Origine et évolution de la monnaie

Aussi loin que nous pouvons remonter dans l’histoire, les hommes ont toujours compté leurs biens et pratiqué des échanges. Rapidement, des instruments d’échange s’imposent. L’apparition de la monnaie permet alors de représenter la valeur des biens que l’on ne pourrait échanger facilement. L’étape suivante fut donc la mise en place d’une monnaie permettant de représenter une grande quantité de monnaie métallique laissée en dépôt et en lieu sûr. Ainsi apparaît la monnaie papier. La monnaie commença alors à se détacher de sa base métallique et à devenir fiduciaire, c’est-à-dire à reposer sur la confiance que la conversion du papier en espèces métalliques serait à tout moment assurée. Ce qui ne se manifeste plus comme cela de nos jours, suite à l’institution d’un cours forcé, prévu temporaire, qui devient définitif. D’où le billet inconvertible que nous utilisons depuis plusieurs générations maintenant. La valeur de ce billet que l’on appelle valeur faciale n’a rien à voir avec la valeur intrinsèque du billet. En fait la valeur faciale, pour un billet ou une pièce, est définie comme la somme figurant sur le billet ou la pièce et correspondant à un certain pouvoir d’achat, compte tenu du niveau des prix. Ainsi, une monnaie en question peut avoir un certain nombre de valeur faciale de billet différente, appelée chacune : « division monétaire ». Selon la pratique, il est possible de supprimer ou ajouter ou substituer une division monétaire dans la série de pièces et, ou de billets. Ce qui a été récemment le cas à Madagascar, au cours de l’émission d’une nouvelle coupure de valeur faciale : VINGT MILLES ARIARY (20000 Ariary), à travers la nouvelle gamme de billet 2017. En effet, les signes de sécurité sur les billets de banque devraient être mises à jour tous les 10 ans en moyenne. Cela peut être moins que ça dans certains pays. Pour notre cas, Madagascar, à travers la Banque Centrale de Madagascar, a pour la première fois émis des billets suivant une « gamme », c’est-à-dire que tous les billets de banques sont conçus de manière à ce qu’ils partagent un même design et à ce qu’ils soient facilement reconnaissables. Ce billet de 20 000 est jusqu’à ce jour le billet ayant la valeur faciale la plus élevée dans la Grande Ile. Survient par conséquent un débat virulent sur celui-ci, dans le sens où certains économistes malgaches déclarent qu’une telle décision entrainera une hausse du niveau général des prix. D’ailleurs, un grand nombre de la population se demande à quoi cette grosse coupure peut bien servir, surtout du côté des acteurs du petit commerce. N’oublions pas toutefois que les autorités monétaires malgaches ont souligné que, cette décision répond à un besoin de l’économie.

Approche fonctionnelle

Unité de compte

La monnaie est une unité de valeur, qui permet de mesurer la valeur des biens et des services de nature et de qualité très différentes. Autrement dit un étalon, une unité de mesure commune grâce à laquelle un prix est établi pour chaque bien selon ses spécificités. On peut définir un étalon de mesure comme une grandeur de référence qui sert à définir ou à matérialiser l’unité de mesure. Celui-ci doit être précis, exact, reproductible et universel. L’unité de compte dans les relations économique est donc souvent comparée aux étalons de longueur et de poids que l’on utilise en physique. Cependant les longueurs et les poids qu’on mesure sont en général stables c’est-à-dire que ce sont des données objectives. Ce qui a permis l’adoption d’étalons invariants de longueur ou de poids. En revanche la valeur qu’un individu attache à divers biens et services est subjective et changeante, d’où les suggestions de mesure des valeurs par le travail ou encore l’utilité cardinale, et la pratique a consacré l’adoption de l’étalon de valeur qu’est l’unité de compte. L’existence d’une unité de compte facilite la comparaison des valeurs, techniquement, elle permet, avant même la réalisation des transactions, de déterminer des rapports d’échange entre les biens. Les avantages de l’adoption d’une unité de compte sont apparus tellement importants à certains observateurs qu’ils en ont faits « la réalité essentielle de la monnaie » .

Intermédiaire des échanges

La monnaie en tant qu’intermédiaire des échanges est un moyen de paiement à pouvoir libératoire, c’est-à-dire que tous les créanciers sont tenus de l’accepter en règlement de leurs ventes. La monnaie est donc universellement acceptée par les agents économiques, qui ont la certitude qu’ils pourront utiliser à leur tour la monnaie qu’on leur remet, pour régler leurs achats ou leurs dettes. En outre, elle permet d’éviter le troc et ses contraintes. Le troc est un système économique qui exclut l’usage de la monnaie, en d’autres mots, les agents économiques échangent les marchandises les unes contre les autres. Avec le troc, le système d’échange n’est pas simple à appliquer, tout d’abord il faut trouver un partenaire à l’échange : il doit y avoir double coïncidence des besoins, ensuite la marchandise n’est souvent pas divisible, enfin le stockage des produits a un coût. En effet, il est difficile de trouver quelqu’un qui veut ce dont on ne veut plus mais aussi de trouver des objets à s’échanger qui sont de même valeur. De ce fait, la monnaie garantit les échanges, facilite les transactions et en réduit les coûts. Ainsi, l’avantage essentiel de la monnaie par rapport au troc tient au fait qu’elle est acceptée par tous. Cependant, le crédit peut parfaitement remplir la même fonction, en l’absence de toute monnaie.

