Physiologie de la cyclicité post-partum chez la vache laitière

Physiologie de la cyclicité post-partum chez la vache laitière

Les vagues de croissance folliculaire

Le développement folliculaire est une succession de croissance et de dégénérescence de plusieurs follicules que l’on appelle vague de croissance folliculaire. Lors de chaque vague, on constate l’émergence, tous les 7 à 9 jours environ, de plusieurs follicules au sein desquels, au bout de quelques jours, on pourra distinguer le follicule dominant (follicule de plus de 10 mm de diamètre inhibant la croissance des autres follicules). Chez la vache, une à quatre vagues par cycle ont été décrites mais généralement, un cycle ne comporte que 2 ou 3 vagues, le follicule pré-ovulatoire étant issu de la dernière. Chaque vague se déroule selon trois temps que nous allons développer : le recrutement, la sélection et enfin la dominance (DRION et al., 1996). La figure 1 illustre les changements morphologiques du follicule tout au long de son développement. Le recrutement consiste en l’entrée en croissance d’une cohorte de follicules dont le diamètre est supérieur à 2 mm : ils sont appelés follicules gonado-dépendants. Ces follicules sont de taille supérieure à la majorité des autres follicules qui eux deviendront atrésiques. Le recrutement de cette cohorte est sous dépendance d’une augmentation transitoire de la Follicule Stimulating Hormone (FSH). Celle-ci stimule l’aromatisation des androgènes en oestrogènes et la production d’inhibine par le follicule.

On assiste alors à une augmentation de la concentration en oestradiol et en inhibine qui entraine, par un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire, une réduction de la concentration en FSH. Cette phase correspond à la phase de sélection. A lieu alors l’émergence du follicule dominant parmi ceux recrutés, qui continue de croitre de façon linéaire jusqu’à atteindre une taille de 9 mm de diamètre. Les autres follicules, du fait de la concentration en FSH circulante inférieure à celle induisant le recrutement, cessent de grandir et s’atrésient. La dominance est ensuite à la fois morphologique et fonctionnelle. En effet, le follicule persistant est le plus gros follicule sélectionné lors de la phase précédente, celui-ci ayant un diamètre supérieur ou égal à 11 mm. D’autre part, la dominance est aussi fonctionnelle car le follicule dominant est le seul qui soit capable d’inhiber la croissance des autres follicules, entrainant ainsi leur régression via la production d’inhibine. Il est aussi le seul capable d’ovuler dans un environnement hormonal favorable car possédant des récepteurs à la Luteinizing Hormone (LH).

La persistance de ce follicule malgré la diminution de la concentration en FSH vient du fait qu’il a acquis un mécanisme d’autostimulation interne : l’oestradiol qu’il produit amplifie sa synthèse d’Insulin-like Growth Factor 1 (IGF1) qui est normalement sous le contrôle de la FSH. L’IGF1 stimule à son tour l’aromatisation des androgènes en oestrogènes. S’ajoute à cela l’acquisition par la granulosa de récepteurs à la LH qui, associée à la sécrétion active de LH, contribue à maintenir une concentration élevée en Adénosine Monophosphate cyclique (AMPc) au sein du follicule dominant garantissant ainsi sa croissance. A la fin de cette vague de croissance, le follicule dominant, dont le diamètre atteint environ de 15 mm, ovule ou s’atrésie. Son devenir dépend de la présence ou non d’un corps jaune sur l’un des deux ovaires. Si un corps jaune est présent, le follicule s’atrésie permettant ainsi l’augmentation de la concentration en FSH qui stimule ainsi le démarrage d’une nouvelle vague folliculaire.

Protocoles disponibles

L’injection unique de PGF2α ne sera efficace que si le corps jaune a plus de 5 jours et est sensible à la lutéolyse. L’efficacité de l’injection dépend du stade du cycle. Ainsi, on pourra observer des chaleurs dans 25 % des cas si l’injection a lieu au 6ème jour du cycle et dans 66 % des cas si elle a lieu au 7ème jour (HANZEN et al., 2003). De plus, le moment de l’injection de PGF2α influence également le délai de retour en chaleur. Si l’injection a lieu en début de vague folliculaire, le retour a lieu dans les 4-5 jours (figure 11, B), alors que si elle a lieu en fin de vague, le délai tombe à 2-3 jours (figure 11, C). On observe donc une très grande variabilité de ce délai. Une étude réalisée sur 216 génisses laitières a montré une importante dispersion du moment de retour en chaleurs après une injection de PGF2α, comme on peut le voir sur la figure 12. Du fait de cette dispersion, il est préférable de réaliser l’insémination sur chaleurs observées lorsqu’on ne réalise qu’une injection de PGF2α. Malgré tout, la majorité des vaches venant en chaleurs entre 48 et 72 h, on pourra conseiller à l’éleveur d’être particulièrement vigilant durant cette période.

