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Origine géographique des principaux bivalves pêchés
L’intérêt de ce paragraphe est de retracer l’origine des produits potentiellement consommés afin de rechercher une relation avec l’état de pollution des zones de production. On cherche à connaître les zones géographiques de production par pêche des principales espèces de bivalves.
Sachant que la diversité des espèces de bivalves varie beaucoup d’une latitude à une autre et au niveau des zones équatoriales, selon un gradient longitudinal (exemple: Stehli et al., 1967; Flessa et Jablonski, 1995 ; Roy et al.,1994, 1996 ; Crame, 2000), sur le tableau ci-dessus (tabl.I-4) les zones statistiques de la FAO (fig.I-10) ont été regroupées en 8 zones géographiques, dans lesquelles les quantités des différentes familles de bivalves récoltés sont indiquées en pourcentage. Les principaux groupes de bivalves exploités peuvent différer selon les zones de pêche (fig.I-10)..
La contribution de la Martinique au sein de la Caraïbe
La région Caraïbe dans son ensemble
L’ensemble des zones marines de la région Caraïbe fournit 13101 t. de bivalves capturés soit 6,7 % des 193020 tonnes de la production de toute la zone 31.
Dans la Caraïbe, les pêcheries de mollusques fournissent des huîtres et des petits bivalves de la catégorie «coques, palourdes, arches». Ces bivalves de tailles modestes sont principalement des arcidés et des vénéridés provenant surtout de la côte nord sud-américaine (Vénézuela), mais aussi du Mexique. Les biomasses déclarées en 2017 sont regroupées dans le graphique (fig.I-12) suivant.
La majorité des bivalves prélevés sont des huîtres et sont capturés surtout au Mexique. Quant à la production maricole de bivalves, si on considère que la Caraïbe, elle est limitée à 6625 tonnes dont principalement l’huître C. corteziensis produite au Mexique.
Les volumes de bivalves produits dans la Caraïbe insulaire
Au sein de la Caraïbe, les îles forment ensemble l’une des 4 régions incluses dans la zone 31. Les données déclarées ne concernent que trois îles. Même regroupées, ces îles possèdent la plus faible production officielle de bivalves marins (voir tabl.I-7). Néanmoins, Cuba se distingue par la présence d’une production d’huîtres (C.rhizophora) d’élevage qui fait d’elle, le premier producteur de bivalves des îles de la Caraïbe.
Les pêcheries des bivalves marins à la Martinique : Etat actuel des connaissances
Etat général de la pêche en Martinique
La pêche qui était essentiellement côtière et artisanale au début des années 80 (Sacchi et al. 1981; Guterres, 2016) a subi une modernisation relative à partir des années 1990 (Guterres, 2016). La motorisation et l’utilisation d’engins plus variés ont permis d’augmenter le temps passé en mer (Bigot, 2006) ainsi que la diversification des prises en haute mer. Actuellement, les bateaux ont, en général, moins de 10 mètres et une puissance moyenne d’environ 100 kW (Weiss et al., 2019) Par ailleurs, la petite pêche côtière est fortement présente. La professionnalisation du métier depuis les années 60 (Guterres, 2016) n’a pas empêché l’exercice d’emplois complémentaires. Pour certains pêcheurs, l’activité de pêche, trop saisonnière car sujette à des aléas climatiques et limitée par des réglementations, est devenue une activité peu rémunératrice.
En Martinique, l’activité de pêche tient une place importante car la demande en produits de la mer est réputée élevée (Gobert et al, 2002). Néanmoins, les besoins alimentaires en produits marins ne sont pas couverts (Guterres, 2016) puisque les ressources côtières sont de plus en plus réduites (Gobert et Bertrand, 1991). Aussi, l’aquaculture marine tente de se développer depuis quelques années. Actuellement, elle ne concerne qu’une seule espèce de poisson (Iedom, 2018).
D’après Ifremer, le nombre de pêcheurs a diminué et l’activité de pêche également. Les quantités totales de poissons débarqués et le nombre de sorties en mer (marées) ont chuté entre 2008 et 2018 (fig.I-14). Les prises totales de poisson sont composées principalement de vivaneau, de carangue et d’un ensemble de petits poissons appartenant à plusieurs espèces (Ifremer, 2018). La majorité des prises (95 %) sont des espèces démersales (Gobert et Bertrand, 1990).
Les récoltes de bivalves ne sont pas officiellement connues. Pourtant,concernant les 332 tonnes de bivalves récoltés en 2017 (fig.I-15), l’identité des espèces n’est pas indiquée dans les données fournies par la FAOfishstats. La lecture de quelques rares sources documentaires (rapports de chroniqueurs et de naturalistes), apporte des informations plus précises sur le type d’espèces exploitées au cours du temps en Martinique.
Aperçu de l’exploitation de bivalves au cours de l’histoire de la Martinique
Plusieurs auteurs ont signalé la vente (Beau, 1857; Morice, 1957), le ramassage (Labat,1716; Thibault de Chavaillon, 1763; Beau, 1857; Boutin et Sainton, 2004; Guillou et Lagin,1997 ; Morandi, 2015), la consommation (DuTertre,1671; Beau,1857; Benoist,1959; Noury,1967; Pinchon,1973; Ebroin,1972; Mauvois,1982; Lamy et Piontier,1990; Wallman, 2014; Wallman et al, 2014; Wallman et Grouard, 2017) ou ont indiqué une liste (Beau, 1857; Morice, 1957; Benoist,1959) des bivalves consommés en Martinique ou en Guadeloupe depuis le début de la colonisationjusqu’au début du XXème siècle.
