Palmier dattier (phoenix dactylifera l)

PALMIER DATTIER (Phoenix dactylifera L)

Considérations générales

Les documents les plus anciens en Mésopotamie (Irak actuellement) montrent que la culture du palmier dattier se pratique depuis 3500 ans avant J.C. Les zones de culture s’étendaient en Irak occidental, en Arabie jusqu’en Afrique du Nord (Munier, 1973). Le palmier dattier a été dénommé Phoenix dactylifera par LINNE en 1934. Son nom provient du mot « Phœnix» qui signifie dattier chez les phéniciens et «dactylifera » qui dérive du terme grec « dactylos » signifiant doigt, allusion faite à la forme du fruit (Hmimra, 2015). C’est une espèce dioïque comportant des sujets mâles et des sujets femelles (Gilles, 2000; Ghayoor et al., 2016), monocotylédone arborescente (Bounaga, 1993) connue pour son adaptation aux conditions climatiques trop sévères des régions chaudes et sèches (Bouguederi et al., 1994) appartenant à la famille des Arecaceae qui compte environ 235 genres et 4000 espèces (Munier, 1973). Le genre phœnix comporte au moins douze espèces, la plus connue est l’espèce Phoenix dactylifera, dont les fruits « dattes » font l’objet d’un commerce international important (Gros- Balthazard et al., 2013). Environ 5000 cultivars de palmiers dattiers différents sont connus dans le monde entier (Jaradat et Zaid, 2004). Le dattier commence à produire les fruits à un âge moyen de cinq années et continue la production avec un taux de 10-100 kg/arbre/an pour plus de 60 ans (Imad, 1995). Dans le Monde, la culture du palmier dattier s’étend sur 800 000 ha comptant plus de 100 millions d’arbres et fait vivre directement plus de 10 millions d’oasiens (El Houmaizi, 2002).

Sa présence dans les oasis lui confère un rôle écologique. En effet, il limite la progression des espèces désertiques et contribue à limiter les dégâts d’ensablement dans les oasis (Benahmed, 2007). Le palmier est considéré comme un symbole de vie du désert à cause de sa tolérance à des températures élevées, à la sécheresse et à la salinité beaucoup plus que d’autres espèces (El-juhany, 2010). Il est aussi l’une des cultures de base les plus anciennes du Sud-Ouest d’Asie et d’Afrique du Nord (Al-alawi et al., 2017).

Biologie 

La multiplication du palmier dattier se fait donc par :

Reproduction sexuée 

La multiplication par semis de graine est la méthode traditionnelle la plus anciennement pratiquée par les phoeniciculteurs. Elle a permis la création de nombreuse palmeraies et l’extension des cultures en dehors de son aire d’origine (Munier, 1973).

Reproduction asexuée 

➤ Rejet
On reproduit intégralement les caractéristiques du pied mère. C’est la méthode la utilisée par les phoeniciculteurs pour la reproduction du dattier.
➤ Gourmand ou roukab
Les gourmands se développent haut sur le tronc ou sur le stipe. Ils s’enracinent moins vite, ont un taux de reprise plus faible, mais surtout ils ont une très forte tendance à dégénérer.
➤ Culture in vitro
Elle est mise en œuvre pour faire face aux maladies cryptogamiques et pour pallier les problèmes de disparition des variétés ne présentant peu ou plus de rejets (Chaibi et al., 2002).

Cycle de développement

Selon Belguedj, (2002) le palmier dattier passe généralement par quatre phases de développement :
– Phase jeune (depuis la plantation jusqu’aux premières productions): Cette phase dure entre 5 à 7 années, selon le milieu et les soins apportés à la culture.
– Phase juvénile (pleine production): Elle se situe autour de 30 ans d’âge du palmier.
– Phase adulte (autour de 60 ans d’âge) : Elle correspond au début de décroissance de la production surtout si le palmier est dans des conditions de culture médiocres.
– Phase de sénescence (80 ans et plus): Elle est marquée par la chute de la production.

Ecologie du dattier

L’écologie du dattier est difficile à décrire, puisque ses exigences de culture sont variables. On définit deux zones :
– les zones phoenicicoles vraies, où le palmier dattier est cultivé comme plante rentable. Les cultivars de qualité produisant des dattes exportables ne peuvent pas se cultiver en dehors de la zone hyperaride non littorale avec une pluviosité inférieure à 100 mm (Lehouerou, 1989).
– les zones phoenicicoles marginales: dans ces zones le dattier se comporte comme plante ornementale. Elhoumaizi et al., (1998) ont signalé que dans les régions marginales, il suffit que la température minimale absolue oscille entre -2 et 3°C. Dans ces régions les dattes mûrissent plus lentement. Il peut s’écouler deux mois pour une maturation complète du régime (Lehouerou, 1989).

