Pathologie thoracique et cardio-vasculaire

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Pathologie digestive et de la paroi abdominale

Sur les 3494 cas retrouvés dans ce groupe, 4 affections prédominaient, il s’agit :
– des étranglements herniaires : 607 cas, soit 17,4% ;
– des occlusions intestinales aiguës (OIA) : 575 cas, soit 16,5% ;
– des péritonites aiguës généralisées (PAG) : 520 cas, soit 14,9 % ;
– des pathologies appendiculaires : 483 cas, soit 13,8 %.
Ces 4 pathologies représentaient 62,5% de l’ensemble des affections de ce groupe avec 2185 cas. Les 607 cas d’étranglements herniaires étaient représentés par :
– 484 hernies inguinales ou inguino-scrotales (79,7%) ;
– 101 hernies ombilicales (16,6%) ;
– 18 hernies de la ligne blanche (3%) ;
– 4 hernies crurales (0,7%).
Les péritonites aiguës généralisées étaient essentiellement d’origine appendiculaire (235 cas, soit 45,2%) et par perforation d’ulcère gastrique ou duodénal (154 cas, soit 29,6%). Les péritonites primitives comptaient pour 7,5% de l’ensemble des PAG avec 40 cas.
Les volvulus étaient à l’origine de 17,4% des OIA organiques (88 cas) contre 13,6% pour les occlusions sur brides (69 cas), 11% pour les invaginations intestinales aiguës (56 cas) et 0,8% pour les occlusions sur diverticule de Meckel (4 cas).
Deux cent quatre-vingts dix (290) cas d’OIA organiques (soit 57,2%) étaient d’origine non précisée.
Les plaies de l’abdomen se constituaient de 71 plaies pénétrantes contre 19 plaies non pénétrantes.

Interventions en fonction des pathologies rencontrées

Dans cette partie de notre travail, nous avons répertorié les différentes interventions réalisées en fonction des pathologies présentées.
Nous avons regroupé ces pathologies en 7 groupes identiques à ceux retrouvés au chapitre « aspects cliniques des consultations » avec des variations concernant le groupe de pathologies thoraciques et cardio-vasculaires où, à cette partie du travail, les ischémies du membre n’en font plus partie, elles sont intégrées dans le groupe « amputations / désarticulations ». Dans ce même groupe nous retrouvons aussi les amputations pour causes tumorales préalablement comptées avec les pathologies de type « Autre ».
Le tableau XX montre une prédominance de la pathologie digestive et de la paroi abdominale dans les interventions chirurgicales avec un taux de 42% contre 19,7% pour la pathologie infectieuse, 13,3% pour les amputations / désarticulations et 13% pour la traumatologie pédiatrique.

Gestes opératoires

Pathologie digestive et de la paroi abdominale

Les appendicectomies représentaient 24,7% des interventions réalisées sur les pathologies digestives et de la paroi abdominale faisant d’elles le geste le plus fréquemment pratiqué, suivies des cures de hernies étranglées (22,3%) et des gastrostomies d’alimentation (11,4%) comme le montre le tableau XXI.
Durant les cinq années d’étude, 102 laparotomies exploratrices ainsi que 19 cœlioscopies exploratrices ont été réalisées. Pour 39 parmi elles, le geste opératoire final n’a pas été précisé, 15 étaient considérées comme blanches tandis que 6 avaient aboutit à une abstention thérapeutique sans précision de la pathologie rencontrée. Ces résultats, ainsi que les 61 diagnostiques retenus après ces explorations, figurent également au niveau du tableau XXI.

Amputations / Désarticulations

Dans ce groupe sont représentées les amputations et les désarticulations pratiquées pour des étiologies diabétiques, ischémiques ou tumorales. Les amputations pour cause traumatique chez les enfants sont exclues.
Une amputation de la jambe et une du bras ainsi qu’une désarticulation de la hanche représentaient les interventions pour causes tumorales.
Dix (10) amputations des membres supérieurs étaient indiquées devant une ischémie du membre.