Réserve de valeur

La monnaie permet, dans sa fonction de réserve de valeur, de reporter dans l’avenir l’emploi d’un pouvoir d’achat, définit par ce que l’on peut consommer ou épargner avec son revenu, afin que celui-ci soit utilisé au moment voulu et de la meilleure façon. La monnaie donne également à son détenteur la possibilité de se prémunir contre l’incertitude et le risque. Passerelle entre le présent et le futur, la monnaie devient alors un instrument d’encaisse. On parle ici de réserve de valeur au sens faible. C’est-à-dire que la monnaie est détenue temporairement non comme élément constitutif d’un patrimoine, mais en tant que moyen d’échange futur. Toutefois, la monnaie ne remplit correctement sa fonction de réserve de valeur, au sens faible, que si sa valeur interne est sauvegardée, c’est-à-dire que si le niveau général des prix demeure stable ou progresse très peu. Par ailleurs, au sens fort, la monnaie est une réserve de valeur lorsqu’elle est conservée, concurremment aux autres biens capitaux, pour constituer le portefeuille ou le patrimoine des agents. Tel est le comportement des acteurs sur les marchés de change qui espèrent une appréciation ou une réévaluation future d’une monnaie qu’ils vont conserver dans l’espoir de réaliser un gain en capital. De même, il peut exister une situation où les perspectives offertes par la détention d’autres réserves de valeur, comme les titres, apparaissent moins intéressantes, plus dangereuses, que la détention de monnaie.

Approche conceptuelle

Monnaie : bien 

La monnaie a longtemps pris la forme d’un bien, d’une marchandise. La monnaie marchandise prend la forme d’un bien ayant une valeur intrinsèque, c’est un terme pour qualifier la valeur d’un bien en elle-même, qu’elle permette ou non de satisfaire des besoins et préférences personnelles. Mais ici on va appréhender la « monnaie : bien » selon que celle-ci soit un bien privé ou un bien public, un bien de consommation ou un bien de production, un bien matériel ou un bien dématérialisé.

La monnaie est un bien privé au sens où elle fait l’objet d’une offre et d’une demande. Sa détention a un prix, un coût d’opportunité, elle coûte ce qu’elle ne rapporte pas, c’est à dire le taux d’intérêt qui est rémunère d’autres actifs, plus risqués et moins liquides que la monnaie. C’est aussi un bien public, collectif dans le sens où sa circulation, disponibilité, et la préservation de la valeur sont importantes à l’échange, au fonctionnement de l’échange et donc de l’économie de marché. L’usage de la monnaie relève de l’intérêt général, de tous, que la monnaie circule dans l’économie et qu’elle ne perde pas de valeur du jour au lendemain. Cette nature collective justifie l’attention du pouvoir public et règlemente les agents créateurs de monnaie. Dans l’optique d’appliquer à la monnaie les mêmes instruments que ceux de l’analyse des biens, l’idéal est de considérer la monnaie comme un bien de consommation ou un bien de production. Celui qui satisfait directement les besoins de l’homme, est dit bien de consommation ou bien du premier ordre, et celui qui les satisfait indirectement, est dit bien de production ou bien d’ordre plus élevés. Cependant, la monnaie facilite la production et la consommation mais n’est ni l’un ni l’autre. Ce sont plutôt les services rendus par sa détention qui sont formellement assimilés aux services rendus par les biens de consommation ou par les biens de production. Il ne s’agit donc pas de choisir l’une ou l’autre de ces assimilations, mais de retenir l’une pour les ménages et l’autre pour les entreprises. La transposition des outils traditionnels d’offre et de demande des biens à la monnaie ne présente pas de difficulté particulière si la monnaie est un bien matériel, de nature comparable aux autres biens. Mais tel n’est plus le cas, la volonté de minimiser les coûts de l’échange a conduit à choisir des moyens d’échange de mieux en mieux adaptés à leur fonction de transaction. Cette adaptation s’est traduite par un processus de dématérialisation de l’intermédiaire général des échanges. Du bétail aux métaux précieux, de la monnaie-papier aux jeux d’écriture, de la carte magnétique à la monnaie électronique, les innovations de technologie monétaire montrent une évolution continue dans le sens d’une dématérialisation accrue.

Monnaie : actif

Un actif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique positive. Des biens aussi variés qu’une maison, une voiture, une obligation sont des actifs. Un dépôt à vue, des billets, un portefeuille d’actions sont également des actifs. La monnaie est un actif, une créance liquide détenue par les agents économiques. Les actifs monétaires constituent l’une des formes de détention de leur patrimoine par les agents, au même titre que les actifs financiers et les actifs réels. Les agents économiques opèrent donc un arbitrage entre monnaie et bien, comme le montre l’effet d’encaisse réelle. L’effet Pigou, ou “effet d’encaisses réelles”, établit un lien entre la valeur réelle des encaisses ou des actifs monétaires détenus par les particuliers et la demande de biens de consommation. Les agents qui disposent de trop de monnaie achètent des biens et par ailleurs ils effectuent un arbitrage entre actifs monétaires et actifs financiers. La monnaie peut se définir comme la catégorie d’actifs qui présente la caractéristique d’être liquide. La liquidité est la capacité pour un actif d’être convertible en moyen de règlement, sans coût et dans un délai bref. La monnaie a donc une liquidité parfaite.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE
Chapitre I : Origine et évolution de la monnaie
Section 1 : Plusieurs définitions de la monnaie
Section 2 : Historique de la monnaie à Madagascar
Chapitre II : Une revue de la littérature monétaire
Section 1 : Une revue théorique
Section 2 : Une revue empirique
DEUXIEME PARTIE : EFFICACITE DES CANAUX DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Chapitre I : La mise en circulation des billets de 20 000 Ariary
Section 1 : Le cadre de l’émission
Section 2 : Analyse empirique sur la première émission du billet de 10 000 Ariary en 2003
Chapitre II : Débat théorique sur les grosses coupures
Section 1 : D’autres grosses coupures dans ce monde
Section 2 : Portée et Limite d’une telle décision à Madagascar
CONCLUSION

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