Pistes pédagogiques pour aider les élèves avec un trouble du langage oral

Les troubles de l’articulation

Au niveau des troubles de l’articulation, les spécialistes ne sont pas tous du même avis. Les logopédistes se distinguent des spécialistes en neuropsychologie et des spécialistes en psychologie par rapport à la définition de ces troubles. Les spécialistes en neuropsychologie se basent plus sur les fonctions cognitives cérébrales (Bon, 1999) alors que les logopédistes s’occupent des problèmes de la communication au niveau du flux langagier, de la voix (Fondation Centre Suisse de Pédagogie Spécialisée) D’après Borel-Maisonny (citée par Romagny, 2008) qui est la créatrice de l’orthophonie française, les troubles de l’articulation sont « le fait d’une erreur mécanique constante et systématique pour un phonème déterminé ; erreur qui ne saurait être causée par une incapacité neurologique ni par une malformation organique ni par une déficience sensorielle ». Toujours d’après Borel-Maisonny (citée par Romagny, 2008), les troubles de l’articulation peuvent aussi être liés à l’incapacité pour un enfant de différencier deux sons. Il ne fait pas la différence entre un [p]/ [b] ou [o]/ [on] et les utilise l’un pour l’autre. Il ne sait pas les articuler et donc les mélange quand il parle. Ces enfants ont des difficultés avec les phonèmes qui se ressemblent. Ils remplacent souvent /k/ par /t/ ou /t/ par /c/. Par contre, d’après Rondal (1999) et Gérard (2011) qui sont tous les deux des spécialistes de la neuropsychologie, il existe deux types de trouble de l’articulation. Les troubles phonétiques (organiques) et les troubles phonologiques (fonctionnels). Il en est de même pour la professeure en psychologie Florin (1999). A)

Les troubles phonétiques surviennent lorsqu’un enfant n’est pas capable de produire correctement un ou plusieurs phonèmes de sa langue maternelle d’un point de vue moteur, à un âge où il devrait pouvoir le produire. Les troubles phonétiques peuvent avoir différentes causes. Ils peuvent être dus à des problèmes d’audition. L’audition est très importante pour développer un langage normal. Pour apprendre quels sont les phonèmes utilisés pour communiquer, l’enfant a besoin de l’audition et il en est de même pour qu’il puisse les reproduire. C’est en entendant ses propres productions qu’il pourra se corriger en fonction des productions des adultes. Il y a donc des risques plus importants pour les enfants avec un problème auditif d’avoir un trouble phonétique de l’articulation. Si l’enfant a des atteintes structurales de l’appareil phonatoire, notamment au niveau des dents, des lèvres, de la langue ou du palais, cela peut poser des problèmes d’articulation. Par exemple, en l’absence de certaines dents, le son peut être mal prononcé. On peut remarquer cela lorsque les enfants perdent une ou plusieurs dents en même temps. L’articulation de certains sons peut être difficile pendant un certain temps mais ce n’est pas pour cela que l’enfant a un trouble de l’articulation. Dans ce cas, cela est alors transitoire.

Les enfants ayant eu des lésions cérébrales peuvent aussi être touchés par ce trouble. Ces troubles phonétiques résultent donc pour la plupart d’un problème anatomique ou physiologique. B) Les troubles phonologiques ou difficultés phonologiques quant à eux ne concernent pas la production de sons isolés. Ce qui fait défaut, c’est l’usage que l’enfant fait des sons pour former des mots. Les enfants présentant ces troubles simplifient les mots, en suppriment une partie. Contrairement aux troubles phonétiques, les troubles phonologiques ne relèvent pas de trouble de l’audition, de lésions cérébrales ou d’atteintes de l’organe phonatoire. L’enfant ne parvient pas à atteindre les différentes étapes de l’acquisition des phonèmes de la même manière que les autres. Par exemple, lorsqu’un enfant prononce le phonème /s/ en projetant sa langue entre ses dents, l’enfant présente un trouble articulatoire. Si cette manière de produire ce son arrive lorsque l’enfant a trois ans, cela peut être encore acceptable, mais à cinq ans ça ne l’est plus. Il est nécessaire pour les enseignants de faire la différence entre ces troubles phonologiques de l’articulation et le retard de parole. Si un enfant présente un trouble de l’articulation de nature phonologique, le phonème qui pose problème ne peut pas être prononcé correctement même séparément. Alors qu’avec un retard de parole l’enfant peut prononcer chaque phonème séparément. Mais lorsque celui-ci se trouve dans un mot, il sera mal prononcé. Je reviendrai plus loin sur le retard de parole. Continuons avec le bégaiement.