Morbidité et pathologie initiale

Le tableau XXIX résume les cas de morbidité en fonction de la pathologie initiale et de l’âge des patients. Dans le tableau XXX sont présentés les taux de morbidité en fonction des gestes opératoires pratiquées.
La pathologie digestive et de la paroi abdominale était responsable de 57,2% des cas de morbidité retrouvés (n = 124). Il s’agissait de 42 hommes et 29 femmes. Les pieds diabétiques représentaient 29,9% (26 cas) des pathologies initiales chez les adultes (n = 87). Il s’agissait de 11 hommes et 15 femmes.
Les quatre cas de pathologies thoraciques et cardio-vasculaires survenant chez des adultes étaient des gangrènes ischémiques du membre inférieur.

Mortalité en fonction du sexe

Parmi les 246 décès enregistrés, 133 étaient des hommes contre 113 femmes, soit un sex-ratio de 1,2.

Etiologies des décès

Dans cette partie du travail, nous avons recherché puis classé les étiologies des décès en deux groupes : les pathologies initiales, celles qui ont motivé la consultation au service, et les causes secondaires des décès.

Pathologies initiales des décès

Les pathologies digestives et pariétales prédominaient dans les pathologies initiales des décès avec 156 cas répartis comme suit : 86 hommes et 70 femmes, 64 enfants et 92 adultes.
Parmi ces pathologies, nous retrouvions essentiellement les occlusions intestinales aiguës (44 cas), les péritonites aiguës généralisées (34 cas) et les malformations digestives (32 cas).
La pathologie thoracique et cardio-vasculaire représentait 10,6% de l’ensemble des pathologies initiales, la gangrène ischémique représentait 50% de ce groupe. Les 27 décès pour pieds diabétiques se composaient de 15 hommes et 13 femmes.
Treize (13) cas de brûlures thermiques représentaient 76,5% des décès liés à la pathologie traumatique pédiatrique et 13,4% de l’ensemble des pathologies initiales de décès chez l’enfant.

« LE PARCOURS DU COMBATTANT »

C’est ainsi que le ministère sénégalais de la santé qualifiait, dans son rapport sur la politique nationale des urgences au Sénégal (Juillet 2006), le trajet qu’un sénégalais doit parcourir depuis le lieu de survenu d’une détresse vitale jusqu’à celui des premiers soins, puis vers les autres niveaux de références [63].