Des données archéologiques témoignent de la récolte de ces espèces depuis l’époque précolombienne.Ces gisements coquilliers prospectés sont présents le long de la côte littorale de la zone sud Atlantique de l’île: Macabou, Cap Chevalier, le site de Cap Est (Vidal et al., 2004; Grouard et Serrand, 2005) ainsi qu’au Diamant (Côte sud-Caraïbe) (Serrand, 2002).
Les archéofaunes de quatre sites fouillés ont été étudiées. Le graphique ci-dessous, (fig.I 16) donne la répartition des 9 espèces de bivalves qui étaient les plus fréquents dans les amas récoltées.Les espèces exploitées sont par exemple: Lucina pectina, Codakia orbicularis, Asaphis deflorata, Donax denticulatus, Anomalocardia brasiliana (Serrand, 2012).
On constate en général, une exploitation de plusieurs espèces sur un même site sauf à Dizac où selon Serrand (2005, 2007), le petit bivalve Donax denticulatus était le plus recherché. Cette Donacidae vit sur des fonds sableux de plage (Shafee, 1999) à haute énergie et, si elle est devenue moins fréquente en Martinique, elle est actuellement fortement exploitée à la Guadeloupe.
Quelques caractéristiques des pêcheries actuelles de bivalves à la Martinique
Dans le cadre de cette étude, les données sur les pêcheries de coquillages ont été récoltées. La méthodologie utilisée lors de cette étude a été rapportée comme il suit.
Méthodologie
Les données des pêcheries actuelles ont été collectées durant la période de février à août 2012 ou 2013. Plusieurs méthodes ont été utilisées:
Enquête préliminaire
L’évaluation du nombre de pêcheurs s’est faite par enquête. L’étude a d’abord cherché à identifier les principales zones potentielles de pêche de bivalves et s’est basée sur le fait que selon les chiffres des affaires maritimes, les communes du François, Vauclin et du Robert sont les cinq premières communes dans lesquelles on trouve traditionnellement le plus grand nombre de pêcheurs professionnels de poissons. Á partir d’un découpage du littoral en 4 zones (tabl.I-8), des investigations sur le terrain ont permis d’identifier des pêcheurs concernés.
Les données issues de l’étude des pêcheries sont récoltées à partir de cet échantillon de pêcheurs.
Interviews des pêcheurs
Dans chaque site, plusieurs pêcheurs ont été interviewés, dans le but d’estimer le nombre de pêcheurs, les zones de pêches, les techniques de pêche et les espèces sélectionnées, d’évaluer le niveau des stocks et de mettre en évidence l’impact des pêcheries sur le renouvellement des ressources exploitées.
Les caractéristiques des pêcheurs
Profils socio-économiques et lieux de pêche
Les caractéristiques des pêcheurs acquises par enquête ont été regroupées dans le tableau suivant (tabl.I-10). Le codage des lieux de pêche et de résidence sont indiqués (tabl.I-9)
Le nombre estimé de pêcheurs de bivalves est de 110. Ces pêcheurs martiniquais peuvent être regroupés en quatre types différents. Pour le plus grand nombre échantillonné, ce sont de pêcheurs par tradition, fils ou fille de pêcheurs. Ils sont plutôt attachés à la préservation des ressources de leurs milieux de pêche. Viennent ensuite les personnes non-issues du monde de la pêche; elles restent plus ou moins marginales. Pour le troisième profil, nous avons des jeunes chômeurs ou salariés recherchant un complément de revenus afin de réaliser un projet. Enfin, dans la dernière catégorie, nous classons quelques vacanciers plus ou moins liés au milieu de la pêche.
Les milieux et les techniques de pêche
La pêche de palourdes et des soudons
Les sites peuvent être prospectés à pied ou par bateau. Quel que soit le milieu, la technique de pêche de L. pectinata varie peu. Dans tous les cas, le pêcheur tâte le sédiment avec ses pieds en le piétinant comme le décrivent les auteurs Guillou et Lagin (1997), et en le retournant délicatement. Au contact d’une coquille, le pêcheur use d’un jeu d’orteils pour ramener le coquillage à portée d’une de ses mains. Les coquilles situées plus profondément sont remontées avec le pied à la surface du sédiment.
La pêche des soudons se fait dans les fonds blancs sablonneux du François et du Robert tandis que celle des palourdes (fig.I-17b) peut se faire entre les racines des palétuviers rouges et dans les fonds vaseux nus.
En présence d’une hauteur d’eau plus importante, le pêcheur plonge. Entre les racines de palétuvier noir, le sédiment étant plus dur, l’usage d’un coutelas ou d’une fourche est quelquefois requis. Interview de deux pêcheurs: « pour les palourdes de mangrove, on les repère avec le pied ou avec un coutelas qui cogne sur la coquille, on a l’eau à la hauteur des jambes, la présence des huîtres de palétuviers peut servir d’indices de présence d’un gisement intéressant ».
L’effort de pêche et le volume des captures
L’effort de pêche
La notion d’effort de pêche revêt selon l’importance des pêcheries et des objectifs de gestion poursuivis (Gascuel, 1995), différents aspects développés, par exemple par Laurec et LeGuen (1981). La notion d’effort de pêche nominal mesure tous les moyens de captures mobilisés pour exploiter les populations ciblées pendant une unité de temps donnée (Gascuel, 1956). Dans le cadre de notre étude, nous tenterons de décrire l’effort de pêche nominal, en indiquant uniquement les moyens matériels et humains (tabl.I-13).
