PERCEPTION DU BIEN-ÊTRE ANIMAL

Rôle de l’animal dans la vie des personnes handicapés et des enfants

      L’on sait aujourd’hui le rôle ultime que jouent certains chiens pour les handicapés, (aveugles) ou pour les personnes âgées surtout en Europe (RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL ANIMAL-SOCIETE, 2008 ; OIE, 2010). Aussi, les chercheurs ont depuis longtemps montré les effets bénéfiques de l’animal de compagnie sur le développement de l’enfant. Si l’on en croit, les pédopsychiatres, les psychologues ou les vétérinaires la relation enfant-animal est très riche d’enseignements (CHOUTEAU, 2007 ; CUTRI, 1998). L’animal est pour l’enfant un confident, un support émotionnel, affectif, cognitif, un modèle relationnel positif avec ses semblables (ANIMAL DE COMPAGNIE PRESSE SERVICE, 2000). Ainsi, Cette relation complexe entre l’enfant et l’animal a t-elle débouché sur une science : la zoothérapie dans les années 1950 dont le précurseur est un psychiatre américain du nom de BORIS LEVINSON dont le livre far est : «The dog as a co-therapist ». Ecrit en 1964, il reprend alors les idées de FREUD, où il propose que la solution de la névrose consiste à restaurer une connexion saine avec son moi intérieur (nature animale inconsciente) en établissant une relation positive avec des animaux réels.

Origine du « bien-être animal »

      La notion de bien-être animal remonte aux prescriptions de l’Ancien Testament (BURGAT et al., 1997). Par exemple : «Quand tu tomberas sur le bœuf de ton ennemi, ou sur âne, égarés, tu les lui ramèneras. Quand tu verras l’âne de celui qui t’en veut gisant sous son fardeau, loin de l’abandonner, tu l’aideras à ordonner sa charge » (EXODE : 23, 4-5). Toutefois, plus intéressante, est l’idée, diversement formulée, d’une communauté de destin entre l’homme et l’animal. Le Livre de l’Ecclésiaste met donc en valeur l’égalité de leur condition commune de mortels : « car le sort des fils d’Adam, c’est le sort de la bête. C’est un sort identique : telle la mort de celle-ci telle la mort de ceux-là ; ils ont tous un souffle identique : la supériorité de l’homme sur l’animal est nulle » (ECCLESIASTE : 3, 19) et le Lévitique souligne la gravité de l’acte qui consiste à porter atteinte à la vie d’un animal : « s’il frappe à mort un animal, il le remplacera » (LEVITIQUE : 24, 18). Par la suite, au XVIIIème siècle ROUSSEAU s’intéressa au statut de l’animal, à la souffrance animal analogue à celle de l’homme. La notion de bien-être animal pris dans sa conception dynamique remonte depuis le temps de l’utilitarisme dont les auteurs les plus remarquables sont BENTHAM (1789) et JOHN (1871) (VEISSIER et al., 2007). En effet, l’utilitarisme s’articule autour du bien et du mal dans la société. Ces auteurs se basent sur le fait que les êtres vivants ne conçoivent leurs intérêts que sous le rapport du plaisir et de la peine. Ils cherchent à « maximiser » leur bonheur, exprimé par le surplus de plaisir sur la peine. Il s’agit pour chaque individu de procéder à un calcul hédoniste. Chaque action possède des effets négatifs et des effets positifs, et ce, pour un temps plus ou moins long avec divers degrés d’intensité ; il s’agit donc pour l’individu de réaliser celles qui lui apportent le plus de bonheur. Pour ce faire, BENTHAM (1781) mis en place un modèle théorique appelé « Le calcul du bonheur et des peines » qui permet d’évaluer la quantité de plaisir et de peine générées par nos actions.

