Origine et historique de Jatropha

Origine et historique de Jatropha

Jatropha est originaire de l’Amérique centrale et du Mexique où il pousse naturellement dans les forêts des régions côtières (APONTE et al, 1978) ; mais ses centres de diversification sont nombreux (Amérique Latine, Asie, Afrique). Il a été introduit en Afrique au 15ème siècle par des marins Portugais (OUDET, 2007).

Systématique et Physiologie de Jatropha 

Jatropha est une plante non-comestible de la tribu Joannesieae des Crotonoideae appartenant à la famille des Euphorbiaceae. Le genre Jatropha comprend près de 170 espèces connues dont le Pourghère (appellation en Français). C’est une espèce diploïde à 2n = 22 chromosomes, reconnue comme étant la forme la plus primitive. Parmi les espèces cultivées, nous pouvons citer : Jatropha curcas, J.gossypifolia, J.integrerrima, J.multifida, J.podagrica,… L’espèce la plus cultivée de nos jours à travers le monde est J.curcas (ALFONS, 2008). C’est un arbrisseau résistant à la sécheresse dont la taille peut atteindre 5 à 8 m de haut. Sa croissance est affectée par la pluviosité, la lumière et la température. Les branches contiennent du latex et portent en moyenne 5 à 7 feuilles de (10-15 cm), légèrement lobées. L’inflorescence complexe et terminale sur les branches est appelée cime ; la plante est monoïque et les fleurs unisexuées rarement hermaphrodites, de couleur violet et jaune (DEHGAN AND WEBSTER, 1979). La pollinisation est directe ou indirecte en fonction de l’environnement. Après la pollinisation un fruit triloculaire ellipsoïdal se forme. L’exocarpe demeure charnu jusqu’à la maturité où les fruits deviennent déhiscents. Les graines sont de couleur noire, d’environ 1-2 cm de long et 1 cm d’épaisseur. Elles contiennent une protéine toxique, la curcine et des esters phorbéliques, qui les rendent impropres à la consommation humaine et/ou animale (ALFONS, 2008). Le système racinaire comporte une racine centrale pivotante (souvent inexistante par propagation végétative) et des racines latérales (au nombre de 4).

La reproduction peut être végétative (par bouturage) ou sexuée (par les graines semées dans le sol à 2 – 3 cm de profondeur). Le mode de plantation de la pépinière à la transplantation réussirait mieux car plus facile à suivre et exigeant moins d’investissements. Jatropha peut être cultivé en association avec d’autres cultures sans distinction ; les écartements préconisés sont de 5 m entre les lignes et de 2 m entre les plants (SOME, 2009). La plante serait peu exigeante et pousserait sur les terres marginales. Jatropha germe entre 22°C-32°C (AFDI, 2009) et demanderait environ 600 mm de pluie par an pour se développer .

Rendement de Jatropha

Les rendements relatés dans les différentes études sur le Jatropha sont très variables (de 200 kg/ha jusqu’à 5 t/ha environ), de même que les conditions de cultures et les estimations (DOMERGUE et PIROT, 2008). Jatropha commence sa production au bout d’un an (REINHARD, 2002). On notera que les rendements répertoriés sont souvent issus d’essais sur des plantations juvéniles (1 à 3 ans), qui ne sont pas encore en pleine production ; le rendement du Jatropha se stabiliserait à partir de la 7e année (GOKHALE, 2008). La durée de vie de la plante de Jatropha est de plus de 50 ans (LAROCHAS 1948; TAKEDA 1982).

Ecologie de Jatropha

Jatropha peut se développer dans les régions arides à pluviosité annuelle comprise entre 600 et 700 mm. Grâce à ses racines fortes, la plante peut supporter des périodes de sécheresse prolongée BONGO (1999). Selon BONGO (1999), Jatropha n’est pas très exigeant en matière de sol et s’adapte même aux sols marginaux traditionnellement impropres à l’agriculture comme les sols ferralitiques, le long des collines… Elle préfère les sols à pH neutre d’environ 6 à 8 (ALFONS 2008).

Fertilisation de Jatropha

Jatropha n’est pas exigent en fertilisation. Néanmoins, des fertilisations d’appoint sont nécessaires afin d’accroître les rendements. Bien que la plante ait une bonne croissance sur les sols arides, il semble que son rendement chute si l’apport en eau et la qualité du sol sont insuffisants. Pour un rendement optimal, il est nécessaire de planter le Jatropha sur un sol fertile et irriguer régulièrement à raison d’une fréquence de 6 à 10 jours.

Contraintes liées à la culture de Jatropha

Malgré les multiples atouts de la culture de Jatropha, sa production rencontre de nombreuses contraintes à sa promotion. La plante produit en situation de stress une toxine (la curcine). On retrouve des traces de cette toxine dans l’huile de Jatropha qui est impropre à la consommation humaine et animale (ALFONS, 2008). Les feux de brousse entrainent un ralentissement de la croissance des plants. En pépinière, les criquets s’attaquent aux bourgeons ce qui affecte négativement la croissance des plantules ; ces insectes disparaissent avec le début de la saison des pluies (TRAORE, 2009).

