Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage 

Le choix des horaires : remédiation

Variations hebdomadaires et journalières

Pour mieux comprendre l’enfant et aménager son emploi du temps de façon à favoriser ses apprentissages, il est utile de se renseigner sur son fonctionnement. Les études en chronopsychologie et en chronobiologie nous apportent des informations sur les variations psychologiques et biologiques dans le temps. Outre le fait évident que le sommeil des élèves joue un rôle capital dans leurs performances journalières, les rythmes scolaires ont, eux aussi, une pleine influence sur l’attention. Les études qui vont être présentées ci-dessous ont été effectuées au cours d’une journée mais sous une organisation scolaire différente de celle qui est présente dans mon école d’affectation (toutes les deux sur une semaine de 4 jours et demi mais les études sont basées sur la demijournée située le samedi matin alors que c’est le mercredi matin qu’elle est effective dans mon école d’affectation). Pourtant, d’autres investigations comparant la semaine de 4 jours et la semaine de 4 jours et demi semblent soulever une constante : l’heure de lever et de coucher est sensiblement la même le mercredi matin en raison des activités périscolaires des enfants et des rythmes professionnels des parents. Nous pouvons donc faire abstraction de cette différence qui ne manifeste pas un grand écart.
François Testu, chronobiologiste, a fait de nombreuses études sur les rythmes à l’école, il s’est intéressé aux fluctuations attentionnelles de l’élève en commençant par expliquer les fluctuations biologiques de l’enfant.
Les régulations biologiques influent sur nos moments d’attention et cela peu importe notre âge. Elles ne dépendent pas de nous et nos moyens pour les contrôler sont souvent trop faibles. Prenons un exemple de régulation commun à tous les êtres vivants : la digestion.
Pendant cette période, le débit sanguin est modifié et nous n’avons aucun pouvoir d’action dessus. Le sang irrigue abondamment les organes liés à cette phase, il est dès lors plus difficilement mobilisable ailleurs et en particulier dans le cerveau. C’est pour cette raisonqu’un état de légère somnolence s’associe à ce processus et que la dépasser requiert un effortbeaucoup plus important.
Par ce fait, il faut prendre ce paramètre en compte au sein de la classe et ne pas placer de séances trop lourdes et chargées en découvertes au sortir du repas.
D’autres rythmes ont également une incidence, le plus connu est un rythme circadien , il régule nos moments de sommeil et d’éveil. Dans une journée, la phase d’éveil connaît des temps d’attention fluctuants, voici une expérience faite en 1995 sur des élèves d’élémentaire :
Il s’agissait pour ces élèves d’effectuer des tests dits « de barrage », c’est-à-dire qu’il faut barrer le maximum de fois, dans un temps imparti, quelque chose qui avait été décidé au préalable parmi plusieurs possibilités. Ici les élèves disposaient de 30 secondes pour barrer le plus de nombres à 3 chiffres parmi 150 nombres de deux, trois, quatre ou cinq chiffres répartis en ligne. Ce test a été effectué à 8h45, 11h15, 13h45 et 16h45 dans le but d’observer les fluctuations de l’attention au cours d’une journée.
Les résultats obtenus montrent en effet que la courbe associée à la température suit celle de la performance. Les temps d’efficacité restent fidèles à l’organisation scolaire pensée jusque-là.
Les deux études citées ici concernent des élèves d’école élémentaire mais cela reste trop vaste pour convenir d’un aménagement propre à ma classe de CE1. L’étude sur l’attention la plus proche de la tranche d’âge présente dans ma classe a été faite sur des CP et CE2 en 1982 par F.Testu.
La courbe reste la même et ce malgré des pics plus importants en CE2 et une baisse vers 15 heures. En faisant une moyenne, l’après-midi des CE1 serait impactée par la digestion et ne connaîtrait par la suite qu’une infime augmentation attentionnelle.
La matinée serait donc le moment où les élèves sont plus attentifs et donc réceptifs.

Attention et mémoire

On sait que les moments propices à l’attention des enfants, au cours de la journée, sont en fin de matinée et en fin de journée. En étant attentif, nous captons les informations qui nous parviennent, pourtant pour les mettre à profit, il faut savoir les ré-employer et donc les avoir mémorisées au préalable. La mémoire à court terme comme celle à long terme sont essentielles dans nos apprentissages. Si l’attention varie au cours d’une journée, les performances des différents types de mémoire restent-elles stables dans une journée ?
Deux grands types de mémoires sont à définir avant d’analyser le diagramme ci-dessous.
Tout d’abord la mémoire à court terme qui permet de retenir un nombre limité d’informations pendant une courte durée. Et la mémoire à long terme qui permet, grâce à de nombreux processus cognitifs, de stocker et restituer les informations longtemps après les avoir rencontrées . Pour qu’un apprentissage soit intégré, acquis, il doit donc être traité dans unpremier temps par la mémoire à court terme (et plus précisément la mémoire de travail) et par conséquent s’ancrer dans la mémoire à long terme. L’intégration dans la mémoire à long terme est nécessaire pour que l’apprentissage soit durablement effectif.
Une étude de 1977 Simon Folkard a montré que les temps où les mémoires à long et court terme étaient à leurs maximumsd’efficacité n’apparaissaient pas au même moment de la journée.
Son observation s’est faite auprès de groupes d’enfants d’une douzaine d’année s. Une histoire était présentée à tous les groupes puis un questionnaire à réponse multiples (QCM). L’histoire était présentée à 9h00 du matin ou à 15h00. Le questionnaire était soit donné juste après avoir entendu l’histoire soit une semaine plus tard à 9h15 ou 15h15.
Les modalités de ce test permettent donc de mesurer la mémoire à court terme (grâce au rappel dit immédiat) et la mémoire à long terme (grâce au rappel dit différé).

La relaxation au service de l’attention

Un de mes premiers souhaits en tant que professeur des écoles stagiaires était de parvenir à un climat de classe bienveillant basé sur le respect de soi et des autres. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers la relaxation. Trois séquences y ont été consacrées : la première sur les émotions et leur gestion, la seconde sur le corps et les sensations qu’il apporte et une troisième sur le respect et la compréhension des autres.
Ces séquences ont pu permettre à l’ensemble des élèves d’être plus reposés et attentifs pendant les séances. La séquence « Mes émotions », adaptable aux cycles 1, 2 et 3,travaillée en période 1 avec les élèves avait pour objectif principal la gestion des émotions, en particulier dans le milieu scolaire. Connaître ses émotions et savoir comment les gérer permet moins d’inattention.Au terme de ce travail, un affichage spécifique fut exposé en classe et a fait référence tout au long de l’année. Lorsque le besoin se faisait ressentir pour un élève, il pouvait aller consulter cette affiche et y trouver des informations qui lui permettraient de gérer au mieux l’émotion qui le dépasse. Un coin « pour se calmer » a également été défini avec la classe, près de la bibliothèque. L’aménagement de la salle de classe n’a malheureusement pas permis de dégager un endroit propre à la détente mais je veillerai, pour les années à venir, à marquer davantage la différence entre l’espace de détente et l’espace de travail.
La séquence « être attentif à mon corps » a été faite en période 3, suite à deux problèmes qui devenaient trop importants en classe : l’agitation et les sorties de classe (envie d’aller boire, aux toilettes, maux de tête/de ventre) trop fréquentes. Ainsi, au travers d’exercices de relaxation fait en majorité dans le préau, les élèves ont pu être attentifs à des sensations connues comme inconnues (battements du cœur, respiration, sensations relatives aux sens) et revenir en classe moins agités. Pour les sorties trop nombreuses et souvent