Circuits nerveux et endocriniens intervenant dans l’expression des  émotions et du comportement chez les animaux

     Selon DANTZER (2002) cité par (BOISSY et al., 2007), la recherche sur le bien-être des animaux d’élevage s’est généralement limitée à établir des indicateurs de stress sans pour autant pouvoir les relier à l’existence d’états affectifs. C’est pourquoi, DESIRE et al. (2002); MENDL et al., (2004) ont jugé important de comprendre les états émotionnels de l’animal au lieu de se baser sur les indicateurs de stress. DANTZER (1989), définit l’émotion chez l’animal comme suit : «classiquement, une émotion se définit au travers d’une composante subjective qui est l’expérience émotionnelle proprement dite, et de deux composantes expressives, l’une est motrice et l’autre étant physiologique ». Aussi la composante subjective de l’émotion est inférée uniquement à partir des composantes motrice et physiologique (BOISSY et al., 2007). Cette définition montre bien le lien étroit existant entre le caractère physique de l’émotion et la représentativité de la sensation vécue par l’animal. On mesura donc l’émotion d’un animal non par son caractère subjectif, mais plutôt par son aspect physique et visible c’est-à-dire son comportement. L’émotion est donc un aspect clé du concept du bien-être animal. C’est pourquoi DUNCAN (2002) disait que si « les émotions peuvent être considérées comme des processus d’adaptation qui interviennent dans la réaction de chaque individu, à la fois en termes de comportement et de réponse physiologique (comme, par exemple, le stress qui permet de mobiliser des réserves énergétiques), ce sont les émotions qui constituent le cœur du bien-être et non les fonctions qu’elles sont censées protéger». Plusieurs expériences basées sur des critères génétiques et neurophysiologiques ont permis de comparer et de classer des animaux selon leurs comportements et l’expression physique de leurs émotions. Ces expériences ont eu des répercussions dans la zootechnie et dans la classification du porc (HESSING et al, 1994 ; (SNEDDON, 2003 ; OVERLI et al., 2004) et chez la poule (KORTE et al., 1997). De plus, la question sur la sensibilité des animaux est une question abordée dans le débat sur le bien-être animal. La douleur fait partie d’une série d’affects négatifs primaires commune à tous les animaux supérieurs et à l’homme. (VANDIEST, 2007).

Les hormones intervenant dans l’expression des émotions du  comportement et du bien-être des animaux chez les animaux

     Les hormones qui interviennent dans l’expression des émotions et donc du bien-être des animaux sont nombreuses (WEHNER et GEHRING, 1999). Ces hormones ont un impact important sur le bien-être animal. Ce rôle des hormones a été démontré notamment dans les travaux de WIESNER et al., (1933), et de ROSENBLATT (1967). Ces travaux ont été réalisés chez des rattes qui ont été transfusés avec du sang de femelles gestantes. Ces rattes transfusées ont développé des comportements maternels du fait que le sang de celles-ci contenait des hormones maternelles. Face donc aux dangers extérieurs, les réponses physiologiques classiques comme le montre la figure 14, mettent en jeu le système nerveux et le système endocrinien. Par exemple, L’activation de la branche sympathique du système nerveux autonome, aboutit à la libération de catécholamines au niveau des terminaisons nerveuses. Cela va entraîner une augmentation du rythme cardiaque, et l’activation de l’axe corticotrope, aboutit à la libération de glucocorticoïdes dans la circulation générale. La libération des glucorticoïdes dans le sang et une libération du glucose de manière rapide grâce à la production de l’insuline. Ce glucose mobilisé va donc servir à la contraction du muscle.

