis le 1er Janvier 2020, le pharmacien doit proposer systématiquement le générique au patient lorsque son ordonnance contient des médicaments ayant un générique d’après la loi de financement la sécurité sociale pour 2019.14 Trois situations font exception:
– Les médicaments dit à marge thérapeutique étroite listé dans l’arrêté du 12 novembre 2019.
– Les médicaments pour les enfants de moins de six ans, pour assurer la prise d’un médicament avec une forme galénique adaptée.
– Lors de contre-indication formelle à un excipient à effet notoire qui serait présent dans tous les médicaments génériques et absent dans le médicament non générique.
Les médicaments génériques sont donc privilégiés en France et représentent une grande partie des médicaments délivrés sur ordonnance, il est indispensable de travailler avec un génériqueur engagé dans l’écoresponsabilité. L’action pourra se faire sur les modalités de production, de livraison, de la consommation d’énergie et la formation du personnel.

Exemple du génériqueur Viatris

Viatris est un laboratoire pharmaceutique issu du rapprochement de Mylan et Upjohn présent dans plus de 165 pays et ayant plus de 60 000 clients (établissements de santé, hôpitaux, pharmacies, grossistes,…). Il s’agit notamment l’un des principales génériqueurs en France.
L’entreprise a été certifiée ISO 14001, norme correspondant à un système de management environnemental, et ISO 5001 qui elle, correspond au déploiement d’un système de management de l’énergie .
Un exemple de sa démarche écoresponsable est que récemment, l’entreprise a décidé de privilégier la majorité de son transport par fret maritime au détriment du transport aérien afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre15.

Les cosmétiques

On retrouve dans le Code de la Santé Publique dans l’article L5131-1 la définition du produit cosmétique: « toute substance ou mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles. »16
À l’inverse des médicaments, le choix est beaucoup plus varié quant au choix des laboratoires cosmétiques. Ainsi, le titulaire a le choix des fournisseurs et laboratoires et peut proposer uniquement des produits cosmétiques dit « verts » à ses patients et travailler avec des collaborateurs qui partagent les mêmes valeurs écoresponsables.

Exemple du label « Slow cosmétique »

Le label « Slow cosmétique » géré par une association belge slow-cosmétique est indépendant des autres labels. Afin qu’une marque soit labellisée, elle doit être évaluée et doit respecter les quatre piliers de la Slow cosmétique :
– Écologique : choix des labels bio et du zéro déchet ainsi que des ingrédients naturels et une préférence pour les chaines de production courtes.
– Saine : produits à base de végétaux renouvelable contenus dans
des conditionnements non polluants dans une entreprise qui favorise le bien-être au 
 travail. On évite les substances polémiques et les perturbateurs endocriniens.
– Intelligente : produit élaboré avec des formules courtes qui utilisent des produits actifs 
 naturellement, qui peuvent être utilisés pour plusieurs actions afin de limiter le nombre 
 de produits de première nécessité.
– Raisonnable : des produits à l’éthique et au prix juste, en relation avec la formule et le packaging en mettant en avant les bienfaits naturels du produit et le respect de l’environnement sans greenwashing.
Le greenwashing est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès des clients en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image.

