PHILOSOPHIE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE 22

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PROBLEMES DE LA LANGUE

Jusque là, nous nous sommes intéressés à visualiser quelques point de vue des linguistes au sujet de la langue, du langage comme moyen de commu-nication. D’autre part aussi de la parole sans oublier les structures et les di-verses fonctions du langage.
Face à tel problème qui suscite le langage, que nous propose M. Witt-genstein dans « tractatus logico-philosophicolicus » ? Nous présente Bertrand Russel au sujet de cet ouvrage ? Le commentateur semble nous donner une grande importance sur les matières qu’il traite, mérite dit il par son ampleur, son étendue et sa profondeur, comme un événement très ntéressanti dans le monde philosophique outre ce monde de l’histoire. A tel point qu’il s’agit des principes existant entre les mots et les choses dans tout langage. L’auteur ap-plique le résultat de ses recherches aux différents domaines de la philosophie traditionnelle et d’apporter des solutions sur le mauvais usage du langage.
Or pour comprendre le livre de M. Wittgenstein, il est nécessaire de bien comprendre auquel il s’intéresse.
Parmi sa théorie qui traite du symbolisme, il s’intéresse surtout aux con-ditions qui devraient être remplies par un langage logiquement parfait capable de ne pas porter à confusion. Toute fois, le langage engendre différents pro-blèmes que nous allons commenter.
Tout d’abord, il y a le problème qui se produit quand nous employons le langage avec l’intention de signifier quelque chose par son intermédiaire : Un tel problème appartient à la psychologie. En second lieu, le problème de savoir quel est le rapport subsistant entre les mots, les phrases et les pensées, et ce à quoi ils se réfèrent ou ce qu’ils signifient : Ce problème est du ressort de l’Epistémologie. Troisièmement, le problème de l’emploi des phrases de façon qu’elles traduisent la vérité plutôt que la fausseté : ceci appartient aux sciences spéciales traitant du contenu. Finalement, il y a la question : quel rapport doit avoir un fait (une phrase est un fait) avec un autre pour être capable de le sym-boliser ? Il s’agit pour cette dernière d’une question logique pour cette dernière d’une question logique qui intéresse plus M. Wittgenstein. Il s’adonne comme travail à un symbolisme « précis », c’est-à-dire d’ un symbolisme dans lequel ne phrase exprime « signifie » quelque chose de déterm iné. En pratique, un lan-gage est plus ou moins vague, en sorte que ce que nous affirmons n’est jamais précis. Ainsi, la logique s’engage à traiter deux problèmes concernant le sym-bolisme : d’une part les conditions pour qu’il y ait « un sens » plutôt qu’un « non-sens » dans les combinaisons de symboles. Et d’autre part les conditions de l’unicité de signification ou de référence dansles symboles.
En fait, dit-il, un langage parfaitement logique a des règles de syntaxe qui préviennent le non-sens, et possède des symboles simples et qui ont une signification unique et déterminée. Donc, M. Wittgenstein opte et s’avère pas-sionné pour un langage logiquement parfait. Car la fonction d’un langage est d’avoir une signification tout en s’approchant du langage idéal qui est de nier ou d’affirmer des faits. Un langage idéal devrait identifier un nom pour chaque chose simple, et jamais le même nom pour deux chose s simples différentes.
Voilà comment M. Wittgenstein conçoit cette notion de langage selon l’explication de Bertrand Russel. Nous n’allons pas inventorier ce qui concerne le point de vue de l’auteur. Notre commentateur nous a bien montré dans cette introduction comment. Wittgenstein s’intéresse beaucoup à ce problème de langage : un moyen de communication idéal. Ce langage idéal l’a poussé un peu plus dans ses recherches à déterminer une fonction de vérité dans une proposition qu’une fausseté. Car dans un langage logiquement parfait, rien de ce simple dit-il. C’est donc son attitude au sujet d’un langage parfait que se dé-veloppe naturellement sa doctrine.