Essor économique des pays en développement

      La question du bien-être animal a été un élément important pour l’UE (Union Européenne). Le cadre des négociations agricoles de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) est resté dans l’incertitude quant à son applicabilité aux pays en développement (BOWLES et al., 2005). BOWLES et al,. (2005) ont à travers trois études de cas (Namibie, Argentine et Thaïlande) montré qu’il peut y avoir des avantages comparatifs reconnus pour les pays en développement. Pour BOWLES et al., les pays en développement peuvent développer des marchés de niche pour les produits découlant du bien-être animal tout en respectant les normes de l’OIE. La grande question qui se pose aujourd’hui est que les pays pauvres ou en développement peuvent-ils s’approprier le concept du bien-être animal ? Cette question pertinente a suscité chez plusieurs chercheurs et organismes internationaux des sujets de recherche. Ils ont tenté de montrer le rôle précieux que jouerait le bien-être animal dans l’essor économique des nations sous-développées. Avant toute tentative de réponse à cette question, il est utile de définir la pauvreté et placer l’élevage dans le monde des pays en développement surtout en Afrique. La BANQUE MONDIALE en 1990 définissait sur la base du revenu un homme pauvre comme étant celui qui vit avec moins de 370 dollar / an. Le PNUD en 1992 a définit le concept de la pauvreté comme une notion multifactoriel, c’est-à-dire en plus du revenu ; il fallait prendre en compte l’accès à une éducation de qualité, le service de santé pour tous, l’espérance de vie, l’eau (BANQUE MONDIALE, 1992 et 2001 ; KOULIBALY, 2001). Selon THIERBIER (2002), les animaux de rente contribuent aux moyens de subsistance de 70% des populations rurales pauvres de la planète En Afrique, la production animale croît plus lentement que la population et les importations sont en hausse (OWEN et al., 2005). L’Afrique compte le plus grand nombre de pays sousdéveloppés et plus spécifiquement dans la zone subsaharienne. Par exemple, ces populations n’ont que 500 dollars par an c’est- à-dire un produit intérieur brut faible (FAYE, 2001). En Afrique subsaharienne l’élevage est une activité importante sur le plan économique, social et culturel (AKAPKO et LY, 2003). La littérature de ces dernières années montre avec abondance le potentiel de l’élevage et sa position stratégique dans le développement des pays au sud du Sahara (LID, 1999 ; UPTON, 2004 ; FAYE, 2001). Cette zone (sud du Sahara) possède un cheptel important d’animaux de rente, les effectifs sont estimés et représentés dans le tableau ci-dessous (FAO, 1997). De plus, la part de l’élevage dans le produit agricole des pays subsahariens a été estimé en 1990 à 25 % soit 11 milliards de dollar américains (SIDIBE, 2001 ; EHUI et al., 2002) représentant environ 8 % du PIB de la région (WINROCK INTERNATIONAL, 1992).

