Physiopathologie et prévalence de la Fibromyalgie

Physiopathologie et prévalence de la Fibromyalgie

Selon certaines études, la fibromyalgie pourrait être déclenchée par certains facteurs de stress, et pendant un certain temps elle a été supposée comme une maladie liée au stress. Bien que cette hypothèse puisse être justifiée, la relation entre stress et fibromyalgie est compliquée à établir[1]. Bien que plusieurs facteurs de risques aient été identifiés dans le développement du syndrome fibromyalgique, tels que certains types de stress, des polymorphismes génétiques, des prédispositions familiales, ou des facteurs environnementaux. L’étiologie et la physiopathologie sous-jacentes restent encore à déterminer. De nouvelles preuves suggèrent qu’une activation précoce et aberrante du système de la douleur, ainsi qu’un système anti-nociceptif altéré, contribueraient au développement de la douleur clinique[7]. Le diagnostic de cette pathologie fait que sa prévalence est difficile à établir, mais selon cette étude de 2013 sur l’épidémiologie de la fibromyalgie dans le monde[8], la prévalence en France du syndrome fibromyalgique serait entre 1,4% et 1,6% selon les auteurs. En prenant en compte les critères diagnostics de l’ACR de 1990 combinés à la London Fibromyalgia Epydemiology Study Screening Questionnaire (LFESSQ) pour l’inclusion des patients.

Symptomatologie et diagnostic différentiel

La Fibromyalgie présente un large éventail de symptômes[9] :
– Douleurs et hypersensibilité : symptôme principal de la fibromyalgie, mais qui n’est pas le plus invalidant. En effet les patients placent l’intensité algique comme étant moindre que la raideur matinale, la fatigue et le sommeil non réparateur. Ces douleurs sont décrites comme diffuses, parfois pulsatiles, permanentes mais d’intensité fluctuante, avec des exacerbations périodiques.
– Sommeil et fatigue : 70% à plus de 90% des patients rapportent un sommeil de mauvaise qualité (difficulté pour s’endormir, réveils nocturnes, sommeil non réparateur). La relation entre altération du sommeil et douleur est bidirectionnelle, l’un pouvant majorer l’autre, et les deux pouvant être liés au syndrome dépressif, anxieux et aux limitations fonctionnelles observées dans la FM.
– Difficultés cognitives : Au moins 76% des patients rapportent des difficultés de concentration, des pertes de mémoire, une confusion mentale, ou une combinaison de ces symptômes. Ce dysfonctionnement cognitif réside dans le fait que les ressources cérébrales utilisées pour la gestion des processus douloureux ne sont plus disponibles pour assurer les tâches cognitives : en effet diverses régions cérébrales impliquées dans les régions cognitives chevaucheraient des zones de perception et de gestion de la douleur.
– Dépression et anxiété : Les patients fibromyalgiques présentent des taux élevés de troubles de l’humeur et/ou anxieux. De plus, il existe une importante corrélation entre dépression majeure et Fibromyalgie.

De ce fait le diagnostic différentiel est très large et regroupe un grand nombre de pathologies. La fibromyalgie est difficile à diagnostiquer, de par ses critères diagnostic et la diversité de ses symptômes. En effet, une douleur musculo-squelettique, ou une fatigue intense associée avec d’autres troubles peuvent imiter ceux de la fibromyalgie, et inversement. Il existe beaucoup de troubles similaires, qui ne sont pas exclusif de la fibromyalgie et qui peuvent se chevaucher concomitamment. On y retrouve :
– Les troubles inflammatoires et les pathologies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique, la polymyalgie rhumatismale ou la spondyloarthrite.
– Les troubles musculaires et les myalgies.
– Les endocrinopathies, y compris l’hypothyroïdie et l’hyperparathyroïdie.
– Les troubles neurologiques, comme les neuropathies périphériques, le syndrome de piégeage nerveux, la sclérose en plaques ou les myasthénies graves.
– Le syndrome de douleur myofascial, les dysfonctions de jonctions myo-tendineuses, le mal de dos.
– Les maux de tête.