Différents stades d’évolution de la datte

Les fruits du palmier dattier, une fois par ans et après la pollinisation, passent à travers plusieurs stades de développent, chaque stade de maturité correspond à une appellation particulière (figure 6). Par ailleurs, toutes les références bibliographiques indiquent cinq stades phénologiques : «Zeї» ou Hanabouk, «Tefejena» ou Kimri, «Engueï » ou Khalal (ou Bisr), «Blah» ou Rutab et Tamr ou Tamar. La totalité du processus est longue et dure environ 7 mois (Manjeshwar, 2001; Ghnimi et al., 2017):

➤ Stade I «Zeї» ou Hababouk: 1 à 5 semaines après la nouaison.
➤ Stade II «Tefejena» ou Kimri : 9 à 14 semaines, le début du grossissement
➤ Stade III «Engueï » ou Khalal: Le changement de la couleur, 6 semaines.
➤ Stade VI «Blah» ou Routab: Début de maturation, 4 semaines.
➤ Stade V «Tmar» ou Tamer: C’est les deux dernières semaines pendant lesquelles les fruits de datte varient en taille, en forme, en couleur, en texture et en saveur.

Usage traditionnel et effets thérapeutiques

La datte est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle comme produits de beauté connu depuis l’antiquité et encore pratiqué de nos jours par les populations des régions phoenicicoles. Les décoctions de dattes sont utilisées comme calmant dans les maladies nerveuses, les affections pulmonaires et de la gorge mais surtout contre les insomnies et les diarrhées infantiles (Munier, 1973). La consommation de la datte est recommandée aux femmes allaitantes pour ses effets galactogènes (Munier, 1973). Les huiles extraites du noyau de la datte traitent le rhumatisme articulaire (Chahata, 2000). Les noyaux de dattes sont utilisés comme traitement pour l’excrétion des calculs rénaux (Chahata, 2000). Les décoctions des dattes parthénocarpiques étaient utilisées comme diurétique et contre les hémorroïdes (Munier, 1973). La datte peut être considérée comme étant un aliment riche en fer, elle peut contribuer à combattre les anémies ferriprives (Siboukeur, 1997). Elle peut aussi être utilisée dans les régimes hypoglucidiques et hypocaloriques grâce à la présence du fructose qui possède un pouvoir sucrant plus élevé que celui du saccharose et du glucose (Siboukeur, 1997). Les dattes sont riches en composés phénoliques (Telli, 2009) qui sont connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé humaine contre les maladies dégénératives (cancer et maladies cardiovasculaires). L’utilisation traditionnelle des dattes dans la médecine populaire est probablement due au fait que les fruits ont des propriétés immunomodulatrices, antibactériennes et antifongiques.

Les extraits hydrophiles des fruits possèdent de puissantes capacités antioxydantes qui ont été principalement attribuées aux composés phénoliques présents dans les dattes.

Composition biochimique de la datte

La datte est constituée de deux parties distinctes : une comestible « la pulpe ou la chair » et une autre non comestible « noyau » qui révèlent des compositions très intéressantes. Elle constitue un excellent aliment, de grande valeur nutritive et énergétique (Toutain, 1979 ; Gilles, 2000). Elle contient une faible teneur en lipides et en protéines, mais elle est riche en sucres (environ 75% de sa composition), ce qui lui confère une grande valeur calorique (100g de pulpe de dattes donne 314 kcals) (Al-Farsi et Lee., 2008). Cette valeur est proche de celle du miel d’abeilles, estimée à 304,5 kcals pour 100 g et est supérieure à celle fournie par le riz, le lait de vache et le jus de fruits (Chahata, 2000). Les protéines de la datte sont équilibrées qualitativement, mais en faible quantité. Les dattes sont riches en minéraux plastiques: K, Na, Ca, Mg, Fe, Cu, Zn… (Matallah, 1970); elles sont reminéralisantes et renforcent notablement le système immunitaire (Albert, 1998). Le profil vitaminique de la datte se caractérise par des teneurs appréciables en vitamines du groupe B qui participe au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines (Tortora et al., 1987).

Pulpe

Le sucre et l’eau sont les constituants prédominants de la chair, c’est leur proposition qui détermine la consistance de la datte (Munier, 1973). En plus de ces deux composés, la pulpe renferme des éléments minéraux, des protéines, des lipides, des polyphénols, des fibres, des vitamines… etc (Ahmed et Ramas wamy, 2006). La teneur en eau est en fonction des variétés, du stade de maturation et du climat (Maatallah, 1970).

Selon Booij et al., 1992, l’humidité décroît des stades verts aux stades murs. D’une manière générale, la teneur moyenne en eau des dattes varie entre 10 à 40% du poids de la chair fraîche, ceci la classe dans les aliments à humidité intermédiaire (Estanove, 1990). Les sucres sont les constituants prédominants de la datte. L’analyse des sucres de la datte a révélé la présence essentiellement de trois sucres: le saccharose, le glucose et le fructose (Estanove, 1990 ; Acourene & Tama, 1997); ceci n’exclut pas la présence d’autres sucres (faibles proportions) tels que le galactose, le xylose et l’arabinose. La teneur en sucres totaux est très variable, de même que la proportion des sucres réducteurs et de saccharose. Ces teneurs varient selon les variétés dans les limites 50 à 85% pour les sucres totaux avec des proportions de 20 à 60% du poids de la pulpe en sucres réducteurs (Belguedj, 1996). De façon générale les dattes molles sont caractérisées par une teneur élevée en sucres réducteurs (glucose, fructose) et les dattes sèches par une teneur élevée en saccharose (Noui, 2007). Le glucose et le fructose (sucres réducteurs) proviennent probablement, de l’inversion du saccharose (non réducteur) puisque l’invertase (enzyme responsable de cette inversion) est décelée à des taux différents dans un grand nombre de variétés. La réaction d’hydrolyse qui se produit s’exprime de façon simplifiée par la formule suivante :

