Paradoxe entre capitalisme et interventionnisme

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Les politiques structurelles

Elles ont une action à long terme et modifient en profondeur les structures de l’économie, comme son nom l’indique, et visent à transformer le mode de fonctionnement du système économique. Elles sont souvent qualifiées par le secteur ou le domaine sur lequel elles portent, exemple politique industrielle.
Plus généralement, nous pourrions citer en guise d’illustration : les nationalisations, les privatisations, la politique de recherche, la politique de l’emploi (baisse du temps de travail), la politique de réglementation et de l’environnement….
Ces politiques ne donnent que des résultats longtemps après leur mise en place.

Les politiques conjoncturelles

Une conjoncture est une situation économique à un moment donné. Donc à l’opposé des politiques structurelles, les politiques conjoncturelles ont pour but d’agir, à court terme, sur les indicateurs économiques pour orienter l’activité dans un sens permettant de rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Ces politiques ont donc une action limitée dans le temps. Elles ont une fonction de régulation ou stabilisation. En plus c’est l’ensemble des in-terventions de l’Etat susceptibles de modifier à court terme et à moyen terme l’évolution de l’économie.
L’Etat dispose de plusieurs moyens en ce sens, il y a notamment la politique budgétaire, la politique fiscale, la politique monétaire, la politique de revenus…
La politique de relance est intégrée dans la politique de la demande, elle consiste à n’agir que sur les composantes de la demande, à savoir la dépense publique et l’investissement. Keynes fut le précurseur de ladite politique. Le sujet qui nous intéresse et qui se trouve au centre de notre étude est la politique de relance. Cette dernière est définie comme suit : c’est un ensemble de mesures de politique économique, qui s’effectue par des dépenses publiques supplémentaires ou de réduction de certains impôts, et donc dégradant le solde public, décidées par le gouvernement d’un pays ou d’une zone économique, dans le but de provoquer une relance économique c’est-à-dire une augmentation des activités écono-miques et une réduction du chômage lors des périodes de faible croissance ou de récession. C’est une politique conjoncturelle qui est surtout efficace lorsque les capacités sont sous-utilisées.
Selon le courant keynésien, cette politique se traduit par une augmentation des dépenses publiques. Cela permettrait, d’après eux, d’accroître le revenu disponible des ménages. Ainsi, ces derniers pourraient augmenter leur dépense en consommation en supposant qu’il y a une élasticité entre la demande et le revenu. En constatant ce fait, les entreprises vont aussi adap-ter leur offre à cette situation donc existence d’élasticité entre la demande et l’offre, or vu que nous sommes en sous-emploi des capacités de production, les entreprises auront besoin d’un supplément de capital surtout de main-d’œuvre afin de satisfaire cet accroissement de la de-mande. De-là, l’entrepreneur va vouloir engager plus de personnel d’où, nous assistons à une diminution du chômage. Et c’est précisément l’un des buts de la politique de relance. Keynes stipule que grâce à l’effet multiplicateur, le déficit engendré sera comblé par la recette fiscale générée ultérieurement et ce grâce à la montée des activités des entreprises. De ce fait l’Etat pourrait prélever les différents impôts sur l’entreprise mais aussi sur les revenus des per-sonnes. Une autre politique qui s’oriente dans la même direction est la réduction des impôts. Ce principe permettrait aussi aux ménages de disposer de plus de revenu et donc d’accroître leur consommation, alors nous aboutirions au même fait qui est la résorption du chômage.