La prise en charge pré-hospitalière

L’organisation de la prise en charge des urgences en médecine pré-hospitalière a connu un niveau de développement satisfaisant dans les pays développés avec comme modèle reconnu performant le service d’aide médicale d’urgence français (Samu).
En Afrique, Les auteurs concluent que la présence de cette organisation dans nos pays en développement n’est pas du tout un luxe, plus qu’une nécessité, une exigence [18].
Au Sénégal, cette organisation n’a vu le jour que dernièrement avec la création d’un Etablissement Public de Santé : le Service d’Assistance Médicale d’Urgence (Samu) régi par la loi 2005-22 du 05 août 2005 et ses décrets d’application.
Le Samu Municipal de Dakar a été installé en même temps que le Centre de Santé de Grand Yoff qui l’abrite depuis le 27 Décembre 2005 et est fonctionnel depuis le 1er Janvier 2007 [88].
L’objectif général du Samu sénégalais est de mettre en place un système fonctionnel pour la prise en charge adéquate des urgences pré-hospitalières dans toute l’étendue du territoire. Il entend améliorer la mise en œuvre des programmes participant à l’organisation des urgences au Sénégal, à savoir [88] :
– la référence – contre référence ;
– la prise en charge des accidents de la voie publique ;
– la prise en charge des urgences obstétricales et néonatales.
Avant la naissance de cette institution, ce qui correspond aux trois premières années de notre période d’étude, les différents moyens d’évacuation des urgences chirurgicales à Dakar étaient constitués par [51] :
‐ les ambulances non médicalisées (2,8%) et qui ne sont soumises à aucune norme de sécurité [63] ;
‐ les sapeurs pompiers (1,7%) ;
‐ la gendarmerie-police (0,7%) ;
‐ les voitures personnelles ou de transport en commun (94,9%) ;
‐ les structures privées : le Service d’Urgences Médicales et d’Assistance (SUMA) et SOS Médecins, avec un rôle négligeable. En France, une enquête nationale sur les urgences réalisée en janvier 2002 révèle que la grande majorité des personnes (près des trois quarts) arrive aux services des urgences par leurs propres moyens, 14 % sont conduites en ambulance, la même proportion est amenée par les pompiers, le SMUR (le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) et Police secours prennent en charge un peu moins de 3 % d’entre elles [61].
A partir de 2007, une évaluation de l’activité du Samu Sénégalais nous a été impossible du fait de l’absence de chiffres officiels concernant les évacuations sanitaires effectuées sur l’ensemble du territoire sénégalais.
Par contre, sa présence est notée dans de grands rassemblements religieux notamment le Grand Magal de Touba, la couverture médicale de l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique) et des cérémonies officielles, les programmes de formation des conducteurs ambulanciers des hôpitaux ainsi que des médecins et des techniciens en anesthésie dans la prise en charge des urgences pré-hospitalières [88]. Toutes ses activités sont encourageantes et témoignent de la bonne volonté à améliorer la prise en charge des urgences dans notre pays.
En absence de données sur les moyens d’acheminement des patients reçus au SUC de l’HALD, nous n’avons pas pu inclure cet aspect dans notre étude.

L’accueil à l’Hôpital Aristide Le Dantec

Les patients venant consulter pour une pathologie chirurgicale d’urgence sont reçus à la porte, et après examen par un médecin de garde au service d’urgences de porte ils sont orientés vers le SUC.
Ceux qui sont transférés par d’autres structures sanitaires ainsi que les traumatisés de la voie publique sont, quant à eux, directement acheminés depuis la porte vers le SUC.
La présence d’un « service d’urgences porte » présente des avantages, essentiellement le premier tri des patients, ce qui permet la sélection des «cas chirurgicaux» et d’éviter la surcharge du SUC.
Mais elle comporte également de nombreux inconvénients, notamment :
‐ le faible niveau d’équipement de ce service ;
‐ l’inadaptation de l’architecture à l’accueil des urgences ;
‐ l’éloignement des structures d’exploration et des structures de prise en charge secondaire telle que la réanimation.
En effet le passage par ce service, l’examen par un médecin de garde puis l’orientation vers le SUC crée un retard dans la prise en charge des patients relevant de la chirurgie, un retard qui peut être fatal ou source d’aggravation de l’état de santé de ces patients.
La création d’un véritable Service d’Accueil des Urgences (SAU), dont l’organisation architecturale et fonctionnelle sera la plus adaptée, nous parait nécessaire pour notre hôpital.

L’accueil au SUC

Arrivant au service d’urgences chirurgicales, les malades sont directement reçus par le chirurgien de garde pour examen au niveau du box de consultation.
L’absence d’un infirmier qui supervise les admissions et qui recueille les différentes données à savoir l’identité, le mode de transport utilisé par le malade, le motif de consultation, les constantes usuelles (TA, Pouls)…etc ; rend la tache du chirurgien de garde difficile d’autant plus que ces chirurgiens sont parfois débordés par le nombre important des patients. Par ailleurs, la création d’un poste d’infirmier au niveau de l’entrée du SUC permettra de donner la priorité aux cas les plus urgents ainsi qu’un recueil détaillé des informations et ainsi une meilleure gestion des registres de consultations.
Quant aux données recueillies, elles pourront bénéficier d’une saisie informatisée à l’image du Service d’Accueil des Urgences de l’Hôpital Régional de Ziguinchor [42]. En effet, ce service s’est doté d’un système d’un coût particulièrement « modique » composé d’un petit ordinateur de type PC et du logiciel Epi-Info distribué gratuitement par l’Organisation Mondiale de la Santé. Ainsi, sous un volume réduit, le service dispose 24 heures sur 24 d’une source de renseignements utilisables pour la gestion quotidienne, les statistiques du service, la morbidité de la région, la comparaison avec d’autres services du même type, et le suivi.
Cette expérience montre que ce type d’outil informatique peu onéreux et de maniement aisé s’adapte parfaitement aux conditions particulières de la médecine en Afrique noire.