L’unité de pêche ou unité d’effort est le nombre de personnes qui pêchent ensemble. En général, les pêcheurs sont au nombre de 2, parfois plus et, très rarement, seuls.
Les prises de bivalves sont variables. Celle des palourdes (P) sont constituées en grande majorité de l’espèce Lucina pectinata et quelquefois d’A. edentula ou de Codakia orbicularis. Ces prises peuvent être comptabilisées en douzaine. Par exemple, la quinzième personne n°15 (tabl I-13 ), dit extraire environ 12 douzaines de palourdes avec l’aide de deux autres personnes. Chacune a capturé environ 6 douzaines de palourdes en une semaine. Les outils utilisés sont en général les mêmes mais seulement 8 pêcheurs sur 18 utilisaient un bateau pour se rendre sur leurs lieux de pêche.
La structure des prises et la connaissance des stocks
La notion de stock
Le stock est souvent défini comme la fraction exploitable dans un certain espace ou une période de temps (Cadima, 2002), d’une ressource halieutique monospécifique constituée d’une population isolée et homogène génétiquement (Daget et Leguen, 1975). L’isolement total étant peu probable, de façon plus pratique, il est admis de regrouper plusieurs populations appartenant à la même espèce ou de considérer un ensemble plurispécifique récolté lors de la même pêcherie (Guilland, 1972). Dans notre contexte, nous parlerons de stock monospécifique regroupant plusieurs populations. Cette notion pouvant être rapportée à la biomasse ou au nombre d’individus (Cadima, 2002), nous nous limiterons au nombre d’individus.
Pour la gestion de la ressource, la fraction exploitable correspond à l’ensemble des animaux qui possède une taille supérieure à celle qui correspond celle de sa première maturité. En réalité, pour le pêcheur, le stock débute à partir de la plus petite taille qui peut être consommée. La plus petite taille capturée a été définie à partir des prises et a permis de définir le stock exploité. Le stock exploité a été comparé avec la fraction exploitable.
Les prises de pêche de L.pectinata
Sur un mois, avec 11 jours de pêche, 3 pêcheurs de L.pectinata sondés en 2012 avaient récolté 4 à 5 douzaines par personne. D’autres ont pu récolter davantage de palourdes par personne (ex: 6 douzaines en une semaine). Mais ce ne sont que des exemples puisque certains pêcheurs sont peu actifs. Ayant accompagnés des pêcheurs sur les lieux de pêche, nous pouvons dire que de telles prises sont possibles en une demi-journée de pêche pour un seul collecteur mais pas au quotidien dans un même site. L’effort de pêche dépendant de la zone prospectée et de la durée de l’activité. Même si l’effort de pêche n’a été réalisé que sur 11 jours sur 30 à cause du mauvais temps, cela fait un CPUE de 44-55 douzaines sur un mois. Cela fait beaucoup compte tenu de l’effort de pêche plus faible des autres pêcheurs et des données de la littérature.
En Martinique, la majorité des pêcheurs très actifs sortait au minimum, 1 fois par semaine (quelquefois tous les jours) sauf pendant les périodes cycloniques. Dans un même site, leurs prises moyennes étaient d’environ 1 à 2 douzaines par pêcheur depuis les échouages de sargasses. Sur la base de 5 sorties par mois et d’une prise d’une douzaine de coquillages, un pêcheur de P.pectinata peut récolter 5 douzaines dans un mois.
D’après nos observations, on peut considérer que seuls 15 des 80 pêcheurs (nombre estimés) de Lucinidae, avaient au moins ce niveau d’activité, les 65 autres ne sortant qu’au maximun une fois par mois. Les captures totales s’élèvent à 140 douzaines par mois.
L.pectinata fait l’objet de pêcheries plus ou moins importantes dans certains pays de la Caraïbe et au Brésil (Poggio, 2002 ; Rondinelli et Barros, 2010).
Dans ce dernier pays, elle est nommée « Lambreta » (Rondinelli et Barros, 2010; Silva, 2016). Il y a peu de données sur les prises de pêche de cette espèce dans les autres pays. Au Brésil, Poggio, (2002) trouve des CPUE comprises entre 16 et 19,2 par mois selon les sites et Rondinelli et Barros (2010) ont confirmé que des CPUE de 18,2 à 19,3 par pêcheur avaient été réalisés dans des mangroves de Garapuá au Brésil, en 2007. Il est difficile d’établir des comparaisons avec nos valeurs parce qu’elles ne sont pas annuelles et que le nombre de participants à l’activité de pêche peut varier. De plus, les auteurs ne fournissent pas d’informations sur la durée de l’activité de pêche.
Auparavant en Martinique, d’après les témoignages de certains pêcheurs, il y a une trentaine d’année des prises de 30 douzaines de palourdes pouvaient être récoltées facilement dans une journée. De nos jours, ce n’est plus le cas et ce, même avant les échouages des sargasses selon les informations des pêcheurs.
