Performances à la BADS

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Fonctions exécutives

Le terme de « fonctions exécutives » a été introduit pour la première fois en 1982, par Lezak. Néanmoins, définir de façon exacte ces fonctions, et les situations dans lesquelles elles sont engagées, est encore difficile. Godefroy, Roussel-Pieronne, Routier et Tourbier (2006) les considèrent comme des « fonctions de contrôles intervenant dans les situations non familières ou complexes nécessitant la coordination de différentes actions vers un but finalisé. ». Cette définition permet de rendre compte des conditions d’apparition des fonctions exécutives, mais elle manque de précision en ce qui concerne les processus cognitifs qui les sous-tendent.

En effet, aujourd’hui encore, la liste des mécanismes impliqués dans les fonctions exécutives n’est pas toujours bien établie. Parmi les plus fréquemment citées, on retrouve : « l’inhibition de réponses prédominantes, l’initiation de comportements nouveaux, la flexibilité cognitive, le jugement, la prise de décision, le contrôle des effets de l’action, le changement de stratégie, etc. » (Meulemans, 2006).

En 2004, Godefroy et les membres du GREFEX (Groupe de Réflexion sur l’Évaluation des Fonctions EXécutives) ont répertorié les déficits des processus exécutifs et les troubles comportementaux les plus fréquemment observés à la suite d’une atteinte frontale. Les principaux troubles cognitifs retrouvés intègrent le plus souvent l’initiation et l’inhibition de l’action, la division de l’attention, la génération d’informations, la résolution de problèmes, la déduction, le maintien et la commutation de règles ou encore la mémoire épisodique. Pour les troubles comportementaux, deux types de conduites s’opposent : l’hypoactivité globale (avec des comportements de type aboulie, apathie ou aspontanéité) et l’hyperactivité globale (avec des comportements de type déambulation, boulimie, logorrhée ou encore distractibilité face à des informations environnementales non-pertinentes). Suite à cet inventaire, Godefroy et les membres du GREFEX (2008) ont proposé un cadre diagnostic du syndrome dysexécutif cognitif et comportemental (cf. Tableau 1).

Ils ont également conçu une batterie permettant d’appréhender les différents dysfonctionnements exécutifs. La batterie GREFEX est composée d’un hétéro-questionnaire et de sept tests cognitifs sensibles, standardisés, validés et normalisés auprès d’une population française. En 2010, ces mêmes chercheurs ont étudié la fréquence des troubles dysexécutifs comportementaux et cognitifs observée chez des patients souffrants de diverses maladies (traumatisme crânien sévère, accident vasculaire cérébral, mild cognitive impairment, maladie d’Alzheimer, sclérose en plaques et maladie de Parkinson) afin de mettre en évidence différents profils en fonction de ces pathologies. Dans le cas de la sclérose en plaques, le syndrome dysexécutif comportemental a été observé chez 38% des patients (avec une fréquence élevée de l’anosognosie et de l’hypoactivité). Le syndrome dysexécutif cognitif atteindrait 28% des patients atteint de SEP, avec au premier plan un défaut de génération d’information et d’initiation de l’action.

Finalement, les troubles des fonctions exécutives sont présents dans de nombreuses pathologies neurologiques, et restent l’un des troubles les plus fréquemment observés en clinique (Godefroy, Jeannerod, Allain & Le Gall, 2008). Ainsi, il est essentiel de prendre en compte le fonctionnement exécutif dans la plupart des évaluations cognitives faisant suite à un trouble neurologique. D’autant plus que ces fonctions jouent un rôle important dans l’adaptation des personnes aux situations de la vie quotidienne (Meulemans, 2006).

Activités de vie quotidienne et fonctions exécutives Les activités de vie quotidienne (AVQ) peuvent se décliner en trois catégories hiérarchisées selon un gradient de complexité (Derouesné et al., 2002). Une première catégorie regroupe des activités très élémentaires, ce sont les activités basiques de vie quotidienne (ABVQ : Katz, Ford, Moskowitz, Jackson & Jaffe, 1963). Elles correspondent à des activités nécessaires à l’autonomie, tel que la capacité d’habillage. Une seconde catégorie fait appel à des activités plus complexes et plus coûteuses sur le plan cognitif que l’on appelle activités instrumentales de vie quotidienne (AIVQ : Lawton & Brody, 1969). Elles consistent entre autres en la préparation des repas, la manipulation des finances, l’utilisation de transports en commun. Enfin, la troisième catégorie correspond aux activités sociales de vie quotidienne (ASVQ) qui mettent en jeu des comportements sociaux et d’adaptation à la communauté (Katz & Lyerly, 1963). Ces activités sociales correspondent au gradient de complexité le plus élevé.