injustifiées, l’autonomie des élèves a été développée

Ces séquences ont permis aux élèves de comprendre ce qui était attendu d’eux en terme de comportement et de climat à construire. Ils connaissent quelques outils pour se sentir mieux même si les moyens déployés grâce à ces séquences ne répondent pas systématiquement à tous les élèves de la classe.
A ce travail ponctuel, un temps quotidien est consacré au bien-être, il s’agit d’un rituel au retour de la pause méridienne durant quelques minutes ( de 5 à 10), sous forme de « temps calme ». Pendant ce moment, une musique douce est passée en classe, la lumière est tamisée et les élèves vaquent à une activité calme de leur choix : lecture, repos, dessin. Lorsque la classe est moins dissipée au retour du déjeuner, ce temps peut être consacré à une lecture offerte de la part du professeur, sans obligation d’écoute de la part des élèves. Seul le silence et le calme sont réclamés. Sans ce temps calme, les élèves rentraient en classe encore excités de leurs jeux et il était plus difficile de créer une ambiance propice aux apprentissages. Avec, ils peuvent se reposer et être moins perturbés par la transition entre l’univers périscolaire et scolaire.
Toutes ces propositions semblent fonctionner dans ma classe mais dans une certaine mesure.
Tous les élèves n’ont pas besoin des mêmes outils au même momentet des moyens adaptés doivent être développés. C’est avec davantage d’expérience que je pourrai me construire une « banque de ressources » pour ces élèves.
Pour permettre à l’élève d’être attentif en classe, il faut donc élaborer son emploi du temps en fonction de ses capacités biologiques et lui offrir des moments de relâchement qui lui permettront par la suite de mieux se recentrer sur l’apprentissage vu en classe.
Les deux moyens d’accès à l’apprentissage que sont l’attention et la mémorisation varient au cours d’une journée, il s’agit donc pour l’enseignant de trouver le « bon moment » dans la semaine et dans la journée mais également le « bon moment » dans leurs apprentissages. En effet si un exercice proposé est trop facile ou trop difficile pour l’élève, son attention risque de baisser pour cette tâche.
Pour faciliter l’attention, il est tout autant nécessaire, au même titre que l’adaptation de l’activité à l’apprenant, de clarifier la notion d’attention avec sa classe afin de rendre explicite ce que l’on attend en prononçant les mots « être attentif »et de donner aux élèves des pistesqui vont leur permettred’êtreguidésvers une autonomie en cas de défaut d’attention.

Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage

L’attention, une question de motivation ?