D’autres problèmes liés à la langue

Nous reconnaissons par la suite que l’élève de l’anglophone ou du fran-cophone est le centre de contact de trois systèmes différents qui interfèrent les uns des autres à souligner : la langue étrangère dont on parle (L.E)19 ou langue vivante 2, ensuite la langue maternelle (LM)20 dont il utilise quotidiennement (à savoir le Vezo pour le cas des élèves de Toliara I) ou L.V.I et enfin le Malgache officiel (M.O)21 dont l’apprentissage vient après celle de LVI et qui peut être considéré comme une langue seconde pour les élèvesqui arrivent difficilement à se démarquer de leurs LVI ou LM.
Notre objectif dans ce chapitre, c’est de nous ramener à poser la ques-tion suivante : au service des langues de contact chez l’apprenant, quel sera l’impact de la langue maternelle sur la langue étrangère ?
Cela suscite une étude des interférences possibles mais dont on doit se limiter sur certains cas, conférant à l’ensemble des élèves étudiant une ou des langues étrangères et des cas particuliers propres aux élèves vezo. Ceci compte tenu des deux établissements pilotes bénéficiant de cet enseignement : Ecole d’Application de l’Ecole Normale, niveau I et l’EPP de Besakoa.
Lorsque deux ou plusieurs langues entrent en contact, qu’elles soient voisines ou différentes, on assiste toujours à des problèmes d’interférence. Il y a interférence à chaque fois qu’un locuteur bilingue ou trilingue s’écarte de la norme d’une langue en contact avec une autre. Par exemples, on entend dire chez l’apprenant au début de son enseignement l’expression suivante en fran-çais ou en anglais.
Il en est de même du niveau de la langue maternelle (L.M) et langue vi-vant II ou (LV2) en général, dans la mesure où l’apprenant n’évitera à aucun moment de transposer certains éléments lui appartenant, se réfère à sa langue maternelle pour parler une langue : l’anglophone ou le francophone, référence inévitable lors de l’apprentissage, mais dont les résultats restent positifs. Cela aboutit à un autre type de faits linguistiques : l’injection. Par définition, c’est le fait de commencer une phrase dans une langue (ex :l’ anglais ou le français) et la finir dans sa langue maternelle.
Examples:
– Prof: where do you live? E: Where do you livi?
– Rép: I live at Toliara–E: Ailive ati Toliara
– Prof: Où habites-tu? E: O abiti-tu?
– Rép : J’habite à Toliara E :Zabiti a Toliara
On assiste à un fait très fréquent à l’oral, surtou dans le langage parlé du cas de l’interférence. C’est une projection que l’apprenant se fait pour at-teindre la langue enseignée. D’où l’origine des fautes d’analogie se fait sentir. Encore, une fois il y a interférence dès que l’analogie entre un élément de LV2 avec celui de LV1 entraîne un élément concomitantAussi,. pour l’élève appre-nant l’anglais, le malgachisme est fréquent et concerne presque toutes les structures : syllabique syntaxique et morphologique. Un tel phénomène est le fruit ou le résultat des méthodes d’enseignement : recourir au Malgache si be-soin l’exige.
Toutefois, cette interférence est l’occasion provoquée par l’intervenant en malgache pour corriger des erreurs ou fautes commises par les élèves. Une telle observation, on a bien souligné chez les apprenants de ces établissements pilotes. Un tel fait est l’objet de la non-maîtrisede la langue cible/ L’on reconnaît la structure syllabique, chaque consonne malgache est soutenue par une voyelle corrélativement du système anglais.
Cette analogie die système malgache est à l’origine des fautes au cours de l’apprentissage de cette langue étrangère. Donc, l’élève tend à ramener en cette langue ses habitudes en langue maternelle.
Exemples :
– The table / La table / Ny latabo
– Ny karipetra / The carpet/ la carte
– La cuisine / The kitchen/ lakozy
D’autres cas : en voyelles :
Tout ceci est dû à une assimilation de la langue étudiée dans la langue maternelle : cas de la langue vezo pour la plupart des élèves dans la ville de Tuléar
Toutefois le problème qui nous hante le plus dans ce domaine de com-munication, c’est la signification d’une phrase dis que la signification des mots qui la composent est connue. C’est donc éviter toutes compromis entres la structures d’une phrase et celle du fait.

Le langage humain est conventionnel

Jusque là, nous avons essayé d’appréhender quelques points de vue des linguistes en ce qui concerne le langage, langue : moyen de communica-tion. Par la suite, nous allons montrer combien le langage humain est conven-tionnel. Par ailleurs, nous reconnaissons d’Aristote à F. de Saussure que le langage humain témoigne ainsi d’une aptitude à symboliser le code linguistique. M. Martinet, dans « l’Avant-propos de ses Eléments de linguistique générale », nous évoque l’anecdote plaisante de ce Tyrolien qui « de retour d’Italie vantait auprès de ses compagnons les charmes de ce pays… ». Cette anecdote nous fait montre les difficultés de pouvoir concevoir les langues étrangères. En effet, la multiplicité des langues, nous manifeste de façon évidente la transcendance de la pensée sur les mots, la contingence des mots par rapport à la pensée. De poursuivre ce problème de langue Hormogène dans le dialogue de Planton inti-tulé Cartyle, déclarait que « de nature et originellement aucun nom n’appartient à rien en particulier mais bien en vertu d’un décret et d’une habitude ». Ainsi, Aristote partagera le même point de vue en déclaran t : le signe dit-il, fonctionne par convention entre les hommes (thései) de pure logique selon laquelle la pro-position logique est une image (vraie ou fausse) du fait et a une structure simi-laire avec ce fait. Bien qu’il existe des critiques au sujet de ce que Wittgenstein dit se laisser détourner par cette crainte. Mais il faut nous fier d’une méthode correcte tel que l’auteur le déclare. Et voici ce qu’il nous dit à la page 19 de cette introduction : « La méthode juste pour enseigner la philosophie des sciences établies avec toute la clarté (…) laissant les asser-tions philosophiques à l’élève. »22
De ce fait, il appartient à un linguiste contemporain, Ferdinand de Saus-sure, d’apporter de précision, d’approfondir cette idée ancienne et d’en tirer toutes les conséquences. Cet apport explicatif, Saussure l’a démontré dans Le cours de linguistique générale, publié en 1916, trois ans après sa mort. Saus-sure dans ce cours nous enseigne expressément que la nature du signe est « arbitraire ». Entre les signes linguistiques (que nous appellerons signifiant et le concept qu’il représente appelé signifié), il n’existe aucune relation intrin-sèque. Par exemple, il n’y a pas des liens internes entre tel signifié : Sœur et la chaîne phonique qui représente : (S-O-R). D’où, « L’idée de sœur n’est liée par aucun rapport intér ieur avec la suite des sons qui lui sert de signification ». Par ces deux constituants que nous venons d’apprendre par Saussure, l’auteur va poursuivre son analyse en faisant foi de la notion de signe et sym-bole à propos du langage humain.
Loin du problème qui nous appréhende nous n’en disqualifions pas ces quelques remarques des linguistes. Par ailleurs, nous portons connaissance à la place et au problème évoqué par la langue commemoyen de communication quelque soit son importance du point de vue politique que théorique.
Nous soulignons bien comme il a été dit au début, ’Etatl en introduisant cette deuxième langue n’envisage que le côté pratique. Et c’est la raison pour laquelle nous ne donnons pas plus d’importance aux aspects purement linguis-tiques de notre étude. De préférence, la langue comme moyen de communica-tion est aussi l’objet de culture outre un moyen de changes tel que nous avons déclaré si haut. Par ailleurs, nous ne manquons pas de glisser quelques points de vue linguistique selon Ferdinand de Saussure que le signe linguistique est arbitraire.