Le cadre réglementaire

L’écoresponsabilité est définie par le dictionnaire Le Robert comme un « comportement responsable à l’égard de l’environnement ». 17 Il s’agit en effet d’un comportement à adapter afin de mettre l’environnement au coeur de son fonctionnement en tant qu’entreprise et personne et ainsi orienter ses choix en faveur de la préservation de l’environnement.
L’agence de la transition écologique définit, quant à elle, l’entreprise écoresponsable comme une entreprise qui « intègre de façon globale les impacts environnementaux dans ses critères de décision, pour l’amélioration et la gestion de l’ensemble de ses processus. Tous les aspects de l’activité de l’entreprise sont concernés. »18
La particularité de l’écoresponsabilité à l’officine est le cadre réglementaire qui lui est imposé. En effet, l’exercice de la pharmacie, contrairement à une entreprise classique, est soumis à une réglementation stricte afin de garantir notamment la sécurité optimale des patients. Cet exercice officinal doit répondre à trois réglementations:
– Le Code de la Santé Publique19, qui permet de poser le cadre juridique concernant la protection des personnes en terme de santé ainsi de la santé liée à l’environnement. Il traite aussi du cadre pénal pour les professions de santé, les établissements et les produits de santé. On y retrouve donc les conditions d’installation et d’exercice de la profession de pharmacien (titulaire ou non), et les sanctions pénales le cas échéant. Ainsi que les définitions du médicament et de l’officine.
– Le Code de la Sécurité Sociale20, qui concerne, lui, la législation des organismes d’assurance maladie et leurs relations avec les pharmaciens titulaires d’officine. Il traite,
notamment, du financement, de l’organisation et du fonctionnement de la sécurité sociale.
– La loi HPST permet de définir le cadre médical et médico-social en définissant, notamment, les missions confiées aux pharmaciens d’officine. Elle a été promulguée le 21 juillet 2009 et publié au Journal Officiel du 22 juillet. Elle se décompose en quatre points :
– la modernisation des établissements publics de santé (fonctionnement et organisation, qualité de la prise en charge et sécurité des soins, coopération, performance).
– l’amélioration de l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.
– la prévention et la santé publique.
– l’organisation territoriale du système de santé (création des ARS, politique régionale de santé, systèmes d’information …)21.
L’intégration progressive du développement durable au sein de la profession est dû à l’évolution du cadre réglementaire en faveur de la responsabilité environnementale dans le monde de la santé. On peut citer notamment la loi Grenelle II, les plans nationaux santé environnement, les normes ISO et le label haute qualité environnement.

Lois Grenelle

En 2007, le gouvernement français a pris position en faveur du développement durable et de la réduction de l’empreinte carbone. Cela a conduit au Grenelle de l’environnement qui est une série de rencontres de plusieurs acteurs de l’état, des collectivités locales, des partenaires sociaux et d’ONG afin de discuter de ces questions. Suite à ces rencontres, un rapport de divers engagements a été établi concernant le bâtiment et l’habitat, les transports, l’énergie, la santé, l‘agriculture et la biodiversité22.
Ainsi, les lois Grenelle I en 2009 et II en 2010 permettent de poser le cadre législatif de ce projet. La loi Grenelle I adoptée en 2009 est un plan législatif portant sur les questions environnementales dont l’objectif principal est de réduire par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport aux émissions de l’année 2007.
La loi Grenelle II du 12 Juillet 2010 vient préciser les financements et modalités d’exécution de la loi Grenelle I en concrétisant les objectifs.
Concernant le domaine pharmaceutique, cela concerne essentiellement le traitement des déchets d’activités de soin à risques infectieux (DASRI) avec le principe de « responsabilité élargie des producteurs »
Toujours dans ce cadre, l’affichage lumineux des officines qui doit se faire uniquement lors des horaires d’ouverture de la pharmacie pour éviter la pollution visuelle ainsi qu’une consommation d’énergie inutile.