LES CONSULTATIONS

Aspect général

L’Hôpital Aristide Le Dantec reçoit le quart des urgences chirurgicales de Dakar dont 23,6% relèvent de la pathologie non traumatique [51].
Signaté, dans une étude menée au SAU de l’Hôpital Principal de Dakar, avait retrouvé des résultats proches. Les urgences chirurgicales constituaient 38,5% de l’ensemble des consultations du SAU dont 60% relevaient de la traumatologie [90].
Chobli et coll., dans une étude menée au Bénin, avaient trouvé que les motifs de consultations chirurgicales concernaient prés de 60% des patients aux urgences dont 61,8% étaient des traumatisés [17].
Pendant notre période d’étude, la moyenne annuelle des consultations au SUC était de 3013 patients par an. Ces chiffres sont proches de ceux retrouvés au CHU d’Ilorin, 2851 patients / an et au CHU d’Ibadan, 2455 / an au Nigéria [1,92].
La comparaison du nombre total des consultants au SUC de l’HALD avec d’autres séries africaines et occidentales s’avère difficile. Cette difficulté réside essentiellement dans le fait que le ratio Hôpital/Population varie d’un pays à un autre. De plus, la définition et les attributs d’un service d’urgences chirurgicales ne sont pas les mêmes partout. A titre d’exemple, notre SUC ne reçoit pas les urgences neurochirurgicales. A tout cela s’ajoute le fait que les urgences traumatologiques adultes sont exclues de notre étude alors qu’elles sont incluses dans la plupart des autres séries. Nous estimons qu’une comparaison des résultats retrouvés pour chaque groupe de pathologies avec les données de la littérature serait plus judicieuse.
Malgré le grand nombre annuel des consultations au SUC, nous constatons une baisse des chiffres par rapport aux résultats retrouvés par Ametitovi dans son bilan d’activités du même service porté sur la période comprise entre 2001 et 2003 [5].
Ainsi, le nombre des consultations est passé de 4518 patients en 2003 à 3678 en 2004 et 2680 en 2008.
Contrairement à la stabilité qu’a connu le nombre des consultations pendant la période 2001-2003, notre période d’étude a été marquée par une légère baisse du flux des consultations entre 2004 et 2005, une baisse importante entre 2005 et 2006, puis une stabilité durant les trois dernières années d’étude.
Le transfert de l’activité chirurgicale thoracique et cardiovasculaire, initialement pratiquée à l’HALD, vers l’Hôpital de Fann en 2004 pourrait expliquer en partie cette baisse.
Par contre, une éventuelle amélioration de la prise en charge et de la capacité d’accueil d’autres SUC de la capitale en particulier et du pays en général semble être une explication plus probable de cette baisse des consultations au SUC de l’HALD.
En effet, la réforme hospitalière sénégalaise démarrée en 1999 a permis une amélioration des infrastructures hospitalières sur une grande partie du territoire sénégalais y compris la région médicale de Dakar. C’est ainsi qu’un aménagement et un équipement des services de l’HPD et de l’HOGGY ont été effectués [64].
Aussi, l’amélioration du plateau technique des centres de santé da la capitale ainsi que la création du Samu municipal pourraient être des explications à la baisse des consultations au SUC de l’HALD.
In fine, cette baisse du nombre des consultants reste sans explication certaine. Seule une enquête sur l’activité des SUC menée au niveau de la capitale en particulier et du pays en général pourra répondre avec exactitude à la question.