Le bégaiement

Selon Wingate en 1964 (cité par Rondal, 1999), le bégaiement est une perturbation de la fluidité de l’expression orale. Il se caractérise par des répétitions ou des prolongations involontaires qui se manifestent fréquemment et ne sont pas facilement contrôlables. Le bégaiement apparaît lorsque l’enfant parle avec une autre personne en situation de communication et non pas quand il joue seul (par exemple avec des playmobil®). De Chambrier et Zourou Renault (2013) ont mis en avant qu’il est très difficile d’identifier les causes du bégaiement mais plusieurs facteurs peuvent le déclencher. Premièrement, le bégaiement apparaît le plus souvent vers 3 ou 4 ans et touche plus les garçons que les filles. On ne peut pas encore expliquer pourquoi. Ensuite il y a des facteurs favorisant le bégaiement. Il est possible que si les exigences parentales sont trop fortes ou si la pression est trop élevée, que ce soit à la maison ou à l’école, ou si l’enfant a un tempérament volontaire, perfectionniste ou qu’il est anxieux, cela puisse favoriser le développement d’un bégaiement. Il y a des événements dans la vie de l’enfant qui peuvent déclencher un bégaiement. Ce n’est pas avec un seul événement que le trouble va se développer mais avec plusieurs facteurs. Ces événements peuvent être de toutes sortes. Un déménagement, la naissance d’un autre enfant, la séparation des parents, un accident, un décès, … Selon Rondal (1999), il y a plusieurs types de dysfluidités dans le bégaiement. A) Lorsque le bégaiement est principalement composé de répétitions, la dysfluence est appelée bégaiement clonique. L’enfant peut répéter soit un mot en entier plusieurs fois, soit seulement un syntagme ou une syllabe. L’enfant ajoute souvent des mots en début de phrase comme « ben », « euh, … L’enfant peut aussi se raviser. C’est-à dire que l’enfant va faire des modifications à l’intérieur de la phrase s’il bloque sur un mot. Par exemple : moi aussi j’…, donne les moi.

B) Quand le bégaiement est constitué principalement de blocages, on appelle cette dysfluence bégaiement tonique. Ces blocages sont des temps de pause. Pendant ces blocages, il y a du silence et on peut remarquer sur le visage des tensions. La durée d’un blocage varie en fonction des personnes mais n’excède pas cinq secondes. L’enfant peut aussi faire des prolongations de sons. En prononçant un mot, il butera sur un phonème. Par exemple pour dire « maman », il dira « mmmmmmmaman » et pour « papa » il dira « ppppppapa ». Les prolongations surviennent pour la majorité en début de mot et comme pour le blocage, elles ne durent pas plus de cinq secondes. Finalement l’enfant va couper les mots. Par exemple, « je fais du vé-lo ». Selon de Chambrier et Zourou Renault (2013), les symptômes du bégaiement n’apparaissent pas au hasard. Les bègues bégaient plus sur les longs mots que sur les courts et plus sur des mots qui ont du contenu comme les verbes, les adjectifs. Alors que sur les propositions, les articles, cela n’arrive que rarement car ce sont des mots courts. De plus, il existe des conditions où la dysfluence des bègues augmente. Par exemple, des situations comme parler au téléphone, parler devant un public, parler devant une personne représentant l’autorité, raconter des blagues, vont faire augmenter le bégaiement. Le bègue va essayer d’éviter ces situations autant que possible. Le comportement d’évitement est un des symptômes du bégaiement ainsi que le risque d’isolement et de mutisme. Toujours selon Rondal (1999), à l’école le bégaiement amènera plusieurs effets secondaires. Étant donné son trouble, la majorité des enfants risque de peu parler. Les enfants vont parler si on le leur demande ou s’ils ont besoin de quelque chose. Cela reste dans un but presque purement utilitaire. L’enfant va tout faire pour cacher son trouble. On observe fréquemment qu’il ne répondra pas aux questions, fera semblant d’avoir un trou de mémoire. La plupart du temps, le bégaiement disparaît sans intervention. Si ce n’est pas le cas, il existe plusieurs thérapies pour aider les enfants souffrant de bégaiement comme la relaxation, les psychothérapies, un travail sur le rythme et le débit de la parole avec un logopédiste.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. Introduction
2. Cadre théorique
2.1. Le développement du langage chez l’enfant
2.1.1.De la naissance à l’entrée à l’école
2.1.2. Pendant les deux premières années d’école (4-6 ans)
2.2. Les troubles de la communication
2.2.1. Les troubles de l’articulation
2.2.2. Le bégaiement
2.2.3. Le retard de parole
2.2.4. Le retard de langage
2.2.5. La dysphasie
2.3. Prise en charge des élèves atteints de troubles du langage oral
2.4. Pistes pédagogiques pour développer le langage oral
2.4.1. Les groupes de langage
2.4.2. Les albums écho
2.4.3. Les albums à oraliser
2.4.4. Histoire à mettre dans l’ordre chronologique
2.4.5. Les jeux de catégorisation
2.4.6. Les paires distinctives
2.4.7. Les comptines
2.5. Pistes pédagogiques pour aider les élèves avec un trouble du langage oral
2.5.1. Pendant les moments de langage collectif
2.5.2. Pendant les moments de langage individuel
2.5.3. Pendant les moments en petit groupe
2.6. Questions de recherche
3. Méthodologie
3.1. Échantillon
3.2.. Les outils de recherche
3.2.1. Le questionnaire
3.2.2. Méthode de dépouillement des questionnaires
3.2.3. L’entretien
3.2.4. Analyse des entretiens
4. Résultats des questionnaires
4.1. Ressentis des enseignantes sur ces troubles
4.1.1. Ressources des enseignantes
4.1.2. La formation de base
4.1.3. Représentations des enseignantes
4.1.4. Besoins des enseignantes
4.2. Connaissances théoriques des enseignantes sur ces troubles
4.2.1. Le bégaiement
4.2.2. Le retard de parole et de langage
4.2.3.. La dysphasie
4.2.4.. L’importance de la formation continue et des ouvrages lus
4.3. Pratiques mises en place
5. Analyse des entretiens
5.1. La formation de base
5.2.. Lien théorie – pratique
5.3. Ressources
6. Discussion
6.1. Ressentis des enseignantes sur ces troubles
6.2. Connaissances des enseignantes sur ces troubles
6.3. Pratiques mises en place
7. Conclusion
7.1. Réponse à la question de recherche
7.2. Limite de la recherche
7.3. Perspectives futures
8. Bibliographie
8.1. Références bibliographiques
8.2. Sites web consultés
9. Annexes

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *