Peuplement de mouches des Cucurbitaceae au sein d’un agroécosystème

Peuplement de mouches des Cucurbitaceae au sein d’un agroécosystème

Rythme journalier des activités

L’étude des comportements a pour objectif de mettre en relation la présence des mouches sur la bordure et la culture avec des activités. Tout d’abord, on s’intéresse au « repos » correspondant au comportement le plus fréquemment observé. Ensuite, on détaillera les caractéristiques des activités liées à la reproduction. Enfin, on conclura cette partie en décrivant le comportement nocturne des mouches des Cucurbitaceae. Seules les observations réalisées à Piton Hyacinthe seront détaillées dans la mesure où très peu d’activités liées à la reproduction ont été observées à Tan Rouge.

Le comportement de repos.

Définition du comportement de « repos »

Lors des différentes observations, le terme de « repos » a été attribué pour qualifier un ensemble de comportements allant de l’immobilité sans activité particulière à une activité alimentaire et des courts déplacements. Chez les mouches des fruits, le concept de repos est à mettre en relation avec les termes anglais de « roosting» et de « roosting site » (Mac Quate & Vargas, 2007). Le premier terme signifie littéralement « étant juché » et le second caractérise des plantes présentant une forte attractivité bien qu’elles ne soient pas à un hôte obligatoire d’une phase du cycle de vie des mouches des fruits (en opposition avec les Cucurbitaceae, pour les espèces étudiées ici, dont le fruit est un hôte obligatoire du stade larvaire). Les auteurs considèrent le verbe « to roost » comme synonyme de l’expression « to seek shelter » qui signifie « chercher un abri ». Un « roosting site » correspond donc à une « plante-refuge » ou une « plante-piège ». D’autre part, ces auteurs expliquent l’attractivité de ces plantes par la source alimentaire que ces plantes représentent pour les mouches des fruits. C’est le cas, entre autres, du maïs (Mac Quate & al., 2003). Cependant, très peu de mouches en alimentation ont été observées sur la bordure de maïs lors de la campagne d’échantillonnage, c’est pourquoi le comportement alimentaire a été assimilé à celui de « repos » par la suite. Ainsi, on ne distingue du repos que les comportements liés à la reproduction à savoir les appels phéromonaux des mâles ou leks, les accouplements et la ponte.

Importance du comportement de repos.

La figure 15 présente le pourcentage d’individus observés au repos durant l’ensemble des observations à Piton Hyacinthe (en opposition aux autres comportements liées à la reproduction : les leks, les accouplements et les pontes).
Figure 15 : Proportion des individus observés au repos durant l’ensemble de la campagne d’échantillonnage à Piton Hyacinthe
Ces résultats illustrent l’importance du repos en particulier sur la bordure. En effet, plus de 99 % des mouches recensées sur la bordure était au repos. Les rares autres activités concernent principalement les mâles (en lek) et plus rarement les accouplements. Les individus présents sur la bordure fréquentent principalement la face externe des feuilles et la strate intermédiaire des plants de maïs (cf. Annexe XIV).
Au sein de la culture, la proportion de femelles au repos est nettement plus basse que sur la bordure (entre 69.9 % des femelles de D. ciliatus et 91.3 % des femelles de B. cucurbitae). Les autres activités correspondent exclusivement à la ponte. Aucun lek ni accouplement n’a été observé sur la culture (expliquant ainsi le pourcentage de mâles au repos sur la culture de 100 %).