Aspects épidémiologiques

Age et sexe des patients

Les enfants comptaient pour 66% de l’ensemble des patients reçus au SUC. Ce résultat est en accord avec celui retrouvé par Ametitovi, 62%. Diverses raisons peuvent expliquer cette prédominance pédiatrique :
– la population sénégalaise est une population jeune avec 42% des moins de 15 ans ;
– la grande fréquence de la pathologie traumatique pédiatrique comme le montre le tableau IX, avec plus de 54% de l’ensemble des motifs de consultations au SUC de l’HALD ;
– les urgences traumatiques adultes sont exclues de notre étude.
Le sex-ratio était de 1,9 en faveur du sexe masculin.
Cette prédominance masculine aux urgences est également retrouvée au niveau du SAU de l’HPD, ainsi que dans d’autres pays africains.
Ce constat est essentiellement dû à la prédominance masculine dans la pathologie traumatique pédiatrique.
La baisse qu’a connu le nombre des consultations entre 2004 et 2008 ne modifie pas l’épidémiologie des consultations au SUC de l’HALD comme le montrent les tableaux III et IV.

Les références

L’origine des patients venant consulter au SUC a été précisée au cours de 17 mois de notre période d’étude. Ainsi en un peu moins d’un an et demi, 574 patients ont été référé vers notre service.
En France, 70% des usagers des services d’urgence s’y présentent directement contre 30% des patients référés [61].
Dans notre étude, la majorité des malades référés (61,7%) provenait des autres hôpitaux et structures sanitaires de la région médicale de Dakar. L’Hôpital Abass Ndao se plaçait en tête de ces hôpitaux avec 19,5% de l’ensemble des références, suivi par l’HEAR (14,3%), l’Hôpital de Fann (8%), l’HOGGY (2,8%) et moins de 1% pour l’HPD et l’IHS.
L’Hôpital Abass Ndao abrite en son sein le Centre Marc Sankalé qui est le centre de référence de la pathologie diabétique. Les pieds diabétiques nécessitant une prise en charge chirurgicale sont référés, entre autres, au SUC de l’HALD malgré le fait que l’Hopital Abass Ndao dispose d’un service de chirurgie générale.
L’HEAR et l’Hôpital de Fann quant à eux, ils ne sont pas dotés d’un service d’urgences chirurgicales.
A l’inverse, l’HOGGY et l’HPD disposent d’un service d’urgences chirurgicales avec un plateau technique satisfaisant.
L’HPD dotée d’un plateau technique proche de celui des hôpitaux français avec des moyens diagnostiques et thérapeutiques modernes, référait encore moins de patients que l’HOGGY [35]. Plus d’un quart des références (28,6%) étaient des références internes à l’HALD avec des patients provenant essentiellement de l’Institut Joliot Curie (22%), la pédiatrie (20.1%) et l’ORL (20,1%). L’Institut Joliot Curie est un service de cancérologie et la majeure partie des patients référés de ce service, de même que pour le Service d’ORL, avaient comme motif de référence une tumeur aphagiante nécessitant une gastrostomie d’alimentation.
Les hôpitaux régionaux quant à eux, n’ont référé que 9% de l’ensemble des patients adressés au SUC. Ces hôpitaux disposent de Services d’Urgences Chirurgicales et ne transfèrent les malades que lorsque leur plateau technique ne leur permet pas de les prendre en charge.
Les références provenant de l’étranger constituaient moins de 1% et étaient originaires des pays frontaliers (la Gambie et la Mauritanie).
Ces chiffres ne reflètent pas la valeur réelle des références du moment où l’origine des malades n’est pas toujours précisée sur les registres des entrées aux urgences.
Ametitovi dans son étude avait retrouvé 271 références sur une période de 3 ans, soit un peu moins que la moitié des références recensées au cours de 17 mois dans notre étude [5].
Ce faible taux de références par rapport au nôtre peut avoir deux explications :
– soit les origines des patients étaient beaucoup moins précisées dans son étude que dans la nôtre
– soit le système de référence a connu une amélioration avec un certain respect de la pyramide sanitaire au Sénégal.
Cependant, le profil général des références est resté sensiblement le même dans les deux périodes d’études.