Rapport de similitude entre signe et symbole

Entre ces deux notions, Saussure emploie l’expression « signe » par rapport à « symbole » pour désigner les éléments du langage et bien spécifier leur caractère arbitraire. Il est clair que le sens de ces termes est un peu flot-tant. D’ordinaire nous appelons fonction symbolique l’aptitude de l’intelligence à créer des signes. L’étymologie du mot symbole évoque bien la fonction com-municative propre du langage24. Ainsi, nous disons que les « symboles » algé-briques sont parfaitement conventionnels et arbitraires tels les signes saussu-riens. Par ailleurs, en général, il existe une certaine distinction entre ces deux termes : si d’une certaine manière, tout symbole est un signe, c’est-à-dire une chose qui tient lieu d’une autre, un « signifiant » qui renvoie à un« signifié ». En fait, nous devons préciser que le rapport du symbole à ce qu’il symbolise n’est pas d’ordinaire comme le rapport du signe au signifié. Sans doute, le symbole représente ce qu’il symbolise. Il ne se contente pas de représenter d’une façon conventionnelle et arbitraire la réalité symbolisée, mais il l’incarne, il vit en lui. C’est pourquoi, la balance est proprement le symbole de la justice dont elle évoque l’idéal de la précision et de l’impartialitémathématique. Nous recon-naissons ainsi que le symbole n’est pas arbitraire. Nous pouvons le remplacer par n’importe quoi, par exemple, nous pouvons substituer le mot « sœur » au mot « sister ».
Si c’est ainsi, serez-vous tentés de proposer une objection à la théorie saussurienne du langage conventionnel. Le langage direz-vous, est parfois concret et expressif. Il contient par exemple des onomatopées qui sont des symboles que des signes, qui sont même des descript ions sonores. Mais il fait, Saussure fait ici tant de remarques intéressantes devant ces notions. Il signale des fausses onomatopées dot l’apparence suggestive est le résultat purement fortuit de l’évolution phonétique. Par exemple le mot fouet semble suggérer un claquement sec, mais en réalité dérive du latin « fagus » hêtre. Par contre, les onomatopées vraies subsisten t rarement telles dans le langage et sont entraînées dans l’évolution phonétique. Par exemple, le mot « pipio » du bas latin devient en français « pigeon », per dant son caractère d’onomatopée ».
Par ailleurs, le langage le plus expressif n’est jamais tout à fait naturel ? Mais dans une grande mesure conventionnelle, lui aussi par exemple le petit français appelle le chat un « miaou ». Voilà une on omatopée qui ne se trouve pas dans d’autres langues. En outre, nous pouvions dire de bien des « expres-sions » non linguistiques. Par contre les rites de la politesse sont très souvent expressifs. Et celui de la prosternation symbolise de façon très concrète et transparente l’humble soumission du sujet à son prince etc.. Mais tous ces rites ne tirent leur valeur que dans chaque communauté qui les utilisent et que des règles sociales qui en codifient l’usage. Voilà comment Saussure s’explique face sa théorie du langage conventionnel. Mais l’idée essentielle qu’il faut rete-nir à partir de ses analyses est celui-ci : le langage est plutôt qu’un fait naturel une institution.