Lorsque l’on parle d’attention, le mot motivation y est souvent associé, est-ce à tort ou à raison ?
Commençons par aborder un concept venu du psycho-pédagogue biélorusse Vygotski : la zone proximale de développement. Cette zone est définie comme l’espace entre ce que l’enfant peut faire lui-même et ce qu’il peut faire avec l’aide d’une personne plus avancée dans ce domaine. C’est donc tout ce que l’enfant peut maîtriser lorsqu’une aide, un étayage approprié lui est donné. Si ce qui est proposé à l’élève lui semble trop simple ou trop compliqué, il ne sera plus attentif. Dans le cas où une séance serait trop évidente pour lui, son attention va chuter rapidement, il ne percevra pas les enjeux et s’ennuiera. Si, au contraire, l’activité est perçue comme trop difficile, il n’y aura pas ou trop peu d’attention et l’élève finirapar se résigner et deviendra passif voire agité.
Avant l’activité, l’élève démarre avec une motivation plus ou moins importante, mais si l’apprentissage proposé est hors de sa zone proximale de développement, sa motivation va chuter tout comme son attention. Il s’agit pour l’enseignant de trouver quelle activité constituera un progrès pour l’apprenant, en estimant le plus justement le stade où il est arrivé à un moment donné afin de ne pas le frustrer avec quelque chose de dépassé ou pour ne pas le perdre en lui proposant une activité hors de sa portée.
Si l’apprentissage que le professeur des écoles propose à son élève éveille sa curiosité, représente un enjeu pour lui, sera-t-il pour autant motivé ? Et à l’inverse, si une activité présentée ne passionne pas un élève, va-t-il tout de même être attentif ?
Il arrive que des élèves, peu intéressés, parviennent malgré tout à être attentifs, en se forçant.
D’autres peuvent être en revanche très motivés et ne parviennent pas à être attentifs. L’état d’excitation, le trop plein d’émotions dont ils font preuve ne les mènent pas l’attention, ce sont les distraits dits « absorbés » , qui sont trop concentrés, trop motivés, trop intéressés.
Pour les élèves qui manquent de confiance en eux, ils peuvent être motivés par des activités valorisantes, qui font sens. Pour ceux qui ont du mal à trouver l’intérêt de l’école, qui considèrent qu’elleest ennuyeuse et/ou possède d’autres fins, il faut proposer des situations stimulantes (par exemple des défis à relever, des énigmes à résoudre). En sortant de la routine, en élaborant une activité plus exigeante et originale ces élèves ont plus de chances d’être attentifs. Par opposition, d’autres élèves ont davantage besoin d’activités ritualisées car cela les rassure, ils ont besoin d’explicite, de familier pour être motivés et attentifs.
Si chacun a besoin d’une stimulation adaptée, il est néanmoins compliqué de différencier en classe au cas par cas dans toutes les activités d’une journée. Il est plus simple de reformuler en adaptant ses mots aux élèves pour permettre à chacun d’y trouver l’information dont ils ont besoin pour s’investir.
L’enseignant doit aussi se faire à l’idée que ses élèves ne sont pas motivés par le seul plaisir d’apprendre. Il faut jouer sur la diversité des sources de motivation (par exemple : l’appréciation sur la copie, satisfaire l’enseignant, satisfaire les parents, concurrencer son camarade) et proposer des situations connues comme originales.
Pour motiver ses élèves, il est utile de les connaître. Savoir ce qui va les captiver personnellement est un plus. Mais c’est aussi au professeur de leur apprendre à se connaître et pas seulement en ce qui concerne la motivation.
Lorsqu’il est exigé de l’élève d’être attentif, sait-il ce que nous voulons dire ? L’enseignant et l’élève ont-ils la même définition de ce mot ?
Je me suis rendue compte que cela pouvait être flou pour certains de mes élèves de CE1. Je n’étais pas vraiment sûre de la différence provoquée par mes « fais-attention à ça » ; « c’est maintenant qu’il faut écouter/être attentif ». Comment être attentif ? C’est la question que nous nous sommes posé avec ma classe.

Clarification de la notion avec les élèves

A ce besoin, une séquence de cinq séances y a été consacrée. Elle a été pensée autour de trois grands axes : ce qu’est l’attention, son rôle dans les apprentissages et comment faire pour être attentif en classe.
Voici les objectifs, dans l’ordre d’apparition dans la séquence : savoir identifier les comportements qui relèvent de l’attention et de l’inattention, développer des stratégies pour être attentif, comprendre les enjeux de l’attention dans la vie courante et dans un contexte de classe, avoir un avis critique par rapport aux attitudes dites attentives, proposer une aide pour la classe et s’y référer.
Dès la première séance j’ai pu me rendre compte que certains élèves avaient déjà une réflexion approfondie sur le sujet, qu’ils abordaient déjà l’utilité de l’attention dans les apprentissages et dans la vie courante. D’autres avaient un avis relativement tranché et assez négatif sur le manque d’attention, j’ai pu entendre « si on n’est pas attentif à l’école après on est bête » « si je n’écoute pas en classe je n’aurais pas de travail et je vais mourir dans la rue » accompagné d’un sentiment de culpabilité puisque les élèves qui oralisaient étaient en grande majorité, les plus sujets à l’inattention. J’ai aussitôt réagi en expliquant que c’était naturel d’être parfois inattentif, que tout le monde l’était à un certain moment. En résumé j’y ai répondu trop rapidement. Pendant la rédaction de ce mémoire j’ai pu trouver un ouvrage de Jean-Philippe Lachaux, intitulé « les petites bulles de l’attention », qui aurait pu correspondre à cette situation. Il s’agit d’une bande dessinée, qui aborde de façon plus ou moins complexe certains sujets, mais toujours avec simplicité, en utilisant un vocabulaire adapté qui se rend accessible aux élèves de cycle 2 pour moitié et aux élèves de cycles 3 et 4 principalement.
Dans la séance 2, faite en demi-groupe, j’ai voulu que les élèves se rendent compte, à l’aide d’exercices très simples, de ce qu’ils mettaient en place inconsciemment pour être attentifs à quelque chose.
Dans la séance 3, il s’agissait également de rendre les élèves conscients de toute l’attention qu’ils emploient tout au long d’une journée, pas seulement dans un but d’apprentissage scolaire mais dans un besoin d’aide et de sécurité. La notion d’attention pourra d’ailleurs être reprise dans une séquence sur la sécurité routière.