Recommandations d’un traitement basé sur les preuves

En 2016, L’European League Against Rhumatism (EULAR) a publié une révision de ces recommandations pour le traitement de la FM, basées sur des preuves, étayées par des revues de littérature et des méta-analyses de hautes qualités scientifiques[11]. De cette étude s’en sont découlées les recommandations suivantes:
– Une gestion optimale nécessite : un diagnostic rapide, une compréhension complète de la fibromyalgie, et une évaluation de la douleur, de la fonction et du contexte psycho-social.
– Sur la base des méta-analyses, la seule recommandation évaluée « strong » pour la thérapie basée sur les preuves était l’exercice physique.
– Basé sur l’avis d’expert, une approche progressive, ou graduelle, en 4 étapes est suggérée, sous le contrôle d’une décision partagée entre le patient et le thérapeute.
– Le traitement initial devrait se baser sur l’éducation des patients et se concentrer sur les thérapies non-pharmacologiques.
– En cas de non réponse, d’autres thérapies, évaluées comme « weak for » sur la base des méta-analyses, devraient être adaptées aux besoins spécifiques du patient, notamment : les psychothérapies (pour les troubles de l’humeur), la pharmacothérapie (pour les troubles du sommeil et la douleur), et/ou un programme de réadaptation multimodal (pour les invalidités plus grave).
– La prise en charge de la FM doit viser à améliorer la qualité de vie, liée à la santé, en équilibrant les risques et les avantages du traitement, qui nécessite souvent une approche pluridisciplinaire, avec une combinaison de traitements nonpharmacologiques et pharmacologiques adaptés en fonction des pathologies associées, de la douleur, de la fatigue, des troubles du sommeil, des préférences du patients et de ses comorbidités.
– Des médecines et des thérapies alternatives peuvent aussi être envisagées comme: l’hypnothérapie, l’imagerie guidée, l’hydrothérapie ou la SPA-thérapie par exemple.

L’Exergames : une nouvelle technologie qui associe exercices et jeux vidéos

Comme on a pu le voir précédemment, l’exercice physique bénéficie d’un fort consensus concernant son efficacité et sa place de choix dans le traitement du syndrome fibromyalgique. En effet l’exercice est généralement la première étape d’une approche pluridisciplinaire, dont les principaux objectifs sont d’améliorer la capacité à effectuer des activités de la vie quotidienne, en améliorant la condition physique, ce qui résulte souvent à une amélioration de la qualité de vie[12]. Beaucoup d’études scientifiques ce sont intéressées à ce sujet, et on montrées des résultats positifs sur un certain nombre de symptômes de la fibromyalgie. De plus, l’exercice physique est relativement bon marché et semblerait jouer un réel rôle dans la réduction de la douleur. En effet, il possède le plus grand nombre de preuves parmi toutes les thérapies non-pharmacologiques pour son rôle dans la réduction des symptômes de la FM : notamment la douleur, la raideur, la fatigue, la dépression, et plus généralement, sur l’impact de la maladie dans la qualité de vie des patients atteints de FM.

Cette méta-analyse, de 2017[13], sur l’efficacité thérapeutique des exercices physiques sur le syndrome fibromyalgique, conclut que l’exercice physique est bénéfique pour les personnes atteintes de FM, mais qu’il est encore difficile de tirer des conclusions sur quel type d’exercice est le plus efficace. Il existe des preuves suggérant que le renforcement musculaire et l’exercice aérobie (c’est-à-dire cardiovasculaire) seraient les plus efficaces pour réduire la douleur et la gravité des symptômes. Bien qu’il n’y ait pas de consensus, il semble que 2 à 3 séances par semaine, de 30 à 45 minutes d’intensité modérée, seraient le plus efficace. Pour finir, cette méta-analyse suggère qu’il serait intéressant de mener des recherches sur les types d’exercices susceptibles de donner le taux d’adhésion le plus élevé à un programme d’entrainement hebdomadaire, car pour que les effets se maintiennent dans le temps, les patients doivent poursuivre une activité physique régulière.

L’Exergame comme outil thérapeutique 

L’Exergaming est la contraction d’exercices with gaming. Depuis ces dernières années les modes d’utilisation des jeux vidéo se sont multipliés, et ont changés : l’expérience passive, avec l’image du joueur assis manette à la main, a laissé place à une participation active, où le logiciel du jeu vidéo suit le déplacement physique réel des parties du corps du joueur en temps réel pour contrôler le jeu[14]. Un tel niveau actif de jeu nécessite forcément un niveau d’activité physique et une dépense énergétique plus élevés de la part du joueur/patient.

De nombreux avantages découlent de l’utilisation de ces systèmes : le jeu afin d’inciter à l’exercice physique, car ils sont immersifs, divertissants, et peuvent améliorer l’adhésion, la fréquence et la durée des programmes d’exercices[15]. Les éléments de l’Exergame comme : les niveaux, les points, le progrès, peuvent également encourager l’adhérence et l’observance aux exercices. Le retour sur les progrès, la comparaison ou la concurrence avec d’autres patients, peuvent aussi être persuasifs et motiver une utilisation à plus long terme.

