Perceptions et representations endogenes des patrimoines naturels du delta du saloum

Le Sénégal dispose d’un Patrimoine naturel riche et diversifié. La richesse de ce patrimoine se perçoit autant dans son aspect sensible qu’à travers ses composantes matérielles. En effet, c’est un héritage qui reflète une variété de sites où d’éléments résultant de l’interaction entre l’homme et son milieu naturel. Certains de ces endroits sont liés aux croyances et à la pratique cultuelle des populations. Ce sont des lieux de mémoire et/ou rituel ; des éléments de la nature qui retracent l’histoire de la communauté et à cet effet sont des points de repères identitaires. Le Delta du Saloum, objet de notre étude se situe dans le centre ouest du Sénégal. Il est à cheval entre les régions de Kaolack et de Fatick. Toutefois, les localités sur lesquelles porte cette étude se trouvent dans la région de Fatick. Cette zone se particularise par des composantes physiques constituées par un domaine continental, un milieu amphibie et une partie marine. Ces composantes sont liées les unes aux autres du point de vue de leur fonctionnement et de leur évolution. Cette particularité permet de concilier des usages multiples dans un cadre conceptuel unique.

Aussi, le Delta du Saloum est riche de par sa diversité ethnique, la variété de ses coutumes et traditions. En effet, sa situation géographique privilégiée en fait une zone de rencontre et de brassage entre plusieurs peuples et cultures. Sa population est majoritairement constituée de Sérères et Socés. Ces deux ethnies se particularisent par une organisation sociale fortement régie par des us et coutumes. Cet ancrage à la tradition se perçoit à travers les comportements quotidiens des hommes et des femmes et dans leurs rapports avec la nature. Bref, l’attitude des populations à l’égard de leur environnement et la vision qu’elles en ont, est conditionnée par la culture, la tradition et les facteurs socio-économiques.

PROBLEMATIQUE

Contexte et justification 

La notion de patrimoine a connu une évolution considérable. De ce fait, elle a occasionné un intérêt non négligeable auprès du public. Apparu selon des périodes différentes de l’histoire des nations, le patrimoine est perçu de manière générale comme un héritage reçu qu’il convient de préserver et de transmettre. C’est tout ce que nous avons reçu de nos ancêtres et que nous léguerons à nos enfants. C’est également nos savoir-faire, nos comportements, nos rapports sociaux, les savoirs et les valeurs. Bref, c’est notre culture.

Au Sénégal particulièrement, en Afrique de manière générale, les politiques publiques en matière de patrimoine se sont pendant longtemps limitées à une vision « monumentaliste » obéissant à la conception occidentale du patrimoine qui ignore les valeurs culturelles locales. En effet, la conception occidentale du patrimoine accorde une grande valeur à l’objet matériel et physique alors que celle africaine privilégie les valeurs culturelles locales avec ses mythes, ses légendes, ses rites, sa spiritualité…Cet héritage (matériel ou immatériel) est aussi important pour ces sociétés traditionnelles parce qu’il incarne la mémoire collective et conforte le sentiment d’identité et d’appartenance communautaire de ces peuples.

Nanties d’un patrimoine riche et diversifié, les sociétés traditionnelles africaines sont toujours attachées aux valeurs ancestrales de leur terroir qui restent l’un des éléments caractéristiques de chaque communauté. En effet, le patrimoine permet à chaque société de se situer dans le temps et confère au territoire des particularités distinctives qui sont le fondement de la constitution des identités collectives. Comme le fait remarquer Di Méo le patrimoine «s’avère le repère intangible et le référent emblématique des identités collectives […]» . Ainsi, le patrimoine apparait donc comme un passé reçu et à transmettre dont la propriété n’est pas exclusive à un groupe, mais intéresse toute la communauté. Comme le rappelle CHOAY ce passé «est localisé et sélectionné à des fins vitales, dans la mesure où il peut, directement, contribuer à maintenir et préserver l’identité d’une communauté, ethnique ou religieuse, nationale, tribale ou familiale» . Il matérialise de fait, « [un] héritage commun qu’il convient de protéger» en vue de le sauvegarder pour le présent et l’avenir. Toutefois, aucun élément patrimonial n’a de sens en dehors de l’attachement des sociétés. Cet attachement se manifeste de façon instinctive dans la conscience des terroirs puisqu’il est perçu comme une propriété collective.