Pour diminuer le phénomène de dispersion, un protocole en deux injections peut être envisagé. On les réalise à 14 jours d’intervalle pour les vaches et 11 jours pour les génisses. Cet intervalle est déterminé d’après le nombre de vagues folliculaires par cycle : en général 3 pour les vaches et 2 pour les génisses (DRION et al., 1996). Ainsi, avec ce protocole, au moins une des deux injections se trouvera dans la phase de sensibilité du corps jaune. Si la première injection a lieu entre J1 et J5, le corps jaune a moins de 5 jours et est insensible à la PGF2. Mais la deuxième injection aura lieu après J15 donc en phase de sensibilité du corps jaune, la lutéolyse aura donc lieu (figure 11 A). Si la première injection a lieu après J5, le corps jaune se lysera, on pourra observer des chaleurs, une ovulation et la mise en place d’un nouveau corps jaune qui sera alors en phase de sensibilité lors de la deuxième injection 14 jours plus tard (figure 11 B et C). Avec ce protocole, la majorité des vaches reviennent en chaleurs dans les 4 jours (96 h) après la deuxième injection (MIALOT et al., 1999), ce qui limite le nombre de jours où l’éleveur doit être attentif aux chaleurs de ses animaux.

Réalisation pratique Plusieurs molécules sont utilisables : des prostaglandines naturelles comme le dinoprost, ou de synthèse comme l’alfaprostol, le cloprostenol ou le luprostiol, chacune de ces molécules possédant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la voie intramusculaire chez les bovins. Pour plus de clarté, le tableau 3 regroupe les molécules, le nom déposé et la posologie. La voie intramusculaire étant la seule indiquée dans les AMM, il est légitime de se demander si d’autres voies ne seraient pas possibles. Il semblerait que les mêmes effets soient obtenus entre la voie sous-cutanée (SC) et intramusculaire (IM) (CHEBEL et al., 2007). La voie sous-muqueuse en intra-vulvaire à la dose de 125 g de cloprostenol est suffisante pour lyser le corps jaune et provoquer un oestrus. Cette méthode est économique car utilisant une dose moindre, mais coûteuse en temps par rapport à la voie intramusculaire (CHAUHAN et al., 1986).

Enfin, l’injection par voie intra-utérine de 2 mg de cloprostenol n’est pas suffisante pour induire un oestrus (CHAUHAN et al., 1982). Ces études illustrent bien que la voie de choix reste la voie intramusculaire. Une autre interrogation peut se poser quant à la dose à administrer. De nombreuses études ont montré que les doses préconisées par les AMM étaient bien supérieures à la dose réellement efficace. Par souci d’économie, dans les pays en voie de développement par exemple, on peut utiliser une dose de 17,5 mg de dinoprost à la place de la dose de 25 mg. En effet, ces deux doses donnent les mêmes résultats en ce qui concerne la lyse du corps jaune et l’induction des chaleurs. Par contre, la dose de 10 mg de dinoprost s’avère inefficace pour induire un oestrus (GARCIA-WINDER et GALLEGOS-SÁNCHEZ, 1991).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Etude Bibliographique
Physiologie de la cyclicité post-partum chez la vache laitière (HANZEN et al., 2000)
L’activité cyclique ovarienne de la vache non gestante (DRION et al., 1996)
Les vagues de croissance folliculaire
Les mécanismes de l’ovulation
La phase lutéale
La reprise de l’activité cyclique post-partum
La reprise de l’activité ovarienne et hormonale
Le rétablissement des manifestations oestrales
Les problèmes rencontrés en post-partum lors de l’utilisation de l’insémination
Le suboestrus
Facteurs de risque du suboestrus
Facteurs liés à l’individu
Facteurs liés à l’environnement
Diagnostic
Palpation transrectale et échographie
Dosages hormonaux
Traitements
Utilisation des prostaglandines seules dans le traitement du suboestrus
Structure chimique et biosynthèse
Mode d’action
Cyclicité des animaux traités, pré-requis indispensable à la mise en oeuvre du traitement
Protocoles disponibles
Réalisation pratique
DEUXIEME PARTIE : Etude expérimentale
Matériels et méthodes
Réalisation du suivi de reproduction
Animaux inclus dans l’étude
Traitements réalisés
Analyses statistiques
Résultats
Description de l’échantillon
Traitement du suboestrus
Fréquence de prescription de PGF2α
Efficacité du traitement
Effet de la parité
Effet de la note d’état corporel lors du traitement
Effet de l’intervalle vêlage-traitement
Intérêt du traitement du suboestrus sur les performances de reproduction
Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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