Place de l’omnipraticien dans le dépistage orthodontique

A l’heure actuelle, de plus en plus de patients sont intéressés par un traitement orthodontique, que ce soit un enfant, un adolescent ou un adulte, les motivations sont diverses et peuvent être d’origine esthétiques ou fonctionnelles. L’omnipraticien en première ligne, notamment à travers le bilan, « M’T Dents » conseillé par la Sécurité Sociale dès 6 ans, est amené à voir les patients bien plus précocement que l’orthodontiste. Il est donc primordial que le chirurgien‐dentiste ait une idée précise de quand adresser le patient vers une consultation chez un spécialiste et pour quelles raisons. Afin de prévenir tout établissement de dysmorphoses sur le long terme, l’orientation, quand elle est nécessaire doit se faire le plus tôt possible. Ces éléments nous ont amené à nous poser différentes questions : quelles anomalies doivent alerter l’omnipraticien ? Peut‐il intervenir ? A quel moment doit‐il adresser les patients ? Afin de répondre à ces questions, ce travail va s’appuyer sur trois parties conclues par une fiche clinique récapitulative dans le but de simplifier la prise en charge en cabinet d’omnipratique. La première partie concerne les signes à repérer lors de l’examen clinique. Ces signes seront ensuite primordiaux dans la deuxième partie, pour établir un diagnostic orthodontique. Et enfin en fonction du diagnostic, la décision d’orientation ou de non‐orientation seront décidées. Pour terminer, le tout sera résumé dans une fiche clinique récapitulative, qui se veut la plus claire possible afin de faciliter son usage en pratique quotidienne.

Repérer les signes cliniques 

Anamnèse médicale

Après le questionnaire médical regroupant les données administratives (âge, sexe…), l’anamnèse médicale a lieu afin de diminuer les risques médicaux lors du traitement ou des prescriptions. Elle va recueillir : le motif de consultation en distinguant celui des parents et celui de l’enfant, les allergies, les traitements, les antécédents dentaires et médicaux. Également la recherche de parafonctions et dysfonctions (succion digitale, respiration orale) qui peuvent avoir une répercussion importante sur le développement.  Le questionnaire s’effectue à l’écrit mais doit être complété par un questionnaire oral qui reprend les données en les étoffant. Il est important d’analyser, le taux de croissance résiduel de chaque patient. C’est une notion clé en orthopédie dento‐faciale qui est indispensable à l’établissement du plan de traitement.

Examen clinique 

L’examen clinique réalisé lors du premier rendez‐vous avec le patient est essentiel dans l’établissement du diagnostic positif, différentiel et étiologique.

Exobuccal
L’examen clinique exobuccal a pour but de repérer tous les éléments qui nuisent à l’harmonie générale du visage : asymétries, proportions anormales, hyper ou hypodéveloppement d’une structure, position des dents et des lèvres lors du sourire.  D’abord de face avec la tête droite orientée selon le plan de Francfort puis de profil.

De face
On étudie :
‐ la symétrie du visage, le parallélisme des lignes horizontales (bi‐pupillaire, bi commissurale)
‐ la forme générale du visage : carré, ronde, ovale.
‐ La présence de cernes, pommettes saillantes ou effacées.
‐ Le développement transversal et vertical.
‐ Comparaison des hauteurs des trois étages de la face.
‐ L’occlusion au repos avec apparition ou non de contractures périorales.

De profil
Cet examen permet d’analyser le développement antéro‐postérieur du patient ainsi que son équilibre vertical.
On étudie :
‐ Les caractéristiques générales du profil : concave, droit ou convexe.
‐ Position et rapport des lèvres.
‐ Intégration du nez dans le profil.
‐ Angle naso‐labial (ouvert ou fermé : fille de 100° à 110° et garçon de 90° à 100°).
‐ La position du menton ainsi que la distance cervicomentonnière.
‐ Sillon labio‐mentonnier.
‐ L’inclinaison et la forme du plan mandibulaire.

Sourire 

L’examen du sourire fait partie intégrante de l’examen clinique et permet de replacer la denture dans le contexte facial. Il est demandé au patient de sourire de façon naturelle.

On étudie :
‐ Les caractéristiques du sourire : harmonieux, denté ou gingival.
‐ Les alignements des points inter‐incisifs.
‐ L’alignement du point inter‐incisif maxillaire avec le plan sagittal médian.
‐ La largeur de l’arcade maxillaire avec présence ou non de corridors noirs.
‐ Position de la lèvre supérieure par rapport au collet des dents.
‐ Exposition des incisives mandibulaires, elles doivent être non visibles chez le sujet jeune.
‐ Parallélisme de la lèvre inférieure avec le bord libre des incisives et des canines maxillaires.
‐ L’alignement des collets.
‐ De profil on peut apprécier l’inclinaison des faces vestibulaires des incisives.