Les contre-références

Sur une période de 22 mois, 116 patients étaient adressés vers d’autres structures sanitaires. La moitié d’entre eux était adressés vers l’HPD (50,9%), suivi essentiellement par les autres services de l’HALD (19%), l’Hôpital de Fann (16,3%) et l’HOGGY (9,5%).
Nous constatons une importante augmentation des contre-références par rapport à la période 2001- 2003 avec un passage de 51 patients adressés en 3 ans à 116 en moins de 2 ans [5].
Cela peut être expliqué par :
‐ l’augmentation des contre-références vers l’Hôpital de Fann suite au transfert des activités de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire vers cet Hôpital ;
‐ l’augmentation des références vers l’HPD et l’HOGGY due probablement à une accentuation des problèmes que connaît le SUC de l’HALD, essentiellement le manque de place et le défaut récurent des produits anesthésiques ;
‐ le fait que les résultats soient biaisés pour les mêmes raisons que rapporte Ametitovi dans son étude [5].
Les motifs des contre-références variaient d’une année à l’autre. Ainsi les trois motifs omniprésents durant les cinq années étaient : le défaut de place au SUC, la contre-référence interne vers un service spécialisé de l’HALD et le manque de produits anesthésiques au bloc-opératoire.
Le scanner faisait périodiquement défaut durant les deux premières années d’étude et était un motif de contre-référence fréquent durant cette période.
Les autres motifs étaient accessoirement évoqués et correspondaient généralement à certains problèmes de la garde.

PATHOLOGIES RENCONTREES

Pathologie digestive et de la paroi abdominale

Ce groupe de pathologie représentait le deuxième motif de consultation après les traumatismes pédiatriques avec 23,2% de l’ensemble des pathologies rencontrées aux urgences.
Harouna et coll. avaient retrouvé des résultats proches à l’Hôpital National de Niamey avec 25,6% de l’ensemble des urgences chirurgicales rencontrées [43].
Dans notre étude, une légère baisse de ce groupe nosologique au SUC est notée par rapport à la période 2001-2003, 25%.
Quatre affections prédominaient.
Padounou et coll. retrouvaient déjà en 1979 les 4 affections les plus fréquemment rencontrées dans ce groupe de pathologie puis l’étude d’Ametitovi en 2004 confirmait ces résultats [5, 78].
Nous retrouvions les mêmes affections avec des variations concernant l’ordre de fréquence. Ainsi, nous retrouvions une prédominance des hernies étranglées avec 17,4% des cas, suivies par ordre décroissant des OIA, 16,5%, des PAG, 14,9% et des pathologies appendiculaires avec 13,8% des cas.
Contrairement aux hernies étranglées et aux PAG qui ont gardé le même ordre de fréquence, les pathologies appendiculaires ne viennent plus en 2ème position et les OIA ne sont plus en 4ème position comme retrouvé auparavant par Padounou et Ametitovi [5, 78].
En fait, nous pensons que le classement de ces 4 pathologies est variable d’un auteur à un autre. D’une part, l’origine appendiculaire des PAG (235 cas) n’est pas négligeable. D’autre part, les hernies étranglées peuvent donner un tableau d’OIA et peuvent ainsi être incluses dans ce groupe par certains auteurs.
Il existe une baisse de la fréquence de ces pathologies dans notre étude par rapport aux chiffres précédemment obtenus entre 2001-2003, 3406 cas contre 2185 cas entre 2004-2008 [5]. Cela est dû à la baisse générale qu’a connu le nombre des consultations.
Durant les cinq années d’étude, 607 hernies étranglées ont été retrouvées dont plus de 80% étaient des hernies de l’aine. La fréquence annuelle des hernies étranglées de l’aine dans notre service, 97,6 / an est légèrement supérieure à celle retrouvée au CHU Yalgaodo Ouédraogo au Burkina Faso, 89,3 / an [101].
Une fréquence encore moindre a été rapportée par Dieng et coll. avec 228 cas rencontrés au SUC de l’HALD sur une période de cinq ans et demi entre 1997 et 2002 [27].
Cependant, la rareté des hernies crurales étranglées dans notre étude rejoint les résultats précédemment retrouvés par Dieng et coll. avec respectivement 4 cas en 5 ans et 6 cas en 5 ans et demi.

