Outiller des élèves de CE2 pour une sortie de terrain en géographie

À l’école primaire, le professeur des écoles enseigne plusieurs disciplines. Je vais présenter mon travail de recherche sur l’espace. Au cycle 2, nous cherchons à faire questionner le monde, ce qui deviendra au cycle 3 la géographie. Dans une logique de développement de l’enfant, il faut partir du concret pour pouvoir aller vers l’abstrait, il en va de même avec l’espace.

J’introduis une citation que je trouve intéressante car elle m’a inspiré sur ma réflexion de recherche.

« Le véritable voyage découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » .

Pour enseigner l’espace en cycle 2 mais qui deviendra la géographie en cycle 3, il est intéressant de connaitre l’étymologie de la géographie. C’est un nom formé à partir de deux termes grecs : « gê » qui signifie « terre » et « graphein » qui signifie « écrire, décrire ». D’après son étymologie, ce mot signifie donc « la description de la terre ».

La définition actuelle dans le Larousse « géographie » désigne une science qui a pour objet la description et l’explication de l’aspect actuel, naturel et humain, de la surface de la Terre.

La définition dans le dictionnaire reste incomplète pour comprendre ce qu’est réellement la géographie. Pour mieux la comprendre voici un extrait d’un site de géographe ( http://www.hypergeo.eu ).

« La géographie s’est donnée pour objet la description et l’interprétation de l’organisation de la surface terrestre par les sociétés humaines. Il s’agit de comprendre la diversité des systèmes géographiques et de formaliser les processus qui expliquent cette différenciation de la surface de la terre. La géographie s’est inspirée des sciences naturelles et des sciences sociales. Certaines de ses branches ont évolué vers l’étude exclusive de composantes naturelles des systèmes géographiques (géomorphologie, biogéographie, climatologie, océanologie), d’autres vers leurs composantes sociales (géo démographie, géographie sociale, culturelle, et des représentations). » .

La géographie ne se résume pas seulement à lire des cartes. Aujourd’hui, la géographie est la science des lieux mais aussi la science de l’homme, elle fait partie de notre environnement et de notre société.

On introduit une dimension cognitive dans la compréhension que nous pouvons avoir de la construction et des pratiques de l’espace géographique, une approche plus anthropologique de l’espace. (P15 du livre « les fondamentaux de la géographie » de Yvette VEYRET et Annette CIATONNI).

En 1885, la Géographie devient une discipline universitaire autonome, émancipée de l’Histoire par l’intérêt qu’elle porte non aux grands hommes, mais aux gens ordinaires étudiés « sur le terrain » – ce qui agit en retour sur l’Histoire (Les Annales, 1929). Les Sociétés de Géographie s’effacent peu à peu derrière la discipline universitaire. Depuis le début du XIXe siècle, la géographie a subi de profondes mutations : de la géographie classique dite Vidalienne à la nouvelle géographie. Je définirais ces courants géographiques qui ont contribué à enrichir et développer le champ d’étude de la géographie aujourd’hui dans nos écoles.

Paul Vidal de la Blache fut l’un des premiers à s’intéresser à la géographie, il participe à la création de la revue, « les annales de géographie » en 1893. Pour Vidal de la Blache, la géographie est la science des lieux. L’étude de cette discipline consiste à observer un paysage, le décrire, puis en déduire des caractéristiques. Cette géographie scientifique est née du modèle de la géographie allemande, héritière des naturalistes, au moment où ils s’intéressent à la relation homme – milieu. Elle se pense comme une science naturelle. Le résultat de ces recherches est présenté dans son livre, « Le tableau de la géographie de la France », écrite en 1903. La géographie selon Vidal perdure depuis plus d’un siècle, elle est toujours présente dans les manuels scolaires d’aujourd’hui. On parle ici d’une démarche d’analyse inductive, elle va du particulier au général. Cette géographie s’intéresse à un paysage et à ces caractéristiques : relief, climat, ressources. Dans les années 1900, la société prenant une place de plus en plus importante, dans la discipline, d’autres courants apparaissent.

La nouvelle géographie se développe dans les années 1960 aux Etats-Unis et arrive en France dans les années 1970. Un courant géographique qui se veut plus radical en opposition à la géographique classique.

