Paramètres morphobiométriques et leurs corrélations

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Taurin Kapsiki

Dineur (1986) rapporte que le taurin kapsiki est un animal eumétrique, à allure médioligne. Les animaux sont de petit format mais très agressifs. Ils possèdent des masses musculaires peu développées. La ligne du dos est généralement à peu près droite, l’arrière-train est légèrement incliné. La queue, longue, se termine par un toupillon bien fourni. La tête large et courte présente des arcades orbitaires peu marquées. Les cornes, courtes à moyennes et effilées aux extrémités, s’écartent du chignon latéralement et vers le haut et se recourbent parfois vers l’avant aux extrémités. La peau est souple, le poil court et brillant. Les robes sont très variables; la robe pie noire domine. Les mesures de la hauteur au garrot, du périmètre thoracique et de la longueur scapulo-ischiale chez le mâle kapsiki donnent respectivement : 109 ±10,8 ; 141,9 ± 20,7 et 114 ± 11,5 cm. Ces valeurs dans le même ordre sont de 106,6 ± 9,8 ; 140,7 ± 12,9 et 115,5 ± 14 chez la femelle.

Taurin Toupouri

Selon Tchad (2003), le bovin Toupouri encore appelé bovin nain du Logone ou Massa est la race la plus petite de toutes les races bovines du Tchad. Sa taille varie de 101 à 127 cm au garrot avec une moyenne de 116,47 ± 6,73 cm pour les animaux âgés de plus de quatre ans.
C’est aussi la race la plus panachée de toutes, une situation qui rend difficile (illisible) la lecture de la robe ou patron pigmentaire (44,4 %). Seulement un type principal de couleur de la robe, le rouge (44,4 %), et un seul type de cornage, en coupe (94,4 %), ont été identifiés.

Milieu géographique

Le bovin Kouri appartient au groupe de bétail sans bosse à longues cornes. Son habitat naturel se trouve dans les îles et le littoral du Lac Tchad, situé approximativement entre les 12° 20′ et 16° de latitude Nord et 13° et 17° de longitude Est, aux confins de quatre états (figure 1): Cameroun, Niger, Nigeria et le Tchad, (Joshi et al., 1957 ; Queval et al., 1971 ; Souvenir et al., 1999 ; Tchad, 2003). Selon Joshi et al. (1957), son aire se prolonge vers l’Ouest et le Sud du lac Tchad, jusque dans la zone de la savane soudanaise et, vers le Nord-Ouest du lac, jusqu’aux abords de la zone sahélienne. Le climat est du type soudanais: la saison des pluies, très marquée, dure cinq mois (de mai à septembre) et la sécheresse est extrême pendant le reste de l’année.

Caractères physiques quantitatifs de la race

Le Kouri est un animal d’allure générale imposante, c’est un animal de grande taille à ossature développée, la hauteur au garrot oscille autour de 140 à 150 cm et chez certains animaux âgés, elle est comprise entre 170 à 180 cm. Il se distingue par un cornage énorme (20 à 55 cm de circonférence à la base) et par l’absence de bosse. La longueur des cornes varie entre 70 à 130 cm, elle peut aussi être courte variant de 20 à 30 cm (Joshi et al., 1957 ; Queval et al., 1971).
La section à la base de la corne est ronde et peut atteindre 80 à 100 cm de circonférence. Le Kouri est un animal lourd avec un poids moyen variant de 400 à 550 kg et dans certaines conditions d’engraissement, le poids peut atteindre 600 à 800 kg (Niger, 2003 ; Tchad, 2003).
Le tableau II donne quelques mensurations moyennes des bovins Kouri.

Caractères physiques qualitatifs

Le Kouri est un animal rectiligne, longiligne et hypermétrique, la robe est claire, uniformément blanche ou isabelle (Niger, 2003 ; Tchad, 2003) On rencontre également des sujets à robe rouge ou pie-rouge, gris clair, quelquefois mouchetée noir ou noir grisâtre (pourtour des oreilles, tête, cou: plus rarement : poitrail et partie antérieure de la poitrine). La tête est longue, large et épaisse, avec un front large, le chignon est très important, à crête supérieure déprimée en forme de V. Les oreilles sont de taille moyenne et à port horizontal (Joshi et al., 1957 ; Queval et al., 1971). Les cornes volumineuses sont de couleur claire à extrémités noires, et sont portées en lyre haute ou en croissant largement ouvert On rencontre des individus à cornes flottantes dites tombantes ou réduites à un moignon, et l’absence de cornes n’est pas exceptionnelle. Le dos est droit et l’arrière-train modérément incliné (Joshi et al., 1957 ; Queval et al., 1971 ; Tchad., 2003).
La queue est longue chez le mâle comme chez la femelle et se termine par un toupillon abondant (Zangui, 1986).