Caractère institutionnel du langage

Nous reconnaissons que le fait universel de la parole indique évidem-ment que la fonction symbolique est naturelle à l’homme. Mais la diversité des langues exige le caractère institutionnel de chacun des codes linguistiques. C’est à l’origine de ces codes linguistiques que réside le problème de l’apprentissage d’une langue. En effet, nous pouvons aller un peu plus loin et faire observer que la fonction symbolique n’était pas des droits assujettie à la parole. Par ailleurs nous pouvons supposer que les hommes auraient pu s’exprimer par geste et pour des raisons pratiques que les paroles ont été adoptées ou préférées aux gestes. De ce fait Darwind’apporter explication es-timait que c’est parce que le langage par geste d’une part dit il, mobilise tout le corps, d’autre part est impraticable dans l’obscurité, que les peuplades primi-tives l’ont sitôt rejeté.
Devant ce caractère institutionnel du langage, Hélène Keller, sourde, muette, aveugle a pu s’initier du langage en constituant en signe des données exclusivement tactiles en mettant la main sous le robinet et en dessinant sur l’autre main avec une aiguille les lettres qui composent le mot « water ».
Par le contact ou le rapport qui pourrait avoir lieu un jour entre le signifié et le signe, l’impression de l’eau et celle de l’aiguille qui la piquait. Selon une certaine forme elle possédait le secret du langage. D’où l’usage de la parole est institutionnel. Le sourd congénital demeure muet s’il n’est pas éduqué. De ce fait, l’on peut affirmer que la parole« n’a pas d’organe propre mais seulement des organes d’emprunt » (Ombredane) 25. Nous n’allons pas entrée en profon-deur sur l’étude du caractère institutionnel du langage. Ces exemples semblent nous donner quelques précisions. Mais d’autre part, l’écriture manifestement institutionnelle a aussi ces centres cérébraux, dont les lésions ne manquent pas d’altérer l’exercice.
D’emblée, les centres cérébraux qui nous servent à nous exprimer et ceux qui nous servent à comprendre des signes ne sont que des spécialisations de centres moteurs et sensoriels qui existent préalablement. Ainsi, Ombredane a raison de dire que : « Le langage est une fonction en fin de compte indi fférentes aux organes sensoriels qu’elle emprunte pour ses usages (…) Le langage est une activité symbolique, artificielle qui s’exerce au moyen d’organes (…) engagés dans des activités d’un autre ordre. » 26
D’où la parole est plutôt une institution sociale qu’un instinct biologique.

SOCIOLOGIE DU LANGAGE

Relation entre langue et parole

Nous avons déjà signalé si haut dans le chapitre précédant le problème existant entre le langage et la langue. Par ailleurs, le caractère institutionnel du langage nous a permis de définir sa fonction et son activité exercées par la pa-role au niveau des organes. D où celle-ci est une i nstitution social marquant certain problèmes.
Par contre sur ce domaine sociologique, Ferdinand Saussure propose une distinction très féconde entre langue et parole, entre ce qui est structural et social dans le langage et ce qui est variable et individuel. En fait, qu’est ce que la parole ? Elle est une actualisation personnel dz la langue en général, en dé-finitive, elle est le code dont on se sert pour transmettre tel ou tel message per-sonnel.
De toute évidence, une chose est à signalé, les relations dialectiques de la langue et de la parole n’échappent à Saussure. La parole ne peut exister que par la langue. La seconde est la condition transcendantale de la parole. Ce qui nous permet de comprendre autrui en parlant. D’autre part, il est vrai de dire que la langue suppose la parole dont elle est le dépôt. Ainsi, c’est en entendant parler qu’on apprend une langue. Et c’est la raison pour laquelle cet apprentis- sage d’une deuxième langue étrangère s’avère nécessaire. Nous soulignons que ce sont les paroles qui apportent des changements dans la parole, la font évoluer : « Il y a donc interdépendance de la langue et de la parole ; celle-là est à la fois instrument et le produit de celle-ci. ». 27

Place de la langue par rapport à la parole

Pour se communiquer nous avons besoin d’un moyen : la langue. Celle est l’essentiel pour Saussure, tandis que la parole c’est l’accessoire. Dans le domaine de la science, la langue se prête à une étu de scientifique par rapport à la parole. Mais ce sont les mots qui donnent un sens à la parole. Et les mots sont constitués des phonèmes associés. Or les phonèmes distinctifs, les sons significatifs dans chaque langue sont indépendants des accents locaux, des particularités psychophysiologiques des individuels (intensité acoustique, timbre de la voix, etc.). Nous reconnaissons ainsi que la langue présente ou exprime le caractère essentiel du langage qui est surtout d’être un fait social.
D’autre part, Saussure (1857-1913) est le contemporain de Durkheim (1857-1917)28 Par ailleurs, le linguiste Meillet, disciple de Saussure n’a pas manqué de mettre en valeur la convergence de ces deux doctrines : « Le langage, écrit Meillet, entre exactement dans la définition qu’a proposé Durkheim ; une langue existe indépendamment de chacun des individus qui la parlent, et bien qu’elle n’ait au-cune réalité en dehors de la somme de ces individus, elle est cependant de par sa généralité, extérieure à chacund’eux. » 29
La langue a ainsi ce double caractère par lequel Durkheim définit le fiat social. D’une part elle est collective (car indépendante de chacun des locuteurs particuliers), d’autre part, elle est coercitive puisqu’elle ‘impose à chacun de nous. Ce c’est la raison pour laquelle notre langue maternelle nous est ensei-gnée à l’école pour apprendre les règles de la grammaire.