Dans cette optique, il apparait que l’héritage que nous avons reçu de nos ancêtres est un élément qui participe à la consolidation du tissu social. Il constitue notamment le socle de toutes les sociétés humaines. Autrement dit, la patrimonialisation de certains objets matériels (ou immatériel) constitue un « besoin social » répondant davantage à une logique de maintien de la tradition et de reproduction sociale. Le patrimoine est donc l’affaire des groupes sociaux et se décline suivant son objet : le territoire. En effet, l’importance accordée à l’héritage par les sociétés traditionnelles répond à une logique de construction et d’attachement collectif d’un territoire. D’ailleurs, le territoire est le lieu de l’affirmation de l’identité et de l’affectif. Ainsi, il est lié à l’identité culturelle des populations et aux représentations qu’elles en font. C’est d’ailleurs ce que fait remarquer Chivallon (C) lorsqu’il affirme que « le territoire est […] un mode de relation à l’espace » . Autrement dit, le territoire est un espace construit et approprié par un groupe social dont les réalités structurantes qui fondent son existence, sont en rapport avec l’histoire.

Revue bibliographique

Ainsi, l’ouvrage de Françoise Choay (1992), L’allégorie du patrimoine nous à permis de mieux cerner l’évolution du concept de patrimoine. En effet, Choay place la description de la notion de patrimoine à travers les époques au cœur de sa réflexion pour en faire surgir une critique face aux pratiques contemporaines. Par conséquent, elle s’applique dans l’œuvre précitée à définir cette notion au cours de plusieurs périodes en partant de l’Antiquité pour terminer avec l’époque contemporaine. Partant de ce principe, elle évoque l’évolution des études sur le patrimoine en soulignant l’apparition d’actions parallèles comme la restauration et la conservation. De même, Davallon .J. (2006), dans son ouvrage titré Le don du patrimoine, une approche communicationnelle de la patrimonialisation, étudie les processus par lesquels le caractère patrimonial est conféré à certains objets. Il analyse également le rôle du patrimoine en termes de lien symbolique dans une société. Partant de ce principe, l’ouvrage montre que l’explication ne suffit pas pour comprendre la dimension anthropologique de la communication patrimoniale.

De son coté, l’ouvrage de Guy Di Méo intitulé: Processus de patrimonialisation et construction des territoires, analyse les modalités et les formes évolutives du patrimoine. En effet, il évoque dans sa contribution les processus de patrimonialisation dont il situe à deux échelles de temps. D’abord, dans leur dimension et leur genèse historique ensuite leur procédure d’édification actuelle. Seulement ces processus ne sont pas neutres parce qu’ils traduisent une affection collective. Autrement dit, un accord social implicite dans la mesure où le patrimoine lui même est une construction sociale. Partant de ce principe, Di Méo considère que les processus de patrimonialisation débouchent sur la production de territoire.

Dans son ouvrage, Les paysans du Sénégal, chapitre 8 « Les paysans navigateurs des îles » et chapitre 9 « La colonisation entre le Saloum et la Gambie », P. Pélissier (1966) fait un exposé synthétique de l’histoire du peuplement des îles du Saloum et du Niombato grâce à la tradition orale. En effet, il s’appuie principalement sur les traditions villageoises afin de décrire la mise en place du peuplement ainsi que les mouvements de populations du XIXème et du début du XXème siècle. La mise en valeur et le système d’exploitation des terres de la paysannerie sérère ainsi que la colonisation sont également analysés dans cet ouvrage.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
I.Contexte et justification
II.Revue bibliographique
III.Discussion conceptuelle
IV.Objectif de recherche
V.Hypothèses de recherche
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : Le Delta du Saloum : Potentialités Physiques et Socio-économiques, Spécificités des Patrimoines Naturels
CHAPITRE I: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE II: TYPOLOGIE ET CARACTERISTTQUES DES PATRIMOINES NATURELS INVENTORIÉS
CHAPITRE I: PERCEPTIONS ET REPRESENTATIONS ASSOCIÉES AUX PATRIMOINES NATURELS
CHAPITRE II : GOUVERNANCE DES PATRIMOINES NATURELS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES

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