Paramètres de reproduction

Halilou (2013) a trouvé chez la vache Kouri, une durée de l’oestrus comprise entre 17 à 33 h avec une moyenne de 22,08 ± 5,9 h et une durée du cycle oestral variant de 19 à 41 jours avec une moyenne de 23,3 ± 5,42 jours. L’âge moyen de la vache Kouri à la 1re mise-bas est de 41,43±0,66 mois et varie de 34,25 à 46,8 mois ; l’intervalle vêlage-vêlage moyen est de 477,23± 118,58 jours et varie suivant le rang de vêlage. L’intervalle vêlage-saillie fécondante est de 202,62 jours et dépend du niveau de fertilité. La durée de gestation moyenne trouvée est de 298,74±5,11 jours, les vêlages sont repartis sur toute l’année avec des fréquences plus élevées entre les mois de février à avril (pic en mars) et les plus faibles fréquences sont enregistrées entre juin et août (Tellah et al., 2015). Les mâles effectuent leur première saillie à l’âge de 3 ans et leur vie sexuelle active s’étend sur huit à dix années (Joshi et al., 1957)

Aptitudes de production

La production laitière moyenne des vaches Kouri est comprise entre 600 à 700 litres pour une durée de lactation variant de six à dix mois, avec une production quotidienne de pointe d’environ 6 litres sans compter les quantités absorbées par le veau. Le rendement carcasse est d’environ 50%. Le Kouri est trop lourd, trop lymphatique et trop lent pour faire un bon animal de trait. Même pour le portage, il souffre du soleil et se fatigue rapidement (Joshi et al., 1957, Queval et al., 1971).
Malbrant et al. (1947), cités dans Tchad (1998), estimaient que la production laitière peut varier de 8 à 10 litres/jour et ont trouvé un gain moyen quotidien de 635 g en embouche de 140 jours. Le poids moyen à la naissance rapporté par Queval et al (1971) serait de l’ordre de 25 kg pour les veaux mâles et de 22,5 kg pour les veaux femelles. On estime que le développement d’adulte est atteint à 5 ans.

Matériel de mesure des caractères morphobiométriques

Pour réaliser les différentes mensurations un ensemble de matériel a été utilisé :
 Un mètre ruban pour les mesures de longueur ;
 Une canne toise pour les mesures de hauteur ;
 Une bascule mobile munie de récepteurs électroniques et d’un appareil de lecture pour les pesées ;
 Un appareil photo numérique pour photographier les animaux échantillonnés ;
 Des fiches et des stylos pour l’enregistrement des mensurations.

Fiches de collecte des données

Deux fiches de collecte de données ont été élaborées. Il s’agit de :
 La fiche d’évaluation phénotypique individuelle pour l’enregistrement des caractères qualitatifs ;
 La fiche d’évaluation phénotypique individuelle pour relever les caractères quantitatifs.

Recherche documentaire

La première étape de cette étude a concerné la recherche documentaire qui a consisté à passer en revue la littérature existante sur le sujet. Ce travail s’est effectué au niveau de la bibliothèque de la faculté d’Agronomie de l’UAM et à travers internet avec le moteur de recherche google.

Détermination des valeurs morphobiométriques

Durée et site de collecte des données

La collecte des données a duré un mois, allant du 03 Août au 05 Septembre 2016. Initialement l’étude concernait les départements de Diffa, Bosso et N’Guigmi. Compte tenu de la situation d’insécurité dans la zone, les troupeaux Kouri ont été regroupés aux alentours de Kinjandi dans la commune de Gueskerou située à cheval entre le département de Diffa, Bosso et N’Guigmi. Cette situation a entrainé une réorganisation des sites de collectes qui se sont limités à Kinjandi et au niveau du centre secondaire de multiplication du bétail de Sayam (Figure 2).