L’Etat comble les lacunes du marché

L’examen du fonctionnement de l’économie de marché montre qu’elle présente souvent des imperfections. En d’autres termes, l’inefficacité de celui-ci se manifeste par exemple par des prix ne reflétant pas les coûts ou les bénéfices marginaux effectifs et par conséquent par une offre de biens supérieure ou inférieure à l’optimum, voire, la limite, par l’absence de production d’un bien pourtant demandé.
Quand le marché ne peut pas fonctionner normalement alors c’est l’Etat qui intervient afin de corriger ce dysfonctionnement. Ces lacunes ou déficiences du marché peuvent appa-raître dans diverses circonstances : d’abord le cas le plus connu est sans doute celui de la con-currence imparfaite, cas qui est plus proche de la réalité où il n’y pas de concurrence pure et parfaite, qui règne lorsque les offrants (ou les demandeurs) parviennent à exercer une position de force sur un marché, soit parce qu’ils ont conclu un accord de non-concurrence avec les concurrents potentiels, soit parce qu’ils disposent d’un certain pouvoir monopolistique. Il est courant de rencontrer des monopoles naturels dans l’économie. Le monopole naturel est la dernière entreprise qui reste sur le marché après l’élimination par la concurrence des autres firmes. Etant le monopole, celui-ci pourrait agir comme tel et imposer ainsi ses prix et les quantités qu’il désirerait écouler sur le marché. Autrement dit, il veut obtenir le maximum de profit en égalisant sa recette marginale à son coût marginal. Si tel cas se produisait alors nous assistons à une pénalisation des consommateurs. C’est-là que le pouvoir public fait son inter-vention car il doit veiller au bien-être tant des consommateurs que les producteurs. Ainsi il pourrait agir sur trois variables qui sont le prix, le profit et la quantité.

Sur les prix

L’Etat contraint le monopole à fixer un prix inférieur à celui obtenu s’il égalisait son coût marginal à sa recette marginale. Pour le monopole cette situation constituerait une perte, alors pour y remédier, l’Etat lui verse une subvention égale à cette perte. Cela devient favo-rable pour les consommateurs car il y a une baisse des prix alors que cela pénaliserait les con-tribuables. Même si nous nous situons dans cette position, la solution n’est pas nécessaire-ment optimale tant que le coût moyen n’est pas atteint et qu’une capacité reste sous utilisée. Une autre alternative consiste donc à réglementer les profits.

Sur les profits

Eviter les subventions revient à ne pas pénaliser les contribuables donc l’Etat laisse le monopole fixer librement ses prix mais pour un profit normal c’est-à-dire que le prix soit fixé au niveau du coût moyen. Cette solution pose deux problèmes même si elle évite le versement des subventions et le calcul des fonctions de coûts et de demande : la quantité fixée demeure sous-optimale puisque inférieure à celle pour laquelle le prix est égal au coût marginal ; le monopole n’est pas incité à réduire ses coûts. Cette réglementation du taux de profit peut même inciter l’entreprise à maximiser les quantités car c’est alors pour elle le moyen, à taux de profit règlementé, de maximiser la masse de ses profits. La quantité est sous-optimale et le prix est excessif.

Sur les quantités

Dans cette option, l’Etat fixe la quantité à produire par le monopole. Cette quantité qui, la plupart du temps est supérieure à celle qui correspond à la maximisation de son profit. Il suffit pour cela de fixer une quantité telle que le prix perçu couvre normalement le coût moyen. Mais nous pourrions nous attendre à des effets pervers : le monopole étant obligé d’écouler une certaine quantité, et donc à assumer des manque-à-gagner par rapport à ce qu’il espérait, pourrait être amené à réduire la qualité des prestations fournies, économiser des coûts et regagner ainsi les marges de profit dont l’Etat l’a privé.
Ensuite les marchés sont également déficients lorsque l’information est insuffisante ou trop coûteuse, en raison de notamment de la complexité des biens et de la transparence insuf-fisante des marchés. Puis l’environnement naturel présente aussi des défaillances du fait qu’il y a des ressources naturelles qui sont communes et donc personne n’est directement chargé de leur conservation et donc la gestion des ressources est mauvaise car elles ne sont pas inépui-sables et aussi parce que la plupart des gens ne se sentent pas concernés par leur entretien. Dans ce cas, il pourrait y avoir un gaspillage de ces ressources. C’est-là qu’il y a intervention de l’Etat afin d’éviter ce gaspillage et atteindre ainsi l’optimum de PARETO8 (état dans le-quel l’amélioration du bien-être d’un individu n’est plus possible sans la détérioration de celui d’u autre).