Pour Rondinelli et Barros, 2010, les faibles CPUE, sont dues à une forte exploitation de l’espèce depuis plus de 30 ans. Ces auteurs rapportent aussi que les prises des pêcheurs ont déclinés au Brésil depuis 15 ans. Ces prises contiennent majoritairement (74,3 %) des individus ayant une longueur de coquille située entre 34 et 46 mm. En Martinique, nous avons mesuré pour les prises de pêche une taille maximale plus élevée (55,4 mm) mais les populations avaient une longueur moyenne de 36,26 ± 1,46 mm. Cette taille est proche de celle indiquée (36,86 ± 4,93 mm) par Silva (2016) pour les populations de P.pectinatus au Brésil.
En Guadeloupe, où elle est plus recherchée qu’en Martinique, un arrêté préfectoral datant du 8 juin 1998 fixe la taille minimale des prises à 4 cm (Gobert et Reynal, 2002).
Silva (2016) propose aussi la même taille pour la commercialisation, sur la base d’un pic de reproduction observé entre 26 et 31 mm au Brésil. La taille de première maturité sexuelle se situe entre 20-24 mm, en Guadeloupe (Frenkiel et Moueza, 1985) ou à 25 mm selon Poggio (2002) au Brésil.
L’histogramme de l’ensemble des prises des pêcheurs sondés montre que les individus de taille comprise entre 30 et 40 mm ont une fréquence inférieure à 10 %. On en déduit que le stock exploité est légèrement supérieur à celui qui serait autorisé dans le cas d’une réglementation identique à celle de la Guadeloupe.
La taille minimale pêchée dépend de la distribution en classes de taille. Pour les Lucinidae, elle est, en général, inférieure à la taille vendue car le pêcheur ne dédaigne pas les petites tailles pour sa consommation personnelle et préfère valoriser les individus de grande taille pour attirer le chaland et déclencher l’acte d’achat. De même, au Brésil les palourdes les plus grosses sont capturées préférentiellement pour satisfaire les acheteurs et assurer la commercialisation (Poggio, 2002).
Il est possible que dans un même lieu, la ou les classes de tailles les plus abondantes [classe(s) modale(s)] translatent vers les tailles plus petites sous l’effet de la mortalité par pêche par exemple. C’est le cas de la Baie du Céron, où la taille modale est comprise entre 55-60 mm en août 2012 et entre 50-55 mm en octobre 2012. Le stock varie au cours de l’année en fonction de la distribution de taille de la population.
En Guadeloupe, l’état des pêcheries n’a pas été évalué, mais l’espèce est présente avec une densité comprise entre 5 et 55 individus par mètre carré et vit souvent avec la Veneridae, Anomalocardia brasiliana (Guelorget et al.,1990). Cette densité semble correspondre aux observations faites au cours de notre étude, mais elle n’a pas été évaluée dans tous les sites d’étude. Par ailleurs, nous avons surtout retrouvé P.pectinatus avec des Arcidae (arches), sauf dans un seul site (Trou Manuel) où A.brasiliana était présente.
Le problème du renouvellement des stocks se pose pour toutes les espèces pêchées.
Lors de la pêche traditionnelle, seuls les individus ayant une taille d’environ 3 cm sont facilement repérables avec les orteils. On en déduit que la détectabilité de L. pectinata est incomplète, d’autant plus qu’entre les racines de palétuviers, elle est plus faible de part la présence des racines de Rhizophora mangle plantées dans le sédiment. Ces racines étant difficiles à explorer, en Martinique certains pêcheurs les coupent. Pourtant c’est à partir des individus difficilement récoltables que le stock peut se renouveller. Rondinelli et Barros (2010) note d’ailleurs que la densité des palourdes est plus grande au niveau de racines de palétuviers puisque l’espèce est moins accessible aux prédateurs.
D’autres conséquences directes sur la ressource exploitée sont liées à la destruction des habitats par déplacement des sédiments et par piétinement des jeunes individus pendant l’activité de pêche.
Les prises de pêche d’A.deflorata
Les stocks exploités sont constitués d’individus de longueur supérieure à 29 mm et de longueur moyenne comprise entre 40 et 50,5 mm; or au sein des populations, la longueur minimale présente est de 7,7 mm, les moyennes sont comprises entre 28,9 et 45,8 mm, les classes modales étant situées entre 45 et 55 mm. Pour Prieto et al.(2008), au Venezuela, la longueur moyenne des coquilles est comprise entre 48-54 mm et la distribution totale des longueurs montre une classe modale de 50-52 mm. La distribution des tailles est liée au recrutement et à la mortalité par pêche et, au Venezuela (Prieto et al., 2009) comme en Martinique, elle varie au cours des saisons. Aucune donnée sur les pêcheries de cette espèce n’a été trouvée, mais son exploitation a été signalée au Bahamas et au Venezuela. Au Bahamas (Fischer, 1978) note que son exploitation se fait à la main et qu’elle est utilisée pour la consommation humaine tandis que Berg et Alatalo (1985) signalent qu’elle peut-être aussi utilisée comme appât pour la pêche. En Martinique, ce dernier usage nous a aussi été signalé ; en outre, un pêcheur a expliqué qu’il utilisait l’espèce pour nourrir ses coqs « de combat » afin d’aiguiser leur bec.