Techniques de collecte des données

Pour la collecte des données phénotypiques qualitatives et quantitatives, dans un premier temps l’animal est introduit dans une bascule (figure 3) ; une fois que l’appareil de lecture (figure 4) associé à la bascule se stabilise, le poids est relevé. Il s’en suit alors l’examen de la denture pour estimer l’âge de l’animal, malgré que ce dernier ait été donné par l’éleveur. La méthode d’estimation utilisée est celle décrite par IEMVT (1988), selon laquelle :
A 2 ans, l’animal a ses deux pinces d’adulte (2 grosses dents) ;
A 3 ans, il a ses premières mitoyennes (4 grosses dents) ;
A 4 ans, il a ses secondes mitoyennes (6 grosses dents) ;
A 5 ans, il a ses coins adultes (8 grosses dents) ;
A partir de 5 ans, on peut très approximativement connaître l’âge du boeuf en comptant les sillons qui se trouvent à la base des cornes; il se forme un sillon par an, à partir de la 3ème année. Si, par exemple, un boeuf porte 5 sillons, il a approximativement 5 + 3 = 8 ans.
Après ces opérations préliminaires, un manipulateur effectue les mesures des autres paramètres selon l’ordre établi sur la fiche d’évaluation phénotypique individuelle.

Etablissement d’une formule barymétrique

Plusieurs formules d’ajustement concernant l’estimation du poids vif sont proposées dans la littérature. Elles prennent en considération diverses mensurations, périmètre thoracique, hauteur au garrot, longueur scapulo-ischiale etc. et divers facteurs de variation comme l’âge, le sexe et le niveau d’alimentation (Delage, 1955 ; Pagot, 1959 ; Chollou, 1978 ; Poivey, 1980, Dineur, 1986 ; Dodo, 2001).
Pour déterminer une formule barymétrique applicable au taurin Kouri du Niger, le choix s’est porté sur les paramètres corporels qui ont une bonne corrélation avec le poids (Bulgen et al., 1984). Il s’agit du périmètre thoracique (PT), la hauteur au garrot (HG), la hauteur au sacrum (HS), la longueur scapulo-ischiale (LSi), la longueur du corps (LC) et de la profondeur poitrine (Pp).

Analyse statistique des données

Les données recueillies ont été saisies sur Excel. Le logiciel SPSS 20.0 a permis de calculer les moyennes des variables quantitatives et de réaliser des tests ANOVA et post hoc pour comparer les moyennes entre les groupes. Pour les variables qualitatives, des tableaux croisés en fonction du sexe ont été réalisés avec SPSS 20.0.
Le logiciel XLSTAT 2014 a été utilisé pour faire des tests de corrélation avec l’analyse en composante principale (ACP) et pour affiner les résultats, une analyse factorielle discriminante a été effectuée (AFD).
XLSTAT 2014 a aussi servi pour faire des régressions linéaires en vue de déterminer des formules barymétriques. On dénombre plusieurs modèles de régressions pour établir la corrélation entre les paramètres corporels quantitatifs et le poids corporel:
 la régression linéaire simple ;
 la régression puissance simple ;
 la régression exponentielle ;
 la régression polynomiale du second degré.
Dans notre étude, c’est la régression linéaire qui a été utilisée.
Trois séries de régression linéaire ont été réalisées.
La première a pris en compte tous les six paramètres cités ci-dessus, en fonction de la droite de régression de type :
P=a1+b1*LC+c1*HG+d1*PT+e1*HS+f1*LSi+g1*Pp.
a1, b1, c1, d1, e1, f1 et g1, sont des constantes.
Dans la deuxième série, seuls trois paramètres ont été utilisés, il s’agit du PT, de la HG et de la HS, en fonction de la droite de régression de type:
P = a2+b2*HG+c2*PT+d2*HS.
a2, b2, c2 et d2 sont des constantes
La troisième régression linéaire n’a pris en compte que le PT, en fonction de la droite de régression de type: P = a3+b3*PT.
a3 et b3 sont des constantes.
Il est à noter que le niveau de signification est de 5% pour tous les tests réalisés.