Le géographe ne s’intéresse plus seulement au milieu naturel et à ses caractéristiques, désormais il s’intéresse à l’homme dans son milieu. Plus précisément, le géographe cherche à savoir comment le territoire est aménagé par l’homme et pour quelles raisons tel ou tel type d’aménagement est opéré. Il s’intéresse aussi aux sociétés, en s’appuyant sur les indicateurs sociaux et économiques de type statistique. La société est alors mise en exergue, d’où le terme de géographie socio économique. Le géographe a élargi son champ d’étude du milieu naturel à l’Homme, un lien est opéré entre les deux : une science humaine est née.

Une combinaison de la géographie classique et science humaine a donné lieu à une nouvelle géographie dite quantitative.

Dans les années 1970, la description du paysage et des sociétés ne semble plus adaptée aux études de l’époque. Une nouvelle génération de géographes se penche sur la structuration spatiale (quantitative). De nouveaux concepts vont naitre : pôle, flux, réseaux. Géographie basée sur le quantitatif (forte utilisation des statistiques), pendant cette époque les études sur le terrain sont reléguées au second plan.

Dans les années 1980, la géographie se veut plus sociale, un courant apparait donc: la géographie sociale et culturelle. Cette géographie consiste en l’analyse du rôle d’un espace et de son aménagement en fonction de son organisation sociale. La géographie, selon Frémont, serait constituée par cette interaction entre l’individu, le paysage, et son milieu. Cette organisation sociale est décrite par rapport aux indicateurs sociaux comme la pauvreté, la richesse, le chômage. Armand Frémont, géographe de ce courant. L’espace vécu correspond à la représentation mentale que se fait un individu de l’espace dans lequel il vit. L’espace est aménagé au gré du besoin des individus. L’espace réel est différent selon les individus qui le représente, apporte le passé d’une géographie physique à une géographie humaine, Frémont allant jusqu’à considérer « l’homme comme producteur de sa propre géographie » la « réalité » d’un territoire est aussi façonnée par celles et ceux qui y vivent, leurs «perceptions » et leurs habitudes de vie. Pour mieux comprendre le tout, on peut résumer en disant qu’un espace vécu est la somme :
➢ D’un espace de vie (« l’ensemble des lieux fréquentés par une personne ou par un groupe »)
➢ Un espace social (espace de vie + « les interrelations sociales »)
➢ « Les valeurs psychologiques qui s’attachent aux lieux et qui unissent les hommes à ceux-ci par les liens matériels », soit « un système particulier de relations unissant hommes et lieux dans un espace spécifique » baignant allègrement dans le subjectif, le sentimental … si tendrement (avis personnel) humains.

Frémont énumère les 4 facteurs à l’origine des variations de l’espace vécu :
-L’âge : l’espace vécu se dilate, se diversifie avec l’âge, pour se rétracter à la fin de la vie.
-Le sexe : il existe un espace masculin et un espace féminin, particulièrement marqué dans les sociétés islamisées.
-Les classes sociales : plus le niveau social de l’individu est élevé, plus l’espace lui est étendu. Frémont montre en outre qu’il existe une réelle géographie sociale, car les plus riches ne cessent d’exploiter l’espace, tandis que les plus pauvres vivent confinés dans un espace restreint.
-La culture : elle façonne l’espace vécu. Frémont fait référence à Jean Gallais qui montre comment un même espace peut être perçu différemment par diverses cultures.

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Table des matières

Introduction
I. Faire vivre la géographie
I.1. L’évolution de la géographie ?
I.1.1. Qu’est-ce que la géographie ?
I.1.2. La géographie d’hier à aujourd’hui
I.1.2.1. Une discipline autonome
I.1.2.2. La géographie classique dite Vidalienne
I.1.2.3. La nouvelle géographie
I.1.3. Évolution des programmes à l’école primaire jusqu’à aujourd’hui
I.1.4. Les sorties scolaires pour une approche sensible
I.1.5. Le carnet de voyage : un outil hybride
I.1.6. La carte sensible : une mise en commun
II. Sortie scolaire sur le quartier autour de l’école
II.1. Les modalités pour une sortie à l’extérieur de la classe
II.1.1. Finalités et intérêt des sorties scolaires
II.1.2. Les obligations pour une sortie
II.2. Ma séquence autour d’une sortie scolaire
II.2.1. Trame de la séquence
II.2.2. Mes séances analysées
II.3. Analyse de la sortie
II.4. Analyse de la séquence
III. Comparaison des résultats entre deux classes
Conclusion

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