Activités liés à la reproduction

Activités sexuelles : leks et accouplements

Les leks et les accouplements sont cantonnés aux bordures de maïs et aux heures d’observations les plus tardives (de 16h00 à 18h00) comme le montre la figure suivante :
Figure 16 : heures des accouplements et des leks observés lors de l’ensemble de la campagne d’échantillonnage à Piton Hyacinthe

 Heures de pontes

On a constaté que les femelles étaient présentes dans la culture durant des tranches horaires spécifiques à chaque espèce. Ces périodes correspondent aux heures durant lesquelles le nombre de ponte est maximal. La fréquentation de la culture par les femelles peut donc être mise en relation avec une activité de ponte. En effet, un nombre important de pontes de D. demmerezi a été observé entre 15h00 et 17h00. Les pontes de D. ciliatus et de B. cucurbitae ont lieu plus tôt dans la journée et sont plus étalées dans le temps : elles s’échelonnent entre 10h00 et 15h00 et sont moins nombreuses que celles de D. demmerezi. Les pontes ont lieu principalement sur des fruits de type 1 qui correspondent à des ovaires non-fécondés (cf. Annexe XV).

Activités nocturnes

La première observation nocturne réalisée le 27/02 a permit de distinguer le comportement nocturne des mouches des Cucurbitaceae du « repos » défini précédemment. En effet, lorsque la luminosité est faible, les mouches sommeillent. Les individus qui sommeillent ne réagissent à aucun stimulus visuel (mouvements proches ou stimulis lumineux) contrairement aux mouches qui se reposent lors de la journée.D’autre part, les observations réalisées de 17h30 à 21h30, le 17/03, et de 4h30 à 7h30, le 18/03, ont permit de mettre en évidence le fait que de nombreux couples sommeillent ensemble durant la nuit. En effet, sur les neuf couples repérés le 17/03, trois étaient encore accouplés le lendemain, à 4h30. L’accouplement suit un « rituel » précis que cette observation nous a permit de décrire. Celui-ci se décompose en quatre étapes. La première correspond au lek : celui-ci correspond à un regroupement de plusieurs mâles dont une partie seulement est réellement en appel (ils sont repérables par leur abdomen relevé et un battement d’ailes rapide). La seconde étape est l’accouplement au sens strict entre un mâle et une femelle. Lors de cette phase, de nombreux mâles cherchent à rompre le couple (souvent plusieurs mâles s’agglutinent autour du couple). Ensuite, la durée de l’accouplement varie. Pour trois des neufs couples repérés le 17/03, l’accouplement a duré moins de 2h00 mais les six autres couples étaient unis à 21h30 le 17/03, dont trois ont été retrouvés à 4h30, le 18/03. La période nocturne durant laquelle mâles et femelles sont encore accouplés correspond à la troisième étape : l’accouplement est effectif mais ne correspond pas à un processus actif dans la mesure où les couples observés sommeillent. La 4ème étape débute aux premières lueurs du jour et correspond au réveil suivi de la séparation du couple.La répartition des populations de mouches des Cucurbitaceae au sein de l’agro-écosystème est en relation avec le rythme journalier des activités. Lors de la journée, la majorité du peuplement est au repos sur les bordures. Cependant, lors de tranches horaires spécifiques, les femelles occupent la culture pour pondre. La fin de journée est marquée par une dispersion des individus hors du système {culture + bordure} et des activités liées à la reproduction. Les couples formés à cette période restent souvent unis jusqu’au matin, où les mouches se séparent et se concentrent de nouveau autour de la culture de Cucurbitaceae

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Table des matières

INTRODUCTION
I) MATERIEL ET METHODES
A) Matériel biologique : caractéristiques des espèces étudiées
B) Sites d’étude
C) Protocoles expérimentaux
D) Analyse des données
II) RESULTATS
A) Caractéristiques du peuplement de mouches des Cucurbitaceae au sein d’un agroécosystème
B) Etude de l’évolution journalière des effectifs sur bordure et culture
C) Rythme journalier des activités
III) DISCUSSION
A) Bio-écologie des mouches des Cucurbitaceae au sein d’un agro-écosystème {culture de Cucurbitaceae + plantes-pièges}
B) Aspects méthodologiques, portée et limites des résultats
C) Perspectives de gestion et de recherche
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLES DES ANNEXES

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