La taille de première maturité d’A.deflorata étant environ 25 mm (Berg et Alatalo, 1985 ; Alatalo, 2009), la fraction exploitable est constituée de l’ensemble des individus ayant à une taille supérieure à 25 mm. La taille minimale des prises de pêche est 29,5 mm. Dans ce cas, la majorité du stock exploitable est exploitée car cette taille n’est que légèrement supérieure à celle de la première maturité. Théoriquement le stock peut se renouveler mais grâce à une fraction faible de la population. Pourtant, la fixation d’une taille minimale à 40
mm pourrait permettre de mieux protéger l’espèce et serait plus commode, étant donné qu’il est plus facile d’évaluer à l’œil nu 4 cm que 3,5 cm.
En Martinique, la taille maximale trouvée dans les récoltes était 75,2 mm mais des tailles plus élevées sont possibles (81 mm). Prieto et al. (2008) ont mesuré une taille similaire de 74 mm au Venezuela alors que Fisher (1978) a mesuré 78 mm au Bahamas. Les individus de taille supérieure à 70 mm sont rares. La taille moyenne des captures montre que la probabilité pour qu’un individu atteigne sa taille maximale est faible.
La prédation ou la mortalité par pêche en sont probablement les causes principales. Cependant des évènements catastrophiques pour ces bivalves peuvent entrainer une forte mortalité.C’est le cas des échourments de Sargasses, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
La consommation au cours du temps
Pendant la période coloniale, Beau (1858) signale l’intérêt que suscite deux bivalves (C.rhizophorae et Lucina roquesana ou L. pensylvanica) pour les consommateurs, de la façon suivante: « les plus estimées sont l’Ostrea parasitica, par sa finesse de goût…, la Lucina pensylvanica grasse et savoureuse, est supérieure en délicatesse à tout autre coquillage connu ». Pourtant le soudon, qui était déjà très prisé (comme les huîtres) à l’époque de Thibault de Chanvaillon (1751) et jusqu’à récemment n’est pas mentionnée dans les gisements coquilliers amérindiens. Ce n’est pas étonnant car ce bivalve dont l’habitat est constitué de sédiments sableux peu vaseux et d’une eau claire ne semble pas avoir été fréquent ou présent sur toute la côte atlantique de la Martinique.
Un argument en faveur de cette hypothèse est que Beau (1858) rapporte dans le journal « Conchyliology », qu’auparavant on ne trouvait L. pensylvanica que dans la baie du Robert car cette espèce serait apparue et aurait proliférée dans la baie du François après y avoir été introduite par l’Homme. En effet, selon cet auteur: « Vers 1837 ou 1838, un officier de marine, M. Raoul, aujourd’hui capitaine de frégate, à la sollicitation d’un honorable habitant de la commune voisine, M. Brière de l’Isle, membre de plusieurs sociétés savantes, fit draguer cette coquille au lieu où elle se trouvait, et la transporta dans la baie du François où elle s’est promptement multipliée » et il rajoute: « le Lucina pensylvanicane se rencontrait que sur un seul point de la Martinique, dans la baie du Robert, où il en existe un banc considérable »(Journal de conchyliologie en 1858).
Á cette époque, des lucines et des huîtres (C.rhizophora) étaient sans doute les bivalves les plus récoltés comme le signale Thibault de Chanvaillon, (1751), Labat (1779); Boutin et Sainton, (2004). Après leur consommation, leurs coquilles servaient à faire de la chaux selon Labat (1779).
D’après Beau, les lucines étaient consommées aussi farcies à la manière des coquilles Saint-Jacques. Saint-Félix (1972) précise que la consommation ancienne de l’huître de palétuvier est due à sa taille et à son aspect et que les vénéridés (“palourdes et soudons”) et certains gastéropodes (‘lambis” par exemple) étaient très recherchés sur le marché local. Curieusement le kankanfian (nommé « Capsa rugosa » à l’époque) était relativement peu réputé. Selon Beau, son goût désagréable et son abondance sur les marchés de Fort de France faisaient de lui une denrée de second choix, accessible pour les plus démunis.
Plus tard, à notre époque, Il n’est sans doute pas davantage apprécié, sa chair étant coriace et difficile à mastiquer (Fisher, 1978) et la présence de sédiments grossiers dans son estomac le rend sans doute peu appétissant. Les bivalves sont réputés tendres et digestes (Venugopal et Gopakumar, 2017), mais cette psammobidae fait exception. Berg et Alatalo (1985) pensent que la coloration brune de sa chair et sa texture granuleuse limiteraient sa consommation au Bahamas. Pourtant, c’est cette espèce qui est actuellement l’une des plus exploitées et consommées à la Martinique. De plus, Fisher (1978) signale que sa consommation au Bahamas dure depuis plus d’une centaine d’années.
La lucine P.pectinatus est aussi fréquemment exploitée pour l’alimentation dans son aire de distribution. Au Brésil, elle est fortement commercialisée (Mendes, 2002; Poggio, 2002 ; Delfino, 2005; Rondinelli et Barros, 2010; Christo, 2016; Santos, 2016; Barreira et Santana, 2018; Teixeira et Campos, 2019). En Guadeloupe et Martinique, ce bivalve a eu un rôle important dans la subsistance et est, comme nous l’avons vu, encore collecté.
De nombreuses populations côtières survivent presque uniquement de la pêche aux mollusques (Barreira et Santana, 2018) et certains d’entre-eux constituent un bon apport en protéines (FAO, 2016). En Martinique, selon Coat (2002), les mollusques locaux sont consommés, au maximum deux fois par mois par des particuliers.
Chez les pêcheurs, il est possible que la consommation de bivalves soit plus fréquente.
Cette information sera vérifiée dans le chapitre 4.