Dans la littérature, l’idée que l’évaluation neuropsychologique soit prédictive du fonctionnement quotidien est régulièrement admise, et ce notamment dans les pathologies neurodégénératives (Ryan et al., 1999 ; Farias, Harrell, Neumann & Houtz, 2003), dans la schizophrénie (Semkovska, Bédard, Godbout, Limogee & Stip, 2004), ou encore dans la sclérose en plaques (Higginson et al., 2000). Plus précisément, l’impact d’un dysfonctionnement exécutif sur les différentes sphères de la vie quotidienne des patients est également fréquemment démontré (Deslandre, Lefebvre, Girard, Lemarchand & Mimouni, 2004). Ce lien a plusieurs fois été objectivé dans des travaux conduits chez des patients atteints de pathologies neurodégénératives. Royall, Palmer, Chiodo et Polk (2005) ont suivi 547 personnes âgées de plus de 70 ans pendant trois ans, ils ont pu mettre en évidence une relation entre la détérioration des AIVQ et une diminution des performances exécutives. Une autre étude conduite sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de dégénérescences frontotemporales (Piquard, Derouesné, Lacomblez & Sieroff, 2004) a confirmé un lien entre des performances exécutives déficitaires (concernant le processus de planification) et une altération des AIVQ et des ASVQ. Les auteurs n’ont cependant pas mis en évidence de corrélation entre la capacité de planification et les ABVQ.

Évaluation exécutive classique

C’est à partir des années 30 qu’une psychométrie des troubles exécutifs est apparue. Toutefois, il a fallu attendre les années 70 pour que des auteurs comme Luria ou Milner s’attachent au développement de tests spécifiques de certains aspects des fonctions exécutives (Godefroy et al., 2008). Depuis, il existe de nombreux outils d’évaluation exécutive permettant d’appréhender des processus précis. Bien que certaines épreuves classiques, telle que le Trail Making Test (TMT : Reitan, 1958) ou le Wisconsin Card Sorting Test (WCST : Grant & Berg, 1948), présentent une certaine validité écologique (Bell-McGinty, Podell, Franzen, Baird & Williams, 2002 ; Hart et al., 2003), il a, par ailleurs, été démontré que des performances normales aux épreuves classiques des fonctions exécutives ne sont pas toujours prédictives de l’autonomie quotidienne des patients (Eslinger & Damasio, 1985 ; Shallice & Burgess, 1991 ; Allain, Aubin & Le Gall, 2006).

En effet, ces tests apparaissent trop structurés, trop explicites, trop éloignés des situations complexes de la vie quotidienne (Allain, Aubin & Le Gall, 2006) et ne permettraient pas de mettre en lumière systématiquement les dysfonctionnements exécutifs. Ainsi, des auteurs comme Lezak (1982) ou Shallice et Burgess (1991) avancent l’idée qu’il faut développer des outils suffisamment sensibles pour dépister l’existence de dysfonctionnements pouvant perturber les patients dans leur vie quotidienne. Depuis, la neuropsychologie a vu émerger une volonté de développer des tests plus sensibles avec une meilleure validité écologique.

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Table des matières

INTRODUCTION
1.ASPECTS THÉORIQUES
1.1. Fonctions exécutives
1.1.1. Définition
1.1.2. Activités de vie quotidienne et fonctions exécutives
1.1.3. Évaluation exécutive
a) Évaluation exécutive classique
b) Évaluation exécutive écologique
c) Épreuves « open-ended »
1.2. La sclérose en plaques
1.2.1. Généralités
1.2.2. Troubles cognitifs dans la SEP
1.2.3. Troubles exécutifs dans la SEP
1.2.4. Autonomie quotidienne et atteintes cognitives dans la SEP
a) Intérêt de prédire l’autonomie quotidienne dans la SEP
b) Lien entre autonomie et atteintes cognitives dans la SEP
1.3. Problématique et hypothèses
PARTIE EXPÉRIMENTALE
2.1. Méthodologie
2.1.1. Population
2.1.2. Matériel et protocole
a) La BADS
b) Les épreuves « structurées »
c) Les épreuves « non-structurées »
d) Les questionnaires d’activités de vie quotidienne
2.2. Présentation des résultats
2.2.1. Analyses statistiques
2.2.2. Comparaison intergroupe
a) Performances à la BADS
b) Performances aux subtests de la BADS
c) Performances aux épreuves « structurées » versus « non-structurées »
d) Scores aux questionnaires d’activités de vie quotidienne
2.2.3. Comparaison intragroupe
2.2.4. Courbes ROC
2.2.5. Étude de corrélations
DISCUSSION
3.1. Interprétation des résultats
3.2. Critiques et perspectives
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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