C12 H22 O11 + H2O => C6 H12 O6 + C6 H12 O6

Les dattes présentent des teneurs faibles en composés protidiques, généralement moins de 3% (matière sèche) (Besbes et al., 2009). Aussi il a été montré que le pourcentage de protéines présent dans les noyaux des dattes est plus important que celui de la pulpe (Abou-Zeid et al., 1991).

Selon Al-Shahib et Marshall (2003), les protéines de la datte contiennent 23 acides aminés dont la majorité sont indispensables tels que: la lysine (lys), l’arginine (Arg), le tryptophane (Trp), la valine (Val), la thréonine (Thr), l’alanine (Ala), la tyrosine (Tyr) et la leucine (Leu)…etc (Mimouni, 2015). D’après Meftah et Saadi, (1992), les teneurs en acides glutamique et aspartique, en glycine et sérine sont plus importantes que celles d’autres acides aminés tels que thréonine, lysine, arginine, leucine, tryptophane et isoleucine. Les matières grasses sont pratiquement absentes dans la pulpe (moins de 0,5% MS) (Chaira et al., 2007 ; Benchellah & Maka, 2008). Les lipides jouent un rôle plus physiologique que nutritionnelle par la protection du fruit (Barreveld, 1993). Les principaux acides gras présents dans la pulpe de la datte sont l’acide palmitique, l’acide stéarique, l’acide linoléique, l’acide oléique et l’acide myristique (El Arem et al., 2011). La datte est riche en fibres; elle en apporte 8,1 à 12,7 % du poids sec, (Al-Shahib et Marshall, 2003). La paroi cellulaire de la datte mûre est pauvre en pectines (3 % du poids sec). Ce sont en fait des pectines hautement méthylées (Benchabane et al., 2000). Une portion de 25 g de dattes (3 fruits) fournit 2 g de fibres, ce qui représente de 5 à 8 % de la quantité de fibres recommandée par jour par OMS/FAO (Lavalleecote et Dubost-belair, 2000). Du fait de leur pouvoir hydrophile, les fibres facilitent le transit intestinal et exercent un rôle préventif des cancers colorectaux, des appendicites, des varices et des hémorroïdes (Jaccot et Campillo, 2003). La caractéristique la plus remarquable des dattes réside dans la présence de minéraux et d’oligoéléments particulièrement abondants dépassant nettement les autres fruits secs (Boukhiar, 2009).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
I. PALMIER DATTIER (Phoenix dactylifera L)
I.1. Considérations générales
I.2. Classification botanique
I.3. Morphologie
I.3.1. Partie souterraine (racinaire)
I.3.2. Partie aérienne
I.4. Biologie
I.4.1. Reproduction sexuée
I.4.2. Reproduction asexuée
I.4.3. Cycle de développement
I.5. Ecologie du dattier
I.6. Répartition géographique du palmier dattier
I.6.1. Dans le monde
I.6.2. En Mauritanie
II. FRUIT DU PALMIER DATTIER (DATTES)
II.1. Description botanique
II.2. Classification
II.3. Différents stades d’évolution de la datte
II.4. Usage traditionnel et effets thérapeutiques
II.5. Composition biochimique de la datte
II.5.1. Pulpe
II.5.2. Noyau
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. CADRE DE L’ETUDE ET PERIODE DE L’ETUDE
III. MATERIEL ET METHODES
III.1. Matériel
III.1.1. Matériel végétal
III.1.2. Matériel et réactifs de laboratoire
III.2. Méthodes
III.2.1. Echantillonnage
III.2.2. Analyses morpho-métrique
III.2.2.1. Couleur
III.2.2.2. Consistance
III.2.2.3. Forme
III.2.2.4. Mesures biométriques
III.2.3. Analyses physico-chimiques et biochimiques
III.2.3.1. Détermination du pH
III.2.3.2. Humidité
III.2.3.3. Acidité totale
III.2.3.4. Les éléments minéraux
III.2.3.5. Dosage des sucres totaux
III.2.3.6. Dosage de protéines
III.2.3.7. Détermination de lipides totaux
IV. RESULTATS ET DISCUSSIONS
IV.1. Caractéristiques morphologiques
IV.2. Mesures biométriques
IV.2.1. Poids des dattes, pulpes et noyaux
IV.2.2. Dimensions
IV.3. Caractéristiques physico-chimiques et biochimiques
IV.3.1. Potentiel Hydrogène (pH)
IV.3.2. Teneurs en eau
IV.3.3. Acidités titrables
IV.3.4. Sucres totaux
IV.3.5. Teneurs en protéine
IV.3.6. Teneurs de lipides
IV.3.7. Teneurs en éléments minéraux
CONCLUSION
Références

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *