Perception au sein de la population fribourgeoise de cette loi à travers une analyse de sources journalistiques

Domaines de l’industrie en Suisse Industrie textile

En Suisse, l’industrie du textile est celle qui s’est la plus développée aux 17ème et 18ème siècles, ce qui en faisait la branche la plus importante de production (Andrey & al., 1983, vol. 2). C’est en particulier l’industrie du coton qui a été la plus prospère et qui a le plus participé au mouvement d’industrialisation (Bergier, 1974). Elle était très présente en Suisse orientale (St-Gall, Zürich, Appenzell RE, Arbon, Rheinegg et Altstätten, Glaris) et employait un grand nombre de personnes. Selon Bergier (1974), « la Suisse s’était placée, avant 1780, au second rang (derrière l’Angleterre) des nations produisant filés et toiles à partir de cette fibre, en un temps où, partout dans le monde, la demande des cotonnades de toutes sortes et qualités s’était accrue considérablement et avait dépassé tous les autres textiles » (Bergier, 1974, p.89). En effet, l’industrie du lin, du chanvre ou de la laine avaient perdu du terrain au profit de celle du coton (Rappard, 2008). Les techniques les plus largement utilisées dans l’industrie du coton à cette époque étaient la filature, le tissage et la broderie (incluant la broderie à fil d’or ou d’argent). A cela s’ajoutait l’industrie des toiles peintes (indiennes) (Rappard, 2008). Dans le canton de Fribourg, ce domaine a presque disparu et les tentatives de réintroduction par exemple d’une filature à Fribourg de laine et de coton, n’a pas donné de résultat. Une fabrique d’indienne existait également jusqu’à la fin du 18ème mais pas au-delà.

Mais l’industrie du coton n’a pas été la seule à prospérer, la soie a également joué un rôle important. En effet, que ce soit par la filature que l’on retrouvait à Zürich, Schaffhouse, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Lucerne, Oberland bernois et le Rheintal (Rappard, 2008), le moulinage et l’organsinage (organsin) concentrés en ville de Zürich, la bonneterie à Zurich, Schaffhouse et Bern, le tissage à Zürich ou la rubanerie à Bâle, cette matière a également fait vivre de nombreuses personnes. On a tenté d’introduire la sériculture dans le canton de Fribourg avec l’aide du gouvernement mais sans succès (Walter, 1974). Comme nous l’avons mentionné précédemment, bien que l’industrie du coton ait pris le dessus sur celle du lin, celle-ci n’a pas pour autant disparu et a continué dans 3 régions. La première comprenait St-Gall, Appenzell et la Thurgovie et la seconde l’Argovie et l’Emmental bernois. La dernière région était celle de Neuchâtel où ce n’étaient pas les toiles de lin comme dans les deux premières régions mentionnées mais la dentellerie qui était prépondérante (Rappard, 2008). Finalement nous terminerons par mentionner l’industrie de la laine qui était probablement la moins importante au 18ème siècle pour de nombreuses raisons dont la mode et l’insuffisance de la laine indigène qui ont les deux joué en défaveur de ce domaine (Rappard, 2008).

Industrie horlogère

L’industrie horlogère est encore aujourd’hui en Suisse un pilier de la prospérité suisse. C’est à Genève que celle-ci s’est peu à peu transformée à partir d’une profession qui était artisanale, l’horlogerie s’est industrialisée et s’est ensuite portée sur l’exportation (Andrey & al., 1983, vol 2). Ce domaine s’est également beaucoup développé dans le Jura. La particularité de l’horlogerie suisse est de s’être portée essentiellement sur la complexité (Andrey & al., 1983), ce qui en a fait un domaine de pointe (Bergier, 1974). Malgré un manque de statistiques sur ce domaine, nous savons que de nombreuses personnes vivaient de cette industrie à Genève comme à Neuchâtel et que celle-ci s’est beaucoup développée à la fin du 19ème siècle. Dans certains villes du canton de Vaud actuel, certains maîtres horlogers exerçaient leur activité mais sans entrer en concurrence avec les grands centre principaux, de même qu’en suisse alémanique. Ainsi à cette époque, comme aujourd’hui, l’horlogerie prospérait principalement en Suisse romande (Rappard, 2008). Dans le canton de Fribourg, c’est en 1852 qu’apparaît la première industrie horlogère à Morat. Cette même année, elle occupait déjà environ 250 personnes réparties entre ouvriers, apprentis et chefs d’ateliers (Walter, 1974). En 1859, l’entreprise est transférée à Montilier. Les montres s’exportent notamment aux Etats-Unis, au Mexique, aux Indes, en Egypte et dans certains pays d’Europe comme en Espagne ou en Italie.