Plan National Santé Environnement

Depuis 2004, l’article L1311-6 du code de la santé publique stipule qu’un plan national de prévention des risques pour la santé liés à l’environnement doit être élaboré tous les cinq ans23. Ces plans successifs ont permis des avancées notables pour réduire l’impact de l’environnement sur la santé, une meilleure prise en compte de la santé environnement à toutes les échelles du territoire, et le développement de programmes de recherche structurés. Le dernier en date est le PNSE 4 (2021-2025) dont les quatre objectifs sont:
– S’informer, se former et informer sur l’état de mon environnement et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes.
– Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes sur l’ensemble du territoire.
– Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires.
– Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations et des écosystèmes.
Une des actions de l’objectif premier de ce plan a été la création de Recosanté, outil numérique pour savoir de manière quotidienne la qualité de l’air, le risque d’allergie aux pollens, la vigilance météo, l’indice UV et le potentiel radon dans la ville où l’on se situe. Le développement du service n’est pas fini mais il présente du potentiel dans l’information aux citoyens.
« Protéger les générations actuelles comme les générations futures est aujourd’hui une responsabilité partagée. C’est pourquoi le PNSE 4 doit permettre à chacun, élus, professionnels de santé et chercheurs, d’agir pour un environnement favorable à la santé » a déclaré Olivier Véran 24. L’ ancien ministre de la santé souligne bien le rôle des professionnels de santé quant à l’information de la population sur l’environnement. L’information étant l’objectif numéro un dans ce PNSE.
Dans cette continuité, a été créé « Territoire engagé pour mon environnement, ma santé ». Territoire engagé pour environnement, ma santé est une plateforme développée et animée par le Cerema. Le Cerema étant un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique qui accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport. Lancée en juillet 2019, cette plateforme est un espace de collaboration, de ressources et de promotion des actions en santé environnement des collectivités et des territoires. Cette plate-forme permet de partager les actions réalisées au sein des territoires par des les collectivités et les associations en santé environnement qui deviennent alors facilement accessibles aux citoyens. En effet, les citoyens sont de plus en plus sensibles à la question de l’environnement car davantage sensibilisés à cette dernière du fait notamment de l’impact des facteurs environnementaux sur la santé.
Selon l’OMS, près de 25% des décès pourraient être évités si les mesures préventives présentées dans le recueil de 500 mesures par l’OMS étaient appliquées au niveau national, régional et local.
Toujours selon l’OMS, la pollution de l’air entraîne à elle seule sept millions de décès par an dans le monde25.

Les principales normes

La certification permet d’officialiser et de concrétiser les actions menées en terme d’écoresponsabilité et de développement durable. Elles ne font pas encore l’objet d’une obligation juridique. Cependant, elles sont d’avantage mises en valeur par les établissements de santé et notamment les officines. La certification permet de communiquer de manière claire et transparente aux patients les engagements pris par le pharmacien et son équipe. Ainsi le patient identifie plus facilement si la pharmacie correspond à ses attentes et besoins sur les valeurs environnementales. En effet, 25% des patients sont prêts à changer pour une pharmacie plus « verte » qui offre la même qualité de service. Et plus de 50 % de ceux-ci changeraient même si cette pharmacie était plus loin26 .
ISO (Organisation internationale de normalisation) est une fédération mondiale d’organismes nationaux de normalisation (comités membres de l’ISO). L’écriture des normes fait généralement par les comités techniques de l’ISO qui peuvent être secondés par des organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales.

ISO 14001: système de management environnemental

L’objectif de la norme ISO 14001 est de poser un cadre aux organismes afin de protéger l’environnement et de répondre à l’évolution des conditions environnementales en tenant compte des besoins socio-économiques. Elle définit, ainsi, les exigences permettant à un organisme d’obtenir les résultats escomptés qu’il a fixés pour son système de management environnemental. Evidemment, selon les organismes l’application de cette norme sera différente et dépendra du contexte de l’organisme, du domaine d’application de son système de management environnemental, des obligations de conformité, et de la nature de ses activités, produits et services, y compris des aspects environnementaux et impacts environnementaux associés.

ISO 26000: Responsabilité sociale des entreprises et organisations

La norme ISO 26000 définit la gouvernance de l’organisation par le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs liés au développement durable. Cet ensemble de règles implique tout les acteurs de l’organisation qui peuvent être internes ou externes.
Elle ne fait pas l’objet d’une certification contrairement à la norme ISO 14001 ou l’ISO 90001.

ISO 50001: Système de management de l’énergie

Cette norme internationale certifiante définit les exigences pour mettre en place et améliorer système de management de l’énergie. Elle permet de définir une politique énergétique qui s’appuie sur des objectifs concrets, la mise en place d’actions, la vérification des économies réalisées et la planification des actions d’améliorations à entreprendre.