Le corps : un outil de l’attention

Le corps

Pour être attentif, il faut se centrer sur un objet. Il est plus facile d’y porter attention lorsque nos sens se focalisent dessus. Notre corps, pour permettre à nos yeux de percevoir les informations visuelles, s’oriente en fonction. Est-ce qu’un élève qui ne ferait pas face à l’objet serait inattentif ? Êtrepositionné « correctement » est-il synonyme d’attention ? Non. Nous avons tous déjà suivi un cours, une conversation sans pour autant être rivés, les yeux grands ouverts et le corps face à notre interlocuteur. Pour qu’un apprentissage s’opère, être face à celui qui transmet n’est pas une condition essentielle. Il m’est pourtant compliqué de laisser le regard des élèves se placer ailleurs que ce sur quoi j’estime être important. Certes à certains moments, il est nécessaire de regarder (et/ou toucher pour les non-voyants) pour comprendre, mais la difficulté est de s’interroger et de tirer conclusion aux questions suivantes : Cet élève ne regarde pas, mais a-t-il, maintenant, besoin de voir cela pour comprendre ? Son attention est-elle portée sur autre chose ? Si la première question est plus simple, répondre à la seconde semble parfois impossible. Même en supposant, par la prise d’indices, le professeur n’est pas en mesure de deviner ce qu’il se passe dans la tête de l’élève. En répondant à la négative à la première question, je me permets donc de rappeler l’élève, au risque que celui-ci perde le fil de son raisonnement sur l’objet commun.
Lorsque quelque chose est noté au tableau, on s’attend à ce que l’ensemble des élèves le regarde. Et pour que ce regard s’oriente plus facilement, j’ai placé mes élèves en début d’année tous face au tableau. Cela ne les a pas empêché de regarder ailleurs, ni de se distraire.
Mais je me suis rendue compte que certains de mes élèves avaient des besoins différents.
C’est ainsi que j’ai commencé à déplacer les tables . La position du corps au sein de la classe permet différentes stratégies. Voici celles que j’ai décidé d’adopter : pour l’ élève qui a besoin de voir, d’observer l’ambiance de la classe pour comprendre ce qui est demandé, sa place sera orientée pour qu’il puisse avoir une vue d’ensemble sur ses camarades ; pour l’élève qui se dissipe souvent, il ne sera pas au premier rang car il sera d’une part au premier plan des autres élèves et risquerait de ne pas donner « l’exemple » et ne sera d’autre part pas influencé par ses camarades –plus calmes – de devant.

