Perception de l’activité physique, et de l’activité physique prescrite par un médecin généraliste

« Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. » « Pour votre santé, bougez plus. » L’arrêté du 27 février 2007, fixant les conditions relatives aux informations à caractère sanitaire devant accompagner les messages publicitaires ou promotionnels en faveur de certains aliments ou boissons, a ancré depuis dix ans une série de règles hygiéno-diététiques dans le quotidien des Français. La pratique d’activités physiques et sportives en fait partie ; thérapeutique non médicamenteuse, ses bénéfices ont été largement étudiés et démontrés. Souvent confondus dans le langage courant, les termes d’« activité physique », « exercice physique » et « activité sportive », ou « sport », renvoient à des concepts différents. Le Dr. Carl J. Caspersen définit l’activité physique comme « l’ensemble des mouvements corporels produits par la mise en action des muscles squelettiques et entraînant une augmentation substantielle de la dépense énergétique au-dessus du métabolisme de repos ». L’exercice physique se définit alors comme une activité physique planifiée, structurée, répétée, visant à améliorer un ou plusieurs composants de la condition physique. Sous-ensemble spécialisé et organisé de l’activité physique, l’activité sportive consiste en une activité revêtant la forme d’exercices et/ou de compétitions, facilités par les organisations sportives. L’académie nationale de médecine recommande depuis 2012 l’activité physique dans la prise en charge des affections de longue durée. La loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé donne la possibilité au médecin traitant de prescrire une activité physique aux patients en affection de longue durée. Ce dispositif a été largement traité dans les médias locaux et nationaux début 2017 sous l’appellation « sport sur ordonnance ». Divers guides et formations à destination des professionnels de santé ont été développés : ouvrages sur l’activité physique adaptée, « Médicosport-Santé : le dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives » , MOOC « Formations sport-santé » (http://www.mooc-sportsante.com)…

Les bénéfices démontrés de l’activité physique sur la santé 

A la lumière des écrits d’Hérodicos (Vème siècle avant JC), Hippocrate (vers 460 avant JC) puis Galien (IIème siècle), l’activité physique est prônée depuis l’Antiquité gréco-romaine pour ses bénéfices sur la santé. Depuis 1843 et les travaux du Docteur William Augustus Guy à Londres, qui ont montré que les taux de mortalité des personnes sédentaires étaient plus élevés que ceux des travailleurs actifs , de nombreuses études ont précisé ses bénéfices en prévention primaire, secondaire et tertiaire pour différentes maladies. Compte tenu de la diversité des études en ce sens, nous ne détaillerons ici que quelques affections, parmi les plus fréquentes en population adulte générale.

Pathologies cardio-vasculaires

Si la sédentarité est un facteur de risque cardio-vasculaire indépendant, a contrario l’activité physique a un effet positif sur l’ensemble des facteurs de risque modifiables. L’activité physique est recommandée en prévention primaire et secondaire dans la coronaropathie, l’insuffisance cardiaque chronique et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, mais il n’existe pas à ce jour de données significatives en faveur d’une action directe sur la prévalence des accidents vasculaires cérébraux.

Protection vasculaire
La physiopathologie de l’athérome associe sur plusieurs années des phénomènes complexes au sein des parois artérielles : oxydations des Low Density Lipoprotein (LDL) transportant le cholestérol, inflammation chronique par les macrophages et remodelage des structures vasculaires. Certaines études semblent démontrer une diminution de l’hypercoagulabilité et de l’inflammation systémique au cours d’un entraînement physique régulier. Celui-ci est également associé à une augmentation du calibre vasculaire ; l’hypothèse majoritaire actuelle est en faveur d’une réponse adaptative avec limitation du cisaillement endothélial au cours des exercices musculaires répétés. Enfin, quand la  fonction de vasodilatation NO dépendante est altérée (par exemple dans le cadre d’une HTA, d’un diabète ou d’une hypercholestérolémie), elle semble être améliorée par l’exercice physique.

Hypertension artérielle
L’hypertension artérielle (HTA) se définit par des valeurs de pression artérielle systolique supérieure à 140mmHg et de pression artérielle diastolique supérieure à 90mmHg. Chez l’hypertendu, l’activité physique diminue en moyenne la pression artérielle systolique de 11mmHg et la pression artérielle diastolique de 8mmHg. Les mécanismes de cette baisse sont encore incomplètement connus. Elle est notamment permise par une baisse de la résistance artérielle périphérique, une diminution des dysfonctions endothéliales et des anomalies neuro-hormonales liées à l’HTA et une augmentation de la sensibilité à l’insuline.

Diabète de type 2
Le diabète est défini par deux glycémies à jeun supérieures à 1,26g/L (7mmol/L) ou une seule glycémie supérieure à 2g/L (11mmol/L). Il se complique de lésions microvasculaires et macrovasculaires. L’activité physique permet à elle seule de prévenir la survenue d’un diabète de type 2 dans près de 60% des cas chez les sujets intolérants au glucose. Chez le diabétique, l’activité physique facilite l’homéostasie glycémique, à la fois sur les versants hypo- et hyperglycémiques, et retarde la survenue de complications dégénératives. Plusieurs mécanismes ont été mis en évidence, parmi lesquels la réduction de l’insulinorésistance et l’amélioration du transport et de l’utilisation du glucose musculaire.

Dyslipidémie
Le LDL-cholestérol, qui joue un rôle direct sur l’accroissement des plaques d’athérome et sur leur rupture par instabilité, représente un facteur de risque quand il dépasse 1,6g/L (4,1mmol/L). L’élévation seule des triglycérides n’est pas un facteur de risque indépendant mais peut le devenir au sein du syndrome métabolique. Un taux de High Density Lipoprotein-cholestérol (HDL-cholestérol) supérieur à 0,40g/L (1mmol/L) est considéré comme facteur protecteur de maladie cardio-vasculaire. L’activité physique concourt à l’amélioration du profil lipidique avec une diminution en moyenne de 3,7% du taux de triglycérides, de 5% du taux de LDL-cholestérol et une augmentation de 4,6% du taux de HDL-cholestérol.

Tabac
Le tabagisme est athérogène et prothrombotique. Il accroît les lésions athéromateuses, par altération de la fonction endothéliale, avec perturbation de la vasomotricité, activation de l’agrégation plaquettaire et baisse du HDL-cholestérol. L’activité physique aide au sevrage tabagique. Elle réduit les symptômes de sevrage et le craving, et ce dès cinq minutes d’effort. Elle diminue l’anxiété et les affects négatifs et limite la prise de poids durant le sevrage.

Pathologies respiratoires chroniques

Broncho-pneumopathie chronique obstructive
Chez les fumeurs, la pratique hebdomadaire d’au moins 2h d’activité physique réduit le risque de développer une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), comparativement aux fumeurs dont la quantité d’activité physique est inférieure. Chez les patients atteints de BPCO, l’activité physique améliore la dyspnée, la tolérance à l’effort, la qualité de vie, le nombre d’exacerbations et la durée des hospitalisations.

Asthme
Longtemps contre-indiquée chez les patients asthmatiques, l’activité physique est désormais fortement recommandée. Elle améliore la capacité physique, permet une meilleure tolérance à l’effort et diminue la sévérité des crises.

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Table des matières

I- Introduction
II- Contexte général
a. Les bénéfices démontrés de l’activité physique sur la santé
i. Pathologies cardio-vasculaires
Protection vasculaire
Hypertension artérielle
Diabète de type 2
Dyslipidémie
Tabac
Obésité
ii. Pathologies respiratoires chroniques
Broncho-pneumopathie chronique obstructive
Asthme
iii. Cancers
iv. Affections psychiatriques
Troubles anxio-dépressifs
Schizophrénie
Troubles envahissants du développement
v. Pathologies rhumatologiques chroniques
Arthrose
Lombalgies
vi. Autres facteurs de santé
Douleur
Qualité de vie
b. État des lieux de la pratique d’activité physique en 2017
i. Les recommandations de pratique de l’activité physique
ii. Pratique moyenne d’activité physique dans le monde et en France
Dans le monde
En France
iii. Tendance actuelle
iv. Poids économique, social et sanitaire de l’inactivité physique
c. Promotion de l’activité physique
i. Historique de la promotion de l’activité physique
Avant 1936
De 1936 à 1958
De 1958 à 1980
Depuis 1980
ii. La politique de promotion de l’activité physique actuelle
iii. La promotion de l’activité physique en Bretagne
d. L’organisation de la pratique de l’entraînement physique militaire et sportif
i. Principes généraux de l’EPMS
Objectifs
Types d’activités
Contrôle de la condition physique du militaire
ii. Encadrement de l’EPMS
iii. L’EPMS sur la base navale de Brest
e. L’activité physique adaptée
i. Définition et débuts de l’APA
ii. Formation des professionnels en APA
iii. Structures existantes
iv. Le médecin généraliste, prescripteur d’APA
f. Problématique posée
III- Conclusion

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