Examen endobuccal 

État de santé bucco‐dentaire
C’est après avoir effectué un examen exobuccal complet que l’on peut commencer l’examen endobuccal. Il débute par l’examen de l’état de santé bucco‐dentaire du patient à travers 3 points. Le premier est l’évaluation du contrôle de plaque, l’indice de Silness and Loe est généralement utilisé.  Ensuite l’évaluation du parodonte : le morphotype  et la hauteur de gencive attachée, la santé parodontale en recherchant des zones d’inflammation, les freins et les brides. Enfin un bilan carieux doit être effectué. Le dépistage des lésions carieuses et l’évaluation des soins en présence permettent de déterminer le Risque Carieux Individuel (RCI) du patient.

Examen intra‐arcade
L’examen intra‐arcade a lieu avant l’examen inter‐arcade. Il consiste à analyser les arcades dentaires en elle‐même sans prendre en compte leur relation. Cela permet d’établir la formule dentaire, le stade de la dentition et donc l’âge dentaire du patient qui est important de prendre en considération lors de l’établissement du diagnostic. Il faut également rechercher la présence de dystopies dentaires qui sont des anomalies d’éruption des dents.

L’examen intra‐arcade continue par l’analyse de l’orientation des procès alvéolaires et la forme des arcades ainsi que leur symétrie : en U, en V, en lyre. Il se termine par l’examen des courbes occlusales de Spee et de Wilson.

Examen inter‐arcade 

Il se divise en 2 parties : un examen statique et un examen cinétique. Pour chaque partie, l’analyse s’effectuera dans les 3 sens de l’espace : le sens transversal, le sens sagittal et le sens vertical.
En statique :
‐ Dans le sens transversal il faut observer :
● L’alignement ou non des points inter‐incisifs.
● Une anomalie de type occlusion en bout à bout, inversée ou en ciseaux (Brodie).
‐ Dans le sens vertical :
● Examen du recouvrement à la fois antérieur et latéral.
‐ Dans le sens sagittal :
● Les rapports molaires (classe d’Angle).
● Les rapports canins.
● Le surplomb incisif.

En cinétique, il faut vérifier en priorité la correspondance entre l’occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) et l’occlusion en relation centrée (ORC) puis analyser les mouvements de propulsion et de latéralité (fonction canine).

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Table des matières

Introduction
I. Repérer les signes cliniques
1. Anamnèse médicale
2. Examen clinique
2.1 Exobuccal
2.1.1 De face
2.1.2 De profil
2.1.3 Sourire
2.2 Examen endobuccal
2.2.1 État de santé bucco‐dentaire
2.2.2 Examen intra‐arcade
2.2.3 Examen inter‐arcade
2.3 Signes radiologiques
2.4 Bilan des fonctions
2.2.1 Évaluation de la musculature au repos
2.2.2 La ventilation
2.2.3 La déglutition
2.2.4 La phonation
2.2.5 La mastication
2.2.6 Recherche de parafonction
2.2.7 La dynamique mandibulaire
II. Établissement du diagnostic
1. Diagnostic dento‐squelettique
1.1 Sens sagittal
1.1.1 Classe II, division 1
1.1.2 Classe II division 2
1.1.3 Classe III
1.2 Sens transversal
1.2.1 Occlusion latérale inversée unilatérale
1.2.2 Occlusion latérale inversée bilatérale
1.3 Sens vertical
1.3.1 Anomalies squelettiques
1.3.2 Anomalies dentoalvéolaires et occlusales
2. Diagnostic radiologique
2.1 Agénésies dentaires
2.2 Inclusions dentaires
2.3 Dents surnuméraires
2.4 Signes d’encombrement
3. Diagnostic fonctionnel
3.1 La ventilation orale
3.2 La déglutition primaire
3.3 La phonation dysfonctionnelle
3.4 La mastication unilatérale
3.5 Recherche de parafonctions
III. Décision d’orientation chez un spécialiste en fonction de l’âge
1. Anomalies nécessitant une prise en charge réalisable par l’omnipraticien
1.1 Chez le très jeune enfant de 0 à 6 ans
1.1.1 Prévention des fonctions
1.1.2 Perte prématurée des dents temporaires
1.1.3 Meulages sélectifs
1.2 Chez l’enfant de 6 à 12 ans
1.2.1 Meulages des interférences
1.2.2 Éducation fonctionnelle
1.2.3 La persistance des dents temporaires
1.2.4 Perte prématurée des dents temporaires
1.2.5 Freins anormaux
1.2.6 Obstacles sur le chemin d’éruption d’une dent permanente
1.3 Chez l’adolescent en denture permanente
1.4 Chez l’adulte
2. Anomalies nécessitant une prise en charge par un spécialiste
2.1 Chez l’enfant en denture temporaire ou mixte
2.1.1 Dans le sens transversal
2.1.2 Dans le sens vertical
2.1.3 Dans le sens sagittal
2.1.4 Signes précoces d’encombrement
2.1.5 Gestion des agénésies
2.1.6 Gestion des dents incluses
2.1.7 Gestion d’une première molaire permanente compromise
2.1.8 Défauts Primaires d’Éruption (DPE)
2.2 Chez l’adolescent et l’adulte en denture permanente
IV. Fiche clinique récapitulative
Conclusion
Bibliographie

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