L’auditif

Si l’attitude corporelle peut favoriser l’attention et la compréhension du message que nous voulons transmettre, elle peut aussi la gêner, c’est pourquoi il est parfois utile de passer par l’ouïe des élèves. Notre voix, peut être modulée, l’enseignant peut passer du chuchotement au cri, varier l’intensité et le débit pour apporter une plus grande valeur à ce qu’il dit. En faisant des pauses, en changeant notre intonation nous pouvons créer l’attention de nos élèves.
Ce genre de modulations doivent être faites, dans un contexte de gestion de classe, avec parcimonie pour ne pas les rendre habituelles et qu’elles n’aient plus aucun impact.
Grâce aux bruits que son corps peut faire, le professeur des écoles peut aussi attirer l’attention auditive en claquant des doigts, frappant des mains, tapant sur le tableau ou sur une table. En revanche, un environnement trop richeen stimuliauditifs peut porter préjudice à l’attention.
Si mon voisin fait trop de bruit je ne peux pas pleinement me concentrer sur ma tâche. C’était aussi pour remédier à cela que j’ai voulu une ambiance calme dans la classe. Dans le cas de nuisance sonore ou de besoin personnel, mes élèves savent qu’ilsont le droit de demander à changer provisoirement de place, de s’éloigner des sources de bruit, de demander à leurs camarades de respecter leur travail en faisant moins de bruit. A raison d’une ou deux fois par semaine, un élève se manifeste pour réclamer le silence. Dans les faits, celui-ci ne le réclame pas toujours avec toute la bienséance qu’il faudrait mais cela remet souvent les élèves en question.
L’audition en plus d’être un support de l’attention peut également être vue comme un moyen d’apprentissage.
Nous avons parlé plus haut des élèves ayant un profil plutôt kinesthésique, il existe plus majoritairement des élèves à profil auditif. Ces élèves là ont besoin d’entendre, que beaucoup de choses soient oralisées. De plus l’audition est un sens qui se travaille. C’est en cela que j’ai décidé de favoriser cette attention particulière de mes élèves en faisant quelques entraînements de discrimination auditive. La discrimination auditive permet d’être sensible à ce qu’ils entendent, ce qui m’intéresse ici c’est de rendre les élèves plus attentifs aux erreurs orales. Grâce à de petits jeux, durant en moyenne 5 minutes, il m’est arrivé de lire des textes que j’avais écrit, de parler en faisant volontairement des fautes de syntaxe, d’intonation, de conjugaison et de vocabulaire pour que mes élèves me corrigent. Ces exercices peuvent aussi servir d’aide pour les élèves qui ont des difficultés en lecture et en écriture (phonèmes, segmentation des mots…). Pour les prochaines années, du CE1 au CM2, un travail autour du livre « La belle lisse poire de Motordu » de PEF pourrait être judicieuse. Une séquence sur le théâtre faite en classe contenait également un exercice de discrimination au ditive, il s’agissait,de deviner le sentiment exprimé par un camarade lorsqu’il parlait derrière un meuble (en étant caché). Une autre activité, mise en place au moment du temps calme à plusieurs reprises, a permis de s’entraîner de manière plus fine tout en ayant pour double fonction la relaxation des élèves. Il s’agit de l’ASMR , c’est-à-dire les réponses provoquées par les stimulisensoriels.
Cette technique de relaxation nouvellement répandue, propose des écoutes de bruits tirés du quotidien et répétés. Plus concrètement ce sont des sons comme des frottements entre deux objets, d’une main avec des objets, des bruits de pages déchirées, de feu qui crépite, d’objets qui sont grattés… Pendant ces brefs temps d’écoute de la part des élèves (environ 2 minutes), ils devaient concentrer leur attention – ou non – sur le bruit qu’ils entendaient pour deviner sa provenance. Pour les élèves qui n’étaient pas dans l’optique de trouver un sens au bruit, je les voyais simplement fermer les yeux et se laisserbercer par la répétition du bruit.

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Table des matières
Introduction 
I. Rythmes scolaires et rythmes biologiques 
1.1. Le choix des horaires : constat
1.2. Le choix des horaires : remédiation
1.2.1. Variations hebdomadaires et journalières
1.2.2. Attention et mémoire
1.2.3. La pause : se relâcher pour se concentrer
1.2.4. La relaxation au service de l’attention
II. Permettre l’attention des élèves : pédagogie et séquence d’apprentissage 
2.1. L’attention, une question de motivation ?
2.2 Clarification de la notion avec les élèves
2.3. L’attention du professeur aux élèves
2.3.1. Point de vue pédagogique
2.3.2. Attention et bienveillance
III. Le corps : outil de l’attention 
3.1. Le corps
3.2. L’auditif
3.3. le visuel
Conclusion 
Bibliographie 

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