La démarche écoresponsable au coeur de la politique d’achat du pharmacien

La politique d’achat du pharmacien est l’un des leviers les plus important dans sa démarche écoresponsable. Il est donc essentiel d’être bien renseigné sur les partenaires ainsi que sur les différentes gammes proposées par ces derniers qui peuvent être plus ou moins écoresponsable.

Un exemple d’acteur impliqué: le groupe Pierre Fabre

La direction Green mission au sein du groupe Pierre Fabre a développé un projet: la « pharmacie engagée green ». Le laboratoire pèse actuellement 2,4 milliards d’euros avec près de 9500 collaborateurs dans le monde. Un mastodonte français dont l’impact environnemental et social est forcément conséquent.27 C’est pourquoi il s’est engagé dans une démarche environnementale. Cet engagement a été évalué par ECOCERT environnement, organisme de certification français depuis près de 30 ans. Pierre Fabre a obtenu le niveau excellence du référentiel ECOCERT 26000, niveau le plus élevé qu’aucune autre entreprise de la même taille évaluée par ECOCERT n’a obtenue.28
Les cinq piliers de la direction Green Mission Pierre Fabre® sont:
– la nature comme source d’innovation.
– le sourcing éthique comme en travaillant avec des fournisseurs de matières premières aux engagements éthiques.
– l’ancrage territorial de manière internationale.
– le faible impact environnemental.
– le sens des actions et le respect des Hommes.
Afin de montrer le respect de leur engagement, le laboratoire met en place des indicateurs simples pour que les clients puissent se repérer pour leur choix de leurs produits.

Quels impacts un produit peut avoir ?

On retient principalement l’impact environnemental et l’impact social.

Impact environnemental

L’agence de la transition écologique définit le concept d’impact environnemental comme « l’ensemble des modifications qualitatives, quantitatives et fonctionnelles de l’environnement (négatives ou positives) engendrées par un projet, un processus, un procédé, un ou des organismes et un ou des produits, de sa conception à sa fin de vie »29.
L’impact environnemental peut être mesuré par deux principaux indicateurs :
– L’empreinte carbone.
– L’empreinte eau.

L’empreinte carbone

L’empreinte carbone d’un produit est la quantité de gaz à effet de serre émise par toutes les activités liées au produit: fabrication, transport, vente, utilisation. Ces gaz à effet de serre sont responsables du réchauffement climatique qui lui même, entraîne hausse des températures, accroissement de la gravité des tempêtes climatiques, accroissement des sécheresses, augmentation du nombre d’incendies…
Pour l’air, on va donc retenir cinq indicateurs pour déterminer l’impact d’un produit:
– La contribution à l’effet de serre.
– L’acidification de l’air.
– La formation d’ozone troposphérique.
– L’appauvrissement de la couche d’ozone.
– Les particules et les effets respiratoires des substances inorganiques.

L’empreinte eau

L’empreinte eau d’un produit est égale au volume total d’eau douce utilisé directement ou indirectement pour produire le produit, dans toutes les phases de sa fabrication, de sa transformation. Cet indicateur est important car il est indirect et non visible dans les caractéristiques du produit.
De manière plus générale, concernant l’eau, on retient quatre indicateurs d’impact environnemental:
– L’eutrophisation des eaux douces.
– L’écotoxicité aquatique.
– L’eutrophisation des eaux marines.
– La consommation d’eau.

L’impact social

Le conseil Supérieur de l’Économie Sociale et Solidaire (CSESS) a définit l’impact social: « consiste en l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général. »30

La gestion des déchets

Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. On peut réduire la quantité de déchets grâce à la prévention des déchets, volet de l’économie circulaire.
L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. 31
Depuis la crise sanitaire de la Covid 19, la part de déchets a augmenté de manière exponentielle avec l’utilisations masques, gants ainsi que la réalisation de test antigéniques et la vaccination. Cette augmentation de dizaines de milliers de tonnes de déchets à l’échelle mondiale rapportée par l’OMS a mis en évidence une nécessité d’améliorer la gestion des déchets et d’en diminuer la quantité.