La guerre du Sonderbund A niveau politique, il est impératif de présenter brièvement les tensions entre les cantons qui ont amené à la célèbre guerre du Sonderbund. En effet, le Sonderbund est à la base une alliance créée en 1845 par Lucerne, Zoug, Fribourg, le Valais, Uri, Schwytz et Unterwald qui sont pour les sept des cantons catholiques et conservateurs. Cette alliance vise principalement à maintenir la souveraineté des cantons vis-à-vis de l’Etat et à sauvegarder les intérêts de l’Eglise catholique. Cette alliance intervient dans un contexte divisé entre libéraux-radicaux et conservateurs qui défendent des intérêts opposés. Les cantons libéraux réclament un état fédéral avec les mêmes lois pour tous alors que les conservateurs s’opposent à la centralisation du pouvoir et les accusent de promouvoir le matérialisme et l’athéisme (Othenin-Girard, 2013). Avant cette alliance que l’on appellera ensuite le Sonderbund, deux alliances l’avaient précédé. Il s’agit en premier lieu du Concordat des Sept, représentant les cantons libéraux, ce qui a conduit par la suite à la formation de la Ligue de Sarnen composée de six cantons conservateurs. Celle-ci a dû être dissoute en 1833 car contraire aux dispositions du Pacte Fédéral (Roca, 2013). Ainsi le Sonderbund est créé en réponse à ces alliances mais également en réponse à plusieurs événements. A la suite de la révolution de Paris de 1830, plusieurs libéraux sont choisis dans plusieurs cantons pour diriger. Dans 12 cantons suisses, on assiste à une « Régénération » qui comprend notamment l’instauration du suffrage universel masculin, la liberté de la presse, du commerce et de l’industrie, ou encore la séparation des pouvoirs (Bouquet, 2004). Bien sûr, pas tous les cantons ne profitent de cette « Régénération ». En 1841, les Lucernois acceptent une nouvelle constitution conservatrice. Celle-ci décrète que les catholiques sont dorénavant les seuls citoyens qui auront le droit de vote (Othenin-Girard, 2013).

Par ailleurs, le gouvernement argovien fait fermer tous les cloîtres et fait également saisir tous leurs biens car il estime que les moines tentent de monter le peuple contre l’Etat. Les moines sont donc chassés (Othenin-Girard, 2013). La diète (autorité fédérale suprême) intervient et décrète illégale les décisions argoviennes concernant la fermeture des monastères. Les tensions sont à leur paroxysme. Les catholiques du canton de Lucerne font appel à l’ordre des Jésuites pour enseigner dans leurs écoles, ce qui sonne encore une fois comme une provocation pour les libéraux (Othenin-Girard, 2013). En 1844, des troupes de corps francs menées par Ochsenbein attaquent les cantons conservateurs mais ne font pas le poids. Un deuxième raid est même organisé, et il finit tout comme le premier en défaite (Othenin-Girard, 2013). Mais l’événement qui va précipiter les choses est l’assassinat de Josef Leu, un pieux catholique du canton de Lucerne (Roca, 2013).