Les grandes fonctions de l’Etat

Ces fonctions ont été initiées par MUSGRAVE, elles sont de trois sortes et entrent dans le cadre de la notion d’Etat-Providence où il est question d’une intervention de l’Etat dans la sphère socio-économique. Ces fonctions attribuées à l’Etat sont :
– Promouvoir une allocation optimale des ressources économiques .
– Promouvoir une distribution équitable des richesses économiques .
– Promouvoir l’équilibre macro-économique.

La fonction d’allocation

L’Etat a une fonction d’allocation optimale des ressources économiques rares pour en tirer le meilleur profit pour réaliser le bien-être de la collectivité. Cette allocation optimale est souvent assimilée à l’optimum de Pareto c’est-à-dire l’impossibilité d’améliorer le bien-être d’une personne sans diminuer celui d’une autre. Nous entendons par ressources : le travail (la main-d’œuvre), le capital (capital financier, équipements, bâtiments) et le sol (y compris les ressources naturelles et l’énergie). Pour allouer les ressources il peut avoir recours aux entre-prises publiques qui sont de deux types : la première catégorie est formée de droit privé mais dont la majeure partie du capital-actions est détenue toute ou en grande partie par l’Etat. Ces entreprises-là produisent des biens et services privés et recherchent le maximum de profit comme le privé. La seconde catégorie est composée des entreprises ou les établissements de droit public qui produisent des biens et services collectifs que le privé est incapable d’effectuer. Ces biens collectifs ont les propriétés d’être non-exclusifs (le producteur ou le fournisseur d’un bien ou d’un service n’est pas en mesure d’en refuser la jouissance à toute personne qui n’accepte pas de le dédommager en lui payant le prix nécessaire à l’achat du bien ou à l’utilisation du service) et non-rival (la consommation de ce bien par un individu n’exclut pas toute possibilité de consommation du même bien par d’autres personnes). Il peut recourir aussi à la bureaucratie pour l’allocation des ressources.
La bureaucratie se caractérise par une production et une distribution directe des biens et des services par l’administration. Les organisations bureaucratiques possèdent les quatre ca-ractéristiques suivantes :
– Les gestionnaires et les employés de ces organisations ne peuvent s’approprier des bénéfices que l’institution peut capter .
– La part la plus importante des ressources de l’organisation ne provient pas de la vente d’un produit ou d’un service à l’unité .
– Le financement se fait donc sur subventions périodiques, en général annuelle .
– L’institution répond de son activité devant une organisation de contrôle ou de tutelle qui lui alloue la part la plus importante de ses ressources.
L’institution qui présente ces caractéristiques est un bureau, les agents qui le dirigent sont les gestionnaires ou bureaucrates, et les autorités de contrôle ou de tutelle sont les admi-nistrateurs ou les principaux.
Le gestionnaire propose des activités à son autorité de contrôle afin d’obtenir les fonds nécessaires à leur réalisation. Il a une estimation du budget possible en fonction des activités qu’il propose : c’est sa fonction de budget et des moyens de productions à y affecter : c’est sa fonction de coût. Nous pourrions d’une certaine manière affirmer que le bureau vend une cer-taine activité que le conseil d’administration achète pour un certain budget.
La fonction de budget indique les montants que l’autorité de contrôle accorde en consi-dération des activités proposées par le gestionnaire. Elle représente aussi le montant maxi-mum de fonds que le gestionnaire peut espérer recevoir. Plus la proposition d’activité est grande, plus la tutelle accordera un budget plus important, mais au fur et à mesure que l’activité augmente, la tutelle augmentera aussi son budget avec plus de réticence.
Le modèle de la production bureaucratique est inspiré de la théorie du monopole. Le bureau est le seul à produire une activité donnée, il est le seul à détenir les informations sur les conditions techniques de la production : les responsables politiques connaissent la valeur de l’activité mais ignorent ses conditions techniques, alors que les bureaucrates sous leurs ordres connaissent ces conditions techniques mais pas nécessairement la valeur prêtée par la société à leur activité. Les bureaucrates négocieront donc avec leurs autorités de tutelle. Ils leur offriront une certaine activité en contrepartie d’un certain budget, budget que l’autorité tutelle fait varier en fonction de l’utilité sociale des activités en question ou de l’intensité de la demande. Les bureaucrates sont de ce fait les seuls à connaître les coûts de production.
L’allocation correspond au fait que ceux qui gagnent peuvent indemniser ceux qui per-dent tout en gardant un bénéfice net non nul pour les gagnants : c’est un mouvement compen-satoire.