Description physique du littoral
Bathymétrie et topographie des fonds marins
Sur la côte nord-atlantique, de la pointe de Macouba jusqu’au Nord de Sainte Marie, la plate-forme insulaire est plus vaste (Augris et al., 2000 ; Durand, 1996) et s’incline en pente douce jusqu’à 60 mètres de profondeur (Guennoc et Duclos, 2007 ; Legrand et al., 2010). Au Sud-Est de la presqu’île de la Caravelle et à l’entrée de la Baie du Galion, les récifs frangeants et le récif barrière (ou externe) délimitent des dépressions pouvant atteindre 50 mètres de profondeur (Guennoc et Duclos, 2007). Puis cette double formation récifale s’étend du Sud de la Caravelle jusqu’à Sainte Anne, parallèlement à la côte sur plus de 38 km (Guennoc et Duclos, 2007; Legrand et al., 2010). Le récif externe est constitué de formations algo-coralliennes entrecoupées par des passes qui aboutissent à des lagons plus ou moins vastes.
Ces lagons sont séparés de la côte par des formations coralliennes internes (récifs frangeants) (Bouchon et Laborel, 1986).
Á l’ouest de l’île sur la côte Caraïbe, la plate-forme est peu étendue car les pentes sont plus raides (fig.II-2). Des profondeurs supérieures à 50 mètres sont atteintes à moins de 600 mètres de la côte (Legrand et al., 2010). Des formations coralliennes non bio-constructrices sont présentes (Bouchon et Bouchon-Navaro, 1998).
Sur la côte méridionale, de Sainte-Luce à l’entrée du Diamant, une plate-forme étroite et pentue s’étend jusqu’à 15 km de la côte. Elle est délimitée dans sa partie externe par une ligne de formations coralliennes (récifs frangeants) parallèles à la côte (Bouchon et Bouchon-Navaro, 1998; Legrand et al., 2010).
Hydrodynamisme
La houle
La houle est générée principalement par les alizés (Durand, 1996). Cette ondulation du niveau de la mer, de secteur Nord-Est à Est se propage à sa surface et présente des amplitudes moyennes de 2 à 3 mètres (Hogben et Lumb, 1974) avec des périodes allant de 5 à 10 secondes (Durand, 1996).
De la pointe de la Caravelle jusqu’à Macabou, la houle est atténuée par une double barrière récifale (Pujol et al., 2000; Marc, 2003; Durand, 1996) qui réduit les échanges entre les eaux internes et externes (Augris et Gourmelon, 2002). Des houles importantes (plus de 4 mètres) peuvent être observées lors des évènements cycloniques.
Les marées
Les marées résultent à la fois de l’attraction gravitationnelle combinée de la lune et du soleil et de la force centrifuge développée par la Terre en réaction à l’action de ces corps célestes. La marée en Martinique est dite mixte à inégale diurne (Kjerfve, 1981).
Le cycle des marées est diurne quand la marée monte (« lammè plenn ») une fois toutes les 24 heures. Il est dit mixte, quand il peut y avoir en 24 h, soit une pleine mer et une basse mer ou deux pleines mers et une basse mer (SHOM, 1973).
Sur la côte atlantique, on peut observer une différence entre haute mer et basse mer. Néanmoins, le marnage n’excède généralement pas l’amplitude de 30 à 40 cm en moyenne (régime microtidal) mais peut atteindre 0,50 à 0,70 mètres (SHOM, 1973). La marée est maximale durant les périodes de solstices. Les marées vont jouer un certain rôle dans la création de courant sur le littoral.
Les courants créés par la montée de la marée et entrants sur le rivage sont nommés en Martinique, « flot » ou « maré-wo ». Les courants liés au reflux des eaux sont nommés « jusant » ou « maré-ba » (Harpin, 1995).
Selon les pêcheurs martiniquais, ce sont les courants de marée montante en période de mortes eaux (« maré-wo-dous ») qui sont les plus favorables à la pêche des poissons (Harpin, 1995) (Geoenseignement.files.wordpress.com/2021/01/courantsocéaniques.jpg). 1 : courant de Guyane ;
2 : courant nord-équatorial ; 3 : courant des Antilles ; 4 : courant des Caraïbes ; 5 : Gulf Stream. Les courants de surface
La circulation des vents influence celle des courants océaniques de surface. Au niveau du littoral atlantique, au large du plateau insulaire, deux courants arrivent : le courant de Guyane par le Sud et le courant nord-équatorial par l’Est (fig.II-3). Ce dernier provient d’une grande gyre (tourbillon d’eaux de surface) liée à une zone anticyclonique située dans le centre de l’Atlantique Nord.
Ces deux courants alimentent un courant qui longe le littoral atlantique: le courant des Antilles (3 dans la figure II-3). Une partie du courant de Guyane traverse le canal de Sainte-Lucie, entre dans la Mer des Caraïbes (Febres-Ortega et Herrera, 1976) en remontant le long des petites Antilles (Gade, 1961) et rejoint le Gulf Stream.
Paramètres physico-chimiques de l’eau
Les eaux littorales de la Caraïbe ont des températures de 22-32°C et des salinités de 34-37 psu. Les variations saisonnières sont marquées.
La salinité
La salinité moyenne des eaux de surface variait entre 34,25 g.l-1 et 36,0 g.l-1 pendant le carême (Wust, 1964).