La langue représente la pratique sociale

Jusque-là, nous ne pouvons pas repousser le caractère social du lan-gage, et sans abandonner pour autant la théorie saussurienne de l’arbitraire du signe. Certes les codes linguistiques sont conventionnels, mais jamais quel-conques. Dans chaque langue, nous voyons se refléter à la mentalité la vision du monde relative à la communauté qui l’emploi et même les idées. Toutefois, l’originalité de chaque langue va beaucoup plus loin que ce qu’on pense d’ordinaire.
Ainsi chaque peuple par sa langue, se crée un monde original. Car il n’y a pas en soi comme le pense un réalisme naïf des objets distincts, dans le monde. Chaque langue s’empare à donner une désignation30.
Dans sa conception du langage. M. Benveniste nous dit que : « Le langage reproduit le monde, mais en le soumett ant à son organisation propre. » 31
Cela on peut le prouver par des exemples que c’est en fait la pratique sociale de chaque peuple qui dans la réalité linguistique découpe le domaine recouvert par chaque mot. Par exemple, le mot mouton en français correspond en anglais deux signes : sheep (l’animal sur pieds) et mottons (la viande). De même le mot bœuf correspond aux mots anglais « Ox » (l’animal) et beef (la viande) etc. Nous remarquons, parmi ces exemples cités, quel e mot qui dé-signe la viande est plus proche du français. Par contre, les envahisseurs nor-mands ne connaissaient guère l’animal que servi sur la table et désignaient cette viande dans leur langue etc. Et le paysan saxon élevant la bête ne s’en
30Ibidem, p 82 « Dans la Bible Adam donne un nom à ch acun des animaux, à chacun des chose qui l’entourent. D’après ce récit naïf des origines, le monde existe d’abord avec des objets distincts, le langage se contente de le refléter passivement. nourrissait pas quelque soit sa qualité d’éleveur. Mais toutes ces diversités lin-guistiques sont des conventions, mais combien significations. Voilà combien la langue reflète la pratique sociale. En d’autre terme, l’étude de l’argot manifeste nettement les liaisons du langage avec la pratique sociale. En fait, l’argot est la langue de la pègre le caractère direct et grossier de ces termes exprime le cy-nisme de ceux qui parlent cette langue. Il est aussi la langue de la misère, des mal nourris et langue mal lavés qui ont, déclare Pierre Guiraud, des dizaines de mots 32 (cocoter, cogner schlinguer et tant d’autres) pour traduire le mot fran-çais puer. C’est aussi la langue des truands, trèsriche pour désigner les divers (le vol à la tire, la casse, l’arnaque, tricherie…) , etc. C’est enfin la langue de gens qui cherchent à dissimuler leur délinquance; d’où la forme cryptologique, l’usage des « clefs », etc. pour déformer le langag e et le rendre secret. Ainsi les codes se renouvellent sans cesse pour que la dissimulation soit efficace. Toutefois pour débloquer notre situation de l’apprentissage d’une langue étrangère, il est nécessaire d’asseoir notre étudedu point de vue synchronique et diachronique même si c’est hors de la portée de ce niveau et de notre étude.