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I-SITUATION SANITAIRE DU SENEGAL
I-1 Données démographiques et sanitaires
I-2 Organisation du système de santé
I-3 Infrastructures et personnel de santé
II-HOPITAL ARISTIDE LE DANTEC
II-1 Historique
II-2 Services
III-LES SERVICES DES URGENCES DE L’HALD NOTRE TRAVAIL
MATERIEL ET METHODES
I-CADRE D’ETUDE
II-TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III-CRITERES DE SELECTION
IV-CARACTERISTIQUES GENERALES DES PATIENTS
V-RECUEIL DES INFORMATIONS
VI-PARAMETRES ETUDIES
RESULTATS
I- LES CONSULTATIONS
I-1 Aspect général
I-2 Aspects épidémiologiques
I-2-1 Répartition selon l’âge
I-2-2 Répartition selon le sexe
I-2-3 Origine des références
I-2-4 Contre-références
II-PATHOLOGIES RENCONTREES
II-1 Pathologie digestive et de la paroi abdominale
II-2 Pathologie traumatique pédiatrique
II-3 Pathologie thoracique et cardio-vasculaire
II-4 Pathologie infectieuse
II-5 Pathologie gynécologique
II-7 Autres
III-TRAITEMENT CHIRURGICAL
III-1 Interventions chirurgicales
III-1-1 Aspects épidémiologiques
III-1-2 Interventions en fonction des pathologies rencontrées
III-2 Gestes opératoires
III-2-1 Pathologie digestive et de la paroi abdominale
III-2-2 Pathologie traumatique pédiatrique
III-2-3 Pathologie thoracique et cardio-vasculaire
III-2-4 Pathologie infectieuse
III-2-5 Pathologie gynécologique
III-2-6 Amputations / Désarticulations
III-2-7 Autres
IV-MORBIDITE
IV-1 Fréquence
IV-2 Epidémiologie
IV-2-1 Morbidité selon l’âge
IV-2-2 Morbidité en fonction du sexe
IV-3 Morbidité et pathologie initiale
IV-4 Type de morbidité
V-MORTALITE
V-1 Fréquence
V-2 Epidémiologie
V-2-1 Mortalité en fonction de l’âge
V-2-2 Mortalité en fonction du sexe
V-3 Etiologies des décès
V-3-1 Pathologies initiales des décès
V-3-2 Causes secondaires des décès
VII-LES PROBLEMES DE LA GARDE
DISCUSSION
I – « Le parcours du combattant »
I-1 La prise en charge pré-hospitalière
I-2 L’accueil à l’Hôpital Aristide Le Dantec
I-3 L’accueil au SUC
II- Les consultations
II-1 Aspect général
II-2 Aspects épidémiologiques
II-2-1 Age et sexe des patients
II-2-2 Les références
II-2-3 Les contre-références
III- PATHOLOGIES RENCONTREES
III-1 Pathologie digestive et de la paroi abdominale
III-2 Pathologie traumatique pédiatrique
III-3 Pathologie thoracique et cardio-vasculaire
III-4 Pathologie infectieuse
III-5 Pathologie gynécologique
III-6 Lésions du pied chez le diabétique
III-7 Autres pathologies
IV- TRAITEMENT CHIRURGICAL
IV-1 Aspect général
IV-2 Gestes opératoires
V- MORBIDITE
VI- MORTALITE
VII- LES PROBLEMES DE LA GARDE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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