Cyclamed

L’association à but non lucratif Cyclamed, agréée par les pouvoirs publics, a pour mission de collecter et de valoriser les Médicaments Non Utilisés (MNU) à usage humain, périmés ou non, rapportés par les patients dans les pharmacies. Cela permet de sécuriser l’élimination des médicaments non utilisés pour préserver l’environnement.
Les français sont d’année en année d’avantage impliqués dans ce tri. En 2021, on rapporte que 83% des français ont rapporté leurs MNU chez le pharmacien (selon l’étude barométrique BVA). Pour augmenter ce nombre, de nombreuses campagnes sont mises en place par Cyclamed mais le rôle du pharmacien reste essentiel dans cette campagne de sensibilisation lors de la délivrance de médicaments notamment.

Dastri

DASTRI est l’éco-organisme national qui collecte et traite les déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés (DASRI) perforants de 2 catégories de bénéficiaires : les patients en auto-traitement et les utilisateurs d’autotests de diagnostic des maladies infectieuses transmissibles. DASTRI est un éco-organisme atypique, financé en totalité par les industriels de santé, entreprises du médicament et fabricants de dispositifs médicaux grâce à l’application du principe de responsabilité large au producteur qui stipule que les personnes responsables de la mise sur le marché de certains produits doivent assurer le financement et la gestion des déchets issus de ces produits en fin de vie.
Cet organisme a pour rôles la mise à disposition gratuite de collecteurs pour les patients et les utilisateurs d’auto tests pour stocker leurs déchets, la collecte et l’élimination de ces collecteurs et la communication et sensibilisation de l’ensemble des acteurs.

E- dastri

Depuis le 1er Janvier 2022, DASTRI est officiellement responsable de la prise en charge des déchets de soin électroniques après l’avis du haut conseil de la santé publique (HCSP) publié fin aout 2021.32 Cela concerne, notamment, le recyclage des pods des pompes à insuline mylife Omnipod. Ces pompes à insuline extérieures commercialisées depuis un an n’avaient toujours pas de solution de recyclage. On constate donc un retard problématique entre le mise à disposition du produit électronique et de sa solution de recyclage.

Autres déchets non pharmaceutiques

Le papier est les cartons d’emballage sont les premiers déchets non pharmaceutiques produits en quantité au sein d’une officine, et cela a particulièrement augmenté depuis la crise sanitaire. Cela passe par les ordonnances, les attestations de vaccination, les résultats des tests antigéniques, les factures, les bons de commandes,… Mais aussi pour la communication avec les affiches, les brochures d’informations ou les informations sur l’actualité pharmaceutique.
La digitalisation a été une avancée importante pour répondre à cette problématique. Les laboratoires ont été amenés à proposer l’envoi de factures électroniques. Format qui deviendra obligatoire d’ici deux à quatre ans. Les pharmacies vont aussi devoir être dans l’obligation d’accepter ces factures puisque toutes les entreprises devront être en mesure de les recevoir au format électronique au 1er juillet 2026 33. Afin de faciliter l’envoi et la réception de factures électroniques BtoB des portails ont été développés tel que Sy by Cegedim. Ce portail est une solution digitale au traitement de factures mais il permet aussi la signature de contrats, l’envoi de devis ainsi que la gestion des litiges.
Lors de la crise de la Covid-19, les autorités sanitaires ont mis en place le portail SIDEP permettant aux patients de recevoir leur résultat de test antagonique via SMS ce qui a permis de limiter l’impression de papier mais du fait des nombreux dysfonctionnements du site et des personnes réticentes à l’utilisation du portail, l’utilisation du papier est restée conséquente.
La communication via la digitalisation doit être faite en fonction des habitudes de l’officine. En effet, dans une pharmacie où peu de brochures sont distribuées, peu d’affiches sont exposées et peu de vitrophanies sont exposées dans les vitrines, l’empreinte écologique n’est pas la même que dans une officine qui met à disposition de nombreux questionnaires patients, fait de la prévention très régulièrement, investit dans des grands supports de présentation de ces produits pour faire des mises en avant. Ainsi à chaque structure, sa réflexion.
Dans l’ensemble de ces utilisations, il faudra privilégier l’utilisation de papier recyclable et d’encre biodégradable.
Si l’officine, qui fait énormément de communication, souhaite digitaliser par des écrans cela devra être programmé afin de réduire la consommation énergétique au maximum. Au sein de l’officine, les écrans ne seront allumés que pendant les heures d’ouverture. A l’extérieur, l’écran est allumé selon les horaires conformes au code de l’environnement. En effet, il est stipulé que si l’agglomération où se situe l’officine comporte moins de 800 000 habitants, les publicités lumineuses devront être éteintes entre 1h et 6h. S’il y a plus de 800 000 habitants, c’est à la commune de décider des modalités d’extinction34. L’affichage de nuit permet d’afficher les numéros d’urgence, les pharmacies de garde ainsi que les mesures sanitaires liées à la crise COVID-19 par exemple.