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Table des matières

INTRODUCTION
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE : ENERALITES SUR LE CONCEPT DE BIEN-ETRE ANIMAL, SON EVALUATION SCIENTIFIQUE ET SA PERCEPTION DANS LA SOCIETE
I.1 Définitions générales
I.1.1 Définition de l’animal
I.1.2 Utilité et importance de l’animal dans la vie de l’Homme
I.1.3 Définition du bien-être animal
I .2. Origine, et évolution du concept : « bien-être animal »
I.2.1 Origine du « bien-être animal »
I.2.2 Evolution du concept : « bien-être animal »
CHAPITRE II : BASES SCIENTIFIQUES ET EVALUATION DU BIEN-ETRE ANIMAL
II.1 Les raisons fondamentales d’une évaluation scientifique du bien-être animal
II.2 Les bases scientifiques du bien-être animal
II.2.1 Circuits nerveux et endocriniens intervenant dans l’expression des émotions et du comportement chez les animaux
II.2.2 Ethologie des animaux domestiques et de laboratoire
II.3 Evaluation du bien-être animal
CHAPITRE III : RELATION ENTRE LE BIEN-ETRE ANIMAL, LES PRODUCTIONS ANIMALES ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT
III.1 Considération générales
III.2 Relation entre le bien-être animal et les productions animales
III.2.1 Modélisation de la relation entre le bien-être animal et la production animale selon McLNERNEY en 1991
III.2.2 Modélisation de la relation entre le bien-être animal et la production animale selon ALISTAIR et al. en 2009
III.2.3 Production animale et bien-être animal, deux concepts différents mais conciliables
III.3 Relation entre bien-être animal, l’hygiène et l’industrie des denrées animales et d’origine animales
III.4 Essor économique des pays en développement
CHAPITRE IV : PERCEPTION DU BIEN-ETRE ANIMAL DANS LES SOCIETES HUMAINES
IV.1 Situation générale
IV.2 Perception du bien-être animal par les populations en Europe, aux Etats-Unis et en Australie
IV.2.1 Possession d’un animal en Europe, aux Etats-Unis et en Australie
IV.2.2 Perception sociale du bien-être animal en Europe, aux Etats-Unis et en Australie
IV.2 Perception du bien-être animal par les populations en Afrique
ETUDE PERSONNELLE : PERCEPTION DU BIEN-ÊTRE ANIMAL CHEZ LES ACTEURS DE LA COMMUNAUTE DE L’EISMV DE DAKAR
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1 Matériel
I.1.1 Zone d’étude
I.1.2 Matériel humain
I.1.3 Fiche d’enquête
I.2 Méthodes
I.2.1 Description de l’étude
CHAPITRE II : RESULTATS
II.1 Description de la population d’étude
II.1.1 Caractéristiques générales de l’échantillon d’étude
II.1.2 Composition des classes d’âges en année de l’échantillon d’étude
II.1.3 Différentes nationalités de l’échantillon d’étude
II.1.4 Différentes espèces animales détenues par les personnes enquêtées
II.1.4 Niveau de connaissance du bien-être animal des personnes enquêtées
II.1.5 Principales sources de protéines animales des personnes enquêtées
II.2 Résultats concernant la perception de l’importance du bien-être animal et sur la sensibilité des animaux
II.2.1 Perception des personnes enquêtées sur l’importance du bien-être animal
II.2.2 Perception de la sensibilité des animaux par les personnes enquêtées
II.3 Perception des enquêtés sur les rapports existants entre l’animal et la recherche scientifique
II.4 Opinions des enquêtés sur les relations entre le bien-être animal, la production animale, la lutte contre la pauvreté des pays en développement et leur avis sur la place du bien-être animal dans la politique agricole de leurs pays respectifs
II.4.1 Opinions sur les relations entre le bien-être animal, la production animale et la lutte contre la pauvreté
II.4.2 Perception des enquêtés sur la place du bien-être animal dans la politique agricole de leurs pays respectifs
II.5 Perception des individus face à une augmentation des prix des denréesnimales incluant le bien-être des animaux de fermes et des comportements à promouvoir lors de leur préparation
II.5.1 Comportement des individus lors de l’achat des denrées animales et leur perception concernant les comportements à promouvoir lors de la préparation des animaux de boucherie
II.5.2 Opinions des individus face à une augmentation des prix des denrées animales incluant le bien-être des animaux de fermes
CHAPITRE III : DISCUSSION
III.1 Choix de la zone d’étude
III.2 Difficultés rencontrées, méthodologie employée et niveau de connaissances des enquêtés
III.2.1 Les difficultés rencontrées
III.2.2 Méthodologie employée
III.2.3 Niveau de connaissances des enquêtés
III.3 Analyse des résultats
III.3.1 Analyse des résultats concernant la perception de l’importance du bien-être animal et de la sensibilité des animaux
III.3.1.1 Perception des personnes enquêtées sur l’importance du bien-être animal
III.3.2 Perception des enquêtés sur les rapports existants entre l’animal et la recherche scientifique
III.3.3 Analyse de la perception des répondants sur les liens entre le bien-être animal, la production animale, la lutte contre la pauvreté et la place du bien-être animal dans la politique agricole de leurs pays respectifs
III.3.4 Analyse de la perception des enquêtés face à une augmentation des prix des denrées animales incluant le bien-être des animaux de fermes et des comportements à promouvoir lors de leur préparation
II.3.4.1 Comportement des enquêtés lors de l’achat des denrées animales et leur perception concernant les comportements à promouvoir lors de la préparation des animaux de boucherie
II.3.4.2 Analyse des opinions des enquêtés face à une augmentation des prix des denrées animales incluant le bien-être des animaux de fermes
CONCLUSION
I-RECOMMANDATIONS
I.1 Le corps des enseignants-chercheurs
I.2 Les étudiants vétérinaires de Dakar
I.3 Les instances chargées de la formation à l’EISMV de Dakar
II. Perspectives
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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