La fonction de redistribution

L’Etat redistribue les richesses sous forme de revenu et de fortune. La redistribution ne doit pas se faire uniquement entre citoyens, entre individus mais doit être effectuée entre ré-gions, districts, communes. Elle doit également être prévue entre les générations.
Dans une redistribution, les gains des uns sont strictement égaux aux pertes des autres. L’Etat intervient pour trois raisons dans la redistribution : d’abord pour obtenir une efficacité économique, en redistribuant les revenus des groupes à faible propension à consommer vers ceux à forte propension à consommer, il va relever la consommation. Ensuite pour des raisons d’ordre public, la redistribution est considérée comme le prix à payer pour avoir la paix et la stabilité sociales. Enfin en faisant référence aux individus altruistes qui intègrent dans leur fonction d’utilité celle des autres.
Le problème de redistribution est lié au problème de contrat-social : l’Etat va sensibili-ser les gens à accepter à relever la situation des plus démunis, autrement dit maximiser le mi-nimum.
Mais il y aussi la redistribution par l’approche de l’égalité des chances. Dans cette ap-proche, nous rencontrons la politique des hauts salaires et la stratégie « d’All Start fair » qui met tous les individus au même point de départ grâce à l’éducation et la formation. Ils ont tous la même aptitude d’où chacun est apte de saisir les opportunités. Les différences de reve-nus résideraient dans le fait qu’ils ne veulent pas user de leur capacité.

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Table des matières

Partie I : Analyse d’ensemble sur le rôle de l’Etat
Chapitre 1 : Les différentes conceptions de l’Etat
1. Le libéralisme
2. Le keynésianisme
3. Les autres courants de pensée
Chapitre 2 : l’Etat : acteur économique
1. Pour la relance de l’économie
1.1 Les politiques structurelles
1.2 . Les politiques conjoncturelles
2. L’Etat comble les lacunes du marché
2.1 Sur les prix
2.2 Sur les profits
2.3 Sur les quantités
3. Les grandes fonctions de l’Etat
3.1 La fonction d’allocation
3.2 La fonction de redistribution
3.3 La fonction de stabilisation
Partie II : Plus ou moins d’Etat ?
Chapitre 1 : Analyse sur Madagascar
1. Les performances internes de l’Etat Malagasy
1.1 Le pouvoir exécutif
1.2 Le pouvoir législatif
1.3 Le pouvoir judiciaire
1.4 Les fonctionnaires
2. Les problèmes posés par les fonctionnaires
2.1 Les lacunes générales
2.2 Problèmes et limites de la décentralisation
3. Les relations économiques internationales de la Grande Île
3.1 Les importations et les exportations
3.2 Les investissements directs de l’étranger
4. Madagascar : Etat souverain ?
4.1 La souveraineté interne.
4.2 La souveraineté externe.
Chapitre 2 : Réalités mondiales
1. Paradoxe entre capitalisme et interventionnisme
2. Les limites de l’interventionnisme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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