Le choix du groupement

Un groupement de pharmacie est un réseau regroupant plusieurs officines. Ainsi, plusieurs pharmacies peuvent adhérer à un groupement et ainsi bénéficier de ses avantages. D’un point de vue économique, il permet de bénéficier de remises des laboratoires partenaires via des accords en direct ou des offres de marchés annuelles. Le groupement propose aussi des outils marketing, de communication ainsi que des formations pour l’équipe officinale. Choisir un groupement permet donc de définir son identité et faciliter au titulaire la gestion de son officine. De plus en plus, les groupements s’intéressent à la démarche écoresponsable afin de répondre à l’intéressement des pharmaciens pour le développement durable. Cela peut donc être un moyen de rendre l’officine davantage écoresponsable de manière plus simple.
Un exemple de groupement est Pharm O’naturel. Ce groupement, qui recense plus de 70 pharmacies, a mis en place une démarche RSE à tous les niveaux et sensibilisent ses partenaires aux défis écologiques. Pour appuyer leur démarche, ils ont obtenu le Label EnVol (engagement volontaire de l’entreprise pour l’environnement), label basé sur la norme ISO 14001.
Cette démarche passe aussi par leur choix de laboratoires partenaires, de fournisseurs et dans l’implication des pharmacies adhérentes dans cet engagement environnemental.