Importances de la culture de Jatropha

– Usage médicinal : le nom du genre Jatropha dérive du grecque iatrós (signifiant docteur) et trophée (nourriture), indiquant son utilisation en médecine ; en effet l’huile est employée contre les dermatoses ou pour calmer le rhumatisme. Les feuilles en décoction peuvent être utilisées contre la toux ou même servir d’antiseptique après un accouchement. Les branches peuvent servir de cure-dents (ISAWUMI, 1978). La sève de Jatropha. contient des agents coagulants et possède un pouvoir cicatrisant (KONE et al. 1987 ; NATH et DUTTA, 1992). Ce latex possède également des propriétés anti-microbiennes contre Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Streptococcus pyogenes et Candida albicans (THOMAS, 1989). Jatropha curcas L., ne peut servir de  nourriture/fourrage mais possède de multiples usages médicinaux, plus particulièrement en médecine traditionnelle (IRVINE, 1961).
– Propriétés phytosanitaires : d’après les études de GRAINGE and AHMED (1988) et celles de GARCIA et LAWAS (1990), le Jatropha possède des propriétés phytosanitaires. Des extraits de toutes les parties de la plante indiquent ces propriétés (HELLER, 1996). L’huile et les esters phorbéliques qui en sont extraits, les extraits aqueux des feuilles sont ainsi des produits actifs dans la lutte contre certains ennemis et maladies en agriculture (Helicoverpa armigera, Aphis gossypii, Lymnaea auricularia).
– Production de savon : l’huile extraite des graines est du groupe des acides oléiques (REHM et ESPIG, 1991). L’huile de Jatropha, de même que les sédiments servent à fabriquer du savon. Le savon obtenu donne une très bonne mousse et possède des effets positifs antiseptiques, en raison de la présence de glycérine.
– Production de biocarburant: L’expression «biocarburant» signifie un carburant obtenu à partir de matériaux organiques renouvelables et non fossiles, notamment les plantes. L’huile après raffinage peut faire office de carburant et être utilisée pour alimenter des moteurs (FABREGAT, 2009). La teneur en huile de chaque graine représente 30 à 40 % de la graine. L’huile devient même comparable au carburant Diesel au delà de 110 degrés Celsius (CC1, 2007). Des essais menés dans plusieurs pays, ont montré que des moteurs Diesel ont été alimentés à 100 % par l’huile de Jatropha purifiée, et aucun problème de combustion n’a été constaté (ALFONS, 2008). L’utilisation de Jatropha dans les moteurs Diesels est rapportée dans la littérature (MENSIER et LOURY, 1950; TAKEDA, 1982; ISHII and TAKEUCHI, 1987). Cependant, le bois obtenu de la plante elle-même est un combustible de qualité médiocre (HELLER, 1996).
– Intérêt écologique : l’huile de Jatropha permet de lutter contre les gaz à effet de serre dégagés par les combustibles fossiles (PARAMATHMA et al, 2007). L’usage des tourteaux ou coques de fruits de Jatropha en tant que substitut du bois de chauffe peut contribuer à freiner le déboisement. La plante sert de haie vive, de haie de clôture des fermes, des champs et pour la délimitation des propriétés mitoyennes
– indication de droits fonciers (ALFONS, 2008). Par son système racinaire profond, la plante permet de lutter contre l’érosion des sols durant les fortes averses. Selon SAHEL QUOTIDIEN (2008), Jatropha peut permettre de reverdir et restaurer les sols grâce à ses feuilles. Jatropha peut aussi être planté le long des berges des rivières afin de les stabiliser et de limiter les inondations (FABREGAT, 2009).
– Usage des tourteaux comme engrais organiques : le tourteau, un sous-produit du processus d’extraction de l’huile peut être récupéré et servir d’engrais organique (compostage) grâce à sa teneur élevée en azote. Cette teneur en azote est de 3,2 à 3,8% en fonction de la provenance (JUILLET et al, 1955; VÖHRINGER, 1987). Ce sous-produit est donc d’une grande valeur pour l’agriculture des pays sahéliens puisque les sols sont pauvres en humus et les engrais minéraux coûtent très chers. Lors du pressage des graines, on obtient environ 1/3 d’huile pour 2/3 de tourteaux (REINHARD et TIANASOA, 2005).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Origine et historique de Jatropha
1.2. Systématique et Physiologie de Jatropha
1.3. Rendement de Jatropha
1.4. Ecologie de Jatropha
1.5. Fertilisation de Jatropha
1.6. Contraintes liées à la culture de Jatropha
1.7. Importances de la culture de Jatropha
1.8. Situation de Jatropha au Burkina Faso
1.8.1. Historique de l’introduction de Jatropha au Burkina Faso
1.8.2. Les acteurs actuels dans la Zone Ouest
1.8.3. Convention IN.E.R.A.-PDRI/HKM
1.8.4. La motivation des exploitants à produire Jatropha
1.8.5. Les systèmes de cultures
CHAPITRE 2 : MATERIELS ET METHODES
2.1. Présentation des sites d’étude
2.2. Systèmes de culture
2.3. Méthodes
2.3.1. Evaluation de la perception des producteurs
2.3.2. Choix des producteurs expérimentateurs
2.4. Collecte des données
2.4.1. Prélèvement d’échantillons de sol
2.4.2. Mesure de la hauteur des plants et comptage du nombre de feuilles et évaluation de la biomasse
2.4.3. Evaluation de la production de Jatropha
2.5. Analyses de laboratoire
2.6. Analyses des données
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Système de production de Jatropha
3.1.1. Pratique de la Production de Jatropha
3.1.2. Systèmes de plantation
3.1.3. Fertilisations et traitements phytosanitaires
Conclusion partielle
3.2. Effet de la culture de Jatropha sur les propriétés chimiques des sols
3.2.1. Site de Bama
3.2.2. Site de Orodara
3.2.3. Site de Mangodara
Conclusion partielle
3.3. Impacts de la haie sur les cultures associées et les rendements de Jatropha.
3.3.1. Effets de la haie de Jatropha sur la hauteur, le nombre de feuilles et les rendements des cultures associées.
3.3.2. Rendements graines des plantations de Jatropha
Conclusion partielle
3.4. Discussions générales
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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