En 1845 l’alliance secrète et illégale du Sonderbund est créée. Mais elle ne reste pas longtemps secrète et la Diète fédérale, présidée par Ochsenbein cherche d’abord à résoudre les conflits mais décide finalement d’entrer en guerre contre les cantons du Sonderbund. Le choix d’un général se porte sur Guillaume-Henri Dufour qui est à la tête du camp libéral-radical mais qui est un homme modéré. La stratégie choisie par le général aura été celle de décourager l’adversaire avec de gros moyens mis en oeuvre afin d’obtenir capitulation et ainsi éviter les pertes humaines de compatriotes. Cette stratégie s’avéra payante et Fribourg fut le premier canton à capituler. Puis, quelques combats eurent lieu en Suisse centrale et finalement, le Valais fut le dernier canton à capituler (Othenin-Girard, 2013). Ainsi en 1848 fut édictée la constitution fédérale d’inspiration libérale et celle-ci fut acceptée à l’unanimité, ce qui aura pour conséquence l’abandon définitif du Pacte de 1815.

Selon Roca (2013), les radicaux vainqueurs ont autant que possible, tenu compte des désirs des vaincus afin de ne pas créer de scission profonde entre les cantons. Concernant le canton de Fribourg, en 1848, le gouvernement ultra-conservateur se rend par obligation et les radicaux sortent vainqueurs des élections du Grand Conseil (Python, 2007). De nombreux remous s’ensuivent concernant la validité même de ces élections mais ce n’est qu’en 1858 que la victoire est donnée aux libéraux-conservateurs. Les tensions s’apaisent dans le canton et les remous font place à une envie de conciliation entre les divers protagonistes. Cette période coïncide également avec un désintérêt de la population pour les élections. Dès 1874, les ultraconservateurs sont de retour et il n’est plus question de conciliation avec les radicaux. C’est un retour à une politique d’affrontement avec peu de place pour la modération. Nous remarquons donc que la guerre du Sonderbund a eu des répercussions étendues notamment dans le canton de Fribourg où les conflits entre radicaux et conservateurs se comprennent d’autant mieux par cet événement clé de l’histoire suisse.

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Table des matières

RESUME
INTRODUCTION
CONTEXTE DU 19ÈME SIÈCLE
RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Répartition géographique
Domaines de lindustrie en Suisse
Domaines de lindustrie dans le canton de Fribourg
LA GUERRE DU SONDERBUND
LÉCOLE ET LES LOIS SCOLAIRES DU 19ÈME SIÈCLE
Être enfant dans le canton de Fribourg au 19ème siècle
COMPRENDRE LE TRAVAIL DES ENFANTS DANS LE CANTON DE FRIBOURG
CONSIDÉRATIONS PRÉALABLES
TRAVAUX DES ENFANTS À FRIBOURG
HISTOIRE DE LA CRÉATION DE CETTE LOI ET PRÉSENTATION DU RAPPORT
ARRÊTÉ FÉDÉRAL DU 24JUILLET 1868
Demande du Conseil Fédéral
Résultats du rapport concernant le canton de Fribourg
PREMIÈRE LOI DE 1874
PRÉSENTATION DE LA LOI SUR LES FABRIQUES DE 1877
PERCEPTION AU SEIN DE LA POPULATION FRIBOURGEOISE DE CETTE LOI À TRAVERS UNE ANALYSE DE SOURCES JOURNALISTIQUES
ANTICONSTITUTIONNALITÉ DE LA LOI
POUVOIR DE LÉTAT
EXCESSIVITÉ DE LA LOI
ARGUMENTS EN FAVEUR DE LINITIATIVE
DIFFICULTÉS DALLER VOTER
DEVOIR DE VOTER
CONCLUSION
FEMMES ET ENFANTS
APPRÉHENDER LE POINT DE VUE DES ENFANTS CONCERNANT CETTE LOI
RECHERCHE DE SCHRUMPF
TRAVAIL OU EXPLOITATION
DROIT DÊTRE ENTENDU
POSSIBLE AVIS DES ENFANTS FRIBOURGEOIS
POSITION DU CONSEIL FÉDÉRAL
QUESTIONNEMENT DE LIDÉE DE PROTECTION
QUI PROTÈGE-T-ON ?
INVISIBILITÉ DU TRAVAIL DES ENFANTS
LIEN ACTUEL
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ARCHIVES
Législation suisse
Législation fribourgeoise
Articles de presse
Autres documents

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