Passer d’une gestion au quotidien à une gestion planifiée

CONTEXTE ACTUEL DE GOUVERNANCE ET SITUATION SOCIOÉCONOMIQUE

Contexte de gouvernance

Ce rappel historique permet de mieux comprendre l’étendue de la Loi sur les Indiens, la gestion étatique qu’elle entraîne, le véritable pouvoir de la tutelle et la situation de dépendance qu’elle crée. Avec la Loi sur /es Indiens, les objectifs de protection visée par la Proclamation Royale, et les objectifs d’assimilation de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique « se transforment maintenant en emprise sur ce peuple, plutôt que l’évolution de celle-ci». (Dickason, 1996: 401)
La gouvernance actuelle des Premières nations est régie par la Loi sur les Indiens. Habituellement élus par leurs membres selon les directives établies dans la Loi sur les Indiens ou d’après un système électoral coutumier, le chef et le conseil constituent en quelque sorte« un prolongement du ministère des Affaires Indiennes» (Dupuis, 1991 :46). Le chef et le conseil de bande représentent à la fois la structure politique et la structure administrative, ce dernier rôle étant autrefois joué par les Agents indiens. Il est souhaité que leur rôle soit celui de représentants politiques ayant un regard responsable sur les affaires administratives. La mise en place de cette structure relève directement de la Loi sur /es Indiens et représente la seule autorité autochtone reconnue légalement. Cependant, plusieurs communautés appliquent parallèlement, une structure politique traditionnelle afin de maintenir certains éléments de leur culture.
Toutefois, la coexistence de ces systèmes peut parfois s’avérer une lutte de pouvoir entre les partisans les plus fidèles des deux camps, les tenants du traditionalisme préférant ne pas avoir recours aux structures ou manières modernes, dites non-autochtones.

Contexte socioéconomique

Assurément, les droits des Premières nations continuent de faire du chemin. Toutefois, malgré des progrès importants, les peuples autochtones vivent encore des injustices, des privations de droits et sont encore soumis à un régime colonial envahissant. En fait, la diversité des situations des nations autochtones du Canada donne lieu à diverses applications locales de la Loi sur les Indiens. Par exemple, les régions éloignées se retrouvent souvent défavorisées, surtout sur le plan économique. De plus, en soumettant les autochtones à un système de tutelle qui les infantilise et les confine à un territoire donné, une dépendance perpétuelle s’installe et donne lieu à une multitude de difficultés sociales et économiques.

Les relations de pouvoir

D’après la définition de Dahl, le pouvoir se présente comme une relation et implique l’idée de réciprocité. Dans une analyse stratégique, acteurs et sujets échangent et s’engagent dans un processus. Le pouvoir se comprend en termes d’objectifs, de moyens, et désigne un ensemble d’actions coordonnées s’exerçant sur d’autres actions (Russ, 1994 : 13-14).
Historiquement chez les Autochtones, on constate des rapports de domination et de subordination entre l’occupant colonisateur et le colonisé déplacé et contrôlé. Les poids et les forces de pouvoirs respectifs des parties concernées jouent grandement sur les relations. L’auteure Joyce Green en fait état : L’application des notions d’autodétermination, de citoyenneté et de fédéralisme au Canada a toujours été marquée au coin des rapports de pouvoir entre les populations colonisatrices et les populations colonisées que sont les Autochtones – rapports de pouvoir qui n’ont manifestement pas été à l’avantage de ces derniers. (Green, 2004 : 11-12)
Les acteurs, sujets et intervenants d’influence sur la scène autochtone contemporaine représentent, entre autre, les membres de la communauté, le leadership communautaire, c’est-à dire le chef et le conseil politique, ainsi que le gouvernement fédéral, notamment le MAINC. Il existe évidemment d’autres acteurs, mais l’influence de ces derniers est moins directe. Ceci dit, le pouvoir s’exprime à différents niveaux entre les acteurs identifiés et prend différentes dimensions dont : le politique, le social (la voix du peuple), le légal, le leadership, les ressources, la parole, la décision, l’autorité et la fiducie.

La dynamique autochtone

L’Encyclopédie Universalis nous apprend que la «dynamique » traite des rapports entre les forces et les mouvements et que c’est un processus d’évolution dans le temps. Cette définition semble renvoyer aux notions de « relations de pouvoir» déjà abordées, le mot «rapport» étant synonyme de «relation», tandis que l’expression «mouvement>> fait référence à l’action. Il est donc prudent d’avancer que la dynamique autochtone traite des relations de pouvoir au sein des communautés et de leurs interactions. Cette dynamique requiert notamment la participation de différents acteurs. En termes d’évolution de la dynamique autochtone, il faut noter certaines influences qui ont contribué -et continuent de le faire -à la formation de cette société : son histoire vécue, le cadre législatif qui l’entoure, ainsi que ses réalités socioéconomiques et ses institutions actuelles.
La dynamique autochtone relève non seulement d’un système créé par la Loi sur les Indiens, mais aussi de ses nombreux acteurs en constante évolution.
La réalité autochtone dénote plusieurs acteurs ou, pour emprunter un terme de Mintzberg (1986), détenteurs d’influence. Ce dernier définit dix groupes de détenteurs d’influence possible, pour une organisation typique. Ces groupes, relatifs aux jeux de pouvoir, se divisent soit en coalition externe ou interne, des systèmes de pouvoir plutôt stables, et habituellement centralisés par nature (Mintzberg, 1986: 65).