L’utilisation de la réalité virtuelle et des jeux vidéo, pourraient bientôt être considérés comme des outils supplémentaires très utiles dans la rééducation de multiples pathologies :
– Dans la rééducation cardiovasculaire pour un réentrainement à l’effort, où il est utilisé comme outil de motivation, et peut jouer un rôle sur la fréquence cardiaque, dans la perception de la fatigue, la forme physique, la motivation et l’adhésion aux programmes de rééducation.[16]
– Dans la rééducation des patients post-AVC, c’est une solution sûre et réalisable pour la récupération de la mobilité et de la force du membre supérieur[17], ou bien dans la rééducation de l’héminégligence. Il est utilisé comme outil de motivation complémentaire, et montre une amélioration dans les compétences d’exploration cognitive et spatiale.[18]
– Dans la maladie de Parkinson, où il peut apporter une augmentation de l’intérêt et du plaisir, menant à une amélioration de la performance fonctionnelle plus rapide et plus efficace.[19]
– Dans les EHPAD, chez les personnes âgées, où on retrouve des déficiences cognitives et physiques dues à un manque de stimuli environnementaux. L’exercice physique basé sur la réalité virtuelle peut être utilisé ici pour promouvoir le plaisir et la motivation, et ainsi permettre de réduire le déclin cognitif et physique des personnes âgées en institutions.[20]

Mais aussi dans d’autres pathologies, comme l’obésité et le diabète, et même en prévention primaire chez les personnes âgée saines, afin de prévenir les risques liés à l’âge et à la dégénérescence physiologique de presque toutes nos capacités.

Dans une étude de 2018, concernant la faisabilité et l’utilisation des Exergames comme outil de réadaptation[21], des kinésithérapeutes et des patients ont été interrogés sur leurs opinions et leurs expériences avec les Exergames. Il en est ressorti que les Exergames auraient le plus d’intérêt, en pédiatrie et chez les jeunes adultes en général, dans les problèmes d’équilibre et de poids, ainsi que chez les patients AVC (jeunes ou vieux). Mais aurait aussi un intérêt dans les lésions cérébrales, les pathologies neurologiques, les troubles orthopédiques et le réentrainement cardio-pulmonaire.

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Table des matières

1 Introduction
1.1 La Fibromyalgie
1.1.1 Les critères diagnostics
1.1.2 Physiopathologie et prévalence de la Fibromyalgie
1.1.3 Symptomatologie et diagnostic différentiel
1.1.4 Recommandations d’un traitement basé sur les preuves
1.2 L’Exergames : une nouvelle technologie qui associe exercices et jeux vidéos
1.2.1 L’Exergame comme outil thérapeutique
1.2.2 VirtualEX-FM : un Exergame en réalité virtuelle
1.2.3 Déroulement d’une séance type
1.3 Hypothèse théorique
1.4 Objectifs
2 Méthode
2.1 Critères d’éligibilité des études
2.1.1 Schéma d’étude
2.1.2 Population/Pathologie
2.1.3 Intervention
2.1.4 Comparateur
2.1.5 Critères de jugement
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Bases de données numériques investiguées
2.2.2 Equation de recherche
2.3 Méthode d’analyse et d’extraction des données
2.3.1 Méthode de sélection des études
2.3.2 Evaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.3 Extraction des données
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 Résultats
3.1 Description des études
3.1.1 Caractéristiques des études exclues sur la base de l’abstract
3.1.2 Synthèse des études incluses et des résultats intra-études
3.1.2.1 Caractéristiques de l’étude JP.Martin-Martinez2019[29]
3.1.2.2 Caractéristiques de l’étude Jose C.Adsuar2017 [22]
3.1.2.3 Caractéristiques de l’étude D.Collado-Mateo2017[25]
3.1.2.4 Caractéristiques de l’étude Fransisco J.Dominguez-Munoz2019[23]
3.1.2.5 Caractéristique de l’étude S.Villafaina2019[38]
3.2 Synthèse des risques de biais retrouvés dans chaque étude incluse
3.3 Effet de l’intervention sur les critères de jugement
4 Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats
4.2 Limites des études incluses et risques de biais dans l’analyse des résultats
4.3 Applicabilité des résultats en pratique clinique
4.4 Qualité des preuves
4.5 Biais potentiel de la revue
5 Conclusion
5.1 Implication dans la pratique clinique
5.2 Implication dans la recherche
6 Bibliographie

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