En 2017, les valeurs moyennes mesurées pendant le carême semblaient un peu plus élevées. Elles étaient comprises entre 36,6 g.l-1 et 36,5 g.l-1 entre février et avril, mais étaient plus basses le reste de l’année, soit entre 33,3 g.l-1 en juin et 35 g.l-1 en octobre, selon Impact-mer (2018).
la température et le pH
En Martinique, à la saison sèche, la température moyenne mesurée à la surface de l’eau est de 26°C environ entre le mois de décembre et celui d’avril; elle s’accroît ensuite pendant l’hivernage pour atteindre un maximum de 29,4°C en août (Impact-mer, 2018).
Les nutriments
Les eaux marines tropicales sont normalement oligotrophes, mais les eaux de la Caraïbe sont enrichies périodiquement par les apports des fleuves amazoniens.
Les eaux de ces derniers présentent une forte teneur en sels nutritifs (N, P, Si, Fe, Mm) (Lenes et al., 2005 ; Doray, 2006).
Á partir du mois de décembre et jusqu’en avril, tandis qu’une saison sèche se déroule en Martinique, l’Amazonie est en période de saison humide. Les crues des fleuves Amazone et Orénoque renforcent le courant des Guyanes en charriant alors davantage de sédiments enrichis en sels nutritifs dans le bassin Caraïbe. Ceci provoque une efflorescence phytoplanctonique. Grâce à des observations colorimétriques réalisées par satellite, on constate que le panache de chlorophylle indiquant la forte production de microalgues atteint plus particulièrement l’arc antillais en fin de saison sèche entre avril et juillet (Black et al., 1999; Nyberg et al., 2002).
En période sèche en Amazonie, le courant de Guyane faiblit et l’arc antillais reçoit peu de ces apports nutritifs. Á certaines périodes de l’année, les retombées de poussières provenant du Sahara contribuent aussi à enrichir en fer les eaux marines (Prospero et Nees, 1986; Jickells et al., 1998; Doray, 2006).
Les écosystèmes côtiers
Les trois principaux écosystèmes du littoral martiniquais sont la mangrove, les herbiers et les récifs coralliens. Les autres écosystèmes côtiers liés à cet ensemble sont les estrans (plages) sableux et rocheux; les lagunes (comme l’étang des Salines) et les côtes rocheuses (falaises). Ces écosystèmes abritent des communautés vivantes qui forment des biocénoses.
Entre 0 et 7 m de profondeur, les écosystèmes (fig.II-4) sont majoritairement (40 %) constitués par des communautés de substrats meubles nus (Legrand, 2010).
Les communautés d’herbiers ne constituent que 29 % de ces fonds. Les autres biocénoses benthiques sont indiquées dans le tableau II-1.Toutes ces biocénoses sont susceptibles d’abriter des bivalves.
Les récifs coralliens
Ces récifs forment 5587 ha de communautés coralliennes, soit 12 % des fonds marins côtiers (Legrand, 2009). Ce sont des zones de nourriceries et d’alimentation pour les poissons pélagiques (Bouchon-Navaro et al., 1992, Brugneaux et Perès, 2005).
Outre leur rôle de barrière atténuant l’érosion marine par réduction de l’énergie des vagues (Ogden et Zieman, 1977), ils assurent également la protection des herbiers et des mangroves.
Les herbiers
Les herbiers ou « prairies sous-marines » sont des écosystèmes constitués par des étendues de phanérogames adaptées à la vie marine. Les herbiers de Martinique occupent une superficie de 4975 hectares dont 94 % sont situés entre 0 et 7 m de profondeur (Legrand, 2009). Dans la Caraïbe, les phanérogames marines ont colonisé des zones peu profondes, sableuses ou sablo-vaseuses situées entre la côte et les formations récifales protectrices (Bouchon et al., 2002). Les phanérogames marines les plus fréquentes, Thalassia testudinum et Syringodium filiforme, forment souvent des herbiers mixtes (Laborel-Deguen, 1984). Toutefois, Halophila stipulacea, une espèce invasive (Carturan, 2011), est de plus en plus abondante dans les herbiers (Leroux, 2011).
En tant que lieux de frayère et de nourriceries pour les poissons, les herbiers surtout à Thalassia testudinum jouent un rôle écologique primordial pour de nombreuses espèces récifales (Aliaume, 1990; Bouchon-Navaro et al., 1992). Ils abritent une riche microflore épiphyte et une faune diversifiée composée de mollusques, étoiles de mer, oursins, tortues vertes, hippocampes, coraux, gorgones et éponges, permanente ou de passage, qui y trouve abri et nourriture. Par exemple, le film de micro-algues qui recouvre les feuilles de phanérogames sert de nourriture à de nombreux herbivores tels que les gastéropodes et les oursins (Hilly et Duchêne, 2010).
L’abondance des détritus au sein des herbiers à Thalassia et la vitesse de renouvellement des nutriments (de 2 à 3 jours) selon Fenchel (1970) assurent le développement de bivalves tels que les Lucinidae (Jackson et al., 1974).
Les bivalves interagissent avec les herbiers en absorbant du phytoplancton et des détritus et, en minéralisant rapidement les matières organiques en ammonium (NH4) et en phosphore utilisables pour la croissance des végétaux (Nalepa et al., 1991; Skilleter, 1996). Par leur excrétât et leurs bio-dépôts, ils accélèrent le cycle de l’azote (par ex: Dame et al., 1984, 1989; Yi et al., 2002) et contribuent au stockage du phosphore dans les sédiments (Sornin et al., 1986, Dame et al., 1989).
