Perspectives pour la pratique clinique infirmiere

Pertinence pour les soins infirmiers

Ce thème a été posé dans le cadre de notre formation en soins infirmiers. Mais quel intérêt l’interdisciplinarité a-t-elle vraiment pour cette discipline ? Afin d’intégrer ce concept aux soins infirmiers et de comprendre cet intérêt, nous allons mettre en lien la thématique de l’interdisciplinarité avec le métaparadigme et les savoirs infirmiers, en les analysant d’abord de manière générale, puis en les inscrivant dans un contexte de réhabilitation. Pour commencer, analysons le métaparadigme infirmier et ses quatre concepts (personne, environnement, santé, soin). Ce métaparadigme est l’un des fondements conceptuels les plus importants de la discipline. Il permet d’avoir une base commune à toutes les visions et philosophies de soins possibles. La personne est définie de nombreuses manières en fonction des différentes théories. La question à soulever lorsqu’on parle de personne et d’interdisciplinarité est de quelle personne parle-t-on ? et où situe-t-on cette personne ?

En effet, dans l’approche interdisciplinaire, la personne peut être le patient comme le soignant. Finalement, chaque acteur de l’interdisciplinarité est une personne à part entière. La deuxième question interroge la place que l’on donne à ces personnes. Cette question est très intéressante car elle va de paire avec l’évolution du système de santé : rendre le patient acteur de sa santé. Et c’est là l’intérêt probable de l’interdisciplinarité. L’enjeu ici est donc de savoir quelle place adopte le patient dans l’approche de soins interdisciplinaires qui le concerne, et si cette place a une influence sur le processus de santé. Dans un contexte de réhabilitation, la personne vit une réelle phase de transition : elle passe d’un certain état de crise ou d’instabilité vers un état potentiel d’équilibre et de renouveau. La personne en phase de réhabilitation doit aussi faire face à une nécessité d’apprentissage d’anciennes ou de nouvelles habiletés, comme une activité professionnelle ou les activités de la vie quotidienne.

On peut considérer, dans ce cas de figure, que la personne est seule actrice de son processus d’intégration sociale. Ici, la personne devrait donc être au centre de l’approche interdisciplinaire. La pertinence pour les soins infirmiers serait d’étudier la place que les soignants doivent donner au patient pour qu’il puisse avancer dans son processus de santé avec le moins de complications possibles. L’environnement du patient comprend plusieurs sphères dont le contexte de soins fait partie. En effet, il s’agit du lieu dans lequel la personne va en majorité évoluer dans sa santé. La qualité et la construction de cet environnement sont donc des éléments non-négligeables. Au-delà du simple environnement de l’équipe, il est intéressant de s’interroger sur l’environnement global du patient. En effet, dans un contexte de réhabilitation, le patient évolue dans un environnement ouvert au monde social. Aussi, il est tout a fait intéressant d’examiner la place des soins infirmiers dans un environnement de réhabilitation. Habituellement, on retrouve ces derniers en milieu hospitalier ou du moins plus largement dans les milieux dits « de soins ».

Ici, et particulièrement chez Alfaset, nous nous trouvons dans une institution non-médicalisée, ou du moins au départ. Ainsi, quelle est la place des infirmières dans ce genre d’institution ? Comment les infirmières s’intègrent dans un environnement à visée sociale et pédagogique ? Nous avons vu dans nos observations citées au chapitre précédent, que le contexte paraissait influencer de manière significative la collaboration professionnelle. Ce contexte de réhabilitation est-il alors un milieu favorable pour la collaboration entre infirmières et éducateurs ? Et cet environnement est-il propice au bon développement de la discipline infirmière du point de vue de la conservation et l’évolution des savoirs? Cette réflexion est une piste appropriée quant au développement d’une question de recherche. En effet, la question de l’identité infirmière dans des contextes particuliers est tout à fait intéressante et en lien avec la lutte plus ou moins actuelle de reconnaissance des soins infirmiers.