La gestion par planification selon le modèle de la Planification Communautaire Globale (PCG)

La PCG a été élaboré par un groupe de la faculté d’architecture et d’urbanisme de l’Université Dalhousie avec l’aide d’un comité de représentants de Premières nations et du gouvernement. Tous ont travaillé sous la charge du professeur Frank Palermo, directeur du Cities and Environment Unit (CEU,2003 ). Le modèle de gestion par planification de la PCG se fonde sur une approche holistique, c’est-à-dire inclusive et complète. Sa conceptualisation s’appuie sur la symbolique du cercle, très présente dans les cultes autochtones.
Grâce au symbole du cercle, la notion de continuité à l’œuvre dans un exercice de planification vient donc s’enraciner. Le MAING définit la planification communautaire globale comme:un processus holistique qui permet à une communauté d’établir la marche à suivre pour atteindre la viabilité et l’autosuffisance et développer ses capacités de gouvernance. Il s’agit d’une nouvelle approche de la planification, dans laquelle le processus est dirigé par la communauté plutôt que par un petit groupe ou un comité.
Bien que le MAINC semble reconnaître les mérites de la gestion par PCG, il faut savoir que les différentes régions administratives de ce ministère adoptent habituellement des approches très distinctes avec leurs communautés. Ce qui veut dire que dans l’est, comme dans l’ouest du pays, l’application du modèle de gestion par PCG est promue et même très répandue par le MAINC, tandis qu’au Québec cette approche est beaucoup plus méconnue.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 REVUE LITTÉRAIRE
1.1 CONTEXTE HISTORIQUE 
1.1.1 Aperçu historique de la situation des Premières
Nations du Canada
1.2 CONTEXTE ACTUEL DE GOUVERNANCE ET DU SOCIOÉCONOMIQUE
1.2.1 Contexte de gouvernance
1.2.2 Contexte socioéconomique
a) Les lnnus du Québec
b) Territoire
c) Démographie
d) Éducation
e) Emploi et revenu
f) Langue et culture
g) Logement
h) Santé
CHAPITRE 2 CADRE THÉORIQUE
2.1 PROBLÉMATIQUE 
2.1.1 Identification de la problématique
2.1.2 Les sous-questions de la recherche
2.2 CONCEPTS 
2.2.1 Modèle conceptuel de recherche
2.2.2 Explication du modèle conceptuel de recherche
2.3 DESCRIPTIONS ET PRÉCISIONS DES CONCEPTS 
2.3.1 Les connaissances
2.3.2 Les relations de pouvoir
2.3.3 La dynamique autochtone
2.3.4 La gestion par planification selon le modèle de la Planification Communautaire Globale (PCG)
2.3.5 L’autodétermination
2.4 LIENS ENTRE LES CONPETS
CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE
3.1 LA POSTURE ÉPISTÉMOLOGIQUE
3.1.1 Identification et justification du terrain d’étude
3.1.2 Mise en contexte de la posture
3.2 LA MÉTHODOLOGIE 
3.2.1 La méthode qualitative
3.2.2 Les méthodes de collecte de données
3.2.3 Éléments de précision
3.2.4 L’analyse des données
3.3 RAPPORTS ENTRE LA MÉTHODOLOGIE ET LES CONCEPTS
3.3.1 Révision des concepts
3.3.2 Identification des dimensions et des indicateurs
CHAPITRE4 LES DONNÉES ET LEUR ANALYSE
4.1 RECHERCHE DOCUMENTAIRE
4.2 RECHERCHE EMPIRIQUE-CATÉGORISATION ET LIENS ENTRE LES CONCEPTS
4.2.1 Connaissances
4.2.2 Relations de pouvoir
4.2.3 Dynamique autochtone
4.2.4 Autodétermination
4.2.5 La gestion par planification
4.3 INTERPRÉTATION DES DONNÉES 
4.4 DISCUSSION ET COMMENTAIRES
4.4.1 Déficiences évidentes
4.4.2 L’éducation comme facteur d’avancement
4.4.3 Conclusion : La planification inévitable
CHAPITRE 5 CONCLUSION
5.1 PRINCIPAUX CONSTATS
5.2 PORTÉES ET LIMITES DE LA RECHERCHE
5.3 AXES D’ORIENTATION

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