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Table des matières
Chapitre-I: Origine de la production des différents bivalves marins consommés dans le monde
Introduction
1. Les différents types de production de bivalves dans le monde
1.1. Brève description de la méthodologie des sources principales utilisées
1.2. La contribution des différents types de production à l’approvisionnement en bivalves marins
1.3. Le cas des petites pêcheries
2. Origine géographique des principaux bivalves pêchés
3. La contribution de la Martinique au sein de la Caraïbe
3.1. La région Caraïbe dans son ensemble
3.2. Les volumes de bivalves produits dans la Caraïbe insulaire
3.3. Les pêcheries des bivalves marins à la Martinique : Etat actuel des connaissances
4. Quelques caractéristiques des pêcheries actuelles de bivalves à la Martinique
4.1. Méthodologie
4.2. Résultats
4.2.1. Les caractéristiques des pêcheurs
4.2.2. Les espèces ciblées et leurs zones de pêche
4.2.3. Les milieux et les techniques de pêche
4.2.4. L’effort de pêche et le volume des captures
4.2.5. La structure des prises et la connaissance des stocks
4.2.6. Le devenir des prises: la vente et la conservation
4.3. Discussions
4.3.1. Les prises de pêche de L.pectinata
4.3.2. Les prises de pêche d’A.deflorata
4.3.3. La consommation au cours du temps
Résumé :
ChapitreII–Milieux de vie et caractéristiques biométriques des principales populations de bivalves pêchées à la Martinique
Introduction
1. Matériels et méthodes
1.1.Présentation de la zone d’étude: la Martinique
1.2. Les espèces et les sites d’étude
1.3. Méthodes
2. Résultats
2.1. Quelques paramètres biométriques d’A. deflorata
2.2. Le cas de Sable Blanc
2.3. Quelques données sur la bio-écologie des principales espèces en Martinique
2.3.1. Caractéristiques écologiques d’Asaphis deflorata
2.3.2. Variations morphologiques de la coquille de L. pectinata (P. pectinatus)
Publication 1: Article: Morphological variations of the shell of the bivalve Lucina pectinata
Résumé :
3.Discussions
3.1. Sur la distribution, la morphologie et le mode de vie des espèces
3.2. Sur les paramètres biométriques
3.3. Les menaces sur les stocks de bivalves
Résumé
Chapitre III. Ecotoxicologie et exposition des bivalves aux métaux
Introduction
1. Les bivalves, bio-accumulateurs de métaux
1.1. Définitions
1.2. La biodisponibilité et ses facteurs de variation
2.La nutrition des bivalves et l’ingestion de métaux
2.1. Le mode de nutrition des bivalves
2.2. L’absorption des métaux
2.3. La régulation: métabolisation et excrétion des métaux
3. L’arsenic dans l’environnement des bivalves marins
3.1. Structure et spéciation
3.2. Les sources d’arsenic dans le milieu marin
3.3. Distribution et spéciation de l’arsenic dans l’eau et les sédiments marins
4. L’arsenic dans les sources trophiques des bivalves intertidaux
4.1. Dans les macroalgues et le phytoplankton
4.2. L’arsenic dans les macroalgues en décomposition
4.3. L’arsenic des herbiers
4.4. L’arsenic de la faune marine
5. Le métabolisme et l’accumulation de l’arsenic au sein des bivalves
5.1. Le métabolisme de l’arsenic chez les bivalves
5. 2. Les variations de spéciation selon le mode de vie et de nutrition
Publication 2: Sargassum contamination by arsenic and chlordecone: fate ashore and in compost
6. Exposition des bivalves aux éléments métalliques
6.1. Présentation de la zone d’étude : Le littoral atlantique
6.2. Méthodes
6.3. Résultats
6.4. Discussion
7. Quelques données sur l’(éco)toxicologie
7.1. La toxicité et son évaluation
7.2. L’élaboration des valeurs toxicologiques de référence.
Publication 3 : Le printemps silencieux de Sargassum
Résumé du chap III
Chapitre-IV : Consommation de bivalves et risques de contamination par les métaux: Le cas de L’arsenic
Introduction
1.Matériels et méthodes
1.1. La population martiniquaise et sa consommation de produits de la mer
1.2. La collecte et le traitement des données de consommation
1.3. Pour l’évaluation de l’exposition générale aux métaux lourds
1.4. Le calcul de l’exposition à l’arsenic
2.Résultats et discussions
2.1. Les habitudes de consommation des bivalves
2.2. L’exposition des consommateurs et risques pour la santé
3. Discussions
3.1. La consommation des bivalves pêchés en Martinique
3.2. La nécessité des VTS proposées
3.3. Sur l’exposition à l’arsenic par la consommation des bivalves
Résumé
Publication 4: Arsenic in edible bivalves in a context of sargassum beaching. A new risk for seafood consumers?
CHAPV-Synthèse, Préconisations et Conclusion:
1. Les bivalves, ressources alimentaires au cours du temps
2. La régression des ressources en bivalves
3. L’exposition des populations à l’arsenic par voie alimentaire risque d’augmenter
4. Le cas d’une contamination importante des bivalves par l’arsenic rejeté par les sargasses
5. La diminution des risques de contamination par les habitudes alimentaires
6. La préconisation d’une norme pour protéger les consommateurs
Bibliographie
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