La formation et l’implication des employés dans la démarche écoresponsable

Avant de pouvoir informer et éduquer le patient, le pharmacien doit pouvoir former au mieux son équipe officinale. Afin d’impliquer l’équipe dans cette démarche, il est nécessaire de réaliser une charte éco-responsable qui soit claire et accessible à tous et qui constituera la ligne directrice. Cela permet de s’y rapporter lors des différentes missions du personnel. Que ce soit dans le choix de nouveaux laboratoires partenaires, dans le passage des commandes en limitant le nombre de livraisons par exemple, dans le recyclage des déchets tels que le papier, les cartons qui représentent la plus grande part des déchets non pharmaceutiques et enfin dans la sensibilisation des patients.
Cette charte peut être réalisée par le titulaire ou par l’équipe entière et pour une meilleure légitimité la charte peut être issue d’une labellisation fait par un organisme certifié et spécialisé.
Au delà de leur implication au sein de l’officine, il faut aussi sensibiliser les salariés à l’impact de leurs trajets entre leur domicile et l’officine en privilégiant la marche ou le vélo quand cela est possible ou la mise en place du covoiturage entre les membres de l’équipe.
Les horaires en journée continue peuvent être un avantage quant à la diminution du nombre de trajets des employés.
Selon un sondage mené par Opinionway35 du 17 au 25 mars 2021 auprès d’un échantillon de 1.008 salariés représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, 83 % des salariés pensent qu’il est important de travailler pour une entreprise qui partage leurs valeurs Même si dans ce sondage, les valeurs environnementales ne se placent qu’en quatrième position après l’esprit d’équipe, la solidarité et l’égalité homme-femme, on constate la prise de partie de l’employé qui peut être un moteur pour l’entreprise.
En impliquant activement les employés dans ces démarches, cela permet d’assurer une meilleure gestion du changement, et de meilleures performances.
En terme d’action, 58 % des personnes sondées se déclarent être prêts à quitter leur entreprise actuelle, ou refuser un emploi, en cas de valeurs non partagées. C’est notamment le cas pour trois-quarts des 18-24 ans, avec une tendance un peu moins radicale du côté des 50 ans et plus, qui sont 44 % à l’affirmer36.
Un salarié sur deux serait même prêt à accepter une baisse de salaire d’environ 10 % pour travailler dans une entreprise en phase avec ses valeurs. Cela peut être extrapolé à l’officine et à l’ensemble de l’équipe la constituant.
Quelques actions éco-responsables simples peuvent être menées avec l’équipe officinale:
– Favoriser les décisions éco-responsables au travail comme offrir des tasses réutilisables plutôt que des verres jetables. Veiller au confort du personnel (salle de repos, sièges) et à l’ergonomie des postes.
– Faire le point de manière régulière (mensuelle ou trimestrielle) sur les actions déjà menées, sur les objectifs atteints et ceux restants en définissant des indicateurs.
– Favoriser l’échange d’idées afin que tout le monde se sente impliqué.
– Participer à des formations: Le titulaire doit sensibiliser toute l’équipe aux valeurs de l’officine. Le discours doit être le même entre les différents membres d’une équipe, tant au niveau des conseils d’utilisation de produits naturels qu’au niveau des recommandations du respect de l’environnement. Il faut donc former toute l’équipe aux bonnes pratiques de recyclage et aux gestes du quotidien à mettre en place pour améliorer son empreinte sur l’environnement.
– Proposer des objectifs concret tels que l’obtention d’un label environnemental ou une certification ISO.

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Table des matières

1. Le pharmacien d’officine: double casquette, professionnel de santé et commerçant 
1.1.Le professionnel de santé de proximité
1.2.Le chef d’entreprise
2. Les différents produits retrouvés à l’officine 
2.1.Le médicament
2.1.1.Définition
2.1.2.Autorisation de mise sur le marché (AMM)
2.1.3.Les médicaments génériques
2.1.4.Exemple du génériqueur Viatris
2.2.Les cosmétiques
2.2.1.Définition
2.2.2.Exemple du label « Slow cosmétique »
3. Le cadre réglementaire 
3.1.Définition
3.2.Lois Grenelle
3.3.Plan National Santé Environnement
3.4.Les principales normes
3.4.1.ISO 14001: système de management environnemental
3.4.2.ISO 26000: Responsabilité sociale des entreprises et organisations
3.4.3.ISO 50001: Système de management de l’énergie
4. La démarche écoresponsable au coeur de la politique d’achat du pharmacien 
4.1.Un exemple d’acteur impliqué: le groupe Pierre Fabre
Le Green Impact Index
4.2.Quels impacts un produit peut avoir ?
4.2.1.Impact environnemental
4.2.1.1.L’empreinte carbone
4.2.1.2.L’empreinte eau
4.2.2.L’impact social
5. La gestion des déchets 
5.1.Cyclamed
5.2.Dastri
5.3.E- dastri
5.4.Autres déchets non pharmaceutiques
6. Le choix du groupement 
7. La formation et l’implication des employés dans la démarche écoresponsable 
8. Les patients: premiers acteurs de cette démarche écoresponsable 
9. La labellisation des officines 
9.1.Label engagé RSE
9.2.THQSE: Très Haute Qualité Sanitaire, Sociale et Environnementale
Conclusion 
Bibliographie 

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