Principaux résultats et observations

La lecture de ces articles nous a permis de mettre en évidence une multitude d’éléments, tant sur le niveau du Savoir que sur les problématiques ou enjeux de l’interdisciplinarité. Une analyse des différents enjeux est présentée ci dessous. Nous avons, tout d’abord, mis en évidence un désaccord sur le vocabulaire emprunté pour désigner les diverses approches. Lorsque certains auteurs parlent d’interdisciplinarité, d’autres préfèrent utiliser l’interprofessionnalité (Blanc, 2009) pour désigner la même approche. Cette différence de vocabulaire met en avant une problématique bien plus ancienne que cette notion même d’interdisciplinarité : le rôle des soignants (et plus particulièrement des infirmières) et leur place dans le savoir disciplinaire. En effet, les soins infirmiers sont restés pendant longtemps une « simple » profession avant d’acquérir le statut de discipline, leurs conférant enfin la légitimité de produire du savoir propre à leur champ de connaissances. La naissance de la discipline infirmière a fait évoluer la vision que la société avait de la profession, ce qui constitue un coup de pouce dans la formation de la reconnaissance des soins infirmiers comme une discipline à part entière, capable de produire son propre savoir (Debout et al., 2008). L’interdisciplinarité est une réponse à des situations complexes et globales (Delrieu & Orriols, 2015; Pessel Nobrega, 2011; Moutet, Guisado, Butel, Vuagnat, & Zulian, 2014). Daydé (2011) parle de l’approche interdisciplinaire lorsqu’une problématique dépasse les frontières d’une seule discipline. La complexité croissante de l’être humain demande une approche de plus en plus globale, prenant en compte chacune de ses sphères de manière ciblée et spécifique (Joly, Lainé, Catan, & Pochard, 2011).

La personne est considérée, selon plusieurs théoriciennes, comme un être unitaire, un tout (Pépin, 2010). D’autre part, la santé est définie par l’OMS comme un « état de bien-être physique, psychique et social. » Cette définition multidimensionnelle de la santé appuie le fait que la personne constitue un système complexe. Aussi, la qualité des soins est un sujet de plus en plus reconnu dans le monde de la santé, pour lequel l’interdisciplinarité peut être le meilleur moyen de l’atteindre. Dans une optique de prise en compte de cette complexité humaine, une vision et un soin spécifique et ciblé synergiques sont nécessaires, voir indispensables. Dans une société moderne qui se tourne de plus en plus vers le malade et non plus que sur la maladie, il est d’autant plus important et pertinent d’aborder une situation avec de multiples regards. Nous avons pu remarquer que l’interdisciplinarité, bien que son efficacité semble prouvée (Baud & Hanson, 2005), est une approche complexe qui demande la mise en place de moyens conséquents dont plusieurs conditions doivent être réunies pour une efficience optimale.

Aussi, l’interdisciplinarité est régie par des conditions indispensables qui lui permettent de prendre vie concrètement dans les milieux de soins. La complexité de cette approche nous fait nous interroger sur sa facilité d’application et de mise en place dans les différents contextes de soins. Aussi, l’application d’une approche interdisciplinaire n’est pas sans difficultés. Manuel Salazar, directeur du département hospitalier de l’Institution de Lavigny, nous dit : « Une équipe, c’est une formidable dynamique, mais également une source de conflits, de divergences et parfois d’immobilisme. » (Longerich, 2014). Cette vision « pessimiste » de l’interdisciplinarité relève la complexité de cette approche au travers de la diversité de l’équipe soignante, tant au niveau des personnalités que des horizons professionnels. C’est là le défi des équipes de soin : dépasser les conflits personnels et avancer ensemble vers un objectif commun.

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Table des matières

1 REMERCIEMENTS
2 RESUME
3 INTRODUCTION
3.1 NATURE DU TRAVAIL REALISE
3.2 PLAN DU TRAVAIL
4 PROBLEMATIQUE
4.1 COMMENT LA QUESTION DE DEPART EST SURVENUE ?
4.1.1 Thématique de départ
4.1.2 Focus sur nos observations
4.2 PERTINENCE POUR LES SOINS INFIRMIERS
4.3 REVUE EXPLORATOIRE
4.3.1 Stratégie
4.3.2 Principaux résultats et observations
4.4 CONCEPTS RETENUS
4.5 PERSPECTIVES POUR LA PRATIQUE CLINIQUE INFIRMIERE
5 CONCEPTS ET CADRE THEORIQUE INFIRMIER
5.1 DEFINITION DES CONCEPTS
5.1.1 Concept 1 : la collaboration inteprofessionnelle
5.1.2 Concept 2 : l’éducation interprofessionnelle
5.1.3 Concept 3 : la santé
5.2 CADRE THEORIQUE INFIRMIER
5.2.1 La théorie de Benner
6 METHODE
6.1 ELABORATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE : METHODE PICOT
6.2 FORMULATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE
6.3 CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES
6.4 STRATEGIE DE RECHERCHE
7 RESULTATS
7.1 SYNTHESE DES RESULTATS DES ARTICLES
7.2 DEVELOPPEMENT DES RESULTATS EN LIEN AVEC LA QUESTION PICOT
7.3 DISCUSSION : PERSPECTIVES POUR LA PRATIQUE CLINIQUE INFIRMIERE
8 CONCLUSION
8.1 APPORTS DU TRAVAIL DE BACHELOR
8.2 LIMITES DU TRAVAIL
8.3 PERSPECTIVES POUR LA RECHERCHE
9 REFERENCES
10 APPENDICES

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