La linguistique structurale

Comme nous avons toujours mené cette étude d’une langue étrangère, sur le plan de la linguistique, il serait encore intéressant de demander à Ferdi-nand de Saussure ce dont il en pense. Deux domaines nous seraient évoqués, sur ce titre : d’une part, la distinction entre synchronie et diachronie, une distinc-tion sans cesse utilisée dans les débats philosophiques contemporains. Une telle distinction s’avère analogue à celle qu’entreprenait Auguste Comte, dans sa sociologie, entre la Statique et la dynamique. Saussure s’initie à donner les définitions suivantes:
« « Est synchronique tout ce qui se rapporte à l’ét at statique de notre langue. Chaque domaine a sa spécificité à tel point que la linguistique synchronique étudie à tel instant de l’Histoire le système d’une langue donnée. En d’autres termes, elle se place au point de vue de l’« axe des simult anéités », tandis que la diachronique au point de vue de l’« a xe des suc-cessivités. » » 33
Par ailleurs Saussure nous dit encore : « la linguistique synchronique s’occupera des rappo rts lo-giques (…) par la même conscience collective. La li nguistique diachronique étudiera au contraire les termes successifs non aperçus (…) et qui se substituent les uns aux autres sans for-mer système entre eux. »34
En guise d’exemple d’un fait de linguistique synchronique, voici ce qu’on envisage en vieil anglo-saxon, à une certaine époque le pluriel se forme par le rajout de la désinence i : fôt, le pide, pluriel fôti, gôs l’oie, gosi.
D’autre part, l’on reconnaît un autre changement d’altération : fôti devient fêti puis le i final tombe et fôt a pour pluriel fê te. Donc un nouveau système syn- chronique se constitue avec les pluriels en (êt). M ais le fait diachronique, l’altération, n’appartient à aucun système, il porte seulement sur un point, même si chaque altération a un contre coup sur le s ystème : « Les faits diachroniques sont irréductibles au système syn-chronique qu’ils conditionnent », exactement comme dans une partie d’échecs, « le déplacement d’une pièce est un fait (…) de l’équilibre précédent (…) et subséquent ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’HOMME ET LE LANGAGE
I.1 PRINCIPES GENERAUX DE L’ENSEIGNEMENT D’UNE LANGUE ETRANGERE
I.1.1 Le Langage
I.1.2 La parole et sa fonction de communication
I.1.3 L’origine du langage un pseudo-problème
I.2 DIVERSES FONCTIONS DU LANGAGE
DEUXIEME PARTIE : PHILOSOPHIE DU LANGAGE ET DE LA LANGUE 22
II.1 PROBLEMES DE LA LANGUE
II.1.1 D’autres problèmes liés à la langue
II.1.2 Le langage humain est conventionnel
II.1.3 Rapport de similitude entre signe et symbole
II.1.4 Caractère institutionnel du langage
II.2.2 Place de la langue par rapport à la parole
II.2.3 La langue représente la pratique sociale
II.2.4 La linguistique structurale
II.3 PLACE DE LA SYNCHRONIE
TROISIEME PARTIE : EVALUATION ET RECOMMANDATION
III.1 EVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ANGLAIS
III.1.1 Les grilles d’évaluation
III.1.1.1 Corpus – Relevé – Comptage
III.1.1.2 Interprétation
III.1.2 Interprétation des données
III.1.3 Evaluation pédagogique : Corpus et analyses
III.1.3.1 Fautes phonétiques (Niv. III)
III.1.3.2 Fautes d’apertures
III.1.3.3 Fautes d’arrondissement
III.1.4 Mécanismes explicatifs de ces phénomènes
III.1.4.1 Fautes d’articulation (Nasalité)
III.1.4.2 Mécanismes explicatifs des faits linguistique
III.2 RECOMMANDATIONS
III.2.1 Opportunités de l’enseignement de l’anglais
III.2.2 Techniques pédagogiques
III.2.3 Unité des méthodes dans l’enseignement
REACTUALISATION DE LA SITUATION
PERSPECTIVES D’AVENIR
BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
BIBLIOGRAPHIE LISTEE

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