Paramètres morphobiométriques et leurs corrélations

Paramètres corporels quantitatifs

► Valeurs moyennes des paramètres corporels quantitatifs
Le tableau III présente les moyennes des paramètres corporels quantitatifs ainsi que les résultats de leur comparaison selon le sexe.
Il ressort de l’analyse de ce tableau, des différences significatives entre les moyennes de tous les groupes (Mâle (M), Femelle (F), Castré (C)) pour la hauteur au garrot (HGC ˃ HGM ˃ HGF) ; le périmètre thoracique (PTC ˃ PTM ˃ PTF ) ; la hauteur au sacrum ( HSC ˃ HSM ˃ HSF) et la largeur aux ischions (liF ˃ liC ˃ liM).
Des différences significatives ont également été observées entre les moyennes des groupes deux à deux pour la longueur scapulo-ischiale (LSiM = LSiC ˃ LSiF), le tour du Jarret (TJM = TJC ˃ TJF), la largeur aux hanches (lhM = lhF ˂ lhC),la largeur aux épaules (leC ˃ leF),la longueur de la queue (LQC = LQM ˃ LQF),la profondeur de la poitrine (PpC = PpM ˃ PpF ) et enfin le poids (PC = PM ˃ PF).
Aussi l’analyse du tableau permet de montrer que pour la hauteur au garrot, le périmètre thoracique, la hauteur au sacrum et la largeur aux ischions le dimorphisme sexuel est très marqué.

Les Paramètres qualitatifs du corps et de la tête

Le tableau VII donne les paramètres qualitatifs du corps et de la tête en fonction du sexe et également ceux de la race. Il ressort de l’analyse de ce tableau que pour le profil de la tête, deux types de profil sont observés : le profil rectiligne et le profil convexe. Le profil rectiligne est dominant chez tous les sexes et même au sein de la race, comme témoignent les pourcentages de 68,4%, 88,2%, 68,4% et 85,86% respectivement chez les mâles, les femelles, les castrés et au sein de la race.
Concernant l’orientation de l’oreille, deux types se distinguent : dressé et latérale. Chez les mâles et les femelles, 100% des animaux échantillonnés contre 94,7% chez les castrés, ont les oreilles orientées latéralement. Ce taux est de 99,79% au sein de la race. Tous les animaux ont les oreilles arrondies.
Chez 100% des mâles et des castrés, contre 97,6 % chez les femelles, on note la présence de cornes. La présence des cornes est enregistrée chez 97,89% de l’ensemble des animaux. Les cornes sont soit fixées, ou flottante. La totalité (100%) des castrés contre 97,4% des mâles et 97,3% des femelles ont les cornes fixées. Sur l’ensemble des animaux de l’échantillon, 97,41% ont des cornes fixées. L’orientation des cornes varie de latérale, vers le haut, vers le bas, en avant et en arrière. On note au sein de la race, 52,92 % des animaux ont une orientation des cornes vers le haut, 22,89% en arrière, 17,71% en avant, 4,97 % latéralement et 1,51 % vers le bas.
Trois types d’appréciation de la ligne du dos se distinguent : il s’agit de rectiligne, concave et convexe. Au sein de la race on enregistre 86,50% de rectiligne ; 12,66% de convexe et enfin 0,84% de concave.
Le profil de la croupe est incliné et la queue est longue pour l’ensemble de l’échantillon examiné.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
HOMMAGES A NOS MAITRES ET JUGES
RESUME
ABSTRACT
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESES BIBLIOGRAPHIQUES
Chapitre I : Caractéristiques phénotypiques de quelques races bovines africaines
I.1.Races taurines
I.1.1. Taurin Baoulé
I.1.2. Taurin N’Dama
I.1.3. Taurin Kapsiki
I.1.4. Taurin Toupouri
I.2. Races zébus du Niger
Chapitre II : Etat des connaissances sur la race Kouri
II.1. Origine
II.2. Milieu géographique
II.3. Caractères physiques quantitatifs de la race
II.4. Caractères physiques qualitatifs
II.5. Paramètres de reproduction
II.6. Aptitudes de production
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre III : Matériel et Méthodes
III.1. Zone de l’étude
III.2. Animaux
III.3. Matériel de mesure des caractères quantitatifs
III.4. Fiches de collecte des données
III.5. Recherche documentaire
III.6. Détermination des valeurs morphobiométriques
III.6.1. Durée et site de collecte des données
III.6.2. Techniques de collecte des données
III.6.3. Etablissement d’une formule barymétrique
III.7. Analyse statistique des données
Chapitre IV. Résultats et Discussion
IV.1. Résultats
IV.1.1. Paramètres morphobiométriques et leurs corrélations
IV.1.1.1. Paramètres corporels quantitatifs
IV.1.1.2. Paramètres quantitatifs de la tête
IV.1.1.3. Les Paramètres qualitatifs du corps et de la tête
IV.1.2. Formule barymétrique applicable au taurin Kouri du Niger
IV.2. Discussion
IV.2.1. Paramètres morphobiométriques du taurin Kouri et leurs corrélations.
IV.2.2. Formule barymétrique applicable au taurin Kouri du Niger
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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